lundi 30 décembre 2024

Journal d'un marque-page

4 de couv' :
Ce journal a pour auteur l'un de ces fidèles compagnons de lecture que sont les marque-pages. Acquis par la douce Flore lors d'une visite au musée Gustave Moreau, notre signet va connaître les enchantements et les états d'âme d'un sujet soumis à la volonté de sa lectrice.
Des pages glacées de l'annuaire au mille-feuille de Guerre et Paix, ses tribulations littéraires nous offrent un miroir inattendu dans lequel chacun pourra contempler, comme pour la première fois, le sentiment amoureux qu'il entretient avec les livres, et se pardonner d'être un lecteur versatile, parfois paresseux, souvent exclusif, pourvu qu'il n'en soit jamais rassasié.

Difficile d'être lecteur ou lectrice et de ne pas se laisser tenter par un roman en rapport avec les livres : bibliothèque, librairie, et maintenant marque-page. Je ne verrai plus les miens du même oeil à présent...

Notre narrateur est donc un marque-page acheté à la boutique du musée Gustave Moreau. Déjà parfaitement érudit, d'un phrasé et aux références littéraires parfaits, avoir l'indiscrétion de lire son journal est pur bonheur et amusement.

Mais pas que : le lecteur se retrouve en lui et ses réflexions sur les lectures qui lui sont imposées (et forcément fragmentées, ne pouvant lire l'ouvrage qu'aux pages qu'il est censé marquer, d'où une certaine frustration). J'ai adoré le passage où il étrille certains ouvrages philosophiques, en particulier "L'être et le néant" de Sartre, sur lequel j'ai tant peiné en terminale (pas longtemps, je pense que le prof de philo avait compris qu'il avait été là un peu trop ambitieux pour les philosophes en herbe que nous étions).

Sa découverte de la vie en dehors des livres nous fait voyager comme lui au gré des destinations de sa propriétaire, là encore avec bonheur (et ravissement).

Ses atermoiements sur son statut de signet (objet ne pouvant se déplacer par lui-même) et son devenir reviennent un peu trop souvent à mon goût. Mais ce livre étant une fine observation des lecteurs, de leurs goûts, de leur plaisir (ou pas) de lire, ainsi que celle du monde de l'édition et des différents formats des livres et des autres signets, bref du monde des livres dans leur ensemble, que l'on fait abstraction de ce défaut. Sans compter les multiples et plaisantes références littéraires (je dois reconnaître que j'ai dû chercher sur Internet celle de la toute fin).

Lecture sympathique, douce, érudite et agréable de cette fin d'année.
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dimanche 29 décembre 2024

La panthère des neiges (beau livre)

4 de couv' :
"Il y a une bête au Tibet que je poursuis depuis six ans, dit Munier.
Elle vit sur les plateaux. Il faut de mongues approches pour l'apercevoir.
J'y retourne cet hiver, viens avec moi.
- Qui est-ce ?
- La panthère des neiges, dit-il.
- Je pensais qu'elle avait disparu, dis-je.
- C'est ce qu'elle fait croire."


Certes, j'avais déjà lu ce livre en 2020, dont je me suis fait offrir cette version par la suite, ne résistant pas à ce bel ouvrage et surtout ses photos.

L'ensemble se complète admirablement bien, et je dois reconnaître que les magnifiques photos de Vincent Munier m'ont d'autant mieux fait apprécier le texte de Sylvain Tesson.

Si le talent de ce dernier pour décrire - les paysages ou la moindre partielle de choses, personnes ou animaux observés - n'est plus à louer, je dois avouer qu'il est parfois frustrant de se contenter de descriptions. Au cours des lectures de ses récits de voyage, on a envie de "voir" ce qu'il a vu et si évidemment on ne va pas se précipiter sur place le livre en main, le fait de ressortir ses livres en version illustrée avec les photos du voyage, quand ce n'est pas en film, est une excellente initiative (et très lucrative pour l'éditeur, oui je sais, je ne suis pas naïve).

Et en ces temps d'hiver, rien de plus approprié qu'un livre se déroulant dans un pays de neige, le meilleur livre qu'on puisse trouver en ces fêtes de fin d'année. Bulle de douceur, beau texte, superbes photos, ma meilleure idée de lecture de décembre.
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samedi 28 décembre 2024

Contes pour jeunes filles intrépides des quatre coins du monde

4 de couv' :
Oubliez les princesses apeurées, les jeunes filles pauvres qui cherchent un mari fortuné, les orphelines courbant sous le joug d'une marâtre, les épouses soumises : les héroïnes dont Praline Gay-Para a rassemblé les histoires ont en commun leur ingéniosité, leur indépendance, leur courage, leur audace. Jeunes ou plus âgés, filles de roi, de tisserand, de bûcheron ou de mendiant, elles prennent en main leur destinée et accordent le monde et la vie à leurs rêves. Leurs aventures nous font voyager dans le monde entier, de la Sibérie au Soudant, de la Corée à l'Arménie.
Praline Gay-Para choisit des contes avec amour,  se les approprie, les interprète, les modifie si l'envier ou le besoin s'en font sentir, et les raconte avec verve et talent... perpétuant à l'écrit une tradition orale millénaire. Au lecteur du XXIe siècle, à son tour, de s'en emparer !


Qui dit période de Noël, dit lectures de Noël et assimilées.  Quoi de mieux donc qu'un livre de contes ?

Alors, 24 contes en 171 pages, cela donne forcément de courtes histoires, ce qui donne envie de les développer davantage tant parfois elles paraissent résumées, mais quel bonheur de les lire, de les découvrir surtout ! Quiconque a un peu de curiosité  culturelle ne peut qu'aimer passer d'un pays, voire d'un continent à l'autre à la rencontre de chaque histoire.

Les héroïnes sont audacieuses, drôles, malignes, courageuses et on prend réellement plaisir à suivre leurs pérégrinations.

Chaque histoire est un vrai petit bonbon de bonheur à savourer avec gourmandise, je réitèrerai l'expérience, l'autrice n'étant pas à son coup d'essai sur les contes.

A savourer sans modération !
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vendredi 27 décembre 2024

Les recettes des dames de Fenley

4 de couv' :
Angleterre, 1942. La résistance féminine s'organise... Derrière les fourneaux !
Prenez des femmes déterminées, des prisonniers de guerre et des hommes malveillants, ajoutez quelques recettes excentriques, saupoudrez d'une bonne dose d'humour typiquement british... Après le succès de la La Chorale des dames de Chilbury, Jennifer Ryan nous ouvre l'arrière-cuisine de la Seconde Guerre mondiale : un régal !
Épuisée par le conflit, ravagée par le Blitz, confrontée à une terrible pénurie alimentaire, l'Angleterre de Chruchill invite les ménagères à participer à un concours de cuisine via les ondes de la BBC. La gagnante deviendra la première femme à coanimer une émission radiophonique.
Lancées à corps perdu dans la compétition, quatre participantes vont révéler des trésors d'habileté et de ruse. Car l'enjeu est de taille, et ce concours, qui avait pour but de resserrer la communauté, risque de la diviser...


Autant j'avais aimé La Chorale des dames de Chilbury, autant ce roman-ci m'a un peu déçue.

Il est clair que l'autrice reprend les mêmes ficelles que dans le roman précédent. A propos, il ne s'agit pas d'une série de livres, bien que tous (il y a un troisième livre) parlent de femmes dans une période donnée de la seconde guerre mondiale.

Je n'ai pas accroché du tout à l'écriture, que j'ai trouvé assez mauvaise, surtout au début du livre. Les personnages sont assez marqués et du coup un peu trop caricaturaux. L'histoire est assez convenue, parfois mièvre.
Le plus sympa, ce sont les recettes qui ponctuent chaque chapitre, même si je dois dire que j'eusse aimé qu'on convertisse ou explique à quoi correspond "une tasse", qui certes est un système de mesure classique en Angleterre, mais pas ici. je dois reconnaître que j'ai sauté la plupart des recettes. Merci à l'autrice d'avoir précisé en fin de livre qu'elles ont vraiment existé !

