mardi 23 juin 2015

Mudwoman

4 de couv' :
Abandonnée par une mère démente au milieu des marais des Adirondacks, Mudgirl, l'"enfant de la boue", est miraculeusement sauvée puis adoptée par un brave couple de quakers résolu à lui faire oublier son horrible histoire.
Devenue Meredith "M.R." Neukirchen, première femme présidente d'une université de renom, Mudwoman, brillante et irréprochable, animée d'une ferveur morale intense, se dévoue entièrement à sa carrière. Mais, précisément épuisée par sa conception excessivement rigide des devoirs de sa charge, tourmentée par ses relations mal définies avec un amant secret et fuyant, inquiète de la crise grandissante que traversent les Etats-Unis à la veille d'une guerre avec l'Irak, confrontée à la malveillance  sournoise des milieux académique, en bref, rongée par trop de défis imprévisibles, M.R. vacille.
Un voyage sur les lieux qui l'ont vue naître va la jeter dans une terrifiante collision avec son enfance.
Cette impitoyable exploration des fantômes du passé, doublée du portrait intime d'une femme ayant percé le "plafond de verre", fait de ce livre, ainsi que l'a proclamé la critique, "un géant parmi les grands romans de Oates".


Je suis toujours un peu triste de ne pas réussir à terminer un roman. Et pourtant j'ai persévéré, faisant confiance à l'auteure, mais rien à faire. Puis la persévérance a fait place à de la résistance ("non, je ne laisserai pas tomber, je veux aller au bout de ce qu'elle a à raconter"), pressentant que ce que je lisais allait ouvrir la porte à quelque chose de grand. Mais la résistance a laissé la place à de l'acharnement ("allez, encore une page" "puis une autre") et quand ça tourne à l'acharnement, je préfère laisser tomber pour ne pas me brouiller définitivement avec le livre... et l'auteure...

Même si j'apprécie Oates parce qu'elle me dérange de mon petit confort de lecture, cette fois-ci c'était trop. Son style d'écriture, cette longue mise en place, que j'apprécie habituellement, m'ont horripilée. Ça et le fait que je n'ai pas du tout accroché avec le personnage.
Les personnages de Oates, du moins ceux de ses romans que j'ai lu, ont en commun (selon la perception que j'en ai) de ne pas sembler maîtresses de leur vie, de la subir tout en en étant actrices. Et même si cela m'interpelle d'un point de vue littéraire, là, ça m'a profondément agacée et c'est quand je l'ai trouvée grotesque que je me suis dit qu'il était temps d'arrêter les frais. Ça et le fait que justement j'avais l'impression d'une redite avec ses autres personnages et que j'eusse aimé en tant que lectrice qu'elle se renouvelle un peu.
Là vous me ferez remarquer que dans beaucoup de romans évoqués dans ce blog, les auteurs reprennent les mêmes ficelles d'un roman à l'autre. Oui, mais il s'agit souvent de séries, les auteurs reprenant donc les mêmes personnages.
Pour les autres, comme Ovaldé par exemple, ils arrivent toujours à se renouveler.

Et d'une auteure comme Oates, c'est ce que j'attendais, et que je n'ai pas eu.

Dommage, il ne manquait pas grand chose pour que je poursuive. Un peu plus de maturité de ma part, peut-être ? A reprendre plus tard peut-être. Regardez "Beloved", de Toni Morrison : abandonné un temps, repris et adoré 20 ans après. Alors, peut-être...

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