dimanche 30 avril 2023

Disco Queen


4 de couv' :
À l"approche de la retraite, Soizik décide de réaliser le rêve de sa vie : ouvrir une boîte disco dans son village. Aidée par son amie d'enfance et ses deux filles, le fantasme pourrait devenir réalité. Mais lorsqu'elle annonce vouloir faire venir John Travolta pour un revival de Saturday Night Fever et l'élection de la Disco Queen locale, plus personne n'y croit...
Sous les paillettes, une réflexion sur la quête de légèreté dans un monde où tout devient pesant Et si le bonheur était contagieux ?


Si ce roman m'a moins enthousiasmée que le précédent, j'ai quand même beaucoup apprécié cette lecture, ponctuée d'éclats de rire, malgré la gravité de certains sujets abordés.

Une fois de plus l'autrice aborde ses sujets de prédilection que sont la famille, bilan d'une vie, temps qui passe, et comme à chaque fois sous un angle assez original. Avec en prime une belle galerie de personnages.

L'angle adopté est un roman écrit par le personnage principal et lu par son entourage, qui se l'approprie. Réalité et fiction se répondent ainsi et malgré une différence notable de police d'écriture entre les deux, le lecteur, au fil de l'histoire et tout comme les personnages, arrive à ne plus distinguer réalité et fiction (félicitations à l'autrice !). 

Je remarque aussi depuis quelques romans une tendance (très marquée cette fois pour le coup) à revenir à ses origines bretonnes, en particulier l'Ille-et-Vilaine puisqu'elle est rennaise d'origine.
Si je suis un peu circonspecte sur la proposition de nouveau nom de ce département (nan, je ne vous dirai pas), sur l'idée de faire de Rennes la "capitale" bretonne (une constante chez les rennais, on leur a rien demandé - brestoise d'adoption je suis, quimperloise je serai toujours), je dois reconnaître que ponctuer ses romans de petites touches bretonnes est une jolie façon de rendre hommage (succincte mais finalement suffisante) à notre région.

Une lecture distrayante, qui amène une fois de plus à s'interroger sur sa propre vie.
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samedi 29 avril 2023

Cadavre haché vampire fâché


4 de couv' :
J'étais à peine recrutée par l'agence comme sorcière stagiaire que je devais faire équipe avec l'agent Loan.
L'agent Loan... Un vampire séduisant et méprisant qui me prenait pour une quiche. Pourtant, son enquête sur les disparitions d'adolescents n'avançait pas d'un pouce. J'allais lui montrer, moi, Esther Parmentier, qu'une stagiaire valait autant qu'un agent recruté !


Je ne sais plus comment j'ai entendu parlé de ce roman jeunesse. Peut-être par VendrediLecture, probablement par Booknode, où je participe au challenge lecture 2023 ("lisez un livre avec une créature imaginaire (sorcière, loup-garou...)". Là, pour le coup, j'ai toute la panoplie complète dans ce roman, goules incluses).
Toujours est-il que j'ai adoré le lire, une vraie bouffée de fraîcheur hilarante pendant mes vacances ! Tout ce dont j'avais besoin ((et vous n'avez pas fini d'en bouffer, du Parmentier, j'ai déjà réservé le tome 2).

On retrouve ici tous les ingrédients d'une série pour ado : une anti-héroïne un peu seule (gauche, ronde, complexée et surtout incroyablement spontanée, laquelle spontanéité est lourdement aggravée d'un caractère de cochon façon pieds dans le plat, pour notre plus grande hilarité), une organisation secrète, que nous découvrons avec elle, une pincée de fantastique et un groupe de bras cassés auprès desquels elle fera ses preuves et en fera sa bande de potes, une aventure sans temps morts.

Recette maintes et maintes fois utilisée, certes, mais ici drôlement bien aboutie et bien écrite.
J'ai totalement et immédiatement adhéré à l'humour de l'autrice (comme je l'ai souvent dit ici, "l'humour à la c**, c'est mon rayon"), certaines scènes me faisant penser à un manga.
S'agissant d'un roman jeunesse, je ne savais pas trop à quoi m'attendre en dehors du résumé, dont j'y suis allée sans a priori et j'en ressors ravie !

Et en dehors de l'humour et du côté fantastique qui m'ont séduit (grande fan de Buffy je suis, ça aide), je dois reconnaître que l'intrigue se tient parfaitement, et qu'elle prend de l'étoffe tout au long du livre avec un dénouement parfaitement bien amené. Si le lecteur est un peu, comme la narratrice, en mode "découverte" au début, l'autrice réussit à lui faire découvrir et intégrer le monde qu'elle a créé.

