vendredi 4 janvier 2013

Enola Game

4 de couv' :
Une jeune femme et sa petite fille vivent enfermées dans leur maison. A l'origine de cette claustration, il y a Enola Game, une catastrophe dont on ne connaît pas la nature exacte : accident nucléaire ? Conflit mondial ? Guerre civile ?
Au fil des semaines, malgré sa peut et son chagrin, la mère puise dans sa mémoire et ses lectures mille raisons de célébrer la vie. Les mots de Mallarmé qu'elle recopie dans son journal intime trouvent une résonance particulière dans le vide de son huit-clos :
"Ma faim qui d'aucun fruit ici ne se régale, trouve en leur docte manque une saveur égale."
Cependant, tandis que le mère louvoie entre sa douleur, ses souvenirs magnifiés et sa volonté farouche de donner un sens à la vie de son enfant, les quelques nouvelles du monde qui lui parviennent encore sont chaque jour un peu plus alarmantes.
In fine, la question de ce roman pourrait être : que reste-t-il quand il ne reste rien ?


Pour être franche, l'idée de cette lecture ne me disait rien.
J'en avais entendu parler depuis quelques mois maintenant car il se trouve que la maison d'édition de ce roman est aussi ma librairie préférée, pour ne pas dire ZE librairie de Brest. Je ne pouvais donc pas passer à côté.

J'étais parfois tentée par cette lecture, un peu influencée par la publicité qui en était faite je dois le reconnaître, mais je le reposais finalement sur le rayon à chaque fois que je l'avais en main, me disant que si la librairie m'offrait encore un livre en fin d'année (ça, c'est une chouette carte de fidélité), je choisirais celui-là. Ben non, j'ai finalement jeté mon dévolu sur un autre.

La raison de cette hésitation : le thème. Habituellement, ce genre de thème ne me rebute pas (j'adore Mad Max), mais j'avais besoin à l'époque de lectures un peu plus jouasses (en dehors des polars bien sûr).

Mon impression est à la hauteur de cette hésitation : mitigée.

Il n'y a pas réellement d'histoire du moins était-ce mon impression au début. Le fil conducteur fait qu'il y a une évolution de la situation, mais il y a surtout beaucoup d'anecdotes en courts paragraphes la plupart du temps, qui tiennent entre elle par :
1) la volonté de la mère de se donner un but et une raison de vivre, et surtout à sa petite.
2) les demandes de la petite à sa mère de lui raconter son enfance, ses souvenirs. Ce sont ces souvenirs qui illuminent leur quotidien, au sens propre comme au sens figuré, et nous permettent à nous lecteurs que prendre conscience (si besoin est) de ce qui est essentiel dans une vie.
3) la volonté de l'auteure elle-même de nous distiller les informations sur les personnages et le contexte, le tout finissant par faire un ensemble cohérent.
C'est donc là une façon originale de construire un roman.

Tout au long du livre, je me suis demandée ce que j'aurais fait à la place de la mère car autant je comprends son besoin de rester dans la maison familiale (plus rassurant, d'où d'ailleurs sûrement ses souvenirs d'enfance), autant rester dans un endroit relativement isolé vu les circonstances me paraît de la folie pure. Bien que les autorités interdisent aux habitants dans un premier temps de quitter leurs habitations.

Sur l'écriture, la façon qu'a l'auteure de jouer avec les mots m'a un peu agacée, bien qu'on y décèle un potentiel qui s'affirme au fil du roman.

Quand au dénouement, que je ne donnerai pas ici, je le trouve cohérent avec le déroulement du roman.

Globalement, un roman assez sombre, mais une originalité intéressante dans la façon de le traiter et une belle qualité d'écriture qui demande à être confirmée.
.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire