lundi 28 décembre 2020

Le livre de Noël


4 de couv' :
Au fil de ces récits, aussi charmants que des contes dits à la veillée, on fera la connaissance d'une petite fille suédoise qui reçoit un livre d'étrennes... en français. On découvrira l'origine de la légende de saint Luce, très prisée en Suède. On saura ce que font les animaux durant la nuit de Noël et comment le rouge-gorge devint rouge. On apprendra qu'une mère peut être jalouse de sa propre fille. On lira l'aventured'un colporteur, voleur et repenti. On assistera au dialogue entre un fossoyeur et le crâne d'un homme assassiné. Et l'on sera surpris par une confrontation inédite entre Jésus et Judas.
De ce recueil, empreint de foi religieuse mais aussi de chaleur et de philosophie, émane ce que l'on appelle volontiers la magie de Noël : un mélange de compassion et de joie, sublimé par le talentde conteuse de Selma Lagerlöf.


Ce livre est une ancienne commande Kube (ah, à propos : je me suis réabonnée) : j'avais envie de contes de Noël fin 2017. Je m'étais mis en tête de ne le lire qu'à l'occasion de Noël, je l'ai loupé l'année même, pas envie en 2018 (trop de soucis de boulot) et oublié l'année dernière ou envie d'autre chose, je ne sais plus.

Cette année, je ne l'ai pas loupé. Et je me dis que tous les ans, je lirai un classique de Noël à déguster avec mon pain d'épices fait maison et le thé de Noël offert il y a... (pfiou !) par belle-maman.
Tiens, j'ai un beau livre des contes d'Andersen, mes préférés depuis l'enfance...

Pour en revenir à ce livre, ce fut un vrai plaisir de lire ces contes. Certains n'aimeront pas pour leur côté à la morale surannée et très empreinte de chrétienté, mais c'est justement cet aspect vieillot que je recherchais. Sans compter le dépaysement, car la mentalité suédoise est bien différente de la nôtre.
J'ai lu des commentaires négatifs sur Internet : les lecteurs en question ont justement oublié l'époque où ils ont été écrit : s'ils voulaient des contes culs-culs gnangnans, qu'ils visionnent de vieux Walt Disney (parce qu'il faut bien dire, les contes repris par Disney dans ses films sont un peu plus durs que la version des dessins animés).

Je précise aussi qu'il s'agit d'un recueil de différentes histoires extraites d'autres livres de l'autrice : un joli échantillonnage de ce qu'elle a écrit, qui m'a donné l'envie de m'y intéresser de plus près. A feuilleter en librairie à la première occasion.

Sur l'écriture, je suis un peu déçue : je pense que c'est un problème de traduction car je l'ai trouvé un peu froide, peu fluide. A vérifier dans d'autres de ses livres, et s'il s'agit des mêmes traducteurs.
Mais bon, j'ai aussi la même impression pour l'écriture de Colette, allez savoir...

En résumé, petite lecture de saison bien sympathique.
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dimanche 27 décembre 2020

Notre-Dame de Paris ô reine de douleur


4 de couv' :
Àl'esprit, dans l'ordre : l'effroi, les analyses, les souvenirs/
L'effroi, c'est l'impensable mêlé au sublime. Les images du brasier sont belles. Beauté horrifique, gravure en fusion de Gustave Doré.
Tout homme a un rendez-vous  quotidien avec le paysage qu'il habite. Je vis sur les quais de la Seine, entre l'église Saint-Julien-le-Pauvre où fut enterrée ma mère et l'église Saint-Séverin où fut baptisé Huysmans. Notre-Dame est là, tout près, reine mère de sa couvée d'églises. Je séjourne "sous le commandement des tours de notre-Dame" (Péguy dans Les Sept contre Paris).


Ce livre est un court recueil de deux textes de l'auteur déjà parus sur Notre-Dame, auquel est ajouté un troisième, écrit la nuit même de l'incendie de la cathédrale. Le but étant de reverser les dons des ventes de ce livre à la restauration de la cathédrale et à celle du patrimoine.

Ces textes mettent en valeur Notre-Dame par le profond respect et amour que lui voue l'auteur, et il faut bien le dire, chacun d'entre nous quand nous avons tous découvert les images déchirantes de cet incendie sur nos si petits écrans.