Mais : j'avais envie d'une lecture légère et j'ai fini par me prendre au jeu.
Oui, on se doute que les difficultés rencontrées vont être surmontées, certains passages se voulant des coups de théâtre sont tellement évidents dans ce type de livre qu'on s'y attend, voire qu'on les espère et on n'est pas déçus, et tout est bien qui finit bien (bon à la fin du livre, on est toujours en 1942, hein, la guerre est loin d'être terminée...).

Juste la lecture qu'il me fallait en ce moment, une vraie lecture de Noël (qui se passe en été, mais évitons de s'attarder sur les détails...).
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jeudi 26 décembre 2024

Justice de rue

4 de couv' :
Smokey Dalton retrouve dans un hôtel sordide celle qu'il considère comme sa nièce, la jeune Lacey, treize ans. Elle a été violée et battue. Dalton n'aura plus alors qu'un objectif en tête : démanteler un réseau de prostitution et d'esclavage qui sévit depuis des années...


Et voici le dernier tome de la série "Smokey Dalton" (ou du moins le dernier en date, sait-on jamais, l'autrice est peut-être en train de  nous concocter la suite... ?).

Cette enquête est pour Smokey la plus personnelle, où, oscillant entre devoir familial, colère vengeresse et besoin de justice, il lui faudra trouver la meilleure solution sans trébucher et tomber du mauvais côté. Et comme toujours, préserver sa couverture et celle de son fils adoptif.

Une enquête un peu différente des autres (bien qu'elles soient chacune uniques en leur genre), plus axée encore sur la famille qu'il s'est créée et les amis qui l'entourent. Une fin originale, peut-être un peu trop facile ? Une conclusion où pointe l'espoir.

Mais une très bonne enquête de ce cher Smokey.
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dimanche 22 décembre 2024

La péninsule aux 24 saisons

4 de couv' :
Dans un paysage de mer et de falaises d'une beauté paisible bien loin de Tôkyô, une femme en désaccord avec le monde entreprend la redécouverte d'elle-même et passe des jours heureux d'une grande douceur.
En compagnie de son chat, elle fera durant douze mois l'apprentissage des vingt-quatre saisons d'une année japonaise. A la manière d'un jardinier observant scrupuleusement son almanach, elle se laisse purifier par le vent, pt"pare des confitures de fraises des bois, compose des haïkus dans l'attente des lucioles de l'été, sillonne la forêt, attentive aux présences invisibles, et regarde la neige danser.
Vingt-quatre saisons, c'est le temps qu'il faut pour une renaissance, pour laisser se déployer un sensuel amour de la vie.


Douceur est le maître mot de ce livre. On se trouve dans une bulle, un cocon, presque en vacances, dans cette péninsule. Et si tous les personnages vaquent à leurs occupations (désherbage, coupe de bambou, récolte du miel, préparation de bocaux en tout genre pour ne citer que ceux que j'ai le plus retenu), nous lecteurs restons confortablement installé à observer avec eux les changements de saison.

Car il s'agit ici beaucoup d'observer, avec curiosité, parfois amusement, ce qui nous entoure, de s'approprier et respecter une nature et un climat qui nous sont nouveaux, et d'apprécier et être reconnaissant pour les mille et un petits bonheurs que nous apportent la vie. Rien de mieux que cette péninsule pour se retrouver.

L'autrice ne dépeint pas une nature et un lieu idyllique, au contraire. Mériter son coin de paradis signifie beaucoup de travail et d'entretien. Et ce lieu, humains obligent, comporte sa part d'ombre contrebalançant ce qui semblerait trop parfait, voire mièvre, mais rétablissant aussi un équilibre, et faisant d'autant mieux apprécier le beau.

Et nous recentrer vers ce qui fait l'essentiel de notre vie. La narratrice en fera un choix de vie.

Mon seul regret dans ce livre est de ne pas l'avoir conservé pour la toute fin de l'année, que  j'aurais ainsi terminée en beauté. 

Mon meilleur souvenir de lecture de cette année.
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samedi 30 novembre 2024

Eclosion - Infestation - Destruction

Eclosion
4 de couv' :
Au coeur de la jungle péruvienne, une étrange et menaçante masse noire s'abat sur un groupe de touristes américains en excursion. Et les dévore vivants. Dans le Nord des États-Unis, un gent du FBI enquête sur le mystérieux crash de l'avion d'un milliardaire. Un peu partout dans le monde, des phénomènes anormaux et inexpliqués se produisent.
Que se cahe-t-il derrière les apparitions soudaines et multiples, dans les confins les plus reculés de la planète, d'une espèce d'araignées que l'on croyait disparue depuis des siècles ? Et que contient ce mystérieux colis en provenance d'Amérique du Sud qu'une scientifique renommée vient de recevoir ? Est-ce là que se niche la clef de l'énigme ?
Roman choral et mondial, éclosion tisse la toile d'une humanité aux prises avec une menace assoiffée de sang venue des profondeurs de l'histoire. Féroce commme ces nuées de bestioles noires qui ravagent la Terre, l'humour n'est jamais bien loin de l'hémoglobine dans ce thriller apocalyptique haletant puissament addictif.





Infestation
4 de couv' :
Le monde connu court à sa perte. Aux quatre coins du globe, des araignées tueuses en sommeil depuis des millénaires ont envahi la planète. Los Angeles n'est plus qu'un champs de ruines. New Delhi, une rumeur. Quant à Paris...
Ravalés au rang de simple maillon dans une chaîne alimentaire dominée par le plus puissant prédateur que la nature ait connu, les hommes semblent avoir rejoint le contingent de espèces en voie de disparition. Pourtant, et malgré l'ampleur des dégâts, politiques, scientifiques, survivalistes, bons pères de famille, tous tentent de s'organiser pour lutter contre la menace. Quand, soudain, contre toute attente les araignées semblent se retirer et mourir. L'humanité serait-elle sauvée ? N'y aurait-il plus qu'à panser les plaies du plus grand fléau de l'histoire ?
Dans ce deuxième volet de la trilogie horrifique entamée avec Éclosion, Ezekiel Boone dissèque aussi bien les âmes que les bestioles à huit pattes. Et file la métaphore de notre époque sauvage en lui tendant un étrange miroir.


Destruction
4 de couv' :
Toujours plus nombreuses, toujours plus grosses, toujours plus affamées, les araignées sont de retour.
Mais contre elles, que faire ? Les détruire toutes, au risque d'anéantir la moindre trace de vie sur terre dans une gigantesque explosion nucléaire ? Ou se laisser dévorer en attendant de trouver une solution scientifique et vraiment efficace ? Mourir ou mourir : il est des dilemmes plus rassurant.
Le monde est au bord de l'apocalypse et l'hésitation n'est plus de mise. L'heure de l'affrontement final a sonné. Face à ce monstrueux jugement dernier en chair et en pattes, l'humanité trouvera-t-elle encore dans les conflits qui sans cesse la minent ? Saura-t-elle se transcender pour son salut ?
Avec cet ultime combat, Ezekiel Boone peint le portrait halluciné d'une civilisation aux prises avec ses propres démons et d'autres, rampants, qu'elle n'imaginait pas dans ses pires cauchemars.





J'avais envie de changer de registre pour mes lectures et en surfant sur le site des éditions Babel, je suis tombée sur cette trilogie. Cette maison d'édition étant plutôt un gage de sérieux et de qualité, je me suis laissée tenter.

