4 de couv' :
En 1783 des éruptions volcaniques apocalyptiques recouvrent l'Islande de cendre, détruisent les récoltes et provoquent une famine. C'est dans ce pays dévasté que deux représentants de l'autorité coloniale danoise vont s'affronter dans un conflit qui sera jugé par l'assemblée populaire traditionnelle.
La rivalité des deux hommes se cristallise autour de deux orphelins, Sunnefa, considérée, à dix-huit ans, comme la plus belle femme de l'île, et son frère cadet Jon, coupables d'inceste et victimes de la société traditionnelle luthérienne. Les paysans qui observent les faits forment le choeur pluriel qui commente la tragédie et permet une grande diversité de points de vue, voix, lettres et journaux des protagonistes qui font lentement progresser le mystère autour du crime central.
La nature est un personnage à part entière, les glaciers, les déserts et les torrents intensifient les sentiments et les haines qui se développent. La présence du mal devient palpable dans cet impitoyable duel à mort.
Ce livre est un puzzle. Un puzzle drôlement bien organisé, l'auteur ayant fait tout le travail de recherche et l'ayant donc reconstitué, mais reste un puzzle. Notez que ce n'est pas négatif de le décrire ainsi, juste un constat amusé, l'impression ressentie durant la lecture.
Ce livre est donc un roman basé sur une histoire vraie, l'affaire Sunnefa. Toute la difficulté de l'auteur étant donc de reconstituer cette histoire à partir de tout ce qu'il a pu lire à ce sujet et sur ses protagonistes. Il n'est cependant pas précisé s'il y a de la part de l'auteur une part d'invention (en dehors des dialogues) ni sur quels points, bien qu'on en devine certains.
Finalement, il se construit comme une enquête, voire comme un polar, où chaque détail a son importance et a son explication ou sa confirmation à un moment ou un autre du récit, la plupart dans le second épilogue ou dans la postface.
Parce que oui, ce livre a deux épilogue, le premier étant situé... au début. Vous commencez à le visualiser, le côté "puzzle", hein ?
Le découpage de ce roman de 236 pages est irrégulier avec des chapitres de 3, 4, 10, 5, 2, 17, 10, 100, 39, 11 et 10 pages. Chaque chapitre est qui plus est une partie de l'histoire, mais pas forcément dans l'ordre chronologique (les parties du début se situant des années après cette affaire, qui fait alors encore parler d'elle).
La construction des chapitres en eux-mêmes est elle aussi irrégulière en ce sens qu'au lieu de se contenter de raconter l'histoire par lui-même, l'auteur l'entrecoupe de courriers, extraits de journaux intimes, narration de multiples personnages.
Et là, accrochez-vous car lorsqu'un passage est narré à la première personne du singulier, le "je" n'est pas forcément la même personne d'un passage à l'autre. Ceci dans le même chapitre peut être plutôt perturbant. Moi qui adore l'originalité, j'ai adoré et m'en suis même amusée, (puisque, après tout, c'est un travail d'enquête dont on suit la progression avec l'auteur, bien que ce dernier sait forcément mieux que nous où cela va nous amener), mais je suis sure que cette façon de faire va en rebuter plus d'un.
Autre chose qui pourrait rebuter le lecteur : les noms islandais des lieux et des gens.
C'est en cela que j'ai grandement apprécié l'avant-propos qui, en à peine deux pages nous en explique suffisamment sur ce pays et en particulier le contexte historique et sociologique de l'époque pour bien suivre l'histoire. Par contre, ne faites pas comme moi, n'oubliez pas qu'il y a dans cet avant-propos une carte de l'Islande...
J'ai adoré découvrir l'Islande par ce livre. Pays froid, abrupt, venteux. Idéal à lire vu la météo de la semaine par ici. Du vent, on a eu mais en Bretagne, en bord de mer, en hiver, rien d'anormal. Disons juste que quand l'auteur parlait du vent, je n'avais qu'à tendre l'oreille, pas à l'imaginer.
Cela étant, la civilisation irlandaise m'a intriguée, interpelée, intéressée. Si vous avez de bons titres et auteurs de ce pays à me conseiller, je suis preneuse.
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