La rue des Acacias, une rue tranquille de Roumanie, dans une banlieue de province. Les habitants sont retraités ou au chômage, mais les langues ne chôment pas, l'alambic non plus. Quel secret se cache dans les fondations de la maison du Colonel ? La destruction de leur rue aura-t-elle lieu, alors qu'avancent les travaux pharaoniques de Ceausescu ? Qu'advient-il de la P'tite lumière de la transition du temps d'Illiescu, quand les trop nombreux pigeons de ladite transition perdent leurs économies dans des placements aussi mirifiques qu'éphémères ? Lorsque (spoiler)... Ces retraités gouailleurs dérident les plus mélancoliques ; hâbleurs, fanfarons et un tantinet affabulateurs, maris bavards, ils ont l'oeil qui frise, la descente rapide et sont capables de beaucoup de mauvaise foi... Ils sont malicieusement peints par l'auteur qui jette le doute : ses personnages regretteraient-ils "le paradis de poulailler" d'avant 1989 ?
J'ai un peu tronqué le texte de quatrième de couverture, la partie tronquée faisant référence à la fin du livre. Or cette partie est justement le prétexte de l'histoire : un évènement a eu lieu, le lecteur ne sait pas lequel, et cette nouvelle, comme toute nouvelle, fait le tour du quartier, ce qui est un prétexte pour présenter chaque maison et ses occupants... jusqu'à celle où l'évènement a eu lieu et où on apprend enfin ce qui est arrivé.
Or connaissant l'évènement dès le départ, ça m'a gâché et la surprise et un peu la lecture du livre.
Abstraction faite de cela, c'est effectivement la vie de tout un quartier avec des personnages haut en couleur, caricaturés avec tendresse, que l'on découvre.
Et avec eux, une certaine Roumanie, celle d'avant comme celle d'après 1989, car la plupart des personnages étant retraités, ils se souviennent d'avant, parfois avec nostalgie, parfois non, sont déboussolés de leur nouvelle Roumanie. Question de génération, question d'évolution d'un pays qui veut rattraper le reste du monde. On la voit pointer par moment, la jeune génération, et avec elle cette nouvelle façon de vivre et de faire.
Jubilatoire autant qu'intéressant.
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