vendredi 19 avril 2013

Betty

4 de couv' :
Dans ma cellule je pense à elle, Betty, si belle, si libre, qui s'avançait vers  moi à ce colloque pour me dire son admiration pour ma conférence. Qui aurait pu lui résister ? Ensuite, que s'est-il passé ? Je n'avais pas envie de ce travail, de cette relation. J'aurais dû voir les signaux de danger. J'aurais dû comprendre bien plus tôt ce qui se passait. J'aurais dû... J'aurais dû... J'aurais dû...
Maintenant son mari a été assassiné et c'est moi qu'on accuse. La police ne cherche pas d'autre coupable. Je me remémore toute notre histoire depuis le premier regard et lentement je découvre comment ma culpabilité est indiscutable, mais je sais que je ne suis pas coupable.

Encore une histoire de triangle amoureux qui finit mal pour le mari me direz-vous. Oui mais pas que, vous répondrai-je.

Arnaldur Indridason revisite le genre : on sait dès le départ comment cela finit, ce qui n'est d'ailleurs peut-être pas si original que cela, sauf que l'histoire nous est racontée par l'amant de l'épouse.

Narration sous deux formes complémentaires : le narrateur se remémore toute l'histoire depuis le début, recherchant le moindre détail pour expliquer comment il en est arrivé là, tout en entrecoupant son récit de son quotidien en prison, avec les interrogatoires de police et les rencontres avec psychologue et psychiatre qui par les questions posées aident à avancer dans le récit.

Ajoutez à cela des coups de théâtre dont un qui m'a fait revenir en arrière du style "naaan, mais comment j'ai pu louper ça ?" Parce que c'est voulu, justement, et pour le coup de théâtre, et pour le relief supplémentaire donné à l'histoire et au personnage de Betty.

Et tout comme le narrateur on découvre petit à petit l'ampleur de la trame où il s'est plongé.

"Qu'est-ce qui vous rend aveugle et qui vous fait vous fourvoyer jusqu'au point de non-retour ? Qu'est-ce qui vous conduit à ignorer les signaux de danger, les erreurs, à refuser de voir ou de comprendre ce qu'on ne perçoit que lorsqu'on court à sa perte ? D'où vient ce grandiose refus ? Pourquoi fait-on le choix de ne pas voir les dangers alors qu'ils devant notre nez ? Est-ce que c'est ça, l'amour ? Est-ce que c'est pour ça que l'amour rend aveugle ?"

Court roman mais bien ficelé, sans fioritures et efficace.
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2 commentaires:

  1. L'envie de lire se livre s'est décuplé maintenant! Déjà qu'il faisait parti de ma WL, tu peux être sûre que ça sera le prochain livre que je vais acheter ^^
    Superbe article en tout cas.

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  2. Merci ! J'espère qu'il ne te décevra pas !

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