mardi 11 octobre 2022

Pachinko


4 de couv' :
Début des années 1930. Dans un petit village coréen, la jeune Sunja se laisse séduire par un riche négociant étranger. Lorsque cette dernière tombe enceinte et découvre que son amant est déjà marié au Japon, elle refuse le marché qu'il lui propose : devenir sa seconde épouse, "l'épouse coréenne".
Pour éviter la ruine et préserver sa famille du déshonneur, Sunja choisira une troisième voie : la mariage avec Isak, un pasteur chrétien qu'elle connaît à peine et qui lui offre une nouvelle existence au pays du Soleil-Levant. Cette décision est alors le point de départ d'un douloureux exil, qui s'étendra sur huit décennies et quatre générations.
Avec une justesse historique remarquable et une écriture précise et dépouillée, Min Jee Lee nous offre un hymne intime et poignant à tous les sacrifices que font les immigrés pour trouver leur place en pays étranger.


Si la lecture de ce livre m'a enthousiasmée car l'histoire est vraiment intéressante, j'y mettrai cependant un certain nombre de bémols.

L'écriture est agréable mais sans plus et vu le succès de ce roman, je m'attendais à mieux. Le succès est donc plutôt dû à l'histoire, qui retrace tout un pan de l'Histoire de la Corée et du Japon et la façon dont les coréens ont été traités et en Corée, et au Japon.
Il y est fait allusion dans "Le poids des secrets", ce livre-ci m'a mieux fait comprendre le vécu de tout un pan de cette population.

Cela étant, on n'a guère d'explications sur cette colonisation de la Corée par le Japon. Les personnages la subissent, ou luttent contre, mais sans qu'on entre réellement dans les détails. Ils vivent leur vie comme ils peuvent, détachés (car trop dangereux) de tout ce qui est politique. Ceci n'est guère dérangeant pour le lecteur, puisqu'il s'agit avant tout de l'évolution d'une famille coréenne à travers les âges.

La dernière partie du livre m'a cependant moins plue : La vie des différents personnages dans les années 1970-80 m'a moins enthousiasmée que le reste du roman et je suis perplexe aussi sur la toute fin du roman, qui m'a laissé un goût d'inachevé.
Et un certain passage était peut-être très important selon le point de vue de l'autrice mais pas du tout en ce qui me concerne et n'apporte pas grand chose à l'histoire finalement. A moins de vouloir montrer une évolution des moeurs qui ne se fait que clandestinement, hypocritement.

Cela étant, ce roman est une très bonne histoire d'une famille tout au long du 20ème siècle (il commence  en 1910 et se termine en 1989), qui nous apprend l'histoire et la condition sociale des coréens vivant au Japon. En particulier ceux qui, bien que nés au Japon, n'ont pas la nationalité japonaise (pas de droit du sol là-bas) et sont coréens bien que la majorité d'entre eux n'aient jamais mis les pieds en Corée. Sans compter le racisme qui va avec. La fin laisse entrevoir une (légère) amélioration des mentalités, mais j'aimerais bien savoir ce qu'il en est de nos jours.

Donc malgré ces quelques bémols, un livre prenant et instructif.
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