mardi 30 avril 2024

Warda

4 de couv':
Venu rendre visite à des parents dans le sultanat d'Oman, le narrateur cherche vainement la trace de Warda et de son frère Yaarob, deux Omanais qu'il a connus à l'université du Caire les les années 1950 et qui, militants de gauche, se sont engagés dans les années 1960 dans ce qui allait devenir la guérilla de Dhofar. Quand il désespère de jamais les retrouver, il est abordé par un jeune homme qui lui remet des pages du journal intime de Warda. Sa propre quête se double dès lors du récit de la jeune femme qui raconte l'épopée des guérilleros du Dhofar, des premières victoires à la reprise en main par le nouveau sultan.
Courageuse, lucide, belle, Warda veut changer le monde. A travers  ce personnage vibrant, l'auteur rend un magnifique hommage à l'idéal révolutionnaire des années 1960 et à ceux qui y ont sacrifié leur jeunesse et parfois leur vie.


Aussi dur à lire qu'instructif !
Dur à lire pour moi qui n'ai pas toutes les références historiques et culturelles des pays du Moyen-Orient, même si ce livre reste quand même abordable. Il faut juste prendre son temps pour le lire car il y a un certain nombre de données à assimiler, et j'ai d'autant plus ralenti ma lecture durant les 100 premières pages, que j'ai beaucoup fait de recherches de cartes et biographies pour bien comprendre l'ensemble.

En dehors de ce petit - et pas insurmontable - souci, ce livre est très intéressant pour tous ceux qui aime l'histoire et s'intéressent à la culture d'autres pays.

Si on garde à l'esprit que l'auteur et les narrateurs ont tous été des militants communistes, ce roman-récit a été pour moi une vraie découverte historique et m'a beaucoup appris. Je n'ai pas tout retenu, loin s'en faut, mais il m'a permis de mieux comprendre les pays du Moyen-Orient. Cela m'a replongé aussi à la période de la Guerre Froide, et remémoré (on oublie vite !) ce que cela impliquait.
L'action des Etats-Unis, celle de l'URSS, et sont aussi écornées au passage les compagnies pétrolières (françaises incluses).

Le journal de Warda nous fait découvrir le quotidien de guérilleros, ainsi que celle des populations rencontrées. Par petites touches, ou allusions, on apprend beaucoup sur les conditions de vie des habitants. Comme quoi de longues descriptions sont moins parlantes que de simples petites phrases.

Vraiment, une belle trouvaille que ce livre, acheté un peu par hasard lors de la dernière braderie des médiathèques de Brest.
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mardi 23 avril 2024

Nous irons tous au paradis

4 de couv' :
Quelle idée, à son âge, de monter à l'échelle pour cueillir des figues ! Elner Shimfissle, octogénaire et bonne fée du quartier, vient de faire successivement la rencontre d'un nid de guêpes et une chute de deux mètres... Alors que la nouvelle de son décès se répand, entraînant chez ses voisins, ses proches, diverses questions sur le sens de la vie, Elner, elle fait un petit tour de paradis. À la grande surprise des médecins, l'adorable mamie en revient pourtant? Avec des choses à dire. À tout le monde. Et pas qu'un peu... !


Où on retrouve avec plaisir certains des personnages de "Toute la ville en parle". Après recherche sur Internet, il semble que je ne les ai pas lus dans l'ordre, mais cela n'est guère dérangeant.

En dehors de cela, lecture sympathique et dépaysante, mais sans plus.

Parfait pour le printemps, que j'aime entamer avec des lectures plus légères par rapport au reste de l'année, mais l'écriture ne m'a guère enthousiasmée. Qui plus est, la fin semble être une association d'idées trouvées au fil de l'eau par l'autrice et mises bout à bout.
Ce qui est raccord avec le reste de l'histoire et la conclut en beauté cependant.

A réserver quand on veut une lecture "pas prise de tête".
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dimanche 21 avril 2024

Au prochain arrêt

4 de couv' :
Au Japon, sur la ligne Hankyu Imazu, reliant Takarazuka à Nishinomiya, au gré des huit gares desservies, des femmes et des hommes montent et descendent, chacun avec son histoire, chacun perdu dans ses pensées et dans les noeuds de son existence.
Dans ce décor invariable et pourtant mouvant, des vies vont ainsi s'entrechoquer et être profondément changées. A chaque arrêt, de nouveaux passagers s'installent, se parlent, se lient. Et, d'un trajet à l'autre comme d'une saison à l'autre, le lecteur se fait l'observateur des paysages nouveaux et des multiples trajectoires qu'auront pris ces destins croisés.
Plus qu'une ode au voyage, ce roman choral de Hiro Arikawa est une invitation à l'arrêt sur soi-même, en même temps qu'un éloge de l'imprévisible. Et de ces rencontres qui, si l'on ne s'en défend pas, font que des êtres de passage peuvent bouleverser le cours de nos vies.