Sur le principe, l'idée est plutôt bonne, ce que je lisais des quatrième de couverture me tentait bien, l'évolution de l'histoire tome après tome semblait prometteuse.
Le fait que chaque chapitre - généralement assez voire très court - se focalise sur un personnage ou un groupe de personnages, à un endroit donné dans le monde est une très bonne idée. Même si cela signifie ne connaître la plupart d'entre eux que par ce chapitre, vu qu'ils meurent à peine évoqués.
J'ai beaucoup aimé aussi de voir l'évolution politique dans le monde puis en particulier aux États-Unis, je dois avouer que je n'avais pas vu venir certains évènements.

Mais ce roman ressemble plus à un film catastrophe qu'à un roman, et je n'aime pas "lire" un film à grand spectacle, je préfère le voir.

Pour commencer, certains passages traitant des sentiments amoureux de certains personnages sont relativement mièvres et tombent comme un cheveu sur la soupe. Pour être honnête, je les ai trouvés un peu ridicules.
Ensuite, certains évènements, qui se veulent des rebondissements, semblent être des idées trouvées au débotté par l'auteur et non prévues à l'avance. Pire, on a parfois l'impression que l'auteur change d'idée en cours de route au lieu de suivre une ligne directrice. Par exemple, certains personnages pensent survivre dans leur bunker. Puis changent d'avis pour... passer à autre chose (je ne peux rien dire sans tout dévoiler). Et ce, juste parce qu'ils s'ennuient (au bout d'une semaine, hein. Moi, entre m'ennuyer et risquer de me faire dévorer par des araignées, inutile de dire le choix que j'aurais vite fait).
On suit certains personnages dès le début de l'histoire mais cela n'aboutit à rien de concret sur le reste de l'action. Ils se retrouvent à être un échantillonnage de la façon dont réagit la population face à ce fléau, ou le subit, rien de plus. Ce qui est intéressant, et si cela peut paraître frustrant, c'est finalement un point de vue intéressant et sans doute plus réaliste si on le transposait dans le monde réel.
Sans compter une arme élaborée par deux sympathiques citoyens (qui ont quand même quelques compétences) pour détruire les araignées, qui au départ est bricolée de façon artisanale, puis rebricolée, puis transformée en autre chose. Peu crédible : certes l'armée pense à une autre arme pour détruire les araignées, certes le gouvernement fait appel à des scientifiques (surtout une et son équipe en fait) spécialistes des arachnides, mais ce sont deux bricoleurs du dimanche qui fabriquent une arme dans leur bunker ?
Et le dénouement, si mal amené qu'on sent la facilité, m'a un peu gâché la fin.

Et les araignées dans tout ça ? Si elles sont la trame de l'histoire, on les voit peu "de près" si je puis dire. On n'a que la vision humaine de cet envahissement. Ç'aurait été intéressant d'avoir la vision des araignées, sans tout dévoiler cependant, au fil des évènements. Ça aurait accru la tension et le rendu aurait été plus abouti. Il n'y a qu'au dernier tome que l'auteur y a pensé, et encore, de façon succincte. Et trop tard surtout. Mal amené là aussi, on n'y apprend rien, c'est donc en trop.
Au final, bien qu'arachnophobe (bien moins que ce que je croyais au final), je n'ai pas été du tout effrayée.  J'étais plus stressée en lisant "La petite fille qui aimait Tom Gordon" de Stephen King que par cette trilogie...

En résumé, même si je dois avouer avoir parfois eu du mal à lâcher ce livre, je suis quand même un peu déçue, je m'attendais à mieux.
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vendredi 29 novembre 2024

Blanc autour

4 de couv' :
En 1832, près de Boston, une "charmante et pittoresque petite école pour jeunes filles accueille une vingtaine de pensionnaires.
Éduquer les filles, c'est un peu ridicule et inutile, pense-t-on alors dans la région. Mais somme toute pas bien méchant.
Jusqu'au jour où la "charmante école" annonce qu'elle acceillera désormais des jeunes filles... Noires.
Trante ans avant l'abolition de l'esclavage, les quelques quinze jeunes élèves de l'école Crandall vont être accueillies par une vague d'hostilité d'une ampleur insensée.
L'Amérique blanche a peur de certains de ses enfants.


J'avais beaucoup entendu parler de cette bande dessinée et de son succès, je me suis donc laissée tenter.

Un succès amplement mérité, tant cet ouvrage traite avec intelligence, douceur, subtilité (et humour !) un sujet particulièrement dur.

Les dessins, tout de rondeur et de finesse, m'ont fait un peu penser aux illustrations de certains livres pour enfants, et de fait, le scénariste et le dessinateur ont réussi à faire en sorte que ce livre soit à la portée de tous.

Et pour conserver son aspect pédagogique et fermer le livre sur une note optimiste, je dois reconnaître que la postface, relatant la biographie de certaines des protagonistes de l'école, et pour une partie d'entre elles leur héritage, donne un un autre relief à ce récit.

A mettre entre toutes les mains !
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dimanche 3 novembre 2024

Une famille presque normale

4 de couv' :
Une famille suédoise tout ce qu'il y a de normal; ces Sandell...
Le père, pasteur. La mère, avocate. Une fille de 19 ans, bosseuse, qui rêve de voyages au long cours.
Le samedi, on file au cinéma. Le dimanche, en forêt. Ils trient leurs déchets, n'oublient jamais leur clignotant, rendent toujours à temps leurs livres à la bibliothèque.
Normal en apparence, du moins, comme toutes les familles qu'un meurtre sordide s'apprête à faire basculer dans l'horreur...

Très bon polar, avec une approche assez originale puisque tout est vu depuis le point de vue de cette famille et non par le point de vue extérieur d'un enquêteur.

Chaque partie du livre est consacrée à l'un des membre de la famille et la façon dont il ou elle vit cette histoire (le père, la fille, la mère).
Chaque version, similaire aux autres, est cependant suffisamment différente des autres pour ne pas donner une impression de répétition barbante. D'abord parce que leurs perceptions et leurs personnalités sont totalement différentes, ensuite parce que cela induit qu'ils n'ont pas vécu certains évènements commun de la même manière, avec la même perception.

Et ce n'est qu'à la toute fin que l'on sait enfin qui a commis le meurtre.

Je dois reconnaître que j'ai eu du mal à lâcher ce livre, très bien construit, cohérent, sans fausse note, assez agréable à lire.

Un très bon premier roman.
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dimanche 27 octobre 2024

Les oubliés du dimanche

4 de couv' :
Faute de connaître son histoire, Justine, viingt et un ans, se passionne pour celle d'Hélène, pensionnaire, presque centenaire, de la maison de retraite où la jeune femme est aide-soignante. Sa vie est un roman : sa rencontre avec Lucien en 1933, leur amour, la guerre, le juif Simon caché dans la cave, la trahison, la Gestapo, la déportation... Justine obtient peu à peu de l aviaille dame de lourds secrets et finit par affronter ceux de sa propre famille.


J'avais tellement aimé "Changer l'eau des fleurs" que j'ai longuement hésité avant de commencer "Les oubliés du dimanche". Finalement, je me suis décidée et ne suis pas déçue.

Si cette lecture ne m'a pas autant enthousiasmée que la précédente que j'avais littéralement adorée, elle m'a néanmoins réellement emportée dans cette histoire autant émouvante que drôle. Je l'ai quand même terminée à 1h ce matin...

Une très belle histoire, des personnages attachants, et une conclusion sinon surprenante, au moins à laquelle je ne m'attendais pas (mais que j'espérais).

Bonne pioche !
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samedi 26 octobre 2024

Dernier tramway pour les Champs-Elysées

4 de couv' :
Qui a ordonné de tabasser le père Jimmie Dolan, un prêtre à la réputation sulfureuse ? Cette agression entraîne Robicheaux sur les traces de Junior Crudup un bluesman jamais ressorti de la prison d'Angola. Qu'est-il devenu ? Énigme d'autant plus troublante que la petite-fille du chanteur est sur le point d'être dépossédée de sa ferme par une société douteuse dont le patron, Merchie Flannigan, n'est autre que le mari de... L'ancien amour de Dave Robicheaux.

