mercredi 29 janvier 2025

La femme au manteau bleu

4 de couv' : (attention, divulgâchage dès la première phrase !)
Le corps, soigneusement lavé à l'eau de Javel, d'une américaine experte en peinture de l'âge d'or hollandais a été abandonné sur un muret au panorama du col de Sir Lowry, à soixante kilomètres du Cap. Benny Griessel et Vaughn Cupido, de la brigade criminelle des Hawks, se demandent ce qu'elle était venue faire en Afrique du Sud. Personne, dans son entourage, ne semble au courant. Mais lorsqu'ils découvrent que son travail consistait à localiser des tableaux disparus, et qu'elle avait contacté un professeur d'histoire retraité ainsi qu'un détective privé, des pistes inattendues s'ouvrent à eux...


C'est avec bonheur que j'ai repris cette série de polars de Deon Meyer. Et avec un peu de perplexité aussi : habituellement, ses romans ne font pas moins de 350 pages (au moins), celui-ci n'en fait que 165 ! Un ovni de cette série en somme.

Mais exactement ce qu'il me fallait pour me replonger dans la série et me remettre en tête assez facilement le contexte, les personnages, l'ambiance. Juste ce qu'il me fallait pour cela (heureux hasard !).

Et aussi court que soit ce roman, voilà une enquête dense et bien menée, comme toujours.
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samedi 25 janvier 2025

Petites histoires pour futurs et ex-divorcés

4 de couv' :
Un Noël au charme anglais foutu en l'air à cause d'une coriace ex-belle-mère, un dîner entre anciens jeunes mariés se retrouvant, après trente ans et trois divorces, à imaginer ce que la vie aurait pu être, une superbe fête de séparation organisée par des amoureux qui ont oublié qu'ils l'étaient : voilà bien des occasions de se rendre compte qu'on a toujours mille et une raison de divorcer... et de le regretter !
Ces vingt-neuf petites histoires ccroquent avec délice l'inconstance de l'amour, la difficulté d'avoir envie des mêmes choses au même moment et l'exigence d'exister aussi comme individu. Elles sont autant de portraits au vitriol : hommes ou femmes, divorcés, enfin seuls ! enfin libres !
Mais... libres de quoi déjà ? Car la vie est cruelle : une fois seul-e, pourquoi faut-il que ce qui nous agaçait le plus nous manque soudain ? Avec l'humour et la bienveillance qui la caractérisent, Katarina Mazetti parvient à nous faire rire de nos petits travers et de nos grands chagrins.


Sujet plutôt original pour ce recueil de nouvelles, alors que ce qu'on trouve la plupart du temps en librairie, côté fiction, est souvent de la romance  du style "et ils vécurent heureux..."

Si le sujet est plutôt triste voire déprimant, je reconnais que l'autrice s'en sort plutôt bien, je trouve que les nouvelles conviennent mieux à sa narration que les romans, mais c'est un avis très personnel.

La plupart des personnages (pas tous, heureusement) sont en deuil de leur histoire passée et donc pas très jouasses, voire franchement détestable ("Le hérisson" en particulier : j'ai détesté ce personnage de femme aigrie dès le départ, revancharde jusqu'à la médiocrité, avec une conclusion la rendant encore plus haïssable. Pas étonnant que son mari l'ait quittée...). 
Il ressort le plus souvent de ces histoires que les séparations sont le plus souvent dues à une incompréhension elle-même conséquence d'un manque de communication.
Attention cependant à l'excès inverse qui est de ne voir et de ne communiquer que des reproches sur les petits travers de l'autre.

Une partie (pas tous, heureusement) des personnages masculins m'a un peu perturbée : relativement machistes, arrogants, incapables de se remettre en question.

Parfois, l'autrice s'amuse en deux nouvelles à donner le point de vue de chacun (et personne n'en sort grandi.

Et si décidément cette autrice ne figure pas parmi mes auteurs préférés, j'ai bien aimé l'idée d'un recueil de nouvelles sur le même thème.
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mardi 21 janvier 2025

Le Petit Pape Pie 3,14 arrondit les angles

4 de couv' :
Le monde ne tourne pas rond... c'est un fait. Le carré envahit tout ! Le globe est carrément menacé de devenir cubique.
Les pissenlits prospèrent et développent leurs racines carrées sour la croûte terrestre. Les gentilles soeurs de l'immatriculée conception accouchent d'une progéniture pas très catholique !
Heureusement, notre Petit Pape Pie 3,14 est là pour que l'humanité ne perde pas ses rondeurs. Truffées de légèreté et d'humour, les facéties de notre souverain pontife ne manqueront pas de  vous convertir à sa bonne humeur en moins de temps qu'il n'en faut pour les lire.


