Tout est là : le mutisme, le poids des regards, l'irrémédiable du destin d'un enfant sage, devenu trop taciturne et ombrageux. Thomas Hogan aura pourtant tout fait pour exorciser ses démons - les mêmes qui torturaient déjà son père.
Quand a-t-il basculé ? Lorsque Paul l'a trahi pour rejoindre la bande de Calvin ? Lorsqu'il a découvert le Blue Budd, le poker et l'alcool de poire ? Lorsque Donna l'a entraîné naïvement derrière la scierie maudite ?
La sobriété du style de Cécile Coulon - où explosent soudain les métaphores - magnifie l'âpreté des jours, communique une sensation de paix, de beauté indomptable, d'indicible mélancolie.
Deux romans de la sélection du prix Cezam de cette année, deux romans aussi déprimants l'un que l'autre. Espérons que les suivants soient sinon un peu plus jouasses, au moins plus optimistes.
J'ai apprécié : le style d'écriture, un humour subtil, le début qui raconte la fin et annonce un déroulé, une progression dont le point culminant - la fin donc - ferait boucle avec le premier chapitre.
Oui mais. J'ai trouvé l'histoire de la vie de Thomas tombant un peu à plat.
L'histoire banale et tragique d'un gars ordinaire, trouvant logiquement sa conclusion dans le drame (je ne dévoile rien, on sait dès le premier chapitre que cela se terminera mal. On ne sait juste pas de quelle façon, ce qui était une assez bonne accroche). Cela aurait pu être plus prenant à mon avis, on ne voit pas réellement de transition, de progression vers l'inéluctable.
On a une impression d'indifférence de son entourage, de l'auteure. A moins que ce ne soit de ma part... Ou du personnage lui-même...
Il y a une sorte de parallèle entre Thomas et Paul que j'ai presque trouvé de trop et trop facile, mais je ne peux en dire plus sans raconter tout un pan de l'histoire.
Et en même temps, je lui trouve un certain nombre de qualités, à ce roman. Mais je n'ai pas réussi à accrocher. Dommage.
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