dimanche 31 mai 2020

L'espion d'Austerlitz

4 de couv' :
Un crime à l'état-major de Napoléon ! L'affaire est assez sérieuse pour que l'Empereur convoque à Boulogne son meilleur policier, Donatien Lachance. Qui a tué Pierre Levasseur, l'aide de camp préféré de Napoléon ? Y a-t-il un espion au coeur de la Grande Armée ? Pour résoudre l'énigme, pour écarter la menace qui pèse sur le sort de la France, Lachance suit Napoléon dans sa campagne la plus glorieuse, celle qui emmène les grognards de Boulogne à la bataille d'Austerlitz.
Au milieu des intrigues qui entourent Napoléon, des pièges tendus par les agents des puissances ennemies, des ruses dont l'Empereur savait user pour mystifier ses adversaires, Lachance ira de palais en bivouac et de découverte en surprise.


Honnêtement, ce tome n'est pas mon préféré de la série. Du moins pour la partie polar.

Pour la partie espionnage et surtout historique, par contre je suis bien plus enthousiaste. En clair j'ai eu l'impression que l'enquête policière (qui piétine franchement à mon grand agacement et celui de Napoléon) n'est qu'un prétexte pour mieux faire connaître au lecteur la campagne d'Austerlitz, les tactiques utilisées, espionnage inclus, et c'est franchement réussi !

Un bon moment de lecture au final.
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samedi 30 mai 2020

Le rouge et le noir

4 de couv' :
C'est dans un fait divers que Stendhal a puisé  son inspiration pour Le rouge et le noir qui reste l'un des chefs-d'oeuvre de la littérature romantique. L'histoire de Julien Sorel reproduit à peu près exactement celle d'Anthoine Berthet, condamné à mort et exécuté en 1828 pour tentative de meurtre sur la personne de Mme Michoud, chez qui il avait été précepteur.
Véritable tableau de la société française dans les dernières années de la Restauration, le rouge et le noir est aussi un grand roman d'amour : orgueilleux par timidité, sensible et révolté, Julien poursuit avec téncité le combat de son ambition, faisant fi des préjugés sociaux comme des règles de la morale.
Symbole du refus de l'ordre établi, mélange de froideur lucide et de passion exaltée, le personnage a des résonances bien actuelles.


J'ai décidément du mal avec les classiques. Sur celui-ci, je suis assez mitigée.

Les personnages m'ont tous parut sinon détestables, au moins inintéressants ou peu sympathiques (Julien Sorel, arrogant, ambitieux et hypocrite mais agissant, comme en photographie, comme un révélateur auprès de tous les personnages qu'il côtoie ; Madame de Rênal, miss sainte-nitouche ; Mathilde de la Mole, une gosse de riche capricieuse et manipulatrice (mais oui, d'accord, sensible, plus fragile qu'elle ne paraît de prime abord et dont la principale qualité, hélas un défaut à l'époque, est d'être intelligente et de caractère, et d'ambitionner vivre avec quelqu'un de son niveau qui ne l'engoncerait pas seulement dans le rôle de mère et d'épouse), et la plupart assez hautains voire brutaux.

Ayant du mal à m'intéresser à l'un des personnages, bien que tous intéressants à décortiquer individuellement et dans leurs interactions avec les autres, j'ai donc eu du mal à accrocher au roman et surtout à l'histoire.

Mais j'avais cependant sans cesse envie d'y revenir. Roman du XIXème et à l'écriture certes de qualité mais désuète par moments, j'ai beaucoup aimé la description des paysages et de la psychologie des personnages (quoique parfois un peu trop insistante parfois). Certaines situations un peu trop alambiquées (l'histoire de l'échelle par exemple) ou sur lesquelles je ne trouvais guère intéressant qu'on s'y attarde autant.
J'aurais aussi aimé des notes de bas de page car certaines anecdotes ou détails, bien qu'évidents à l'époque de l'écriture m'ont laissé en mode "de quoi s'agit-il précisément ?". Bref, beaucoup moins évidents pour les lecteurs de notre époque.

Cela étant, j'ai particulièrement apprécié les descriptions de l'époque, et surtout le contexte social. Et Stendhal est excellent dans la description des travers humains dans toute leur complexité.

Le comble, c'est que j'étais persuadée ne l'avoir jamais lu. Ce qu'ont démenti les nombreux passages relevés au crayon gris du début à la fin du livre. Et comble du comble, ce ne sont pas ceux-là que j'aurais relevés à présent.

