4 de couv' :
Toni Morrison nous plonge dans l'Amérique des années 1950.
Je suis fan de Toni Morrison, c'est donc pour cela que j'ai lu "Home", pas seulement parce qu'il vient de sortir et à cause du battage médiatique autour.
A ce sujet, je vous recommande d'ailleurs plus particulièrement cette émission de radio dont j'ai déjà parlé ici, qui le 22 septembre évoquait ce roman et l'oeuvre de l'auteure.
Il y aurait tellement plus à en dire de ce roman que ce que je peux faire ici, et je le relirai sûrement un jour avec délectation. Ainsi que toute analyse littéraire.
Une fois de plus, ce roman de Toni Morrison est puissant. Il s'agit d'un cliché d'une époque, un moment donné dans la vie d'un frère et d'une soeur. Pas un roman initiatique, pas vraiment, même si tous deux, à l'issue du trajet effectué par Franck, vont se trouver ou plutôt se retrouver. Se retrouver entre eux mais aussi se retrouver eux-mêmes après les épreuves traversées : leur personnalité, leur dignité, leur humanité.
Dans une écriture concise mais tellement explicite et qui touche au but et à l'âme, on les voit se révéler à eux-mêmes, partir de sombres moments pour atteindre la lumière. Et cela en retournant là où ils ont grandi. Et de ce lieu aussi il y a beaucoup à en dire. Ce qu'il a représenté pour leurs grands-parents, leurs parents, les habitants, et eux-mêmes.
Home sweet home ?
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Petites réflexions personnelles sur mes différentes lectures. Mais juste mon opinion, mes impressions, pas un jugement. Je ne suis pas critique littéraire ! Juste une simple lectrice, qui prend plaisir (ou pas) au fil des pages, et qui a envie de vous le faire partager. Et qui est très curieuse de connaître votre opinion aussi !
dimanche 21 octobre 2012
lundi 15 octobre 2012
Les lumières de septembre
1937. Quand Simone Sauvelle, sa fille Irène, quinze ans, et Dorian, son jeune fils, arrivent en Normandie après avoir quitté Paris, ils tombent immédiatement sous le charme de Lazarus Jann, fabricant de jouets mondialement réputé, et de son étonnante demeure, Cravenmoore. Composée d'innombrables pièces et corridors qui se perdent dans une obscurité insondable, Cravenmoore est peuplée de marionnettes qui semblent mener une existence indépendante. Mais très vite une ombre, désespérée, brûlante de haine, cherche à tuer la famille Sauvelle. Pourquoi s'en prend-elle ainsi à ces nouveaux arrivants ? Quels secrets ont-ils menacés ?
La réponse se trouve dans le journal intime d'une jeune femme disparue des années auparavant. Et auprès d'une femme oubliée du monde depuis vingt ans, dans une chambre gardée par de terrifiants pantins.
Des trois premiers romans de Carlos Ruiz Zafon, celui-ci est le plus abouti, tant par l'écriture que par la narration.
Ce tome présente aussi de nombreuses similitudes avec le premier, sans en être heureusement une simple copie améliorée.
Il s'agit d'une famille qui commence une nouvelle vie, dans une maison en bord de mer. Dans les deux tomes on retrouve un lieu rempli pour l'un d'étranges statues, pour l'autre d'automates. Et dans les deux cas, la maison familiale est séparée de ces lieux par un bois. Se trouve aussi une ombre menaçante qui prend de l'ampleur au fil des pages, un mystère à résoudre, la brume, une action en plein été, une histoire d'horlogerie dont les aiguilles tournent en sens inverse, un amour adolescent naissant, un petit frère qui observe tout cela.
Tout est similaire, rien n'est pareil, tout est mieux. Et là, on commence vraiment à retrouver le Carlos Ruiz Zafon de "l'ombre du vent".
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La réponse se trouve dans le journal intime d'une jeune femme disparue des années auparavant. Et auprès d'une femme oubliée du monde depuis vingt ans, dans une chambre gardée par de terrifiants pantins.