Hâte de lire la suite (à propos, dès que j'ai fini le deuxième tome, je réserve le troisième) !
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vendredi 28 avril 2023

L'île du docteur Faust


4 de couv' :
Tandis que la nuit tombe, neuf femmes attendent l'arrivée d'un passeur qui doit les mener sur une île au large de la Bretagne. Toutes ont payé le prix pour suivre un programme leur promettant de retrouver leurs vingt ans. Seule l'une d'entre elles, invitée, s'est jurée de résister à la tentation. Mais le séjour et le mystère grandissant qui l'entoure, tout autant que le trouble suscité par le docteur Faust, vont lui révéler la difficulté de refuser ce pacte diabolique.
Comment maîtriser le temps ? Accomplir nos rêves les plus sacrés, l'amour, la création ?Comme elle s'est plu à se jouer des mythes et des légendes dans ses précédents livres, Stéphanie Janicot interroge dans ce roman envoûtant le fantasme de la jeunesse éternelle et de la toute-puissance, l'illusion, la féminité et la force du désir.


Bien que totalement fan de Stéphanie Janicot, je dois avouer qu'en découvrant le thème de ce livre, je ne me suis pas précipitée dessus. Mon impression du moment étant qu'une histoire basée sur des quinquagénaires (et plus) qui suivent une cure de jouvence n'avait rien d'excitant ni de glamour, et pour tout dire, le sujet me paraissant mortellement ennuyeux.
En matière de lecture, je n'ai jamais eu aussi tort de ma vie.

La quinqua que je suis maintenant vous conseille absolument ce livre, quel que soit votre âge, surtout si vous avez des interrogations sur votre propre vie (ce que vous en avez fait, ce que vous allez en faire). Car ce roman est moins sur le fait de redonner à sa peau une seconde jeunesse que sur l'acceptation de sa vie, de ses choix, de ce qu'on en a fait et, surtout, sur ce qui est à venir.

Les interrogations de la narratrice - qui sont visiblement celles de l'autrice - ont fait écho aux miennes, et feront écho à toute lectrice (et finalement, des lecteurs aussi je pense).
L'autrice brouille d'ailleurs les frontières du réel et de l'imaginaire, ne serait-ce qu'en attribuant à la narratrice l'écriture de "Le privilège des rêveurs" (roman par lequel j'ai découvert Stéphanie Janicot) et je pense que cette référence dans ce roman-ci n'est pas un hasard.

Comme toujours avec Stéphanie Janicot, ce livre est profondément humain et nous parle à toutes et à tous d'autant que le vrai sujet (qu'avons-nous fait de nos vies, que pouvons-nous encore en faire, qu'en attendons-nous, la pression familiale, la pression sociale, le temps qui passe et qui donne de plus en plus l'impression de passer en accéléré) nous touche toutes et tous.

Plus on avance dans le roman, plus on va vers un genre fantastique. Ce qui n'est guère surprenant car il est déjà évoqué, par petites touches, dès le début. Et la fin aussi logique que surprenante et finalement apaisante, est juste parfaite.

Décidément, je ne me lasserai jamais de cette autrice, qui arrive toujours à me surprendre.
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jeudi 27 avril 2023

Terminus Malaussène - Le cas Malaussène tome 2


4 de couv' :
Je ne savais pas que les enfants avaient failli se faire tuer dans le volume précédent.
Quand j'ai appris que c'était Pépère qui avait fait le coup, j'ai pigé un truc : qui ne connaît pas Pépère ne sait pas de quoi l'être humain est capable.


En préambule, petits rappels ici et ici.

Ceci est donc l'opus final de la série d'aventures de la famille la plus improbable de la littérature française.

Et quel final ! Quelle maestria !

Je l'ai lu quasi d'une traite dans la même journée, et je suis allée de surprises en surprises, d'éclats de rires en éclats de rires, de révélations en révélations, de rebondissements en rebondissements. Et cette langue, que seul Daniel Pennac sait manier aussi admirablement, est un pur délice !

Si j'ai deviné assez vite qui est le fameux Pépère - et j'ai été ravie de poursuivre la lecture jusqu'à la toute fin pour en avoir confirmation - je n'en avais pas deviné tous les aspects de sa personne, ni son identité...

Le tout émaillé, avec humour, de rappels des tomes précédents, titres à l'appui, des personnages eux-mêmes.

Bref, cet ultime tome est à la série ce que le bouquet final est à un feu d'artifice : le point culminant d'une véritable réussite !

