samedi 21 février 2015

Les singuliers

4 de couv' :
Durant l'été chaud de 1888, une communauté de peintres prend pension à Pont-Aven, un village pittoresque du Finistère. Parmi eux se trouve un jeune belge, Hugo Boch, issu d'une riche famille d'industriels, et un certain Gauguin, autodidacte à la grande gueule qui croit en son génie. Ils sont de cette avant-garde qui veut peindre autrement, voir autrement, vivre autrement.
Hugo Boch n'est plus très sûr, lui, de vouloir poursuivre dans la peinture : il expérimente du côté de la photographie, cet art naissant. Surtout, il mène une correspondance assidue et les lettres qui s'échangent entre la Bretagne, Paris et Bruxelles, sont foisonnantes d'anecdotes. Un vent nouveau se lève, en cette fin de siècle, dans les arts mais aussi dans les moeurs et les techniques. Tous ces explorateurs sont des jeunes gens audacieux, émouvants et parfois drôles, sauvages aussi, qui se battraient en duel pour défendre des tournesols peints par un Hollandais, réfugié dans le Midi, que beaucoup considèrent comme un fou et un barbouilleur...
Dans Les Singuliers, Anne Percin mêle figures historiques et personnages fictifs pour nous offrir un roman épistolaire bouillonnant. C'est un tableau monumental, qui croque sur le vif l'esprit du temps et nous le rend vivant.


Charmant, tel est le premier mot qui me vient à l'esprit pour décrire ce roman. Charmant et pittoresque, et agréable à lire aussi.
J'aime assez l'idée d'un roman uniquement basé sur une correspondance entre les différents personnages, ce qui m'a beaucoup fait penser au roman "Le club littéraire des amateurs d'épluchures de patates", et en parcourant un peu Internet je suis tombée sur une interview de l'auteure y faisant allusion également.
Auteure dont j'attends avec impatience ses romans pour adultes (celui-ci n'étant que le troisième), mais l'attente en vaut à chaque fois la peine.

Les trois personnages principaux (Hugo, sa cousine, son meilleur ami) sont de jeunes adultes, tous trois artistes, qui démarrent leur vie, pleins d'enthousiasme et d'autant de doutes que de convictions. Nous tous à ces âges là en somme.
Il s'agit donc de tranches de vies, mais aussi d'une époque (ah, les descriptions de la construction de la Tour Eiffel ! Et par un hasard cathodique inopiné je suis tombée la même semaine sur deux reportages sur ladite tour. J'aurais voulu faire exprès que je n'aurais pas réussi. Mais je digresse).

Les peintres célèbres tels que Gauguin et Van Gogh ne sont finalement que secondaires dans ce roman, bien qu'il tourne autour d'eux et de ceux de cette époque et des courants créés par certains.
C'est le tournant d'une époque aussi bien de la société que dans l'art qui est ici dépeint.
(et boudiou, que Gauguin était antipathique, s'il était vraiment tel que décrit dans ce roman)

Et cerise sur le gâteau purement égocentrique, qui dit Pont-Aven, dit Quimperlé (ma ville natale, où j'ai grandi, et dont est issue en partie ma famille), dit Le Pouldu (LA plage près de Quimperlé). J'étais comme chez moi, là.
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