Mon homme m'a dit avoir préféré La Chartreuse de parme. A essayer !
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dimanche 17 mai 2020

Arrêtez-moi là !

4 de couv' :
Quand un concours de circonstances transforme une banale journée de travail en un piège redoutable...
Parce qu'il a laissé ses empreintes là où elles n'auraient jamais dû être, un chauffeur de taxi désabusé se retrouve accusé d'enlèvement. Et sa voiture tout juste nettoyée (souvenir d'une étudiante ivre...) ne le rend que plus coupable aux yeux de la police. Il n'a d'autre choix que de trouver lui-même les preuves de son innocence...


Je dois avouer que je ne savais pas trop à quoi m'attendre avec ce roman. Par erreur, je croyais avoir choisi un roman humoristique, j'ai vite compris qu'il n'en était rien mais je ne fus vraiment pas déçue au final.

Par sa simplicité dans l'écriture, ce roman est implacable. Envers le personnage central, envers les policiers menant l'enquête, envers le système judiciaire américain et ne parlons pas des média, l'ensemble formant une effroyable machine à erreur judiciaire. Et à broyer l'individu.

Car la trame de ce roman est là. Ce chauffeur de taxi et le lecteur savent qu'il est innocent et jusqu'au bout, ce récit prend aux tripes, suscite le malaise et la maigre lueur d'espoir entraperçue, accentuant ce malaise, nous porte jusqu'à la fin, jusqu'aux toutes dernière lignes, stupéfiantes.

Très bon, vraiment.
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vendredi 15 mai 2020

Terreur Apache

4 de couv' :
1886. Arizona. Le chef apache Toriano s'enfuit de la Réserve et sème la terreur chez les colons. Walter Grein, éclaireur à la ténacité légendaire, est chargé de le capturer avant qu'il ne mette le pays à feu et à sang. Accompagné de sa troupe d'anciens soldats et d'Indiens, il se lance dans une poursuite haletante...
Transposé à l'écran sous le titre Le sorcier du Rio Grande, ce grand roman a surtout inspiré le chef-d'oeuvre de Robert Aldrich Fureur apache. Burnett y rend hommage à la beauté sauvage des paysages rocailleux, à la mélodie des villages en pisé. De l'art de la guerre des Apachesau quotidien des pionniers, du courage des uns aux faiblesses des autres, tout sonne juste dans ce texte passionnant, nourri de détails historiquement authentiques. Un western qui honore le genre, jamais politiquement correct, au style impeccable.

J'aime assez le style western en littérature, mais j'ai eu du mal à démarrer celui-ci. Dès les premières pages, on plonge dans le désespérément classique "gentils et valeureux cowboys, vraiment très méchants indiens" (ce qui m'a un peu désespérée : "ça va être comme ça tout du long ?").
Oui et non.

Il y a un peu de ça, mais pas complètement.
Les blancs non plus ne sont guère épargnés dans le portrait qu'il est fait d'eux : le politicien ignorant qui n'est là que pour appliquer les décisions de Washington (bien éloigné de la réalité du terrain), un militaire arrogant et va-t-en-guerre, un responsable des affaires indiennes idéaliste et sans réel pouvoir, un colonel au peu de caractère qui se fait bouffer par tout le monde, sont une partie de ces personnages.
Mais il faut dire que les indiens sont soit trop gentils et passifs et donc très obéissants, soit d'horribles monstres sanguinaires et/ou fourbes et mal attentionnés, et les rares à être considérés comme les égaux de notre héros et dont le portrait met en valeur leurs qualités... parlent "petit nègre".

Cet amas de caricature "westerniques", assez typique de l'époque où il a été écrit, m'a un peu gênée à la lecture, mais n'est pas ce qui ressort finalement le plus de l'histoire, qui, il faut le reconnaître, est drôlement bien ficelée et agréable à lire.
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jeudi 7 mai 2020

Le chameau sauvage

4 de couv' :
Halvard Sanz est un gentil garçon. Signe particulier : doué pour les catastrophes en série. Il y a des gens qui n'ont pas de chance, mais qui, genoux à terre, toujours se relèvent. Halvard est de ceux-là. Quête initiatique, roman picaresque, amour allégorique, loufoques aventures servies par une verve intarissable... Mais le chameau sauvage dans tout ça ? Quand vous en connaîtrez le principe, comme Halvard, vous verrez la vie différemment.