Comme toujours, j'ai retrouvé avec plaisir la sublime écriture de James Lee Burke, encore une fois admirablement bien servie par l'excellente traduction de Freddy Michalski.

Ce tome est l'un de mes préférés de la série. S'il est, dans les ruminations de Dave Robicheaux, assez sombre, la lumière est pourtant là, ne serait-ce que par l'amour et l'amitié que lui porte son entourage et son propre courage, qui l'empêche de retomber dans ses vieux travers.

Une bonne dose d'humour aussi, surtout dans une scène impliquant le personnage du tueur à gage, magnifique loser et être aussi torturé que notre héros. Sans oublier Clete et sa façon de très personnelle de régler (ou pas d'ailleurs) les problèmes...

Vraiment, je me suis régalée !
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mardi 22 octobre 2024

Les mystères de Yoshiwara

4 de couv' :
Avec ce roman nous pénétrons de plain-pied dans le monde fascinant de Yoshiwara, le plus grand quartier des plaisirs de la ville d'Edo, aux règles complexes et raffinées, et aux secrets bien gardés.
Un homme enquête : qui est-il, d'où vient-il ? Nous ne l'apprendrons qu'à la fin. Mais ce que nous comprenons, c'est qu'une "affaire" a eu lieu, et que cette affaire concerne la grande Katsuragi, l'une des courtisanes les plus prisées de Yoshiwara. L'un après l'autre, tenanciers de maisons, domestiques, amuseurs, geishas, entremetteuses, viennent répondre aux interrogatoires. Et chacun en profite pour se lancer dans des digressions ou des confessions cocasses, nostalgiques ou cyniques, qui donnent une image très vivante de ce qui fait son quotidien.
A travers ces histoires drolatiques, tragiques ou émouvantes, à travers ces diatribes truculentes, enthousiastes ou désabusée mais toujours pleines de verve, on voit revivre tout le petit peuple de Yoshiwara, avec ses lois, ses usages, ses rites, et ses savoureux systèmes.


Acheté cet fois sur ma bouquinerie en ligne préférée, ce roman est une bonne surprise. Pas seulement en raison de l'histoire ni de l'écriture, très agréable, mais de l'originalité de sa construction.

Chaque chapitre est le témoignage d'une personne du quartier de Yoshiwara, qui s'adresse à un personnage qui cherche à savoir les dessous de l'affaire. Ce personnage, dont on ne sait rien sinon à la toute fin, est celui qui suscite ses témoignages. Autant dire que tous les autres, en s'adressant à lui, semblent s'adresser à nous, lecteurs.

A cette différence prêt que lui sait qui il est et son lien avec l'histoire, et pas nous. Et que je dois avouer avoir échafaudé différentes théories, autant sur lui que sur le fin fond de l'histoire, qui se sont toutes écroulées comme château de cartes !

Mais le véritable intérêt du roman n'est pas l'intrigue, qui n'est en fait que le prétexte de faire découvrir aux lecteurs le fonctionnement du quartier des plaisirs d'Edo au début du XIXème siècle. C'est une véritable ville dans la ville qui est décrite ici, avec ses rites, ses règles, sa hiérarchie.
Je recommande particulièrement, avant d'entamer la lecture de ce roman, de lire en fin d'ouvrage la table des chapitres. Chaque chapitre étant en effet "dédié" à un personnage, le titre comporte son nom et sa fonction. Cela permet d'avoir une petite idée de la vue d'ensemble.
Mention spéciale aux cartes en début de livre, bien utiles pour se donner une idée d'ensemble.

Un roman aussi plaisant à lire que pour s'instruire.
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dimanche 20 octobre 2024

Sanaaq

4 de couv' :
L'auteur, Mitiarjuk Napaaluk, est une femme inuit née en 1931 dans la région Kangirsujuaq, au Nunavik. C'est une des personnalité les plus extraordinaires de l'arctique canadien. Sans jamais avoir fréquenté l'école, elle a appris l'écriture syllabique inventée par des missionnaires et a écrit, dans les années 1950, le premeir roman inuit  Sanaaq. Publiée en 1983 dans une édition en syllabique, cette oeuvre est restée, jusqu'à aujourd'hui, inconnue du grand public. Artiste renommée, Mitiarjuk a reçu en 1999 le Prix National d'excellence de la Fondation nationales des réalisations autochtones, et, en 2000, un doctorat honoris causa de la Faculté d'Éducation de l'Université McGill, pour sa contribution à la Commission scolaire Kativik, dans le domaine de l'éducation et de la culture.
(...)
Sanaaq est le nom de l'héroïne, dont on suit, tout au long du récit, les heurs et malheurs avant et après l'arrivée des premiers Blancs en pays inuit. À l'image de Mitiarjuk, c'est une femme forte et équilibrée, sensible et déterminée qui nous fait découvrir de l'intérieur, comme aucun Occidental, fût-il anthropologue, n'a encore pu le faire, la vie et la psychologie des Inuit confrontés à une nature extrême, à la nécessité de partage et à l'envahissement de leur territoire par les Blancs et leur civilisation.


Nouvelle petite trouvaille de la dernière braderie des médiathèques de Brest. J'ai me découvrir de nouvelle civilisations, de nouveaux auteurs, issus de nouveaux horizons. Là pour le coup, je suis servie et n'ai pas hésité longtemps avant d'ajouter ce livre à ma pile.

La lecture de ce livre fut pour moi assez ardue pour les deux tiers en raison de l'écriture que je n'ai pas trouvé agréable à lire. Les chapitres semblent être une succession d'anecdotes, il y a beaucoup de dialogues - encore que pour une fois, cela m'ait moins dérangée que pour d'autres romans -, ce qui donne une certaine dynamique, mais cela manque du coup de narration et surtout de descriptions ou explications pour mieux comprendre. Comme la vie des Inuit de cette époque, l'écriture est âpre, directe, sans fioriture. Un peu trop pour le coup, ou pour moi en tout cas. Cela est très différent dans le dernier tiers du livre, dont l'écriture est un revirement complet : plus travaillé, plus de narration, plus fluide. Surprenant.

Cela étant, bien qu'il s'agisse d'un roman, la grande qualité de ce livre est de permettre au lecteur de s'immerger dans la vie quotidienne des Inuit de cette époque : leurs coutumes, leur façon de vivre en famille, leur société, leurs valeurs. Rien que pour ça, ce livre est inestimable. La transition entre leur vie entre eux et l'arrivée des occidentaux, ce qui en découle est un moment charnière de leur histoire.
J'ai vite compris que ce roman (confirmé dans la postface) contient beaucoup du vécu de l'autrice.

Pour bien comprendre et apprécier ce livre, il est clair que la préface et la postface sont assez intéressantes (cette dernière contenant des éléments que j'aurais souhaité avoir lu dans la préface, même si je comprends le choix de la maison d'édition).
Une bonne idée également que le lexique inuit en fin de livre.

Si ce livre ne correspond pas à mes goûts littéraires, il reste intéressant d'un point de vue ethnologique pour la curieuse que je suis.
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vendredi 18 octobre 2024

Quatre jours de rage

4 de couv' :
Chicago, 1969. Smokey Dalton n'aspire qu'à une seule chose : une vie dans laquelle il ne serait pas obligé de regarder sans cesse par dessus son épaule. Si sa relation avec Laura Hathaway est toujours aussi confuse, il a en revanche récupéré son boulot d'inspecteur d'immeubles pour la compagnie Sturdy. Le sort le rattrape lorsqu'il découvre plusieurs cadavres - blancs ou noirs ? - emmurés dans la cave d'une maison... À cela, ajoutons que le leader des Black Panthers lui demande d'enquêter sur les violences policières qui ont conduit à la mort deux pacifistes noirs. Trop pour un seul homme, dites-vous ? Bien sûr que non : Smokey a de la ressources !


