samedi 19 juin 2021

Tram 83



4 de couv' :
Tous les soirs au tram 83 on voit débouler les étudiants en grève et les creuseurs en mal de sexe, les canetons aguicheurs, les touristes de première classe et les aides-serveuses, les biscottes et les demoiselles d'Avignon, la diva des chemins de fer et Mortel Combat, bref, toute la Ville-Pays prête à en découdre sur des musiques inouïes, réunie là dans l'espoir de voir le monde comme il va et comme il pourrait dégénérer.
Lucien, tout juste débarqué de l'Arrière-Pays pour échapper aux diverses polices politiques, s'accroche à son stylo au milieu du tumulte et se retrouve coincé dans une mine de diamants, en garde à vue, ou dans le lit d'une fille aux seins-grosses-tomates. Pendant ce temps, Requiem, magouilleur en diable, ex-pote du susnommé, et Malingeau, éditeur et amateur de chair fraîche, se disputent allègrement les foules. Car dans la Ville-Pays, il n'y a qu'une chose qui compte : régner sur le Tram 83 et s'attirer les bonnes grâces de ce peuple turbulent et menteur, toujours au bord de l'émeute.


Déroutant.

Je l'ai pris au hasard dans un rayon de la bibliothèque, ne savais pas trop quoi penser du résumé, et ne sais pas beaucoup plus quoi penser du livre maintenant que je l'ai fini.

Le fait est que l'écriture, excellente, poétique, rythmée, énergique, traduit bien le chaos du pays et de la ville où évoluent les personnages. Chaos dans lequel débarque Lucien, personnage totalement en décalage avec ceux qui l'entourent. Car ici tout est question de survie, les codes établis d'avant la guerre ont totalement été balayés, et il n'y a guère de place pour les écrivains. Sauf ceux qui travaillent pour le pouvoir en place, ce que Lucien se refuse de faire. C'est le seul personnage qui refuse la compromission, les trafics en tous genres (ou presque) et pour qui seuls sont valables des principes d'une autre époque.
D'un côté on se dit qu'il est un peu pitoyable dans son entêtement à vouloir vivre de la littérature et selon ses principes, on a envie de le secouer en lui disant, "eh, c'est dans ce monde-là que tu vis, adapte-toi enfin !" et d'un autre côté, on se dit qu'il est la dernière parcelle de lumière dans ce monde si sombre et agité.

Et en même temps, l'auteur distille ça et là quelques critiques bien senties à l'égard des occidentaux (pas que, il y a quelques chinois aussi) qui exploitent leur mine, peu importe le pouvoir en place.

Livre intéressant, à ne lire rien que pour l'écriture, sublime, mais que j'ai failli laisser tomber à la moitié (il ne fait que 200 pages), tant j'avais du mal à me mettre dedans (comme Lucien du reste).
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