Des trois premiers romans de Carlos Ruiz Zafon, celui-ci est le plus abouti, tant par l'écriture que par la narration.
Ce tome présente aussi de nombreuses similitudes avec le premier, sans en être heureusement une simple copie améliorée.
Il s'agit d'une famille qui commence une nouvelle vie, dans une maison en bord de mer. Dans les deux tomes on retrouve un lieu rempli pour l'un d'étranges statues, pour l'autre d'automates. Et dans les deux cas, la maison familiale est séparée de ces lieux par un bois. Se trouve aussi une ombre menaçante qui prend de l'ampleur au fil des pages, un mystère à résoudre, la brume, une action en plein été, une histoire d'horlogerie dont les aiguilles tournent en sens inverse, un amour adolescent naissant, un petit frère qui observe tout cela.
Tout est similaire, rien n'est pareil, tout est mieux. Et là, on commence vraiment à retrouver le Carlos Ruiz Zafon de "l'ombre du vent".
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dimanche 14 octobre 2012
Le Palais de Minuit
4 de couv' :
Calcutta, 1916. Dès leur naissance, les jumeaux en et Sheere sont séparés par un terrible drame. Sheere est confiée à sa grand-mère tandis que Ben est mis à l'abri dans un orphelinat. Il s'y fait six fidèles amis, avec lesquels il fonde la Chowdar Society. Cette fraternité secrète se retrouve dans les ruines de l'étrange Palais de Minuit. Le jour de leurs seize ans, Sheere et Ben sont réunis. Une ombre maléfique se déchaîne alors. Quelle est cette force qui s'attaque aux jumeaux ? Quel secret cache cette haine féroce ? C'est au coeur de l'ancienne gare de Calcutta que les membres de la Chowdar Society doivent découvrir la vérité. Dans ce lieu maudit, ravagé le jour même de son inauguration par un incendie qui a fait plus de cent morts, Ben et Sheere vont affronter les vérités de leur passé.
Ce roman commence sur les chapeaux de roue : dès le début, on est en plein dans le feu de l'action et on a beau savoir que les jumeaux, alors bébés, vont être mis en sécurité, on ne peut s'empêcher de s'angoisser (enfin, s'agissant de lecture, une angoisse toute relative) à l'idée que les poursuivants du lieutenant Peake puissent le rattraper. Par la suite, mystère oblige, le suspens reste entier.
Le narrateur du roman est l'un des membres de cette Chowdar Society. Par lui, dès le départ, on sait qu'au moins une partie d'entre eux va survivre, mais pas combien ni qui. C'est une bonne idée aussi de présenter les personnages par leurs qualités principales, dommage que ce ne soit pas plus exploité par la suite.
Du reste, l'auteur-est-un-homme-et-ça-se-voit, on ne voit finalement pas grand'chose des personnages féminins du roman, en particulier Isobel et Sheere, ce qui est le comble, pour cette dernière. Qui plus est, l'auteur a davantage concentré l'action du roman sur Ben, alors qu'on s'attend, s'agissant de l'histoire de jumeaux, qu'ils soient tous deux évoqués de façon égale. Non, c'est décidément Ben le personnage central du roman, Sheere fait presque de la figuration dans l'histoire, même si à deux reprises, sa présence sera décisive.
Pour Isobel, on a l'impression que l'auteur s'est un peu forcé à créer le personnage et s'en débarrasse assez vite (et là, non, je vous assure que je n'ai rien dit de ce qu'il lui arrive. D'ailleurs, il faudra qu'on m'explique pourquoi elle est blessée à un moment donné et qu'on n'en reparle plus du tout par la suite). Personnellement, je ne lui ai pas trouvé grand intérêt.
Par ailleurs, j'ai trouvé dommage qu'on comprenne très vite qui est ce mystérieux être maléfique qui leur veut du mal (trop facile !).