Un bel hommage, à lire et relire, qu'on soit chrétien ou non, croyant ou non, à ce superbe ouvrage et ce qu'il représente dans le monde.
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samedi 26 décembre 2020

Alzheimer, un océan pour vous dire


4 de couv' :
Il y a mille raisons de partir.
Xavier Fabre est un passionné de la mer.
Au quotidien, il accompagne des patients touchés par la maladie d'Alzheimer.
Poussé par sa volonté de communiquer sur ces personnes fragilisées, il relie à la rame le port d'El Hierro (Canaries) à la Baie du Robert (Martinique) et met en évidence les parallèles de ces deux traversées solitaires : naviguer sur l'océan et vivre la maladie d'Alzheimer avec leurs lots d'isolement, perte des repères, colère, mais aussi illumination intérieure et cette incroyable capacité de vivre intensément ce que la vie peut encore offrir.


C'est un peu par hasard que j'ai entendu parler de ce livre (paru aux éditions Vivre tout simplement) : l'auteur est un ancien collègue d'une copine de collège avec qui j'ai repris contact via Facebook (qui figure ainsi que son mari dans les remerciements). Elle fait depuis un an "campagne" pour son ancien collègue et évidemment, sitôt un oeil jeté vers ce livre, j'ai vite eu envie de me le procurer (et pis je le lui avais promis aussi).
J'avais aussi promis de lui dire ce que j'en pensais, promesse aussitôt suivie en pensée de "ouh là, et si je n'aime pas, je fais comment ?"

Crainte vite balayée dès les premières lignes. L'écriture est bonne, mais l'humilité et l'humanité de son auteur fait que l'on se prend vite au jeu et qu'on n'a qu'une envie, faire ce parcours de dingue avec lui et partager ses pensées.

Si le parallèle entre une traversée en solitaire et la maladie d'Alzheimer peut surprendre, en fait tout est dit dans cette phrase : les parallèles entre les difficultés rencontrées pendant son périple et celles rencontrées par les personnes malades dont il s'occupe dans son travail tombent parfaitement justes et sont loin d'être des tentatives grossières pour parler de cette maladie par ce biais.
Il fait mouche.

Et il fait mouche avec tendresse, humanité, empathie, humilité, humour parfois et jamais dans le pathos. Car la moindre petite étincelle draine de l'espoir et l'envie de continuer à avancer.

Une belle surprise que cette lecture de fin d'année (et si vous me permettez une grossière analogie que j'assume pleinement :) une jolie petite coquille de noix dans cet immense océan qu'est le monde de l'édition.

A lire et à offrir, vraiment !
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mercredi 23 décembre 2020

Les ferrets de la reine


4 de couv' :
1624. Tandis que se négocient âprement les conditions du mariage entre e prince de Galles et Henriette, la soeur du roi Louis XIII, le jeune Louis Fronsac, âgé de douze ans, entre en sixième au collège de Clermont.
Louis va se lier d'amitié avec Gaston de Tilly, un enfant noble et orphelin, pensionnaire comme lui.Ils vont découvrir une redoutable conspiration ourdie au sein même de l'école. Conduit par des jésuites hostiles à l'alliance anglaise, le complot vise à détruire la confiance entre la France et l'Angleterre, au risque de blesser Anne d'Autriche.
Entre tavernes louches, pièces secrètes du collège et repaire de bandits, les deux adolescents mènent leur enquête, cherchant par tous les moyens à prévenir la reine des dangers qui la guettait.


Je vous entend d'ici : ENCORE les ferrets de la reine ? On n'avait pas déjà Alexandre Dumas et ses mousquetaires (entre autres) pour cela ?
Ben si, mais l'histoire est un peu revisitée (dans l'Histoire, ces ferrets restent un mystère, on ne sait trop à quoi s'en tenir à ce sujet) et surtout, elle ne que le prétexte à retracer ici une certaine partie de l'Histoire de France et de l'Europe, et surtout dépeindre la façon de vivre des parisiens de l'époque. On s'y croirait presque, odeur (hélas) comprises.