Ecrit par l'autrice de "Les Mémoires d'un chat" qui m'avait émue aux larmes (et dont est issu un autre livre basé sur deux des personnages, j'ai hâte de voir - lire - ça), ce charmant petit livre est plein de poésie, de douceur... et d'art de vivre.

Je l'ai commencé dans le bus en allant au travail, lieu on ne peut plus approprié vu le sujet.
Je me suis parfaitement retrouvée dans ces histoires de rencontres de passage. Quiconque prend régulièrement les transports en commun comprendra cette impression.
Chaque chapitre concerne un passager en particulier, tout en restant en lien avec les autres, de près ou de loin.
Le tout forme un ensemble cohérent, et on se surprend à regretter de ne pas poursuivre plus longtemps de nouveaux trajets avec eux. Cerise sur le gâteau, le format des chapitres, ni trop long, ni trop court, se prête parfaitement à mes trajets de 10 minutes !

On retrouve dans ce petit livre à peu près tous les cas de figure possibles dans un transport en commun : les habitués, les groupes bruyants (jeunes ou moins jeunes), les grands-parents et leurs petit-enfants, les animaux, les amitiés qui se créent, les dragouilles entre copains plus ou moins bien amorcées (à propos, les mecs, vous êtes obligés de broder sur des sujets que vous maîtrisez à peine ? Et vous les filles, de glousser autant à la moindre pitoyables tentative d'humour - ou pas - de ces messieurs ? En même temps, c'est mignon, j'aime bien voir les choses évoluer au fil des jours), etc.
Ce me fut donc très agréable de suivre les personnages dans leurs déambulations... et leurs petites vies.
Car qui n'a jamais imaginé la vie des autres passagers ?
Car qui n'a jamais imaginé la vie des autres passagers et la suite de leur journée ?