" En deux mille et quelques pages, ils m'auront tout fait "
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mercredi 26 avril 2023

Konbini (la fille de la supérette)


4 de couv' :
Depuis l'enfance, Keiko Fukurura a toujours été en décalage par rapport à ses camarade. À trente-six ans, elle occupe un emploi de vendeuse dans un konbini, sorte de supérette japonaise ouverte 24h/24. En poste depuis dix-huit ans, elle n'a aucune intention de quitter sa petite boutique, au grand dam de son entourage qui s'inquiète de la voir toujours célibataire et précaire à un âge où ses amies de fac ont déjà toutes fondé une famille.
En manque de main-d'oeuvre, la supérette embauche un nouvel employé, Shiraha, trente-cinq ans, lui aussi célibataire. Mais lorsqu'il apparaît qu'il n'a postulé que pour traquer une jeune femme sur laquelle il a jeté son dévolu, il est aussitôt licencié. Ces deux êtres solitaires vont alors trouver un arrangement pour le moins saugrenu mais qui leur permettra d'éviter le jugement permanent de las ociété. Pour combien de temps...


Petit mais costaud, suis-je tenté de dire de ce court mais ô combien très beau roman.

Difficile d'en dire beaucoup sans en dire trop car il ne fait que 124 pages, mais l'essentiel est finalement la place de chacun dans la société. La place qui nous est imposée par ladite société justement, et la place qu'on souhaite y prendre et la difficulté d'imposer ses choix à son entourage, tant leur vie est formatée par ce qu'on attend d'eux. Ou comment se révéler à soi-même...

Un vrai petit bijou.
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mardi 25 avril 2023

L'exécuteur de la haute justice


4 de couv' :

Nous sommes en 1645 après la Conjuration des Importants. La cour de France se déchire à nouveau et un jeune homme de quinze ans arrive inopinément des Pays-Bas.
Il serait le fils du duc de Rohan et pourrait devenir le chef de file des huguenots de France. Mais le duc d'Enghien laisse entendre qu'il est un imposteur...
L'ancien notaire, Louis Fronsac, désormais chevalier, sera chargé de découvrir la vérité. Aidé de son ami de toujours, Gaston de Tilly, ils mèneront l'enquête autour de la Bastille et dans la rue de la Pute-y-Musse et recevront l'aide d'un certain Jean-Baptiste Poquelin qui vient d'installer son illustre Théâtre au jeu de paume de la Croix-Noire.

Si je reconnais à ce livre les mêmes maladresses constatées dans celui que j'ai lu précédemment, je les trouve beaucoup moins nombreuses et les digressions bien mieux amenées. Fluidifiant ainsi la lecture du roman et le déroulé de l'histoire.

L'intrigue de ce tome est particulièrement bien menée, et je me suis moins perdue parmi les différents personnages et leur généalogie.

De l'action juste ce qu'il faut, des descriptions de la vie à cette époque parfaitement dosées et suffisamment explicites pour être baignée dans l'ambiance (et pas trop détaillées pour la scène de l'exécution publique, merci à l'auteur d'avoir été simplement technique sans en rajouter), un contexte historique facile à suivre et un dénouement que je n'avais pas vu venir bien qu'on avait déjà tous les indices.

Bref, un excellent tome de cette série, le meilleur que j'ai lu jusqu'ici.
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lundi 24 avril 2023

Félin pour l'autre ! - tomes 3 à 6


Les 4 de couv' :
Grâce aux enseignements déjantés du maître-chat déjanté Jin Nekoya, Kensuke connaît désormais parfaitement toutes les subtilités des félins. Mais quand on est atteint par le virus des chats, on ne guérit pas ! Kensuke entreprend donc  maintenant de créer un "cat club" au sein de son lycée, le plus difficile étant d'y intégrer de nouveaux membres. À la surprise générale, il va se tourner vers une des pires terreurs de son école : Ichijô, ancien chef d'une bande de voyous, mais surnommé par certaines personnes bien informées "le loubard aux chats"...


Certains ont de longues pattes, d'autres les ont plutôt courtes. Les uns ont les oreilles finement dressées, les autres rabattues, le pelage fourni et ou bien long et soyeux ! Les chats sont tous différents, et tous ont leur charme !
Après avoir connu l'enfer des "courses poursuites nocturnes", Kensuke va devoir mettre Tora à la diète, et ce faisant, découvrir ce qu'est le véritable amour des chats !