Quel plaisir de replonger dans l'écriture de Kris Nelscott et les enquêtes de Smokey Dalton ! A une époque, j'attendais avec impatience la sortie de ce livre, puis me suis découragée de le voir arriver sur les rayons des librairies, jusqu'au jour où j'ai découvert qu'un nouveau tome, après celui-ci, venait de paraître. Comme j'avais prêté tous les précédents à ma mère, qui ne les avait pas encore lus, je ne savais finalement plus si je l'avais déjà acheté (et donc prêté) ou pas. Finalement pas. Je l'ai donc acheté en bouquinerie, et le suivant je l'ai commandé dans ma librairie préférée en début de mois. Jai appris hier qu'ils viennent seulement de le récupérer... 

Revoici donc une nouvelle enquête de Smokey Dalton, qui comme à son habitude, d'une activité des plus normale, va plonger dans une histoire des plus complexes. Cette fois, il lui faudra mener un vrai travail de recherche pour démêler les tenants et aboutissants de l'histoire, en toute discrétion, car le contexte de l'époque ne l'aide guère ne lui facilite guère la tâche.

Si le démarrage pourrait paraître lent à certains, le fait est qu'entre les suppositions de départ et la conclusion, l'enquête prend une tournure à laquelle on ne s'attend vraiment pas. Et comme toujours pour cette série de polars, félicitations à l'autrice d'avoir si bien dépeint le contexte de l'époque.

Encore une fois, une belle réussite.
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vendredi 27 septembre 2024

Webster le chat

4 de couv' :
Avec l'humour et  la causticité qu'on lui connaît, P.G. Wodehouse nous entraîne dans une étrange et hilarante histoire de possession.
Lancelot est un jeune homme rêveur qui souhaite devenir artiste au grand dam de son oncle. Lorsque celui-ci, devenu vicaire et appelé en Afrique, lui confie sont chat Webster, il ne se doute pas un instant de la terrible emprise que le félin aura sur lui. Peu à peu, Lancelot est comme envouté par cet énorme matou pontifical et mystérieux.


J'ai trouvé ce livre à la braderie des médiathèques de Brest. En grande fan de "Jeeves" et donc de son auteur, il m'était impossible de passer à côté.

Cette nouvelle (60 pages, police de caractères moyens et lignes bien espacées) est plus pour moi sur la culpabilité et l'incertitude de ses choix de vie que sur l'emprise d'un chat sur son tout jeune nouveau maître.

Hilarant, peut-être pas, mais distrayant.
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jeudi 26 septembre 2024

Loin des humains

4 de couv' :
Jacques Lafleur a été égorgé d'un coup de sécateur dans le jardin de sa soeur Jeanne, chez qui il s'était réfugié après l'explosion de l'usine AZF à Toulouse. Pourtant, cet éternel vagabond semblait avoir trouvé la paix quelque temps auparavant dans la maison de son frère Pierre, spécialistes des serpents. Mais les choses s'étaient gâtées et Jacques était reparti dans ses errances. Pour quelle raison ? C'est ce que se demande le capitaine Félix Dutrey, qui va tenter de percer le mystère qui entoure la victime et de reconstituer le puzzle de son assassinat. Ce puzzle, quelqu'un d'autre va aussi en assembler les morceaux, dans l'ombre, à partir d'une découverte fortuite faite dans un tas d'ordures.


J'ai acheté ce livre un peu par hasard lors de la dernière braderie des médiathèques de Brest. Dans la section polar, j'étais surtout à la recherche de livres édités chez Rivages/Noir, excellentissimes maison d'édition et collection. J'en ai trouvé deux qui m'intéressaient particulièrement, dont celui-ci. Bizarrement en polars, il est rare que je lise des auteurs français, à part pour les polars historiques. Envie de dépaysement sans doute ou de lire des polars qui ne seraient pas trop ancrés dans mon petit réel de française....

J'ai eu un peu de mal au début : déjà parce que visiblement il s'agit du tome deux d'une série (beaucoup d'allusions à une enquête précédente), même si ce n'est finalement guère gênant pour la compréhension de cette histoire ; ensuite par la personnalité du personnage principal, Félix Dutrey, que je trouve un peu injuste avec son entourage ce qui lui complique la vie. Enfin, avec l'écriture car sur certains passages il s'agit de phrases courtes, style d'écriture dont je ne raffole pas (j'ai tendance à les trouver collées bout à bout), mais qu'au fil des pages j'ai fini par apprécier (cela étant, toute l'écriture du livre n'est pas ainsi, comme je le disait précédemment, seulement certains passages).

L'originalité est dans les chapitres des livres, qui chacun retrace le cheminement de cinq personnages du roman : les trois policiers qui mènent l'enquête, le défunt, et un cinquième, qui au départ n'avait, n'aurait jamais rien dû, à voir quoique ce soit avec l'affaire.
Deux histoires en parallèle en quelque sorte, liée par hasard à ce meurtre.

L'histoire est bien trouvée, bien racontée, l'évolution de l'enquête bien menée jusqu'à la découverte du meurtrier que je n'avais pas mais vraiment pas deviné. Et la fin... perturbante...

Au final, une bonne surprise, un auteur à suivre.
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mardi 24 septembre 2024

Tant de nuances de pluie

4 de couv' :
Kyoto, 1948. Nori Kamiza n'a que huit ans lorsque sa mère la laisse devant l'immense demeure de sa grand-mère. La famille Kamiza est parmi les plus nobles du Japon, or Nori, aux cheveux crépus et à la peau foncée, est le fruit d'une relation scandaleuse avec un gaijin, un étranger, noir de surcroît. Alors sa grand-mère va tout faire pour la cacher. Elle l'installe au grenier et l'oblige à subir des traitements pour la rendre plus "japonaise" : elle lui lisse les cheveux et la soumet à des bains d'eau de Javel pour que sa peau blanchisse. Nori accepte son sort malgré sa curiosité lancinante pour ce qui se trouve à l'extérieur des murs du grenier. Mais, lorsque le hasard amène son demi-frère aîné légitime, Akira, sur le domaine qui est son héritage et son destin, Nori accède à un monde nouveau. Un monde dans lequel elle n'est pas une intruse mais un être libre, digne d'être aimé.
Cependant tout a un prix. Et la liberté de Nori exigera plus d'un sacrifice...


J'avais beaucoup entendu parler de ce livre, ce qui a titillé m'a curiosité, de même que le thème de l'histoire. Je l'ai donc réservé à la bibliothèque et ça a pris quelques mois je dois dire avant de le récupérer (forcément, avec un seul exemplaire et 15 réservations...).

Si l'histoire se laisse lire je n'ai rien trouvé d'exceptionnel à l'écriture - ni plate ni ennuyeuse juste... normale - bien qu'agréable,  le succès de ce livre tient surtout à l'histoire.

Elle est prenante, pleine de rebondissements, d'espoirs, de lumière, sans compter quelques passages parfois aussi tristes que cruels. Comme le personnage principal, on est parfois sous tension.

A partir de la seconde moitié du livre, on apprend progressivement que les choses sont plus complexes qu'elles n'y paraissent, et plus Nori en apprend sur sa famille et le passé de sa mère, mieux on comprend comment et pourquoi sa vie a pris cette tournure.

Je reste cependant mitigée sur cette lecture. L'histoire est belle et passionnante, mais est-elle réaliste ?

J'aurais aimé continué à suivre la vie de Nori, ou avoir au moins un prologue, sur ses veux jours, qui ferait un bilan de sa vie.