Cela étant, l'histoire est prenante et beaucoup mieux écrite que le premier roman de Zafon. J'ai bien aimé, tout en me disant par moment que si elle avait été écrite par un auteur de Fantasy, celui (ou celle)-ci en aurait fait une belle saga, car l'idée de départ donne bien matière à développer davantage cette histoire : un parallèle entre l'enfance puis l'adolescence des jumeaux jusqu'à leurs retrouvailles à Calcutta par exemple, cette ombre menaçante qui les poursuit avec ses motivations et les raisons de cette attente jusqu'à leurs seize ans, de rapides flash-back sur la vie de leurs parents avant le drame, la création de la Chowdar Society avec l'intégration progressive de leurs membres et l'évolution de leur personnalité au fil du temps, le choix de leur lieu de réunion et comment ils font le mur pour s'y rendre.
Bref, il y avait largement de quoi développer, mais l'auteur en était à son deuxième roman seulement (et puis, c'est lui le maître d'oeuvre et lui seul décide après tout !).
Mais même si je semble critique parce qu'on sent déjà ici tout le potentiel de l'auteur et qu'on le connaît depuis "L'ombre du vent" ce qui est du coup d'autant plus frustrant pour le lecteur, cela reste un bon roman et un très bon moment de lecture.
A déconseiller, non, interdire absolument à tout pyromane en herbe cela dit.
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Calcutta, 1916. Dès leur naissance, les jumeaux en et Sheere sont séparés par un terrible drame. Sheere est confiée à sa grand-mère tandis que Ben est mis à l'abri dans un orphelinat. Il s'y fait six fidèles amis, avec lesquels il fonde la Chowdar Society. Cette fraternité secrète se retrouve dans les ruines de l'étrange Palais de Minuit. Le jour de leurs seize ans, Sheere et Ben sont réunis. Une ombre maléfique se déchaîne alors. Quelle est cette force qui s'attaque aux jumeaux ? Quel secret cache cette haine féroce ? C'est au coeur de l'ancienne gare de Calcutta que les membres de la Chowdar Society doivent découvrir la vérité. Dans ce lieu maudit, ravagé le jour même de son inauguration par un incendie qui a fait plus de cent morts, Ben et Sheere vont affronter les vérités de leur passé.
Ce roman commence sur les chapeaux de roue : dès le début, on est en plein dans le feu de l'action et on a beau savoir que les jumeaux, alors bébés, vont être mis en sécurité, on ne peut s'empêcher de s'angoisser (enfin, s'agissant de lecture, une angoisse toute relative) à l'idée que les poursuivants du lieutenant Peake puissent le rattraper. Par la suite, mystère oblige, le suspens reste entier.
Le narrateur du roman est l'un des membres de cette Chowdar Society. Par lui, dès le départ, on sait qu'au moins une partie d'entre eux va survivre, mais pas combien ni qui. C'est une bonne idée aussi de présenter les personnages par leurs qualités principales, dommage que ce ne soit pas plus exploité par la suite.
Du reste, l'auteur-est-un-homme-et-ça-se-voit, on ne voit finalement pas grand'chose des personnages féminins du roman, en particulier Isobel et Sheere, ce qui est le comble, pour cette dernière. Qui plus est, l'auteur a davantage concentré l'action du roman sur Ben, alors qu'on s'attend, s'agissant de l'histoire de jumeaux, qu'ils soient tous deux évoqués de façon égale. Non, c'est décidément Ben le personnage central du roman, Sheere fait presque de la figuration dans l'histoire, même si à deux reprises, sa présence sera décisive.
Pour Isobel, on a l'impression que l'auteur s'est un peu forcé à créer le personnage et s'en débarrasse assez vite (et là, non, je vous assure que je n'ai rien dit de ce qu'il lui arrive. D'ailleurs, il faudra qu'on m'explique pourquoi elle est blessée à un moment donné et qu'on n'en reparle plus du tout par la suite). Personnellement, je ne lui ai pas trouvé grand intérêt.
Par ailleurs, j'ai trouvé dommage qu'on comprenne très vite qui est ce mystérieux être maléfique qui leur veut du mal (trop facile !).