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Et moi ? Le matin, je retrouve à mon arrêt presque toujours les mêmes personnes : un monsieur de mon âge environ, toujours souriant. Le bus dans lequel nous montons est le premier qu'il prend. Suivant les jours, soit il descend place de la Liberté prendre un autre, soit il descend à l'arrêt suivant pour prendre le 1. Il doit sûrement  être investi dans une association, car j'ai l'impression qu'il connaît tout le monde. En même temps, il aborde les facilement les gens pour bavarder avec eux, donc à force, oui, il connaît à peu près tout le quartier !
Il vient me saluer avant de descendre à l'arrêt suivant, après avoir discuté avec une mère de famille qui comme lui monte dans le bus quelques arrêts avant le mien. Elle, ça fait des années que je la voit monter dans ce bus avec ses enfants.Je l'ai vue avec ses aînés, à l'époque la plus grande devait avoir 3 ans, le petit frère était bébé. Je les ai vu grandir tous les deux, elle est maintenant au collège et fait le trajet toute seule. La maman, je l'ai vue enceinte de la dernière qui a maintenant 3 ou 4 ans... C'est marrant comme des gens que vous ne connaissez pas peuvent faire partir de votre vie...
En même temps que moi, monte une mère de famille et ses trois enfants dont un bébé. Elle habite l'immeuble en face de l'arrêt, parfois elle prend la voiture. Elle semble copine de la première et la rejoint pour papoter. Elles descendent avec leurs enfants au même arrêt. "Ma joyeuse troupe !", je les appelle.
A cet arrêt monte un monsieur de 55-60 ans. Il ne se lie ni ne semble connaître personne, il a plutôt un visage fermé sans être hostile ni désagréable. Je ne crois pas l'avoir vu sourire. Je me dis qu'il a ses propres soucis ou qu'il se concentre pour sa journée de travail, toute simplement. J'avoue que je me fais un peu de soucis pour lui alors que si ça se trouve, tous ceux qui le connaissent le considèrent comme quelqu'un de très ouvert, agréable et drôle !
A l'arrêt suivant montent deux mamans avec leurs filles qui sont du même âge. Je ne les vois pas régulièrement, parfois c'est seulement une des deux avec sa fille, ou l'autre avec ses deux filles (l'une est plus jeune et toujours en poussette), ou sa fille aînée avec un garçon plus âgé qu'elle.Je pense qu'ils habitent tous l'immeuble en face de cet arrêt.J'ai parfois l'impression - peut-être à tort - que la vie n'est pas facile pour ces deux mamans.
Dans ce trajet de bus se trouve aussi une autre maman (qui connaît les deux autres dont je parlais plus haut) avec sa fille et parfois son fils. Comme il est au collège, il ne fait pas forcément le trajet avec elles. Elle et sa fille sont très complices, c'est un bonheur de les voir faire le trajet ensemble. La petite est encore à un âge où on confie tout à sa maman, elles sont visiblement heureuses de faire ce trajet ensemble, dans cette bulle de grande complicité. Sa fille est lumineuse quand elles sont ensemble. Mais éteinte quand c'est son père (beau-père ?) qui l'emmène à l'école. Il a le visage très fermé, on n'a pas envie de le déranger (encore une fois, ce sont des apparences, si ça se trouve, c'est un mec génial). Pas de discussion, ou très peu. Encore que l'autre semaine, c'est lui qui a fait le trajet avec elle et sur le dernier jour où j'étais avec eux, ils avaient l'air de discuter un peu plus, en douceur. Souvent sur son initiative à elle. Il ne doit pas être du matin ! Ou il travaille de nuit...
Et je pourrais vous parler aussi de toutes ces dames avec qui je faisais le trajet et qui sont maintenant en retraite, que je revois parfois, certaines sont un groupe de quatre copines que je retrouve si je sors le vendredi après-midi et que mes horaires correspondent à ceux de leur promenade. Elles sont rigolotes et n'ont pas leur langue dans leur poche, "Le quatuor de choc !", je les appelle. Il y en a une autre avec qui j'ai souvent fait le trajet dans le bus et qui n'a pas sa langue dans sa poche et qui me raconte un peu sa vie. Un sacré caractère ! Elle habite un immeuble près du mien, mais ça fait bien longtemps que je ne l'ai pas vue... Pas étonnant que j'aime autant la série de BD "Les Mémés", je les retrouve toutes un peu la-dedans (oui, les miennes sont moins "trash", je vous rassure).
Il y a aussi Marie qui a dû quitter son travail en raison de problèmes de santé, je crois qu'elle n'est pas loin de la retraite, ou y est déjà, je ne sais plus. Elle aussi elle est assez connue dans le quartier. Toujours souriante, agréable avec un mot pour chacun. Je la vois moins depuis son licenciement pour inaptitude, mais on arrive à se croiser. Nos cheveux ont blanchi de concert, me suis-je dit la dernière fois qu'on s'est parlé.
Il y avait aussi Pascale, mon ancienne voisine du rez-de-chaussée, qui avait sympathisé avec moi car grande lectrice elle aussi, me voyant un bouquin à la main chaque matin à l'arrêt, m'avait abordée sur ce sujet. En a découlé une amitié et des soirées avec nos hommes. Le sien est chauffeur de bus (la boucle est bouclée), le mien a été prof d'Histoire de leur fille. Ils ont depuis déménagé à Bodilis, mais on se voir toujours. Des fois je mange le midi avec elle puisqu'on travaille toutes les deux en centre ville, parfois je monte dans son bus à lui.
Voilà un peu mes copains et copines de bus.

Je me demande ce que les autres passagers de bus ou tram pensent de moi... Ai-je vraiment besoin de le savoir (vive le mystère) ?

mardi 16 avril 2024

Le jour où Kennedy n'est pas mort

4 de couv' :
C'est l'une des histoires les plus connues au monde - et l'une des plus obscures. Le 22 novembre 1963, le cortège présidentiel de John F. Kennedy traverse Dealey Plaza. Lui et son épouse Jackie saluent la foule, quandsoudain...
Quand soudain, rien : le président ne mourra pas ce jour-là. En revanche, peu après, le photojournaliste Mitch Newman apprend le suicide de son ex-fiancée, Jean Boyd, dans des circonstances inexpliquées.
Le souvenir de cet amour chevillé au corps, Mitch tente de comprendre ce qui s'est passé. Découvrant que Jean enquêtait sur la famille Kennedy, il s'aventure peu à peu dans un milieu aussi dangereux que complexe : le coeur sombre de la politique américaine.

