Johnson, tombé du nid, est le seul survivant de sa fratrie. A bout de forces, le jeune corbeau est recueilli par Ritsuko, femme de ménage et mère célibataire, qui décide de le ramener chez elle au mépris de l'interdiction d'héberger des animaux dans son immeuble. Bien lui en prend, car son fils adolescent, Yôichi, se passionne pour l'oiseau qu'il entoure de mille soins. Un jour, le gardien fait irruption chez eux et Johnson, que Yôichi avait caché sur le balcon, s'envole. C'est le début pour lui d'une longue errance. Il sait qu'il ne peut retourner auprès de son ami et cherche à survivre dans une ville hostile. Une rencontre va lui sauver la vie...
Ici, rien à voir avec la chanson de Marie Myriam.
Si l'écriture, douce et poétique est très agréable, au point de faire penser à un conte pour adulte, il n'en reste pas moins que la dernière partie est d'une noirceur absolue et il faut s'accrocher pour finir le roman.
Cette noirceur est présente dans tout le livre. La couleur de l'oiseau bien sûr, mais aussi ses doutes, ses premières semaines d'existence.
Les moments de plein bonheur, fugaces et fragiles, n'en sont que plus forts... et douloureux.
Et les humains surtout, sorte de fous monstrueux qui ne semblent voués qu'à détruire, s'entredétruire, voire s'autodétruire.
La seule lueur d'espoir : quand humains et animaux se rejoignent pour s'entraider. Comme la rencontre entre Johnson et Yôichi. Fugace et fragile.
J'ai été bouleversée par certains passages, d'autant plus qu'ils étaient précédés de moments lumineux.
Je suis dérangée par la fin du roman. Qui semble appeler une suite, parce que si l'histoire se termine ainsi, c'est à vous arracher le coeur pour ne plus le sentir souffrir.
J'ai l'impression que l'auteur a dû être témoin dans le monde réel de certaines scènes et en a été choqué, au point d'écrire ce roman pour dénoncer l'aveuglement de la logique humaine. Je me sens assez proche de lui sur ce coup-là.
Et si ce livre, de par son empathie, sa qualité d'écriture, amène certains décideurs à penser autrement et surtout, mieux, alors c'est gagné.
Mais j'ai mis du temps à m'en remettre, j'ai eu du mal à choisir un autre livre en sortant de celui-là, et me mettre taper ici cet article dont j'ai écrit le brouillon à chaud... il y a deux semaines.
Je ne voudrais pas cependant qu'on ne retienne de ce livre que la noirceur, car vraiment, il est magnifique. Mais je suis assez sensible aux histoires sur les animaux, alors...
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