samedi 21 avril 2012

Merveilleux

4 de couv' :
Trois récits, trois femmes qui disent non. Elles s'appellent Norah, Fanta, Khady Demba. Chacune se bat pour préserver sa dignité contre les humiliations que la vie lui inflige avec une obstination méthodique et incompréhensible.
L'art de Marie NDiaye apparaît ici dans toute sa singularité et son mystère. La force de son écriture tient à son apparente douceur, aux lentes circonvolutions qui entraînent le lecteur sous le glacis d'une prose impeccable et raffinée, dans les méandres d'une conscience livrée à la pure violence des sentiments.


J'avais découvert cette auteure avec "La sorcière" et m'étais promise de relire d'autres livres d'elle. Et je ne regrette évidemment pas.

Le second paragraphe du quatrième de couverture a tout dit de ce que j'ai pu ressentir à la lecture de ce livre. Dès les premiers mots, on est emporté, pour ne pas dire envoûté par l'écriture somptueuse de cette magnifique auteure. Elle manie les mots, le vocabulaire, le rythme de ses phrases dans une musicalité digne d'une virtuose. Ainsi est-on aussi emporté dans son univers.
L'histoire (ou plutôt les histoires puisqu'il s'agit de l'histoire de chacune de ces trois femmes, et donc de nouvelles ayant un mince lien conducteur) pourrait presque ne pas importer tellement est belle et riche la façon de raconter.
Mais elle est justement si belle et riche qu'on ne peut que vouloir savoir ce qui a amené chacune de ces femmes au point de départ (ou d'arrivée, selon l'angle où on se place) de son histoire. Car c'est progressivement, patiemment, mais avec brio que Marie NDiaye soulève le voile ou les différentes couches de voile qui cache leur véritables motivations ou personnalité.

La première histoire est celle de Norah, qui retrouve son père et une partie de son passé. La seconde, la plus longue, est celle de Fanta, mais vue par le prisme de son mari, pas une seule fois on n'entre dans sa tête à elle. La troisième, la plus courte, est celle Khady et m'a rappelé ce récit dont je ne cesserai jamais de recommander la lecture.
Mais peuvent-elles réellement dire non à tout et, surtout à quoi, et à quel prix ?

Une superbe écriture, et à manier si magnifiquement la langue française, Marie NDiaye mériterait amplement d'entrer à l'Académie Française.
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