jeudi 29 septembre 2011

Les treize roses


4 de couv' :

Jesus Ferrero développe ici, de façon romanesque, un épisode oublié de l'immédiat après-guerre civile espagnole.Treize jeunes femmes, certaines encore mineures, de l'organisation communiste de Madrid, sont arrêtées, jugées et exécutées. Après leur mort, on commence à les appeler "Les treize roses", en souvenir du poème de ce nom écrit par l'une d'elles.
Ferrero imagine leurs derniers jours, depuis leur arrestation jusqu'à leur exécution, et compose une sorte de tragédie antique, un choeur ou chacune des condamnées vient tour à tour sur le devant de la scène et joue le rôle du coryphée. Cela donne à ce livre une grande intensité dramatique et une grande beauté poétique, qui lui ont valu d'être unanimement salué en Espagne comme un roman qui fera date.

Après "Le coeur cousu" qui m'a tant plu,  difficile de lire autre chose sans avoir l'impression que tout retombe plat. Habituellement, quand je finis un roman, j'attends le lendemain pour en entamer un autre, mais là, j'aurais sans doute dû attendre au moins 24 heures, car "Le coeur cousu" et les impressions qu'il m'avait données ne m'étaient pas encore sorti de la tête.
Donc j'ai trouvé l'écriture plate, comme si l'auteur s'était détaché de cette histoire. Le livre suit la progression suivante : arrestations de chaque jeune femme, transfert à la prison, la vie là-bas, la nuit avant l'exécution, le jour de l'exécution, les suites pour les proches.

Je reconnais volontiers la démarche poétique, mais je regrette cependant que l'auteur parte du principe qu'on connaît tous cette histoire et cette partie de l'Histoire espagnole. Sauf que j'aurais bien aimé un peu plus d'explications sur le fait que prison et hôpital psychiatrique étaient deux bâtiments collés l'un à l'autre (ou deux en un, je n'ai pas bien compris), sur le fonctionnement de la prison, les raisons de leur arrestation (j'en ai appris plus là-dessus en lisant le synopsis du film du même nom, c'est un comble), et surtout, j'aurais grandement apprécié qu'il reprenne le poème évoqué en quatrième de couverture. Par exemple, qu'il fasse l'objet d'un seul chapitre.
J'ai eu un peu de mal à me les représenter physiquement, les confondant les unes avec les autres, et d'une manière générale, sur tout type de description : un élément par ci, un autre par là, ce qui fait que ce qu'on s'est représenté au début est chamboulé, difficile pour le lecteur de rester dans la continuité.
Ou alors c'est volontaire, pour dénoncer l'absurdité de la situation. Flagrante quand on connaît les raisons de leur incarcération, qui hélas je le répète, ne sont pas évoquées dans ce livre.

J'apprécie cependant la démarche littéraire, mais il me manquait un petit quelque chose pour l'apprécier pleinement.

Donc, sentiments mitigés pour ce roman.
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