Si j'étais ravie de voir qu'une suite au premier tome était enfin parue, je dois avouer que cette fois je suis un peu déçue, tant certains passages m'ont parfois agacée.
D'ailleurs à propos d'agacement, ce serait bien que ceux qui rédigent les quatrièmes de couverture lisent les livres dont ils parlent, ça leur éviterait de commettre des bourdes (non, ce ne sont pas des bonnes soeurs qui tombent enceintes, ce sont des femmes ordinaires).

J'aime bien l'humour à la c** et le suivre quand il va jusqu'au délire, mais sur certains passages, ça ne prend pas (la progéniture cubique par exemple - et là je ne dévoile rien, voir le dessin en quatrième de couverture).

Dans l'ensemble, j'ai quand même bien aimé que l'humour et l'histoire soient centrés sur les cubes et carrés et tous les jeux de mots dont on peut en tirer, et en faire découler l'histoire ! Et il y en a beaucoup, à ma grande surprise au fil de la lecture. Un humour très géométrique - j'ai repensé à mes cours de maths du collège pendant la lecture - et très bien trouvé !

Alors si cette lecture m'a moins enthousiasmée que la précédente, ma foi, pourquoi pas ?
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dimanche 19 janvier 2025

Ma vie de pingouin

4 de couv' :
Une cinquantaine de croisiéristes adeptes de sensations fortes embarquent pour un voyage de plusieurs semaines en Antarctique. Sur le bateau, une globe-trotteuse septuagénaire répertorie les similitudes entre humains et animaux. Et elles ne manquent pas, parmi cette brochette d'explorateurs atypiques venus se frotter aux épaulards tueurs, albatros, pétrels et autres éléphants de mer.
Tomas, lui file vers son objectif ultime : en finir avec les tracasseries de la vie, seul sur la glace. Ça promet d'être difficile, avec les quelques quatre cent mille manchots royaux qui peuplent les lieux. D'autant que la douce Wilma, dont la bonne humeur inébranlable laisse croire que tout lui sourit, ne le quitte pas d'une semelle. Un roman pétillant et insolite qui confirme qu'en Antarctique comme ailleurs, Katarina Mazetti sait réchauffer les coeurs.


Il y a quelques années, j'avais lu de la même autrice "le mec de la tombe d'à côté", qui ne m'avait guère enthousiasmée. Depuis, j'ai élargi mes intérêts de lecture et mes goûts en matière de style d'écriture. Je me suis donc dit "pourquoi pas celui-ci après tout ?"

Niveau écriture, je la trouve un peu plate, rien de particulier qui fait qu'on s'y accroche et qu'on se laisse porter par elle. Au niveau de vocabulaire, rien de particulier non plus.

Cela étant, on se laisse porter par l'histoire et le voyage effectué par les personnages principaux et autres passagers du bateau. Le livre date de 2008 pour la première version dans sa langue originale et j'ai aimé suivre les réflexions des uns et des autres sur l'avenir de la planète.

L'autrice a elle-même fait ce voyage. Un de mes collègues aussi, c'est donc autant ses souvenirs à elle et à lui (et ses photos) que j'ai entremêlés dans ma lecture.
Personnellement, je trouve une petite carte du parcours aurait été sympa (mas pas indispensable).

Contre toute attente vu ce que je viens de dire de l'écriture, j'ai bien aimé.
J'ai bien aimé le fait que Wilma ait un secret (je ne dévoile rien, on le sait dès les toutes premières pages, et j'avais d'ailleurs deviné ce que c'était bien avant la fin du livre) et son esprit positif. J'ai bien aimé aussi que le livre soit essentiellement axé sur trois personnage, et pas seulement ceux de Wilma et Tomas, ce qui aurait été au final assez banal, et le fait qu'on revient de temps en temps sur leur passé, éclairant ainsi leur personnalité.
Et malgré la recommandations de l'autrice dans sa préface qui nous recommande de passer ces chapitres s'ils ne nous plaisent pas (c'est de l'humour, je le déconseille donc, car ils éclairent les actions de certains passagers), j'ai bien aimé les les chapitres sur telle ou telle cabine, ou pour mieux dire sur certains personnages secondaires du roman.
Par contre, ce dont je me serais bien passée car ils n'apportent pas grand chose au livre, ce sont les observations d'Alba et ses analogies entre humains et animaux. Ce sont de courts passages, mais j'ai peiné à leur trouver un quelconque intérêt.

