dimanche 9 mai 2021

Circé


4 de couv' :
Fruit des amours d'un dieu et d'une mortelle, Circé la nymphe grandit parmi les divinités de l'Olympe. Mais son caractère étonne. Détonne. On la dit sorcière, parce qu'elle aie changer les choses Plus humaine que céleste, parce qu'elle est est sensible. En l'exilant sur une île déserte, comme le fut jadis Prométhée pour avoir trop aimé les hommes, ses pairs ne lui ont-ils pas plutôt rendu service ? Là, l'immortelle peut choisir qui elle est. Demi-déesse, certes, mais femme avant tout. Puissante, libre, amoureuse...


Petit rectificatif de la quatrième de couverture : sa mère n'est pas une mortelle, mais une Océanide, c'est à dire une nymphe aquatique (fille d'Océan et Téthys).
(soupir agacé)


Ce livre a été un vrai bonheur de lecture. L'écriture est tellement agréable et fluide qu'on se laisse aisément porter par elle tout au long du livre, par une musicalité qui pourrait tenir lieu d'enchantement et je me suis demandé, et me demande encore si cela était voulu par l'autrice, vu le sujet.

Si le début de l'histoire a quelques similitudes avec "Le chant d'Achille" (un(e) enfant mal-aimé(e) par sa famille, solitaire et triste), la ressemblance s'arrête évidemment là.

Sur l'histoire : en farfouillant la fiche Wikipédia de Circé, je me suis rendue compte que son histoire a été sujette à de multiples variantes et réinterprétations, jusqu'à en faire la fille de Diane et Lucifer !
Madeline Miller reste au final assez fidèle à l'histoire classique, tout en proposant sa propre version, beaucoup plus féminine, parmi toutes les autres versions, masculines (et il faut le dire, époques d'écriture et d'action obligent, patriarcales).
On voit qu'elle a une très bonne connaissance des classiques, de la mythologie grecques et de son sujet, ce qui lui permet, en modernisant cette histoire, de la retravailler en toute cohérence.

De Circé, elle réussit à en faire un personnage très moderne et en même temps très classique pour l'époque où elle évolue : le joug patriarcal est bien présent, mais Circé réussit à obtenir ce qu'elle veut pour elle-même, ou sinon s'adapter aux situations qui lui sont imposées.
Que ce roman puisse être interprété comme féministe ne me surprend pas, bien qu'il n'y ait aucun discours ni plaidoyer féministe dans ce roman : elle suit le cours de son destin et s'en empare en même temps.

Si Madeline Miller continue de retravailler aussi brillamment la mythologie grecque, je vais vite devenir sa plus grande fan.
J'attends avec impatience son prochain livre.
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