samedi 2 février 2013

La paix des dupes

4 de couv' :
Octobre 1943 : Roosevelt, Churchill et Staline doivent se rencontrer à Téhéran pour discuter du sort de l'Allemagne... et se partager l'Europe. Dans l'entourage d'Hitler, on oeuvre discrètement pour sauver les meubles.
Partout, de Londres à Téhéran, agents secrets, sbires et traîtres de tous bords s'en donnent à coeur joie. Meurtres, complots, projets d'attentats se succèdent dans une atmosphère d'urgence extrême. Jusqu'au jour J, où rien ne se passe comme l'Histoire l'a écrit...
Un époustouflant thriller de politique-fiction, dans lequel Philip Kerr propose une alternative audacieuse à l'issue de la conférence de Téhéran.


Inutile de dire que si j'ai acheté ce roman, c'est surtout parce que l'auteur est Philip Kerr, auteur de la série de polars dont Bernie Gunther est le héros. Ce qui n'est pas le cas ici, bien que l'histoire se situe une fois de plus en pleine seconde guerre mondiale.

J'ai eu un peu de mal au démarrage. Déjà, parce que les romans d'espionnage ne sont habituellement pas ma tasse de thé (au grand dam de mon homme, fan absolu de Tom Clancy, et qui désespère de me voir lire un de ses romans un jour).
Qui plus est, l'action se situe en 1943, année de décès de mon grand-père paternel, de tuberculose, et en raison des privations de toute sorte subies à l'époque. Je dois reconnaître que j'y ai pensé de temps en temps en lisant ce roman. La réalité de tout un chacun confrontée à ce que les grands décideurs de l'époque faisaient (ou pouvaient faire, après tout, il s'agit d'une fiction) au même moment.

Ensuite, parce que le démarrage est assez lent, d'autant quand on a comme moi la bêtise de démarrer un tel roman dans le bus, ce qui fait une lecture relativement brève et hachée et ne facilite donc pas la compréhension de qui est qui et qui fait quoi et les relations des uns avec les autres.
Je vous recommande d'ailleurs, si vous projetez de lire ce roman, de prendre quelques notes pour vos aider à vous y retrouver (ce qui est finalement un faux bon conseil, dans la mesure où cela risque de vous couper vous aussi dans la lecture du roman).
De plus, on débute succinctement par les américains pour embrayer ensuite avec les allemands, partie assez conséquente des 200 premières pages. Je dois avouer qu'avoir lu les enquêtes de Bernie Gunther m'avait permis de me familiariser avec certains des personnages historiques et les structures politiques de l'époque, ce qui m'a bien facilité la lecture de certains passages.

Cela étant, une fois les jalons posés, et malgré quelques longueurs, la lecture devient plus fluide. On sent le travail de recherche de l'auteur et bien qu'il s'agisse en partie d'une fiction, l'ensemble me semble rester très réaliste et cohérent par rapport à la réalité historique (toujours très relative suivant qui la raconte, comme il l'est d'ailleurs bien précisé dans certaines parties du roman).
Sur l'histoire (la petite, celle du roman), tout finit par s'imbriquer parfaitement. Une petite déception cependant, due à ma trop bonne imagination : j'ai deviné le gros coup de théâtre du roman deux pages avant qu'il n'arrive.

Sur les personnages, rien de particulier à en dire, si ce n'est que le narrateur est doté du même humour que Bernie Gunther, en un brin plus subtil.
Et que d'avoir des personnages historiques en personnages principaux, abordés presque en monsieur-tout-le-monde (si ce n'était leur rôle politique), est un peu perturbant. Surtout Hitler et Himmler. Surtout quand ils se permettent de donner des leçons de morale et considèrent Staline comme un monstre. Alors qu'au final, ils se valent tous dans la monstruosité...

D'un point de vue historique, politique, il s'agit ici en effet d'une alternative originale à ce qu'a pu être la conférence de Téhéran.

Et d'une manière générale, quelle que soit l'époque, les pays et les enjeux impliqués, que se cache-t-il derrière les photos et déclarations officielles ?

Intéressant, vraiment.
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