vendredi 5 juin 2015

La Pitié Dangereuse

4 de couv' :
En 1913, dans une petite ville de garnison autrichienne, Anton Hofmiller, jeune officier de cavalerie, est invité dans le château du riche Kekesfalva. Au cours de la soirée, il invite la fille de son hôte à danser, ignorant qu'elle est paralysée. Désireux de réparer sa maladresse, Anton accumule les faux pas qu'il attribue à ce que Stefan Zweig appelle l'"impatience du coeur". Les personnages du seul roman que Stefan Zweig ait achevé sont les spectateurs hébétés de leur tragédie, symboles d'une civilisation décadente mais incapables de résister à l'ivresse d'une dernière valse. La prose de Stefan Zweig, brillante et raffinée, est comme le vestige de cette civilisation engloutie par la folie du XXe siècle. Une histoire d'amour déchirante où la fatalité aveugle ceux qu'elle veut perdre.


Passons sur le fait que je suis une inconditionnelle de Stefan Zweig, je pense que depuis le temps, vous commencez à savoir.

Ce court roman est tout simplement sublime et va bien au delà de ce qu'il laisse paraître en surface.

A noter que le titre original était "L'Impatience du Coeur" et a été traduit en français par "La Pitié Dangereuse".
La pitié dont il est question ici n'est pas seulement celle éprouvée par le narrateur motivée en partie par sa culpabilité, mais aussi celle suscitée par la jeune handicapée dont elle joue tout en l'abhorrant, la renvoyant à ce seul statut et la déshumanisant. C'est aussi celle ressentie par tous face à elle, à divers degrés, pour différentes raisons ou motivations, les enfermant tous dans un carcan dont personne ne peut ressortir indemne. Cette dangerosité présente et palpable, s'intensifie, malgré quelques moments de grâce, tout au long des pages.

Les atermoiements du narrateur pourraient en agacer plus d'un, mais n'oublions pas sa jeunesse et surtout, que la psychologie et les sentiments humains sont la base de l'oeuvre de Stefan Zweig.
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