Une lecture distrayante globalement.

samedi 18 janvier 2025

La reine de l'Idaho

4 de couv' :
Thomas Burton est romancier. Il s'est installé sur la côte du Maine, moin des montagnes Rocheuses où il a grandi. Un beau matin, une lettre vient bouleverser sa vie : une inconnue affirme être sa soeur, confiée dès la naissance à une famille adoptive. Intrigué, Thomas retrace l'histoire des générations passées. Sa mère, la belle Elizabeth, aurait abandonné un bébé ? Mais comment un tel secret aurai-il pu être caché à Emma, la matriarche, la célèbre et redoutable "reine" de l'Idaho, celle qui a consolidé la fortune du clan ?


J'étais en train du musarder dans ma librairie préférée quand au détour d'une travée mon oeil aperçoit, fugacement mais distinctement, la belle couverture de ce livre. Rapide coup d'oeil sur la quatrième de couverture, et le voici embarqué jusqu'à la caisse !

Je ne regrette absolument pas cet achat autant impulsif que raisonné tellement j'ai aimé ce roman, qui bouscule un peu mes habitudes de lecture.

L'écriture est tout bonnement exquise. Fourmillant de détails, elle sert autant l'histoire que l'humour de l'auteur tout en étant merveilleusement travaillée, pas un mot n'est inutile ni inapproprié. Un vrai talent d'auteur qui m'a enthousiasmée.

Qui plus est, l'auteur, ne se contente pas de dérouler la trame de l'histoire : il prend quelques libertés avec l'ordre chronologique sans perdre le lecteur : chaque personnage (les plus décisif du roman) a droit à son chapite ou sa partie de livre et si on commence par le narrateur (tiens, un auteur dont le prénom est Thomas lui aussi ?), on passe ensuite à la fameuse soeur cachée, pour ensuite repartir sur la vie des grands-parents du narrateur, etc.

Car c'est une fresque familiale qui nous est racontée-là. Une sorte d'énigme et de secret de famille dont la réalité ne nous est révélée qu'à la toute fin. Une fin émouvante.

Inutile de dire que j'en lirai d'autres, de cet auteur...
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vendredi 10 janvier 2025

L'homme qui n'aimait pas les armes à feu (BD)

Tome 1 - Chili con carnage - 4 de couv' :

Mais qu'est-ce qui peut bien pousser maître Byron Peck, avocat crapuleux au barreau de Los Angeles, à quitter son biotope pour venir suffoquer dans le désert de l'Arizona ?

Et qui est ce Knut Hoggaard, cet imposant Danois qui l'accompagne et ne s'exprime que par de vagues borborygmes caverneux ?

Ces deux individus aux moeurs discutables n'ont pourtant pas l'air d'être là par hasard. Pas plus que Margot de Garine, jeune aristocrate franco-russe qui voyage en solitaire et semble abonnée aux attaques de trains... À bien y réfléchir, ça fait beaucoup de nouveaux arrivants pour une région dont la densité de population taquine habituellement le zéro !

Il ne serait pas étonnant que cette histoire finisse par sentir la poudre...



Tome 2 - Sur la piste de Madison - 4 de couv' :

Lorsqu'on a échappé deux fois à une mort certaine, la prudence suggèrerait qu'on lève un peu le pied. Mais Maître Peck est très impatient de devenir veuf et de remettre la main sur les fameuses lettres dérobées par son épouse.

L'indestructible M. Hoggaard, légitime propriétaire desdits documents et ex-amant de la dame, partage le même état d'esprit : pas de repos pour les braves tant que l'infâme Margot n'aura pas payé pour ses crimes !

Mais cette dernière n'a peut-être pas encore donné toute la mesure de sa perfidie et sa prochaine victime pourrait bien être ce mystérieux Indien qui a surpris tout le monde en subtilisant le trésor des Mexicains...




Tome 3 - Le mystère de la femme araignée - 4 de couv' :

Depuis la nuit des temps, si l'on en croit la légende navajo, la femme araignée veille sur les hommes du haut du Spider Rock, et enseigne aux femmes l'art ancestral du tissage.

Mais Margot n'a besoin de personne pour tisser sa toile mortelle. Et pour elle, il est urgent de prendre le large car le nombre d'hommes trahis et d'amants éconduits qui ont juré sa perte ne cesse de grossir.

Au fin fond du canyon de Chelly, sous la houlette de Byron Peck, c'est une véritable conjuration internationale qui se met en place pour anéantir celle qui a volé les lettres de James Madison, si compromettantes pour l'industrie de l'armement.

Mais Margot a de la ressource. Et sur les terres de la mystérieuse Spider Woman, elle va trouver de précieuses alliées...



