dimanche 14 octobre 2012

Le Palais de Minuit

4 de couv' :
Calcutta, 1916. Dès leur naissance, les jumeaux en et Sheere sont séparés par un terrible drame. Sheere est confiée à sa grand-mère tandis que Ben est mis à l'abri dans un orphelinat. Il s'y fait six fidèles amis, avec lesquels il fonde la Chowdar Society. Cette fraternité secrète se retrouve dans les ruines de l'étrange Palais de Minuit. Le jour de leurs seize ans, Sheere et Ben sont réunis. Une ombre maléfique se déchaîne alors. Quelle est cette force qui s'attaque aux jumeaux ? Quel secret cache cette haine féroce ? C'est au coeur de l'ancienne gare de Calcutta que les membres de la Chowdar Society doivent découvrir la vérité. Dans ce lieu maudit, ravagé le jour même de son inauguration par un incendie qui a fait plus de cent morts, Ben et Sheere vont affronter les vérités de leur passé.


Ce roman commence sur les chapeaux de roue : dès le début, on est en plein dans le feu de l'action et on a beau savoir que les jumeaux, alors bébés, vont être mis en sécurité, on ne peut s'empêcher de s'angoisser (enfin, s'agissant de lecture, une angoisse toute relative) à l'idée que les poursuivants du lieutenant Peake puissent le rattraper. Par la suite, mystère oblige, le suspens reste entier.

Le narrateur du roman est l'un des membres de cette Chowdar Society. Par lui, dès le départ, on sait qu'au moins une partie d'entre eux va survivre, mais pas combien ni qui. C'est une bonne idée aussi de présenter les personnages par leurs qualités principales, dommage que ce ne soit pas plus exploité par la suite.
Du reste, l'auteur-est-un-homme-et-ça-se-voit, on ne voit finalement pas grand'chose des personnages féminins du roman, en particulier Isobel et Sheere, ce qui est le comble, pour cette dernière. Qui plus est, l'auteur a davantage concentré l'action du roman sur Ben, alors qu'on s'attend, s'agissant de l'histoire de jumeaux, qu'ils soient tous deux évoqués de façon égale. Non, c'est décidément Ben  le personnage central du roman, Sheere fait presque de la figuration dans l'histoire, même si à deux reprises, sa présence sera décisive.
Pour Isobel, on a l'impression que l'auteur s'est un peu forcé à créer le personnage et s'en débarrasse assez vite (et là, non, je vous assure que je n'ai rien dit de ce qu'il lui arrive. D'ailleurs, il faudra qu'on m'explique pourquoi elle est blessée à un moment donné et qu'on n'en reparle plus du tout par la suite). Personnellement, je ne lui ai pas trouvé grand intérêt.

Par ailleurs, j'ai trouvé dommage qu'on comprenne très vite qui est ce mystérieux être maléfique qui leur veut du mal (trop facile !).

Cela étant, l'histoire est prenante et beaucoup mieux écrite que le premier roman de Zafon. J'ai bien aimé, tout en me disant par moment que si elle avait été écrite par un auteur de Fantasy, celui (ou celle)-ci en aurait fait une belle saga, car l'idée de départ donne bien matière à développer davantage cette histoire : un parallèle entre l'enfance puis l'adolescence des jumeaux jusqu'à leurs retrouvailles à Calcutta par exemple, cette ombre menaçante qui les poursuit avec ses motivations et les raisons de cette attente jusqu'à leurs seize ans, de rapides flash-back sur la vie de leurs parents avant le drame, la création de la Chowdar Society avec l'intégration progressive de leurs membres et l'évolution de leur personnalité au fil du temps, le choix de leur lieu de réunion et comment ils font le mur pour s'y rendre.
Bref, il y avait largement de quoi développer, mais l'auteur en était à son deuxième roman seulement (et puis, c'est lui le maître d'oeuvre et lui seul décide après tout !).

Mais même si je semble critique parce qu'on sent déjà ici tout le potentiel de l'auteur et qu'on le connaît depuis "L'ombre du vent" ce qui est du coup d'autant plus frustrant pour le lecteur, cela reste un bon roman et un très bon moment de lecture.

A déconseiller, non, interdire absolument à tout pyromane en herbe cela dit.
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