Qu'ils s'abandonnent au sommeil dans des poses improbables, qu'ils bondissent dans tous les sens, ou qu'ils fassent une bouille pas possible, les chats sont totalement et définitivement irrésistibles !
Maru-ji, un vieux chat errant, grand voyageur devant l'éternel, va séjourner quelques temps chez Monsieur Nekoya avec Tora et Hime. Les récits de ses périples font rêver les deux chats domestiques, mais soudain, il leur annonce qu'il part pour un nouveau voyage...




Même quand ils nous traitent avec dédain, on ne s'en offusque pas, et on a toujours envie de se blottir contre eux, ou de les faire jouer. Il faut dire que le simple fait de les avoir à nos côtés nous rend heureux. Car on ne rêve que d'une chose : pouvoir leur faire plein de poutous sur leur petit ventre si doux et si apaisant ! Qui sommes-nous ? Mais les amoureux des chats, bien sûr !
Sous la férule de son maître, Kensuke Fuji continue sa quête initiatique, et tente de réaliser un vieux rêve: pouvoir parler avec les chats ! Mais une nouvelle inattendue va tout bouleverser...


Petit rappel sur les tomes 1 et 2  : ici et ici.

Me voici donc arrivée au bout de cette série qui m'a enchantée par les grandes connaissances de l'auteur sur les chats, et par laquelle j'ai appris deux-trois petites choses sur eux (comme quoi, on peut être mamie à chats depuis plus de 20 ans, et avoir encore à en apprendre sur le sujet !).

Sous le côté burlesque du manga, on a donc avec cette série un vrai petit manuel sur nos amis félins, leur comportement, ce qu'ils aiment ou non, leurs relations aux autres (humains comme animaux), bref, un vrai petit manuel ludique de la gente féline.

Bravo à l'auteur !
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dimanche 16 avril 2023

Le mystère de la chambre bleue

4 de couv'
(que j'ai tronqué, vu que le premier paragraphe et la fin du dernier donnent la fin du roman (soupir)) :
(...)
Dans le Paris de Louis XIII certains s'interrogent sur le rôle qu'aurait pu jouer la marquise de Rambouillet, surnommée Arthénice, durant les trois conspirations de 1641 : celle du duc de Vendôme, celle du duc de Soissons et celle du marquis de Cinq-Mars.
Le perspicace notaire Louis Fronsac, ami du poète Vincent Voiture et du commissaire-enquêteur Gaston de Tilly, recherche la vérité sur la mystérieuse chambre bleue d'Arthénice. Enquête pour laquelle il risque sa vie (...)


Si l'auteur m'a parfois agacée à force de digressions parfois amenée maladroitement (bien que franchement) sur le thème "laissons-là cette histoire pour un aparté sur le contexte historique/politique/sociétal de l'époque", et par quelques maladresses de langage, je dois bien reconnaître qu'il semble maîtriser le sujet et que l'intrigue policière tient admirablement la route, jusqu'au dénouement, parfait.

J'ai particulièrement aimé la seconde partie du livre, dont je n'ai pas pu décrocher. Et malgré les quelques maladresses évoquées plus haut, l'auteur est d'une très agréable courtoisie envers ses lecteurs.

Si vous voulez en connaître plus sur la France des deux dernières années de vie de Richelieu, et l'arrivée de Mazarin au plus proche du pouvoir, n'hésitez plus !


PS : et ne faites pas comme moi, prenez les tomes dans l'ordre...
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samedi 8 avril 2023

French Exit

4 de couv' :
Laissant derrière eux New York, de lourds effluves de scandale et le spectre de la ruine financière, Frances Price (veuve foutraque aussi belle qu'acerbe) et son fils unique Malcolm (loser à tous les étages) larguent les amarres en compagnie de Small Franck, le chat (réincarnation maussade du défunt mari).
Au terme d'une croisière en Transatlantique, le trio débarque à Paris dans un modeste appartement (...).
Désopilante tragédie de moeurs, French Exit est aussi une  satire allègrement givrée de la haute société américaine.

Autant dire tout de suite que j'ai volontairement escamoté la plus grande partie du quatrième de couverture qui raconte absolument tout le livre.

Ceci étant posé, et bien que l'histoire se passe entre les États-Unis et la France, c'est vraiment un humour à l'anglaise qu'on trouve ici. Un galerie de personnages déjantés réunis autour de Frances, femme forte pleine de panache aussi odieuse qu'émouvante, une sacrée personnalité !
Ce petit groupe se trouve et se rassemble au fil des pages, jusqu'à la fin, déroutante. Je ne l'avais pas vue venir et pourtant en réfléchissant bien, les indices sont bien là.

Un roman comique et atypique, que j'adorerais voir transposé au théâtre.
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