vendredi 26 décembre 2014

Fille noire, fille blanche

4 de couv' :
Elles se rencontrent au coeur des années soixante-dis, camarades de chambre dans un collège prestigieux où elles entament leur cursus universitatire. Genna, descendante du fondateur du collège, est la fille d'un couple très "radical chic", riche, vaguement hippie, opposant à la guerre du Vietnam et résolument à la marge. Minette Swift, fille de pasteur, est une boursière afro-américaine venue d'une école communale de Washington.
Nourrie de platitudes libérales, refusant l'idée même du privilège et rongée de culpabilité, Genna essaye sans relâche de se faire pardonner son éducation élitiste et se donne pour devoir de protéger Minette du harassement sournois des autres étudiantes. En sa compagne elle voit moins la personne que la figure symbolique d'une fille noire issue d'un milieu modeste et affrontant l'oppression. Et ce, malgré l'attitude singulièrement déplaisante d'une Minette impérieuse, sarcastique et animée d'un certain fanatisme religieux. La seule religion de Genna, c'est la piété bien intentionnée et, au bout du compte inefficace, des radicaux de l'époque. Ce qui la rend aveugle à la réalité jusqu'à la tragédie finale. Une tragédie que quinze ans -  et des vies détruites - plus tard, elle tente de s'expliquer, offrant ainsi une peinture intime et douloureuse des tensions raciales de l'Amérique.


Je dois avouer que je suis assez partagée sur ce roman. Autant le quatrième de couverture en propose une très bonne analyse, autant je dois dire que je n'ai absolument pas accroché aux deux personnages centraux.

Entre une qui est pétrie d'orgueil et d'arrogance, tellement elle est persuadée que ce qu'on lui a inculqué depuis toujours est la vérité absolue, et l'autre qui ne comprend pas toutes les réactions de sa compagne de chambre mais n'ose rien lui demander en raison de ses complexes de fille blanche privilégiée débarquée elle aussi à la fac avec une éducation d'un autre genre d'extrémisme, j'ai constamment eu envie de les baffer toutes les deux. D'autant que Genna réussit à se persuader qu'elle est l'amie (la seule) de Minette. est-ce vraiment ce que ressent Minette ? Cela n'a rien d'évident.
Elles se murent, face aux autres et envers chacune, dans leurs paranoïas et leurs convictions respectives, n'arrangeant en rien la situation.
Et, ce qui est plus dérangeant, j'en suis arrivée à comprendre toute l'animosité que Minette pouvait susciter.

Ce sont leurs éducation respectives qui mène à la tragédie finale, qui aurait pu être évitée si seulement elles avaient réussi à s'en affranchir, en se mêlant davantage aux autres étudiantes, et si Genna avait plus communiqué avec Minette.

Une impression de malaise qui se prolonge après la lecture de ce livre.
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