samedi 8 octobre 2011

Marie-Blanche


4 de couv' :

1995, région des Grands Lacs. Jim Fergus rend visite à sa grand-mère, Renée, 96 ans. Fille d'aristocrates français désargentés, mariée trois fois, celle-ci a connu un destin hors du commun, qui l'a menée de son petit village natal de la région de Senlis jusqu'au Etats-Unis, en passant par les sables d'Egypte. D'un caractère entier, froide et tyrannique, elle a brisé la vie de sa famille, en particulier celle de sa propre fille, Marie-Blanche, la mère de Jim. Pour essayer de la comprendre, et peut-être de lui pardonner, celui-ci va tenter de retracer son parcours.
En parallèle, à travers le journal intime de sa mère, l'écrivain nous fait entrer dans l'intimité de celle-ci. Internée en 1966 dans un asile de Lausanne, Marie-Blanche se souvient de sa vie, commencée comme un conte de fées mais qui prit peu à peu des allures de tragédie.
Jim Fergus s'inspire ici de son histoire personnelle pour nous offrir une saga familiale bouleversante. A la façon de Dalva, de Jim Harrison, il inscrit l'intime dans l'Histoire et nous présente d'inoubliables portraits de femmes dans la tourmente. On retrouve surtout dans cette fresque qui s'étend sur un siècle et trois continents toute la puissance romanesque de l'auteur de Mille femmes blanches associée à une force d'émotion rare.

Cette fois, ce n'est pas une histoire d'indiens que nous offre Jim Fergus, mais un roman plus intime puisqu'il concerne sa famille.
Alternant la vie de sa mère et de sa grand-mère aux mêmes âges (nous offrant ainsi des décalages de 20 ans d'une série de chapitres à l'autre), ce parallèle nous permet de voir ce qui, dès leur naissance (voire même avant leur arrivée dans cette famille) fait que rien n'était joué d'avance. Ou trop bien joué d'avance, peut-être.
Je pense que Jim Fergus a fait là aussi un gros travail de recherche sur sa propre famille et que les albums élaborés par chacun au fil des ans, les lettres, tout ce qu'il a pu récupérer de son histoire familiale l'y a aidé.

Difficile pour la mère de Jim Fergus d'avoir une vie "normale" et heureuse avec une mère telle que la sienne, elle-même ayant grandit dans une famille telle que celle-là, où rien n'est franc et sincère (si ce n'est les plus mauvais sentiments) et où sauver les apparences  et avoir un certain train de vie est plus le important. Avoir des principes et s'asseoir dessus quand ça vous arrange.
Les relations entre Renée et Gabriel, en dehors de leur immoralité, laissent un certain malaise. Non seulement pour les faits eux-mêmes déjà suffisamment graves et malsains, mais aussi car on ne sait plus qui manipule l'autre. Et l'entourage hypocrite qui, bien que s'en offusquant, ne fait guère d'efforts pour tout stopper.
Il est beaucoup question d'innocence perdue dans cette histoire familiale (avec la même cause : Gabriel), mais on ressent aussi une certaine tendresse de l'auteur pour sa mère. Qui, je le crois, y compris par ce roman, aurait aimé la sauver. Peut-être une façon de digérer tout ce lourd passé familial et continuer sa vie. Et malgré tout, même pour Renée, deux beaux portraits de femmes.

Une sacrée saga familiale, tragique, mais un bon moment de lecture, l'écriture est assez fluide pour qu'on en dévore les 600 pages en peu de temps.

Et pour ceux qui voudrait en savoir plus, j'ai trouvé par hasard cette émission de radio, que je n'ai pas encore écoutée :
http://www.franceinter.fr/em/grand-entretien/104591
.

2 commentaires:

  1. Bonjour,
    J'aime bien les livres où on peut suivre 2 histoires, 2 personnage liés, au final la vie de l'une explique bien souvent la vie de l'autre, ses choix, ou non choix, et les répercutions que ça peut avoir sur l'ensemble de la famille.
    Je le note dans ma liste qui ne cesse de s'allonger...lol.
    J'espère que mon message passera aujourd'hui, j'écris du pc de mon chéri, qui est sous IE9, mais je tente quand même....je ferai un copier avant de publier au cas où....
    Passes un bon week-end.

    re moi, j'avais fais un copier, je fais un coller, ça n'a pas marché avec IE9 comme tu le pensais , là je suis avec google chrome, on verra bien ....et ça marche !!!! Yalahhh

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  2. Yes ! Je l'avais dit, on y est arrivées !
    Bien contente, moi.

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