Un bon moment de lecture cependant.
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dimanche 22 septembre 2024

Julip

4 de couv' :
L'oeuvre de Jim Harrison danse, galope, tangue vers le large, embrasse l'infini d'un continent sans limites. Julip rassemble trois récits. Avec Chien Brun, d'abord, qui continue à crapahuter vers d'introuvables chimères en nous servant une nouvelle rasade de confessions impudiques, avec Philip Caulkins, un prof de 50 ans qui a le tort d'aimer Ezra Pound et qui sera chassé de son université. La troisième nouvelle raconte la pitoyable odyssée  d'une délurée de 20 ans, Julip, qui trimbale son "joli morceau de cul" de bars en motels, cette Zazie aux semelles de vent ne semble pas avoir d'autres pénates que son vieux break Subaru.
Né sous le signe du coyote, Jim Harrison ne s'apprivoise pas par ces temps de sieste prolongée, il nous remet debout et nous offre bien plus qu'une tranche d'exotisme : une cure de sauvagerie.


Contrairement à ce qui est dit dans le quatrième de couverture, les nouvelles apparaissent, par personnage, dans cet ordre : Julip, Chien Brun, Philip Caulkins.

J'ai particulièrement apprécié cette lecture, autant pour les histoires, les personnages, que l'écriture.

Chacun à sa manière, les personnages sont un peu naïfs, un peu grotesques - sans tomber cependant dans la caricature, ce qui n'a pas dû être un exercice facile pour l'auteur - certains les trouveront peut-être crispants de par leurs défauts, moi je les trouve terriblement attachants.
Malgré l'adversité, malgré sa solitude, chacun arrive, bon an mal an, à avancer dans sa vie. Une solitude toute relative d'ailleurs car au fil de chaque histoire, nous découvrons qu'ils sont tous entourés de gens qui les aiment, les entourent, tentent de les protéger des aléas de la vie. Et surtout d'eux-mêmes et des problèmes qu'ils se créent...

Trois belles histoires, servies par une langue ô combien magnifique. Et en particulier pour la dernière, un plaisir réel pour les lecteurs de se plonger dans les descriptions de si beaux paysages. On en oublierait presque l'histoire, tiens.

Et dire que je n'étais pas plus enthousiaste que cela à l'idée de le lire... Il me motive encore plus d'en lire d'autres de cet auteur.
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mercredi 21 août 2024

Star de chat et chats de stars

4 de couv' :
Il s'appelle Tom, Garfield, Fritz.
Il est perché, il danse ; c'est un aristochat, un chat de gouttière, il est botté parfois potté...
Il est en noir et blanc, en technicolor, en dessin animé et même en image de synthèse...
C'est le chat, le matou, le minou, le mistigri, le grippeminaud, le minet et c'est la star des studios de cinéma qui attend son oscar.
Un voyage chez nos amis les chats qui ont su depuis les débuts du cinéma se faire une place tout en haut de l'affiche.


Achat de vacances ! Nous nous promenions dans les rues d'Angers avant d'aller visiter le château quand nous sommes tombés sur une braderie. J'y ai trouvé ce livre dans une des boutiques et n'ai évidemment guère résisté à l'envie de l'acheter (pour vous dire, j'ai dans ma bibliothèque tout un rayon consacré aux livres sur les chats, divers et (très) variés).

Comme son titre ne l'indique pas du tout, ce livre est un livre "historique" dans le sens où il retrace depuis les origines jusqu'à nos jours les relations des chats avec les êtres humains. Comment ils sont perçus et partagent notre vie, jusqu'à maintenant où ils sont devenus des stars - surtout en films d'animation et BD - ou en ont côtoyé de vraies (artistes de tous domaines).

Ce livre, sans être une encyclopédie, est très complet et agrémenté de magnifiques photos ou images de chats, accompagnés - ou pas selon le cas - de leurs célèbres humains.

A mettre entre les mains de tous les amoureux des chats ou de ceux qui veulent mieux connaître notre histoire commune !
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dimanche 18 août 2024

Un jardin au désert

4 de couv' :
Dans les environs de Ryad, en Arabie Saoudite, Talal Bahahmar est le patriarche excentrique d'une grande famille. Dans son immense palais, se croisent Mama Aïcha, l'épouse qu'il n'a jamais pu se résoudre à répudier, ses fils, sa vieille mère malade, sa nouvelle femme et surtout Dahlia, sa petite-fille adorée. Entre eux, l'entente est loin d'être au beau fixe.
Lorsque Talal rencontre Rezak, son jardinier, se noue entre les deux hommes une relation presque filiale qui ba bousculer les certitudes du vieil homme. Serait-il temps d'expliquer à Dahlia les zones d'ombre qui planent sur son enfance ? Que répondre à son désir criant de liberté ?
Enter palmeraie et gratte-ciels, Carine Fernandez dessine une fresque sur quatre générations, celle des membres de la famille Bahahmar, liés par le sang, l'argent et le secret. Elle nous conte aussi une Arabie Saoudite en ébullition constante où les femmes frappent obstinément à la porte de l'indépendance.


Après avoir découvert Carine Fernandez un peu par hasard et surtout pour mon plus grand bonheur, avec "La servante abyssine", j'ai eu envie de me replonger dans un de ses romans, que je m'étais empressée d'acheter par la suite.

Nous voici donc à nouveau en Arabie Saoudite, où nous apprenons plus sur le mode de vie des ultra riches de ce pays, et à travers eux et la famille décrite dans ce roman, la vie dans ce pays. Pour les femmes, ainsi que pour ceux qui viennent travailler dans ce pays (et la façon dont ils sont considérés...).

Non sans humour, l'autrice nous fait entrer dans l'intimité de cette famille, qui sous les apparats du luxe, de la bienséance et de la respectabilité connaît ses déboires et (incroyablement nombreux) petits travers. De là à extrapoler de cette famille à une société toute entière, il suffit d'un pas, allègrement franchi par le lecteur, guidé par l'écriture subtile de l'autrice.

Une belle lecture de ce milieu d'été (en pleines grosses chaleurs ; il n'a pas été difficile de m'y projeter).
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jeudi 15 août 2024

Fille de samouraï

4 de couv' :
À travers Fille de samouraï, Etsu Sugimoto raconte son enfance au sein d'un Japon traditionnel dans lequel elle doit s'affranchir des pesanteurs sociales et culturelles imposées aux femmes de son époque. De Nagaoka dans la province d'Echigo (qui signifie "derrière les montagnes") à Cincinnati aux États-Unis où elle épouse un marchand japonais expatrié, elle revient sur son parcours singulier où elle a dû conquérir sa liberté.
Experte en culture japonaise, Amélie Nothomb a saisi dans la préface toute l'importance de ce témoignage. Selon elle, la fille du samouraï "subit toutes les contraintes du samouraï lui-même sans bénéficier d'aucun de ses privilèges". L'auteur de Stupeur et tremblements ajoute : "Un autre temps y est contenu. J'ai pris un plaisir immense à me plonger dans la prose délicate et minutieuse d'Etsu. Elle est irrésistible". Autant dire toute l'importance de cette autobiographie pionnière.


Dans ce livre, ce n'est pas tant la biographie d'une japonaise de la fin du XIXème siècle que l'on découvre, mais bien une partie de la société japonaise de cette époque, avec ses us et coutumes. L'autrice, tout en se racontant, arrive à se mettre suffisamment en retrait pour parler de son pays et d'une partie de sa société, de son milieu, de son siècle.

Elle réussit le tour de force de suivre une chronologie... et pas du tout. Tout en déroulant le cours de sa vie chronologiquement, le moindre détail est prétexte à relater une anecdote plus ancienne.

J'ai adoré sa comparaison entre les différences culturelles américaines et japonaise, faite non sans malice parfois effectivement.