Cela étant, l'histoire est prenante et beaucoup mieux écrite que le premier roman de Zafon. J'ai bien aimé, tout en me disant par moment que si elle avait été écrite par un auteur de Fantasy, celui (ou celle)-ci en aurait fait une belle saga, car l'idée de départ donne bien matière à développer davantage cette histoire : un parallèle entre l'enfance puis l'adolescence des jumeaux jusqu'à leurs retrouvailles à Calcutta par exemple, cette ombre menaçante qui les poursuit avec ses motivations et les raisons de cette attente jusqu'à leurs seize ans, de rapides flash-back sur la vie de leurs parents avant le drame, la création de la Chowdar Society avec l'intégration progressive de leurs membres et l'évolution de leur personnalité au fil du temps, le choix de leur lieu de réunion et comment ils font le mur pour s'y rendre.
Bref, il y avait largement de quoi développer, mais l'auteur en était à son deuxième roman seulement (et puis, c'est lui le maître d'oeuvre et lui seul décide après tout !).
Mais même si je semble critique parce qu'on sent déjà ici tout le potentiel de l'auteur et qu'on le connaît depuis "L'ombre du vent" ce qui est du coup d'autant plus frustrant pour le lecteur, cela reste un bon roman et un très bon moment de lecture.
A déconseiller, non, interdire absolument à tout pyromane en herbe cela dit.
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mercredi 10 octobre 2012
100 dollars pour une vie
4 de couv' :
Joe, l'oeil vif, vit l'ouverture et allongea sur la bouche de Ponta un direct instantanément suivi d'un crochet swingué destiné à la mâchoire. Toute la salle, debout, vociférait. Geneviève entendait des hommes hurler : "il l'a eu ! Il l'a !" Elle non plus ne se contrôlait plus ; la douceur, la tendresse - évanouies ; elle exultait à chacun des terribles coups assénés par son amant, et voyait déjà le début de la fin.
Tant qu'à devoir prendre le train pour aller à une réunion de boulot, autant choisir un court roman pour la route, enfin, le rail. Pour le coup, j'ai fait vraiment court puisque j'étais déjà assez chargée et que j'ai en conséquence choisi la légèreté de ce roman de 83 pages (86 avec la notice de fin). Que j'ai pu lire tranquillement pendant l'aller, soit pendant la sieste de mon collègue (pour le retour, on a bien papoté).
En dehors de la douceur merveilleusement soyeuse des pages de cette édition que c'en est un bonheur tout au long de la lecture, ô combien est agréable à lire la plume impeccable de Jack London.
Alors oui, ça parle de boxe, la plus grande partie de l'histoire est d'ailleurs le déroulement d'un match et ce thème peut en rebuter certains, mais réalisme des scènes et charme de l'écriture obligent (je vous avais déjà dit que pour Jack London aussi je suis incapable d'être objective ?), on s'y croit tellement qu'on en oublie où on est. Et pour ma pomme, que j'étais dans un train - jusqu'à ce qu'un passager me frôle, me ramenant hélas à la réalité (pertubateur !) - et c'est me rongeant les ongles que j'ai terminé le roman.
Car jusqu'à la toute fin, le suspense est maîtrisé.
Et c'est aussi l'histoire d'un jeune couple, qui découvre l'amour pour la première fois, et ce match de boxe, à la prime de cent dollars, doit (va) leur changer la vie puisque cette prime doit leur permettre de s'installer.
Le couple découvre donc les émois de l'amour, et ce monde étrange et étranger qu'est l'autre sexe et qu'aucun jusqu'ici n'avait réellement cotoyé ni regardé avant le passage de Cupidon. Ce qui entraîne des incompréhensions de part et d'autre (et là on se dit parfois qu'ils sont mal partis tous les deux), chacun découvrant l'autre.
Le point d'incompréhension étant axé autour de la boxe, la jeune femme allant jusqu'à la personnaliser, en faisant une rivale.