J'avais ce livre dans ma pile à lire depuis de nombreuses années (l'édition de ce volume date de 2007, ça doit dater de là ou peu de temps après) et je regrette de ne pas l'avoir lu plus tôt !

J'ai adoré l'écriture, les multiples digressions de l'auteur qui arrive toujours à retomber sur ses pieds dans sa narration (mieux que le personnage dans sa vie), j'ai suivi avec bonheur le personnage central dans ses pérégrinations diverses et variées, l'ai pris un peu en affection et fut contente pour lui à la fin.

Et le chameau sauvage dans tout ça ? Je n'en dirai rien, car il n'apparaît qu'à la toute fin justement. Une vraie philosophie de vie.

Un autre de cet auteur, vite !
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samedi 2 mai 2020

La cloche silencieuse

Pas de 4 de couv' !


Ceci est un collector. L'édition que je possède, trouvée à l'adolescence un été dans le grenier de mes parents, date de 1936. Et n'est plus éditée de nos jours, à ma grande frustration car il s'agit d'une série. J'ai fait des recherches sur Internet pour trouver les autres tomes, je ne retrouve pour le moment que des versions en anglais (re-frustration).
Par contre vous pouvez trouver celui-ci pour des prix allant de 2 à 15 euros suivant l'état.
Je ne vous présente pas la collection "Le Masque", les lecteurs les moins avertis savent qu'il s'agit d'un polar.

Nous avons donc ici un polar à l'anglaise, dont les protagonistes utilisent les moyens modernes de l'époque (oui, même l'avion).
Si le style peut sembler délicieusement suranné, je trouve que ce roman n'a rien à envier aux Agatha Christie, l'intrigue étant cohérente, le dénouement (classique de l'époque !) se trouvant à la toute dernière ligne, la galerie de personnages étant un délice. Mention spéciale à Mimi, piquante héroïne qui a la particularité dans ce polar très british d'être française ! Piquante et très moderne, car rien ne lui fait peur et sa sagacité lui vaut d'avoir facilement trois trains d'avance sur ses homologues anglais.

J'avais adoré le lire et le relire à l'adolescence, j'ai adoré le relire aujourd'hui. Si les éditions du Masque avait la bonne idée (si ce n'est déjà le cas) de créer une collection spéciale dédiée aux polars qui un temps a fait leurs beaux jours et de les rééditer, ne serait-ce que de façon restreinte et provisoire, les livres d'Elaine Hamilton seraient en tête de liste de mes achats !
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vendredi 1 mai 2020

L'oeil du Daruma

4 de couv':
A l'automne 1876, alors que le jeune empereur Mutsuhito ouvre le Japon au monde occidental, les réformes audacieuses se succèdent, brisant les traditions féodales.
Retiré dans son pavillon de thé, loin de la capitale, Ikegaku médite devant un brasero fumant. Soudain il tombe, foudroyé. Meurtre ?
Un samurai sans maître, un moine errant, un daimyo rebelle et une courtisane bien curieuse... Tous se retrouvent confrontés à la mort d'un seigneur qui aimait trop le thé vert.
L'enquête s'annonce rude, dans un Japon en pleine tourmente. Sur l'île de Kyushu, la révolte gronde.



Nous voici dans un polar qui nous immerge dans le Japon du XIXème siècle. L'auteur, dont c'était ici le premier roman, a eu la délicatesse dans son avant-propos de nous faire un topo de cette période, une liste des personnages (bien utile pour se repérer, surtout pour tous les lecteurs ne sont pas familiarisés avec les noms japonais (et même quand on l'est, on l'apprécie grandement, croyez-moi)), sans compter la carte et en fin de roman, le lexique.

En dehors d'une reconstitution historique parfaite, ce polar est doté de personnages bien trouvés et bien définis (avec l'enquêteur de l'histoire qui est évidemment un alcoolique fini :  est-ce que les auteurs de polar pourraient tous se mettre d'accord pour ne pas tomber dans ce poncif ?). L'intrigue est parfaite.
S'agissant d'un premier roman est que si l'écriture ne sort pas du lot, au moins est-elle bonne et pleine de promesses et pas désagréable à lire.

Mon seul bémol est qu'il ne fait que 189 pages (carte, liste, avant-propos et lexique inclus). Cela étant, même si cela semble court pour un polar, ça n'en reste pas moins bon.

Il s'agira pour moi maintenant de voir ce que l'auteur a écrit par la suite et de me laisser tenter !
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