4 de couv' :
Sous la chaleur étouffante de l'été 1961, un officier de police de la grande ville est dépêché à P., village perdu dans lequel on vient de faire une macabre découverte : Joël, seize ans, a été retrouvé découpé en morceaux dans une des cuves de l'usine de confiture.
L'inspecteur citadin est accueilli par le garde champêtre, qui tien plus du gendarme de Guignol que de l'adjoint efficace, et découvre une commune dont les habitants semblent étonnamment peu affectés par le drame. Pour compliquer l'affaire, un orage empêche toute liaison téléphonique, l'autopsie a été pratiquée par le vétérinaire improvisé médecin légiste, et la victime est déjà enterrée.
Avec cette enquête littéraire jubilatoire, insolite et surprenante, Romain Puértolas s'affranchit de tous les codes.
Jubilatoire.
Ce roman, reprenant tous les codes du roman policier, est une sorte de pastiche de ce genre. Ceux qui vont le lire en croyant lire un vrai polar (ce qu'il est aussi par ailleurs), risquent d'être déçus. Ceux qui, comme moi, le lisent comme un genre de polar, vont aimer, voire adorer. Il m'a beaucoup fait penser à "Le mystère Sherlock" que j'avais adoré.
D'ailleurs, l'aspect à part du roman est vite posé avec une histoire d'herbe rouge, allusion (confirmée par la suite) au roman de Boris Vian. Rien que là, on se dit qu'il y a décalage.
Et l'aspect polar en lui-même, me direz-vous ? Une réussite. Non seulement l'auteur, comme je le disais plus haut, reprend tous les codes du polar, mais il le fait bien.
L'histoire est bien construite, bien menée, les personnages et l'environnement dans lequel ils évoluent sont bien décrits et forment un ensemble harmonieux et cohérent.
Les pistes sont bien amenées et je dois bien reconnaître que les indices les plus importants, révélés en toute fin de livre, étaient effectivement flagrants. Je les ai donc (re)découverts dans un grand éclat de rire, d'autant plus grand que l'enquêteur, qui lui aussi était passé à côté, est franchement consterné.
Un livre à relire avec ce nouvel éclairage.
Un ovni dans le monde du polar, mais j'aimerais bien que l'auteur soit du genre récidiviste...
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