Vous l'aurez compris, ici l'intrigue policière, bien construite et parfaitement aboutie, est presque secondaire tant la reconstitution historique prend le pas sur l'ensemble de l'histoire. En particulier la vie de collège dont je pense que l'auteur n'a omis aucun détail. Je recommande particulièrement aux écoliers, collégiens et lycéens de nos jours (et leurs parents), l''école actuelle est une partie de plaisir en comparaison.

Un très bon moment de lecture, en particulier pour les passionnés d'Histoire.
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lundi 21 décembre 2020

Carnets de steppes


4 de couv' :
Dans les grandes étendues de l'Eurasie, c'est le cheval qui a permis à l'homme de s'approprier la steppe. Aussi, lorsque Prscilla et Sylvain, à 23 et 27 ans, décident d'inscrire leurs pas dans la poussière d'Asie centrale, quel autre choix s'offre à eux que celui de se présenter en selle, rênes à la main et pied à l'étrier ?
En six mois d'expédition, au gré des rencontres, des bonheurs et des dangers, du Kirghizstan à la mer d'Aral, Priscilla et Sylvain ont collecté un bouquet d'émotions, de souvenirs et de réflexions qu'ils nous offrent dans ce carnet de voyage. Recueil intime pour livrer la saveur de l'instant, le goût du khumus, bu sous la yourte, l'entente avec les chevaux, le chant des grandes steppes, les bouleversements d'un peuple...


Ce livre est effectivement en format de carnet, de par ses dimensions, mais aussi de part les cartes et photos qui agrémentant joliment et pédagogiquement les textes. Nous cheminons donc avec une impression de "direct" avec les auteurs en quelque sorte.

Il est d'ailleurs quasi impossible, à quelques passages près, de distinguer qui a écrit telle ou telle partie, ce qui m'a un peu perturbée au départ. Dans "On a roulé sur la terre"les titres de chapitres distinguaient bien qui d'Alexandre Poussin ou Sylvain Tesson les avait rédigés, et une différence d'écriture permettait de les identifier. Ici, pas tellement, ce qui fait qu'il est difficile de savoir qui est le narrateur / la narratrice (et quand vous croyez lire Sylvain Tesson, un participe passé au féminin vous recale vite sur la bonne personnes).

Cette lecture, réédition du livre original, fut aussi dépaysante que pédagogique, d'autant que les quelques années de recul que nous avons par rapport à l'époque de cette chevauchée nous permet d'anticiper les évènements à venir autant que ce récit nous les éclaire. Douloureusement parfois.

Un bon, beau et intéressant moment de lecture.
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samedi 19 décembre 2020

Le labyrinthe des esprits


4 de couv':
Dans la Barcelone franquiste des années de plomb, la disparition d'un ministre déchaîne une cascade d'assassinat, de représailles et de mystères. Mais pour contrer la censure, la propagande et la terreur, la jeune Alicia Gris, tout droit sortie des entrailles de ce régime nauséabond, est habile à se jouer des miroirs et des masques.
Son enquête l'amène à croiser la route du libraire Daniel Sempere. Il n'est plus ce petit garçon qui trouva un jour dans les travées du Cimetière des Livres oubliés l'ouvrage qui allait changer sa vie, mais un adulte au coeur empli de tristesse et de colère. Le silence qui entoure la mort de sa mère a ouvert dans son âme un abîme dont ni son épouse Béa, ni son jeune fils Julian, ni son fidèle compagnon Fermin ne parviennent à le tirer.
En compagnie d'Alicia, tous les membres du clan Sampere affrontent la vérité sur l'histoire secrète de leur famille et, quel qu'en soit le prix à payer, voguent vers l'accomplissement de leur destin.


Il est souvent difficile de revenir sur une série dont on a lu le tome précédent autant d'années après. C'est donc avec un peu d'appréhension que j'ai entamé ce pavé de 846 pages (vais-je réussir à tout me rappeler et si non, est-ce que ça ne va pas me gâcher la lecture de ce roman, et donc le final de la série).

