jeudi 15 septembre 2011

Mille (ou presque)


4 de couv' :

En 1875, un chef cheyenne demanda au président Grant de lui faire présent de mille femmes blanches à marier à mille de ses guerriers afin de favoriser l'intégration. Prenant pour point de départ ce fait historique, Jim Fergus retrace à travers les carnets intimes d'une de ces femmes blanches, May Dodd, les aventures dans les terres sauvages de l'Ouest de ce femmes recrutées pour la plupart dans les prisons ou les asiles psychiatriques. C'est à la fois un magnifique portrait de femme qu'il nous offre ainsi, un chant d'amour pour le peuple indien, et une condamnation sans appel de la politique indienne du gouvernement américain d'alors.
Cette épopée fabuleusement romanesque, qui s'inscrit dans la grande tradition de la sage de l'ouest américain, a été un évènement lors de sa publication aux Etats-Unis. Elle a été encensée par les plus grands écrivains américains, dont Jim Harrison qui a salué "ce roman splendide, puissant et exaltant". Les droits de ce livre ont été achetés par Hollywood.


Je commence tout de suite par un bémol : j'ai fait une (petite) recherche sur Internet, aucune trace de cet évènement prétendument historique, plutôt la preuve contraire.
Ce qui m'en laisse un sentiment mitigé : puis-je vraiment regretter que cette histoire de "livraison" de femmes soit fausse ? (non, solidarité féminine oblige)
Est-ce que du coup tout ce qui est décrit dans le roman sur la culture Cheyenne est faux ou incomplet ? (a priori non, l'auteur étant passionné par cette culture depuis l'adolescence et comme tout passionné, doit en connaître pas mal sur le sujet. Qui plus est, je n'ai pas trouvé trace d'une quelconque contestation d'associations indiennes)
Est-ce que cette invention historique en fait un mauvais roman ? Non, assurément.

Parce qu'il faut bien reconnaître que malgré un postulat de départ ne reposant sur aucune réalité historique (si je me trompe, je referai cet article), il est très agréable à lire.
On "vit" cette aventure avec May, puisqu'il s'agit d'un journal (ah oui, c'est quand même génial de lire un journal intime sans scrupule puisque, selon la volonté même de May, il est fait pour être lu). On subit avec elle le racisme social, puis culturel, on découvre avec elle une nouvelle façon de vivre et avec elle, on s'en réjouit. Franchement, j'avais du mal à le lâcher (quelle idée d'aller au travail, aussi...).

On croit parfois tomber dans l'angélisme, mais non, la réalité culturelle et sociale des Cheyennes reprend vite le dessus. Celle des américains aussi, mais c'est le cas tout le long.
A la différence près que celle des Cheyennes et beaucoup moins teintée d'hypocrisie que celle de l'homme blanc.
En tout cas, ces deux mondes n'étaient vraiment pas faits pour se rencontrer. Hélas...

Ce livre traite aussi de la condition féminine de l'époque (on revient de loin, les filles !), ces femmes hors du commun, qui s'engagent croit-on au départ pour de mauvaises raisons, le font aussi (en particulier Phemie) pour gagner leur propre liberté.

Là encore, un bon moment de lecture (en plus, j'ai déjà réservé à la bibliothèque un autre livre de cet auteur et demain, je vais en emprunter un autre à celle de mon quartier).
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2 commentaires:

  1. je l'ai eu en main à la médiathèque, j'ai feuilleté les pages, lus des passages que j'ai aimé, mais la taille m'a 'freiné' une autre fois peut-être...
    Un livre de cette taille il me faut l'acheter car je serai hors délais pour le rendre et ça m'embêterai de ne pas le rendre en temps et en heure...
    Valérie.

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  2. Ah, ce fichu temps qui nous manque pour beaucoup de choses... Ou qui passe tellement vite qu'on se demande où il est passé ! Si tu l'achètes, j'espère qu'il te plaira.

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