vendredi 7 février 2020

L'empreinte

4 de couv' :
Étudiante en droit à Harvard, Alexandria Marzano-Lesnevich est une farouche opposante à la peine de mort. Jusqu'au jour où son chemin croise celui d'un tueur emprisonné en Louisiane, Ricky Langley, dont la confession va bouleverser toutes ses convictions. Un lien étrange va se former entre eux, qui contre toute attente va permettre à Alexandria d'éclairer ses propres traumatismes.
Ce récit, au croisement du thriller, de l'autobiographie et du journalisme d'investigation, est aussi dérangeant que déchirant.


Au préalable, petit rectificatif : contrairement à ce que le quatrième de couverture laisse entendre, la démarche d'Alexandria Marzano-Lesnevich ne commence pas avec une rencontre avec Ricky Langley mais lorsqu'elle étudie le droit, lors d'un stage pendant lequel elle a accès aux éléments de ce dossier. Dossier qui la marque, car faisant écho avec sa propre histoire, celle de chaque protagoniste, ou du moins les plus importants du dossier le tout se mêlant de façon à la fois troublante et presque évidente. Bien qu'elle ne rencontre aucun d'entre eux.

Car elle a bâtit et composé ce livre à partir du (gargantuesque) dossier juridique, des articles de journaux et reportages de l'époque. Un travail titanesque, et sa progression personnelle dans sa propre histoire suit la progression de sa réflexion dans ce dossier.

Dit ainsi, cela pourrait paraître rébarbatif. Que nenni.

Tout ici, à commencer par l'excellence de son écriture (et au passage merci et bravo à la traductrice qui à mon sens a fait un beau travail), est empreint de délicatesse, d'empathie, d'objectivité et de précision.

Le sujet est lourd, le sujet est dur, aucun passage n'est édulcoré pour épargner le lecteur sans toutefois s'appesantir lourdement ni inutilement sur l'aspect le plus glauque de l'histoire. Mais l'autrice parvient à conserver sinon une relative légèreté, du moins une certaine neutralité.

 Et aussi de l'honnêteté dont elle fait preuve : ce qui n'est pas explicitement décrit dans les dossiers (une certaine atmosphère, le temps, les habits, les pensées des personnes évoquées), elle l'imagine et nous le dit de suite dans sa narration. Et dans les notes en fin de livre où elle nous explique la façon dont elle a appréhendé certains passages de certains chapitre.

Ce que je retiens donc de ce livre, je le redis, c'est sa belle écriture et sa délicatesse. Là où certains se seraient repus dans le glauque, auraient appuyé davantage dans le pathos et l'horrifique, elle se contente des faits. Ce livre l'a aidée à faire la paix avec le passé, à remettre en ordre ses idées et son vécu et on n'a qu'une envie, lui souhaiter le meilleur.
(et continuer à la lire car vraiment, un tel don pour l'écriture et une telle intelligence, ça ne doit pas se gâcher)
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