4 de couv' :
C'est dans un fait divers que Stendhal a puisé son inspiration pour Le rouge et le noir qui reste l'un des chefs-d'oeuvre de la littérature romantique. L'histoire de Julien Sorel reproduit à peu près exactement celle d'Anthoine Berthet, condamné à mort et exécuté en 1828 pour tentative de meurtre sur la personne de Mme Michoud, chez qui il avait été précepteur.
Véritable tableau de la société française dans les dernières années de la Restauration, le rouge et le noir est aussi un grand roman d'amour : orgueilleux par timidité, sensible et révolté, Julien poursuit avec téncité le combat de son ambition, faisant fi des préjugés sociaux comme des règles de la morale.
Symbole du refus de l'ordre établi, mélange de froideur lucide et de passion exaltée, le personnage a des résonances bien actuelles.
J'ai décidément du mal avec les classiques. Sur celui-ci, je suis assez mitigée.
Les personnages m'ont tous parut sinon détestables, au moins inintéressants ou peu sympathiques (Julien Sorel, arrogant, ambitieux et hypocrite mais agissant, comme en photographie, comme un révélateur auprès de tous les personnages qu'il côtoie ; Madame de Rênal, miss sainte-nitouche ; Mathilde de la Mole, une gosse de riche capricieuse et manipulatrice (mais oui, d'accord, sensible, plus fragile qu'elle ne paraît de prime abord et dont la principale qualité, hélas un défaut à l'époque, est d'être intelligente et de caractère, et d'ambitionner vivre avec quelqu'un de son niveau qui ne l'engoncerait pas seulement dans le rôle de mère et d'épouse), et la plupart assez hautains voire brutaux.
Ayant du mal à m'intéresser à l'un des personnages, bien que tous intéressants à décortiquer individuellement et dans leurs interactions avec les autres, j'ai donc eu du mal à accrocher au roman et surtout à l'histoire.
Mais j'avais cependant sans cesse envie d'y revenir. Roman du XIXème et à l'écriture certes de qualité mais désuète par moments, j'ai beaucoup aimé la description des paysages et de la psychologie des personnages (quoique parfois un peu trop insistante parfois). Certaines situations un peu trop alambiquées (l'histoire de l'échelle par exemple) ou sur lesquelles je ne trouvais guère intéressant qu'on s'y attarde autant.
J'aurais aussi aimé des notes de bas de page car certaines anecdotes ou détails, bien qu'évidents à l'époque de l'écriture m'ont laissé en mode "de quoi s'agit-il précisément ?". Bref, beaucoup moins évidents pour les lecteurs de notre époque.
Cela étant, j'ai particulièrement apprécié les descriptions de l'époque, et surtout le contexte social. Et Stendhal est excellent dans la description des travers humains dans toute leur complexité.
Le comble, c'est que j'étais persuadée ne l'avoir jamais lu. Ce qu'ont démenti les nombreux passages relevés au crayon gris du début à la fin du livre. Et comble du comble, ce ne sont pas ceux-là que j'aurais relevés à présent.
Mon homme m'a dit avoir préféré La Chartreuse de parme. A essayer !
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