Du coup, quand elle va voir son homme disputer son ultime match de boxe avant leur mariage, on ne peut s'empêcher de se demander qui s'affronte sur ce ring : les deux boxeurs, ou les deux rivales ? Et qui va l'emporter sur l'autre ?
Petit roman, beaucoup à en dire.
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lundi 8 octobre 2012
Le Prince de la Brume
4 de couv' :
1943, Angleterre. Fuyant la guerre, Max, sa soeur Alicia et leurs parents emménagent dans un village du bord de mer. Mais des évènements inquiétants se succèdent. Leur nouveau foyer semble hanté. Une présence maléfique rôde entre ses murs. Que veut-elle ? Et pourquoi s'acharne-t-elle contre Roland, le nouvel ami de Max et d'Alicia ? En enquêtant sur ces mystères, les trois adolescents exhument d'effroyables secrets. Un être diabolique, le Prince de la Brume, réclame une dette venue du passé. Une dette dont Roland est le rpix. Pour sauver leur ami, Max et Alicia doivent affronter le Prince de la Brume sur son territoire : un cargo ténébreux, effrayant, échoué dans les fonds marins.
On retrouve ici l'ambiance gothique chère à l'auteur mais très similaire à celle du "Jeu de l'Ange", même si les protagonistes ici sont des adolescents comme dans "Marina". Ici aussi on retrouve cette idée d'un être obscur qui poursuit l'un des héros.
Rien de nouveau donc, d'autant qu'il s'agit d'un des tout premiers livres de Carlos Ruiz Zafon et dont l'écriture est loin d'être aussi aboutie que dans "L'ombre du vent" (à propos, vous saviez que la suite sort en novembre ? Yahoooouuu !!!!). Et que comme pour "Marina", le public visé est censé être les ados.
Enfin, tout dépend des critères que l'on a en tête pour un livre pour ado, car l'ambiance est sombre, de plus en plus sombre à mesure qu'on tourne les pages de ce livre qu'on n'arrive finalement plus à lâcher. Ado, j'aurais apprécié ce livre autant que petite j'adorais les contes d'Andersen et pour les mêmes raisons : enfin un auteur qui sort des trucs cul-cul à l'eau de rose qui prennent les enfants/ados pour des idiots (ce commentaire fait bien sûr par quelqu'un qui n'a jamais cru au Père Noël).
Cela étant, je trouve que l'histoire aurait pu être plus développée. Mais bon, c'est un premier roman, une certaine indulgence s'impose.
Bref, un bon moment de lecture en ce pluvieux dimanche après-midi.
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dimanche 7 octobre 2012
Soyons honnête...
Je n'ai pas fini de lire le troisième tome des Misérables. Non pas que j'ai laissé tomber, d'ailleurs les raisons qui m'ont fait lâché cette lecture sont complètement extérieures à ce roman.
Disons juste que ça a commencé par un manque de temps pour pouvoir me replonger confortablement dans ce roman.
Puis un ensemble de circonstances dont je ne parlerai pas ici (bien que rien de dramatique, hein, vous inquiétez pas) m'ont permises de me "retrouver" et de me tourner vers une occupation latente chez moi depuis toujours que j'ai donc fini par concrétiser : la généalogie.
Je vous passe les détails (j'ai pu retrouver la trace de mes cousins anglais et discuter avec l'un d'entre eux via Internet ! C'est pas génial, ça ?), disons que cette nouvelle occupation m'a pas mal accaparée ces dernières semaines (les archives en ligne, c'est le pied ! Surtout le dimanche !) et qu'elle a durant cette période complètement anesthésiée toute envie de lecture (de quoi ? Ah, oui... Regard découragé vers ma pile à lire. Ou plutôt ma caisse. Qui déborde dans les pièces à côté. Parce que même si je n'avais plus envie de lire, ça ne m'a pas empêchée d'acheter des livres. Bon d'achat offert pour mon anniversaire oblige, merci chéri !)
Mais l'euphorie généalogique des premiers moments est un peu retombée, mon envie de lecture se réveille de nouveau, comme l'atteste la présence d'un livre à mes côtés au moment où je tape ceci.