Et si son récit s'arrête bien avant que ses enfants deviennent adultes et qu'elle-même soit une vieille dame, et qu'il est surtout basé sur nombre d'anecdotes, cela reste plaisant à lire et construit intelligemment.

Une de mes meilleures lectures de cet été, pour ne pas dire de cette année.
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mardi 6 août 2024

La planète des chats

4 de couv' :
Affronter des hordes de rats impitoyables.
Faire alliance avec de stupides humains.
Circuler sur un fil entre les buildings de New York.
Désamorcer une bombe atomique...
Franchement, si j'avais su, parole de CHAT, je n'aurais pas traversé l'océan.

Petit rappel : j'ai lu le premier tome de cette série, qui m'avais moyennement plu. Puis mon homme, m'ayant vu le lire dans l'année, mais n'ayant toujours pas capté que je n'achète généralement que des poches et n'ayant pas zyeuter une seule fois sur mon blog, m'a offert ce tome qui venait tout juste de sortir en grand format.
Dépité de découvrir ensuite que "oui, c'est le tome trois, non je n'ai pas encore lu le tome deux", que j'ai ensuite acheté puis lu.
Me voici donc en train de le lire pendant mes vacances (et d'enfin avouer à mon homme que je ne raffole pas plus que cela de cette série (pour l'anecdote en passant, il m'a demandé quand je le finissais s'il y a une suite. A quoi j'ai répondu assez vite "c'est une trilogie !" Notez que sa question pouvait être autant "si tu n'aimes pas, j'espère que c'est sa conclusion" que "je prévois déjà d'acheter le quatrième tome s'il y en a un". Vu que le matin, il me demandait justement "les autres volumes, tu les as en poche ou grand format ?"

Si ce n'est pas l'écriture que j'apprécie le plus et qu'il y a ps mal de facilités dans certaines solutions trouvées, surtout technologiques, par des humains coupés du monde et vivement franchement en autarcie, je reconnais qu'on finit par se laisser prendre à l'histoire et que vraiment, on n'a qu'une envie, savoir comment tout ça va se terminer.

Une lecture distrayante pour ce milieu d'été.
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lundi 5 août 2024

Chanter, swinguer, faire la bringue comme à Noël

4 de couv' :
Le coup de téléphone est arrivé, et mon coeur a cogné contre mon sternum. J'avais le rôle. J'avais fait mon entrée dans le show-business ? (...) Ma seule hésitation, c'était Clyde. Maman et Lottie m'ont alors proposé de s'occuper de lui. (...) J'ai accepté cette solution en me disant que lorsque j'aurais "percé", et j'y comptais bien, je louerais un grand appartement àManhattan et engagerais une gouvernante pour mon fils. Et pendant mes tournées à l'étranger, je l'emmènerais, avec la gouvernante et pourquoi pas un professeur particulier. Ma vie s'ordonnait ainsi aussi résolument que les marches d'un escalier de marbre, et ke m'apprêtais à grimper jusqu'aux étoiles.
Dans ce troisième roman autobiographique, Marguerite Johnson, mère célibataire de vingt ans, devient Maya Angelou - et fait son entrée dans le monde du spectacle.
Porté par une voix inimitable, ce récit à la fois drôle et léger, politique et profond, nou spermet d'assister à la naissance d'une icône. Et Maya Angelou nous livre avec tendresse, mais aussi beaucoup d'humour et de clairvoyance, un portrait émouvant de la jeune femme qu'elle était.


Trouvé par hasard lors de mes déambulations dans ma librairie préférée, je dois avouer que je n'ai hésiter à acheter ce tome que quelques jours. Déjà, parce qu'il me semblait que j'avais déjà tout lu de Maya Angelou, ensuite parce que je voulais vérifier d'abord qu'il s'agit bien d'un inédit, enfin parce que concernant son autobiographie, les autres volumes en ma possession sont en poche.
Donc oui, c'est bien un inédit (du moins en France), et pour la version poche, eh bien, euh... je n'avais pas l patience d'attendre sa sortie.

Je trouvais que dans ses écrits il manquait de détails de sa rencontre et sa vie avec son mari d'origine grec, qui va lui donner son nom, et au final après une légère modification, son nom de scène. De sa vie d'artiste, en particulier dans les cabarets et la troupe de "Porgy and Bess", même chose.

Ce volume comble donc ces manques.

Passons sur l'écriture, comme toujours impeccable et magnifique (de même évidemment pour la traduction) et concentrons-nous sur le récit en lui-même. Comme toujours, Maya Angelou nous livre ses souvenirs avec autant d'objectivité que possible et surtout une bonne dose d'autodérision. J'ai beaucoup rit à certains passages, me suis émerveillée comme elle lors de sa tournée européenne, et ai partagé ses réflexions et observations.

Un vrai dépaysement, avec intelligence et brio.
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mercredi 31 juillet 2024

Les chats ne rient pas

4 de couv' :
Il y a d'abord un chat de gouttière au pelage d'un roux doré, qui aime dormir pelotonné en U devant le poêle. Il est vieux et ses jours sont comptés. Pour réconforter ce chat en fin de vie, se forme un étrange ménage à trois composé d'une jeune et prometteuse réalisatrice de cinéma, de son mari journaliste et de son ex-compagnon, scénariste désenchanté et trop porté sur la boisson. Une intimité imprévue se crée entre eux à la faveur de leur amour commun pour ce chat. Car sa présence crée une mystérieuse alchimie avec ces sentiments mêlés qui agitent le coeur des humains et leur sont parfois si impénétrables. Peut-être leur donne-t-il l'occasion de comprendre enfin, et de faire face bravement : il faut accepter d'aimer. Nous qui avons du mal à nous aimer nous-mêmes, nous devons au moins essayer d'aimer quelqu'un d'autre sans avoir peur.

J'ai eu un peu de mal en début de lecture surtout avec les allers-retours entre présent et passé, puis je me suis vite habituée finalement.

Si l'écriture n'a rien d'exceptionnel, elle est efficace et particulièrement adaptée à l'histoire, sorte de bilan du narrateur de sa vie présente, et à travers les souvenirs qui affluent en s'occupent du chat, de son passé.

J'ai beaucoup aimé, bien que cela m'ait rappelé la perte de notre Calynn il y a 8 ans de cela, mais cela m'a surtout conforté dans l'idée que nous avons bien fait de ne pas nous acharner et de décider d'abréger ses souffrances.
Je vous rassure, pas de descriptions des souffrances du chat dans ce roman.

Pour en revenir à l'histoire, comme souvent avec les auteurs japonais (je ne parle pas de polars), il se dégage de ce roman une certaine douceur, une certaine sérénité.
L'idée que quelle que soit notre vie, il faut continuer à avancer.

Une petite perle de lecture.
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La leçon du mal

4 de couv' :
De l'avis de tous, Seiji Hasumi est le professeur le plus charmant te le plus charismatique du lycée Shonkô Gakuin de Machida. Adulé de ses élèves, admiré de ses collègues, le jeune homme est fin, drôle, toujours prêt à combattre les injustices, maître dans l'art de dénouercles conflits. Hasumi est tout cela et pire encore : Hasumi est un psychopathe. Manipulateur, calculateur, capable de tout pour asseoir son pouvoir. Un être violent, qui n'hésite pas à éliminer ceux qui se mettent en travers de sa route.
Trois élèves l'ont percé à jour. Commence alors une traque aux conséquences inimaginables...

Pour mon premier polar japonais, si on peut le considérer ainsi, je dois avouer que j'ai fait fort dans ma sélection.

Je ne peux en dire grand chose sans tout dévoiler, mais disons en gros que ce qui commence gentiment petit à petit fait apparaître une faille qui elle-même s'étend progressivement jusqu'à l'apocalypse.
En gros : brise printanière, vent un peut plus fort avec crachin, pluie, déluge, tornade, ouragan et décidément oui, apocalypse.