Finalement, non. Je me suis quand même promis de relire la série dans quelques années, mais globalement, je n'ai pas été trop perdue, l'auteur ayant eu la délicatesse de faire de subtils rappels aux tomes précédents, bons repères pour la lectrice semi-amnésique de cette saga que je suis, et une bonne nouvelle pour les lecteurs qui avaient l'histoire mieux en tête que moi.

Ce tome diffère des autres dans la mesure où la famille Sempere et ses amis n'apparaissent quasiment pas pendant les 350 premières pages du livre, plus centrées sur Alicia - nouveau personnage -, sa vie et sa mission. Ensuite, tout s'imbrique à la perfection et c'est avec bonheur que l'on retrouve nos personnages fétiches et le fameux cimetière.
L'auteur avec ce tome nous présente avec brio un beau final, où toutes les zones d'ombres de la saga finissent par s'éclaircir, préparant les protagonistes à de meilleurs lendemains.

C'est donc comblée et rassurée sur leur avenir que j'ai pu les quitter en refermant ce volume.
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dimanche 6 décembre 2020

La conversion


4 de couv' :
Au soir de ses quatorze ans, dans une boutique désaffectée de Harlem, au milieu des prières et des trépignements cadencés de ses frères, au rythme hallucinant des tambourins, John Grimes traverse sa "nuit noire de l'âme". Tourmenté par l'idée de péché, après être allé jusqu'aux racines de sa culpabilité, il lui semble à l'aube du dimanche avoir connu son moment de vérité.

Difficile pour une française d'appréhender la forme que prend cette ferveur religieuse, mais en dehors de cela, pour un premier roman, l'écriture est magistrale, tant que les prêches vous portent et vous transportent et vous donneraient presque envie de dire "amen".

Mais il n'est évidemment pas fait que de cela. Chaque partie est consacrée à un personnage. Et si le début est consacré à John, adolescent qui se cherche comme tous les jeunes de son âge, les autres parties concernent les adultes de sa famille. On les découvre, l'un après l'autre, leur vie, leurs rêves, leurs opinions, et petit à petit, comme un puzzle, tout se met en place. Et c'est bien de la conditions des Noirs des Etats-Unis jusqu'au  années cinquante dont il est ici question (le livre a été écrit en 1952).

Oui, définitivement magistral.
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samedi 5 décembre 2020

Les vacances de Mma Ramotswe


4 de couv' :
Les affaires ne se bousculent pas dans l'Agence n°1 des Dames Détectives. Elles se bousculent même si peu que, pour la première fois dans son honorable carrière, Precious Ramotswe a accepté de prendre des vacances. Mais sa semaine de repos est vite écourtée par la rencontre d'un jeune garçon, un fauteur de troubles en difficulté qu'elle décide de prendre sous son aile. Puis elle apprend, non sans inquiétude, que Mma Makutsi s'est chargée en son absence d'une affaire compliquée : un politicien botswanais est en lice pour une distinction importante et sa réputation est remise en question par ses rivaux. L'enquête affectera tout le monde à l'agence et rappellera que chaque échec devrait être traité avec compassion.


Au risque de me répéter, qu'elle plaisir de retrouver Mma Ramotswe et ses amis et de me glisser avec eux dans ce cocon de douceur qu'est cette série ! Pour l'ambiance (de mon côté, pas celle du roman) : un après-midi bien sombre, bien pluvieux, semi-assise (ou semi-allongée, c'est selon), un plaid sur les jambes, le chat en train de ronfler sur le plaid, une théière de thé rouge à portée de main. Le meilleur après-midi pluvieux de ma vie !

Pour en revenir au roman en lui-même ne vous attendez pas à ce que Mma Ramotswe parte en vacances de son propre chef ni qu'elle parte et encore moins très loin. Non, ses vacances, elle les passe chez elle, ce qui ne sera guère propice à une coupure avec le travail, qui d'ailleurs va s'invite chez elle, mais chut je n'en dit pas plus !

Toujours aussi jubilatoire et bienveillant, ce fut vraiment une lecture plus qu'appréciée ce jour-là en particulier.

Ah oui, et petit bonus, trouvé par hasard sur le net. Profitez-en, ce n'est en ligne que jusqu'en mars 2021 : Au Botswana, la savoureuse détective Mma Ramotswe.
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