dimanche 29 octobre 2023

Mato Grosso

4 de couv' :
Mato Grosso. Une odeur sauvage de terre trop riche et d'humus brun. La beauté vénéneuse de la jungle dans laquelle on s'enfonce jusqu'à s'y noyer. La violence du ciel et la moiteur des nuits. L'amour qui rend fou et la mort... Incontournable.
Est-ce pour faire la paix avec lui-même que Haret, écrivain bourlingueur, est revenu après un exil de trente ans ? Est-ce parce qu'il a le sentiment que c'est la dernière fois ?
Ian Manook nous entraîne dans un Brésil luxuriant jusqu'à l'étouffement, peuplé d'aventuriers, de trafiquants et de flics corrompus, avec ce roman qui ensorcelle et prend à la gorge.

Comme j'ai particulièrement aimé la série des Yeruldegger (ici, ici, et ici), j'ai voulu lire un autre roman du même auteur. Rien que de très banal dans ce choix.

Ce que j'apprécie particulièrement dans ce roman-ci, c'est que l'auteur a su se renouveler et si on retrouve évidemment sa "patte", on a sous les yeux une histoire totalement différente.

La façon dont l'histoire est construite ; le fait que ce ne soit pas un polar "classique" ; que cela se déroule sur un huis-clos ; le narrateur, anti-héros aux antipodes de Yeruldegger ; l'antagonisme entre les deux personnages dont on ne sait plus qui dit la vérité ou plutôt chacun avec sa version de la réalité au point qu'on ne sait plus ou est la frontière entre le réel et l'imaginaire (car le point de départ de leurs retrouvailles est le livre écrit par Haret).

En partie huis-clos entre deux hommes, c'est aussi dans un monde d'hommes qu'évoluent les personnage. Les femmes, qui y sont présentes, font au mieux pour survivre dans ce monde-là et sont loin d'être bien traitées ou en tout cas n'ont guère de marges de manoeuvre...

J'ai particulièrement aimé l'ambiance, cet auteur est décidément incroyablement doué pour nous retranscrire les émotions et sensations ressenties par ses personnages. La descriptions des paysages est tout bonnement splendide, on s'y croirait.
Pour l'ambiance, je suis assez d'accord avec la quatrième de couverture : il fait chaud, il fait lourd, c'est étouffant (mais pas au point de dégoûter le lecteur !). Le danger se trouve partout, que ce soit en pleine jungle ou en ville et dans les deux cas, il est difficile à percevoir. Il existe, on le sait, mais pas sous quelle forme...

Ajoutez à ça la prose magnifique de cet auteur, vous aurez entre les mains l'un des meilleurs romans de cet auteur, bien que bien moins connu que les autres.
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samedi 21 octobre 2023

Samuel Titmarsh et le grand diamant des Hoggarty

4 de couv' :
Lorsque le jeune Samuel Titmarsh quitte la campagne anglaise pour s'installer à Londres, où il vient d'obtenir une place de treizième clerc dans une compagnie d'assurances, sa vieille et richissime tante, Lady Hoggarty, lui offre une épingle de cravate en diamant. Ce précieux bijou le propulse très vite au sommet de sa carrière, lui apportant la considération de la haute société victorienne.
Dans ce roman, Thackeray ridiculise de sa plume incisive les faiblesses et les travers des grands de ce monde, dont l'affaire Madoff de 2009 est l'un des plus récents avatars. La satiremorale de Thackeray semble plus que jamais pertinente.


Ce livre est en effet une peinture au vitriol d'une certaine classe sociale de l'époque victorienne où tout n'est qu'apparence et vanité. Notre héros, sorte de Candide britannique du XIXe siècle, trop honnête pour ce milieu va d'enchantements en déconvenues nimbé d'une certaine perplexité sur ce qu'il ne saisit pas (du moins, pas tout de suite).

Et je suis sûre que ce portrait ne se limite pas à la société victorienne, et sera hélas toujours d'actualité quelque soit le pays ou l'époque. Un roman qui restera toujours d'actualité en somme.

Très bien écrit, très bon rendu d'une certaine société tellement imbue d'elle-même et engoncée dans ses a priori de classe qu'elle en devient sa propre victime et de ceux qui en profitent, un bon roman à découvrir !
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vendredi 6 octobre 2023

La marche de Mina

4 de couv' :
Après le décès de son père, alors que sa mère part suivre une formation professionnelle, la petite Tomoko, douze ans, va passer un an chez son oncle et sa tante. Tout dans la belle demeure familiale est singulièrement différent de chez elle : sa cousine Mina passe ses journées dans les livres et collectionne des boîtes d'allumettes illustrées qui lui inspirent des histoires minuscules ; un hippopotame nain vit dansle jardin ; l'oncle a des cheveux châtains, il dirige une usine d'eau minérale et sa mère  se prénomme Rosa.
À travers la littérature étrangère, les récits de Rosa sur son Allemagne natale et le retransmission des Jeux olympiques de Munich à la télévision, Tomoko découvre l'au-delà de son archipel, un morceau d'Europe et une autre réalité.
Hommage aux amitiés rêveuses de l'enfance, La Marche de Mina est un roman d'initiation combinant étrangeté et tendresse, nostalgie et ironie insouciante.

Ce roman est une pure merveille de grâce, délicatesse, légèreté et poésie. L'action se déroule sur un an de la vie d'une jeune fille de douze ans qui découvre tout un pan de sa famille, une parenthèse un peu enchantée dans sa vie et un peu pour les lecteurs aussi.

Comme toujours, Yôko Ogawa arrive à distiller un soupçon, mais suffisamment, de bizarrerie, pour qu'on se sente transporté dans un autre monde un peu féérique et ingénu cette fois.

En résumé, cette lecture fut pour moi un ravissement sans pareil.
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