Tome 4 - La loi du plus fort - 4 de couv' :

C'est quand même incroyable comme de simples manuscrits poussiéreux peuvent susciter des espoirs aussi contradictoires : Byron veut les révéler au monde, Margot les vendre aux marchands d'armes. Quant aux Navajos, ils ont aussi leur petite idée... Sur un point au moins, tout le monde s'accorde : les lettres de Madison prendront toute leur valeur à Washington D.C., la toute jeune capitale fédérale en chantier, théâtre de toutes les intrigues et de tous les business du Nouveau Monde.

C'est là que vont se retrouver l'ensemble de nos protagonistes, à l'heure où le Congrès se laisse griser par la juteuse captation des Terres indiennes que la loi Dawes vient de rendre possible. Une dernière manche dont l'issue ne peut désigner qu'un seul vainqueur... Et ce vainqueur, ce ne sera pas l'honneur, car tous les coups sont permis.





Après la lecture de "Blanc autour", je me suis intéressée au travail des auteurs en particulier du scénariste, Lupano - dont je suis déjà fan de la série du "Traquemage" de "Vickings dans la brume" (ici et ici), sans oublier "Le singe de Hartlepool" - et je suis tombée sur cette série-ci.
Je me suis donc précipitée pour réserver les 4 tomes auprès de la bibliothèque. Et je n'ai pas regretté tant cette série de bandes dessinées est de qualité !

J'ai absolument tout aimé, rien n'est à jeter : le scénario, les personnages, les dessins, les décors, les couleurs et l'humour ! J'ai rarement autant éclaté de rire à la lecture d'une bande dessinée.
Chaque groupe de personnages sauf un, est une équipe de bras cassés sans scrupules pour lesquels tous les coups (de feu mais pas seulement) sont permis pour atteindre leur objectif. Et la subtilité de l'humour empêche de sombrer franchement dans la caricature.

La qualité de cette série tient aussi au travail de documentation préalable évident des auteurs : si l'humour prédomine, ils n'hésitent pas à étriller au passage les États-Unis de l'époque (et par ricochet, de maintenant...) : la société et le gouvernement américains, l'esclavage, les actions du ku-klux klan, la ségrégation, la façon dont ont été traitées les Nations Indiennes, en particulier les enfants dans les institutions religieuses qui devaient les éduquer... Tout ceci, avec intelligence et subtilité.

Certes, j'ai bien dû rendre les livres à la bibliothèque... Mais je pense que ma librairie de BD préférée va bientôt recevoir ma visite pour me voir repartir avec l'intégrale...



dimanche 5 janvier 2025

Miss Eliza

4 de couv' :
Londres, 1835. Derrière le long bureau, le verdict tombe : "Une dame n'a pas à se mêler de poésie." Qu'à cela ne tienne ! Acculée par la ruine familiale, l'élégante Miss Eliza Acton troquera les sonnets pour les fourneaux... et à sa grande surprise, se découvrira un talent - et une passion - pour les arts culinaires.
De son côté, la jeune Ann Kirby peine à sortir de la misère : sa rencontre avec la poétesse, leur complicité insolite, l'en sortira par miracle. Bientôt, un livre de recettes conçu à quatre mains prend forme,, qui révolutionnera à jamais la gastronomie britannique..


J'ai clairement craqué pour la couverture de ce livre. Avant de l'acheter, j'ai évidemment lu la quatrième de couverture, et même si l'histoire me paraissait intéressante mais sans plus, c'est la couverture qui l'a emporté !

Et je ne regrette pas.

L'écriture est on ne peut plus agréable ; l'histoire, d'un point de vue historique et sociologique, parfaitement bien décrite ; la psychologie des personnages et ce que cela induit de la société anglaise de l'époque, impeccablement rendue.
Même s'il s'agit de la vie romancée d'une personne ayant réellement existé (les biographes ne sont apparemment pas tous d'accord entre eux sur certains aspects de la vie d'Eliza Acton), et que celle d'Ann Kirby est en grande partie inventée, il est parfaitement intéressant de voir le travail à l'origine du premier livre de cuisine anglais qui reste la référence culinaire en la matière. Le premier à avoir une liste d'ingrédient et leur quantité pour chaque recette.
Si vous voulez en savoir plus sur ce personnage allez donc par ici.

Et la description des parfums et des saveurs de la cuisine incite à cuisiner non stop (si j'avais été chez moi au moment de cette lecture et que je n'avais pas déjà mon congélateur plein...).

Ce fut donc pour moi avec cette première lecture une belle façon de commencer l'année !
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