"Voici une des dernières habitations du cap, précise mon hôtesse. On est ici en un point extrême de la terre d'Occident. Au-delà, il n'y a plus rien, que l'océan."
Vers minuit, les échos sonores des vagues frappant la paroi rocheuse m'arrachent de mon sommeil. Je me lève et j'écarte les volets. Se précipite sur moi une nuit sans fond au scintillement aveuglant. La pleine lune, là-haut, de tout son pouvoir attractif, est en train de soulever les marées ; elle les lance sans répit à l'assaut de tout. Je reste là, seul, me laissant secouer par le grand ébranlement.
En cette nuit inattendue, je suis pris par l'urgence de dire ce qu'il y a de spécifique dans le fait d'être un humain. Je suis pris par cette urgence avant qu'il ne soit trop tard..."
Cadeau d'anniversaire de mon homme ! Il m'avait déjà offert "De l'âme" que j'avais grandement apprécié.
Nous avons tous les deux découvert François Cheng lors de ses différents passages à La Grande Librairie, et avons toujours grandement apprécié ses interventions dans cette émission. Pour ma part, j'apprécie non seulement ses idées mais aussi particulièrement sa manière de les exprimer autant pour la langue que le fait de parler de façon très posée.
L'écouter est toujours un ravissement pour moi. C'est donc avec sa voix que j'ai lu ce livre.
François Cheng nous livre ses réflexions sur la vie, la mort, la place de chacun en l'univers, mais revient aussi sur sa propre vie, en particulier sa jeunesse et nous livre différents passages de ses poèmes.
Je ne connais pas assez son oeuvre pour dire qu'il s'agit ici d'un livre testament, si je puis dire ainsi, mais j'en ai un peu eu l'impression.
Ce qui est surprenant - et agréable - est qu'il arrive à livrer autant d'idées en un très court ouvrage (75 pages), preuve s'il en est que lorsque les choses sont bien (et bellement) dites, nul besoin de broder autour.
Un vrai ravissement, une fois de plus.
.