vendredi 30 septembre 2011

A gauche, toute !


4 de couv' :

Dans un archipel du Pacifique Sud ignoré des géographes, l'île des Gauchers abrite une population où les droitiers ne sont plus que l'exception. Mais là n'est pas le plus important. Cette minuscule société, foondée par des utopistes français en 1885, s'est donnée pour but de répondre à une colossale question : comment fait-on pour aimer ? Sur cette terre australe, le couple a cessé d'être un enfer. C'est l'endroit du monde l'on trouve, entre les hommes et les femmes, les rapports les plus tendres.
Voilà ce que vient chercher, dans l'île des gauchers, lord Jeremy Cigogne. A trente-huit ans, cet aristocrate anglais enrage de n'avoir jamais su convertir sa passion pour sa femme Emily en un amour véritable. A vouloir trop demeurer son amant, il n'a pas su devenir son époux.
Dans cette réalité à l'envers où tout est à l'endroit, Cigogne et Emily se délivrent non sans mal de leurs habitudes et tentent l'aventure de se combler en suivant les coutumes et les rites étonnants du petit peuple des Gauchers.


Il y a des auteurs dont j'ai beaucoup entendu parler car très célèbres et que je n'ai jamais lus jusqu'ici par peur d'être déçue. Et bien là, ce ne fut pas le cas, j'ai vraiment beaucoup aimé entrer dans l'univers (jusqu'ici inexploré par ma pomme) d'Alexandre Jardin.

Plus qu'un roman d'amour ou un traité sur l'art du mieux-aimer, ce livre est une étude subtile de notre société (car bien que se déroulant de 1932 à la fin de la seconde guerre mondiale, on se doute bien que l'auteur fait ici une critique du monde tel qu'il pouvait être au moment de la parution du livre - 1995 - qui s'applique encore plus à ce début de siècle). Une vision de notre monde via un prisme où tout serait naturellement inversé, mais plus compréhensible comme si on venait de mettre de nouvelles lunettes.
Une autre vision de la vie en société, de la société de consommation, mais aussi et surtout des relations hommes-femmes, de la vie de couple, et vive le libertinage ! (mais là, je caricature)

C'est drôle (à en éclater de rire, ce qui m'a valu ce matin quelques regards circonspects de la part des personnes se trouvant avec moi dans la salle d'attente du médecin), finement observé, imaginatif, très bien écrit. J'ai beaucoup pensé à "Candide" et il y a bien un peu de Voltaire dans tout ça.
A noter qu'a été créée pour l'occasion une nouvelle race animale, le zubial (des zubiaux), titre d'un autre roman d'Alexandre Jardin consacré à son père et dont c'était le surnom donné par sa famille. S'il y a un lien de cause à effet et que je ne fais que deviner pour l'instant, je le comprendrai sans doute mieux après l'avoir lu aussi.

Un très bon moment de lecture. A moins d'être véritablement Droitier, un Mal-Aimé donc, et de trouver tout ceci absurde. Moi pas, je me suis régalée !

Et puisque c'est d'amour qu'il s'agit ici, je n'ai pu m'empêcher de constater, avec un certain amusement, que le livre que je tenais entre les mains a été publié un... 14 février, à Saint-Amand (oui, avec un "d" et non un "t", on fait ce que l'on peut), qui se trouve... dans le Cher.
Comme clin d'oeil au roman lui-même, on ne fait pas mieux.
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