Pour le troisième tome des Misérables, on verra plus tard. Après tout, ce n'est pas comme si je n'en connaissais pas la fin ! Je vais donc laisser passer un peu de temps avant de me replonger dans un livre du XIXème siècle. Vu qu'en ce moment j'ai le nez plongé dans les archives de la même période et que bizarrement (ou logiquement ?), je ressens le besoin de ne pas mélanger mes deux occupations favorites du moment.
Et j'ai besoin de m'organiser entre les deux, et surtout de trouver une bonne méthode de travail pour mes recherches.
Ce troisième tome fera sans doute l'objet d'un article aditionnel. Mais pas tout de suite, hein, soyez pas pressés...
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samedi 6 octobre 2012
Les Misérables
4 de couv' :
Victor Hugo, écrivain engagé, entreprend ici un vaste réquisitoire social. Loin de n'être que le récit de la réhabilitation d'un forçat évadé victime de la société, Les Misérables sont avant tout l'histoire du peuple de Paris. Jean Valjean, et le lien qui le lit à Cosette, en est le fil conducteur et le symbole. Homme du peuple par excellence, damné et accablé par les humiliations successives, Jean Valjean prend sur lui le péché du monde et l'expie. Dans son effort incessant de se racheter, il assume un destin tragique qui nous renvoie le reflet de l'humanité en marche.
Hugo retrace ici avec force les misères et les heures glorieuses des masses vivantes qui se retrouvent. Les évènements se précipitent, les personnages se rencontrent, se heurtent, s'unissent parfois, à l'image de Cosette et Marius. L'histoire du forçat évadé et de la petite miséreuse symbolisent quelque chose de plus grand : avec Les Misérables, Hugo réalise en fin l'esprit du peuple.
Quand j'étais en sixième, notre prof de français nous a fait étudier les Misérables. En version expurgée bien sûr, car la version intégrale est bien trop longue pour un programme de sixième, et bien trop difficile à appréhender et apprécier pour un public de cet âge.
Cette version reprenait donc essentiellement les portraits des personnages et les passages de l'histoire les plus notables de cette oeuvre. Pour la plus grande majorité d'entre nous, pour ne pas dire tous, nous étions enfants d'ouvriers, inutile de dire à quel point cette histoire nous a plue. Et cerise sur le gâteau, c'est cette année là qu'est sorti le film - version Lino Ventura - que nous sommes allés voir lors d'une sortie scolaire avec notre prof de français. Je crois bien que c'était d'ailleurs pour moi la première fois que j'allais voir au cinéma un film qui ne soit pas pour les enfants.
Quelques années plus tard, quand j'étais étudiante, j'ai trouvé les trois tomes du roman dans une bouquinerie. "Enfin vais-je pouvoir le lire en entier, et pas par morceau !" Oui, c'est bien là le problème.
Je me rappelais essentiellement de l'histoire, que le style d'écriture me plaisait assez... mais plus vraiment de l'étude qui en avait été faite.
Et j'ai été profondément déçue.
J'ai détesté. Je crois que j'avais idéalisé cette oeuvre, en me basant sur la simple histoire Jean Valjean, Cosette, Marius, le méchant Javert. Et c'était surtout une version raccourcie, alors que ce roman est plus, bien plus que cette histoire que nous connaissons tous.
Le relire en version intégrale (3 tomes de 500 pages chaque) comportait forcément des longueurs comparé au 2 tomes de 150 pages (chaque) étudié en classe à 11 ans.
J'ai donc trouvé que cela était terriblement long, terriblement mièvre et mélodramatique à un point que ce chef d'oeuvre en devenait un véritable mauvais mélo qui ne serait plus accepté et serait même raillé de nos jours. Des gentils tellement gentils qu'ils en devenaient des saints, des méchants tellement méchants que ça se voyait sur leurs visages et qu'ils étaient d'une noirceur d'âme qu'on les auraient cru tout droit sortis de l'enfer, boudiou que tout ceci était horriblement et péniblement caricatural ! Ce qui m'a achevée : la bataille de Waterloo, 1815, alors que le roman commence dans les années 1820. Y'en a quand même 60 pages. Je ne suis pas allée au bout, c'est là que j'ai laissé tomber à l'époque.