Difficile pour un auteur de se lancer dans une sorte d'uchronie... Et désolée de le dire, je l'ai trouvé plutôt ratée.
Si le but est de décrire l'Amérique de cette époque si Kennedy n'avait pas été assassinée, oui, d'accord, mais sinon, cet aspect ne présente guère d'intérêt pour l'histoire finalement.

On se demande certes dès le début à quoi est dû le fait que, contre toute logique historique, l'assassinat n'a pas eu lieu. Et en effet on a la réponse en toute fin du roman et je n'en dirai évidemment pas plus.

Mais cette lecture ne m'a guère enthousiasmée : on nous accroche avec l'enquête - d'un journaliste - qui a priori n'a pas lieu d'être, il trouve des indices plus ou moins improbables et ses atermoiements personnels m'ont plus d'une fois donné envie de le baffer.

Rien à dire sur l'écriture (encore que j'aurais préféré une autre traduction du titre dont l'original est "three bullets"), mais l'enquête ne m'a guère passionnée. Sans compter le portrait au vitriol de Kennedy qui le fait nettement dégringoler de son piédestal, déjà bien branlant par ce que l'on sait de lui de nos jours. L'auteur s'est évertué à rendre ce que cela pouvait donner au quotidien, et concernant ce qui est dit du patriarche de la famille, s'il est sans concession à son sujet, il est vrai qu'il est difficile de faire autrement.

Donc impression en demi-teinte en ce qui me concerne, il y a décidément trop de livres en rapport avec la mort de Kennedy sur le marché. Et si d'habitude je tombe plutôt bien (ici et ici par exemple), là, bof...
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dimanche 14 avril 2024

Les mémés, tome 4 - Fleurs de pavés

4 de couv' :
Mais puisqu'on vous dit que les Mémés, c'est que de l'amour !
Pas empotées pour un sou, Huguette, Paulette et Lucette, trois jolies fleurs des villes, reviennent bras dessus, bras dessous, pour de nouvelles aventures ! Il suffit de baisser le nez pour les voir s'épanouir au bord du trottoir, pétales au vent.
Mais prenez garde où vous mettez les pieds ! Elles n'hésiteront pas à vous jeter leur Caddie à la figure si vous marchez sur leurs plates-bandes...
Leur humour est direct, sans concession mais toujours dans le mille !


Petits rappels : ici, encore ici, et encore là.

Ah, ces chères mamies, pardon, Mémés, aussi tendres et drôles que cash !
Et malgré leur grand âge, pas un semblant d'essoufflement pour cette série qui nous fait partager leur quotidien, leurs interrogations, leur perplexité, leur philosophie (de bistrot).

Bref, des Mémés toujours aussi drôles et alertes, une série qui n'a pas pris une ride !
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samedi 13 avril 2024

Vikings dans la brume - Tome 2 - Valhalla Akbar

4 de couv' :
Le chef Arnulf et son "armée" de vikings poursuivent leur raid dans des contrées froides et glacées en quête de butin, mais en pure perte ! Dernière chance avant leur retour, un petit village nommé Troulabbé, habité par des Chrétiens qui comptent bien leur résister... Avant d'autres raids, plus au sud, de mondes inconnus !

Petit rappel : ici.

C'est avec joie et bonheur que j'ai retrouvé cette pitoyable - mais ô combien attachante - troupe de guerriers.

En quête désespérée de butin à ramener triomphalement à la maison, à peine arrivés que les voici repartis vers de nouvelles contrées, totalement inconnues.
Un choc des cultures - et du climat - qu'ils ne seront pas prêts d'oublier !

Une très belle réussite que ce deuxième tome, vivement le troisième !
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vendredi 12 avril 2024

Lebensborn

4 de couv' :
Il y avait deux programmes nazis secrets :
le premier avait pour but d'exterminer les juifs dans des camps,
le second de faire naître des aryens dans des maternités.

C'est quand même un tour de force que de réussir à mettre de l'amour et de la poésie sur un sujet qui au départ en est tellement dénué.

Les dessins, les couleurs, le scénario, les textes et dialogues en font une histoire très douce, très forte aussi, d'où ressort un profond amour familial (du moins pour un côté de la famille).

Contrairement au diction, toute vérité est bonne à dire. Surtout aussi joliment.
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