Rien que la progression de ce roman m'a énormément plue. La façon dont les choses sont amenées aussi et si le final pourrait apparaître long à certains, de mon côté je me suis mise à la place des personnes concernées qui elles ont dû trouver le temps à la fois très long et très court.

J'ai aimé que l'auteur prenne le point de vue de Hasumi, l'auteur ayant eu la bonne idée d'alterner avec celui de ses collègues ou élèves, permettant au lecteur de souffler un peu et surtout de retrouver une certaine normalité dans la façon de considérer les choses.

Rien n'est grossier dans l'approche de l'auteur, c'est assez subtil, surtout au début, et les évènements vont crescendo. Pas étonnant que ce roman ait rencontré un tel succès et ait été adapté en film et manga, il s'y prête fort bien.

Même si je ne suis pas forcément fan de ce genre de roman, ce fut tellement bien amené que j'ai eu du mal à en décrocher. et ai franchement aimé (et suis bien ravie surtout qu'il ne s'agit que d'une fiction).
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mardi 30 juillet 2024

Very bad ping - premier set

4 de couv' :
A l'entraînement, en compétition, dans un parc public ou en camping... bienvenue dans les arcanes du ping-pong amateur, un monde fascinant où les jurons et coups bas volent autant que les raquettes.

J'ai adoré ! Mon homme et moi sommes ensemble depuis maintenant 30 ans, je connais donc le monde pongistique depuis notre rencontre. Je me suis totalement retrouvée là-dedans ! Pour ma plus grande hilarité, et celle de mon homme (à qui j'ai offert cette BD, que je lui ai piquée en douce. Chacun son tour).

J'ai retrouvé des attitudes, des situations que nous avons connues. En particulier la fois où, me draguant, il m'annonce qu'il est un sportif, puis qu'il s'agit de tennis de table, et que j'ai éclaté de rire (et de soulagement par la même occasion, j'ai cru être tombé sur un footeux, ça ne me disait rien du tout).

La difficulté à trouver une salle, les troisièmes mi-temps pain-charcotte-vin, les jurons en effet que ce soit à l'entraînement ou en match, les passionnés de la petite balle ronde et leur manière de l'exprimer, je peux vous dire que tout est vrai. Légèrement caricaturé car il s'agit ici d'un BD humoristique, mais les auteurs ont parfaitement mis en bulle le réel de ce sport.

Et si vous voulez en savoir plus sur ce sport, c'est par ici et .

Bref, une vraie réussite !
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Passer à l'Ouest

4 de couv' :
Un jour, Julien Solé a décidé de quitter Paris (en fait Sevran, dans le 9-3), pour Brest. A la manière de Larcenet dans son Retour à la terre, le nouvel exilé en Finistère, avec compagne et enfants, analyse et décrypte avec humour les us et coutumes de sa terre d'accueil...
Pourquoi les brestois ont-ils un attachement si prononcé à l'alcool ? Comment parler le jargon du cru avec tact et panache ? Qui se souvient d'Alban Ceray (et quel rapport avec Brest) ?
C'est à toutes ces questions que Julien Slé tente de répondre, mais pas que...
Il livre ici un recueil hilarant et instructif riche en anecdotes curieuses et insolites, au gré de planches pop et originales dans lesquelles le lecteur avisé saura reconnaître certains faits et figures locaux.

Petite déception en ce qui me concerne. Déjà parce que  le quatrième de couverture induit en erreur, ce qui  a entraîné chez la lectrice que je suis une certaine frustration (pareil pour mon homme, qui me l'a piqué en douce) : on s'attend, comme dans "Le retour à la terre" de Larcenet, à voir les personnages découvrir Brest, leur installation, leur acclimatation.
Et en fait, non : on passe de "ah oui, et on part s'installer à Brest" (couverture et première page) à... 3 ans plus tard, une fois qu'ils sont installés, se sont créé des relations, etc.

Effectivement, on retrouve quelques personnages connus de Brest (Kris, Arnaud Le Gouëfflec et quelques autres, ne sortant donc pas du milieu de l'édition, dans lequel n'évoluent pas les brestois) et j'aime assez les anecdotes, certaines sombre dans la caricature. Une caricature bien contrebalancée par de l'auto-dérision, ça équilibre.

Donc sympathique mais sans plus en ce qui me concerne, dommage.
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lundi 29 juillet 2024

La formule préférée du professeur

4 de couv' :
Une aide-ménagère est embauchée chez un ancien mathématicien, un homme d'une soixantaine d'année dont la carrière a été brutalement interrompue par un accident de voiture, catastrophe qui a réduit l'autonomie de sa mémoire à quatre-vingt minutes.
Chaque matin en arrivant chez lui, la jeune femme doit de nouveau se présenter - le professeur oublie son existence d'un jour à l'autre - mais c'est avec beaucoup de patience, de gentillesse et d'attention qu'elle gagne sa confiance et, à sa demande, lui présente son fils âgé de dix ans. Commence alors entre eux une magnifique relation. Le petit garçon et sa mère vont non seulement partager avec le vieil amnésique sa passion pour le base-ball, mais aussi et surtout appréhender la magie des chiffres, comprendre le véritable enjeu des mathématiques et découvrir la formule préférée du professeur...


Une histoire douce, poétique, pleine d'empathie... Et de maths ! Que l'autrice arrive à rendre aussi accessibles que poétiques, même pour moi qui n'ai jamais été férue de cette matière.

Une belle histoire d'amitié et de respect réciproque.
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dimanche 14 juillet 2024

Billy Summers

4 de couv' :
Vétéran décoré de la guerre d'Irak, meilleur tireur d'élite au monde, Billy Summers est le plus habile des tueurs à gages. Cependant, il n'accepte ses missions que si la cible mérite de mourir. Avant de prendre définitivement sa retraite pour se consacrer à l'écriture, il doit effectuer un dernier contrat. Mais les choses tournent mal.

Je suis un peu dubitative au sujet de ce roman. J'ai l'impression d'une rencontre qui ne s'est pas faite et suis donc un peu déçue.

L'écriture, déjà : d'habitude avec les romans de Stephen King, je suis happée dès la première phrase mais là, rien. Pas d'étincelle, de sensation d'immersion immédiate.

J'ai eu un peu de mal avec le déroulé du livre. Si je reconnais la très grande originalité du récit, car au fil du roman le personnage central se retrouve dans des situations très différentes les unes des autres, je n'ai hélas pas accroché. 
Même si je reconnais cette qualité-là de l'auteur de ne pas s'être contenté de l'histoire de la dernière mission d'un tueur à gages qui tourne mal, j'ai eu l'impression de plusieurs histoires mises bout a-à bout et certes plutôt bien assemblées, mais rien à faire, je n'ai pas réussi à accrocher.

J'ai trouvé les personnages, excepté Billy Summers, plus abouti, trop convenus ou caricaturaux, ou tombant comme des cheveux sur la soupe. Le personnage féminin est lui d'une grande intelligence, comme si tous les auteurs ou scénaristes des Etats-Unis  devaient absolument en mettre un à chaque histoire. Si ce pays regorge à ce point de génies, il faudra m'expliquer l'élection (passée et visiblement hélas future)de Trump à la présidence des USA...

J'ai bien aimé les clins d'oeil à Shining qui sera la (plus que légère) touche de fantastique de ce roman, même si je l'ai trouvée là aussi un peu décalée par rapport au reste du roman. Mais j'aime assez que les auteurs se permettent ce genre de familiarité et complicité avec les lecteurs.

Sentiment mitigé donc, mais je pense que nombre de lecteurs y trouveront leur compte. Ce qui est déjà le cas, vu le succès du roman, adapté en film.
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