Exit Les Misérables, exit Victor Hugo. Déçue, un point c'est tout.
Depuis quelques temps, l'âge aidant je suppose, je reprends des romans que je n'ai pas réussi à lire il y a une vingtaine d'années. Ça a été le cas pour "La Naine", que j'ai vraiment aimé. Puis pour "Beloved", que j'ai adoré et qui restera pour moi encore longtemps le roman le plus beau et puissant que j'aurais lu dans ma vie. Une fois fait ce constat, je me suis donc dis "tiens, et pourquoi pas Les Misérables du coup ?" J'ai hésité quelques mois, tellement j'avais été échaudée (malheureusement, les mauvaises impressions aussi s'imprègnent durablement).
Et depuis quelques temps, j'avais envie de me remettre dans les classiques. Puis de plus en plus, dans les classiques du XIXème siècle. Puis nous avons visité cet été le Musée de Balzac, ce qui n'a fait que renforcer cette envie. En rentrant de vacances, un crochet par chez mes parents pour récupérer le chat m'a permis de prendre au passage ces fameux trois tomes.
Et là, revirement à 180°.
Il n'y a plus de longueurs, mais cette oeuvre est tout simplement foisonnante dans son style et dans tout ce qui y est dit, décrit, raconté.
Il n'y a plus de personnages caricaturaux, il n'y a que de truculents portraits (et il s'est lâché, le père Hugo, sur la Thénardier, à croire qu'il avait des comptes à régler avec quelqu'un de sa connaissance. Ça m'a fait hurler de rire en tout cas).
Il n'y a plus de mièvreries, que du style, une façon formidablement humaine de voir la société de l'époque.
Il n'y a plus de digressions horriblement barbantes, mais une richesse incroyable en Histoire, politique, social, économie, philosophie, métaphysique même. Et même un brin de féminisme (ce qui vu les hommes de l'époque, n'était pas forcément une évidence). Et tout cela restant encore aujourd'hui incroyablement moderne.
Incroyablement modernes aussi les situations dans lesquels se retrouvent les personnages et la manière dont ils s'en sortent. Certains me diront "nan mais, sont pas un peu grosses, les ficelles ?" Mouaif. Là, je répondrai : que celui qui n'a jamais été fan de n'importe quel feuilleton américain ou de roman, oh, au hasard, tel que "Anges et Démons" ou "Le Code Da Vinci", lui jette le premier pavé littéraire, à Hugo. Parce que vu les bêtises décrites ne serait-ce que dans ces deux romans (les seuls qui me viennent à l'esprit, là tout de suite mais je suis sure que vous pourriez m'en proposer d'autres), et vu le succès qu'ils ont eu, hein...
Pour résumer, j'ai cette fois adoré. Et cela m'a d'autant plus motivée pour m'attaquer à nouveau aux grands classiques de la littérature.
Et il faut croire qu'Hugo et moi sommes réconciliés car en cherchant de quoi illustrer cet article, voici ce que j'ai trouvé : une nouvelle version, en film, des Misérables.
Bon, semble-t-il que ce soit plus inspiré de la comédie musicale que du roman, mais vous avez vu QUI va jouer le rôle de Jean Valjean ? C'est pas génial, ça ? Je me méfie toujours un peu des versions américaines de grands classiques européens (z'avez vu leur dernière version des Trois Mousquetaires, hein, franchement ?), mais franchement Hugh Jackman (Yes !).
Rendez-vous le 20 février, j'irai sans doute voir ce que ça donne. D'autant que je ne sais pas du tout à quoi ressemble la comédie musicale, ça va être double découverte.
Mais toutes ces adaptations sans cesse renouvelée prouvent que cette oeuvre garde un impact certain non seulement dans la littérature ou l'art sous toutes ses formes, mais aussi sur nous, public.
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