dimanche 22 décembre 2024

La péninsule aux 24 saisons

4 de couv' :
Dans un paysage de mer et de falaises d'une beauté paisible bien loin de Tôkyô, une femme en désaccord avec le monde entreprend la redécouverte d'elle-même et passe des jours heureux d'une grande douceur.
En compagnie de son chat, elle fera durant douze mois l'apprentissage des vingt-quatre saisons d'une année japonaise. A la manière d'un jardinier observant scrupuleusement son almanach, elle se laisse purifier par le vent, pt"pare des confitures de fraises des bois, compose des haïkus dans l'attente des lucioles de l'été, sillonne la forêt, attentive aux présences invisibles, et regarde la neige danser.
Vingt-quatre saisons, c'est le temps qu'il faut pour une renaissance, pour laisser se déployer un sensuel amour de la vie.


Douceur est le maître mot de ce livre. On se trouve dans une bulle, un cocon, presque en vacances, dans cette péninsule. Et si tous les personnages vaquent à leurs occupations (désherbage, coupe de bambou, récolte du miel, préparation de bocaux en tout genre pour ne citer que ceux que j'ai le plus retenu), nous lecteurs restons confortablement installé à observer avec les changements de saison.

Car il s'agit ici beaucoup d'observer, avec curiosité, parfois amusement, ce qui nous entoure, de s'approprier et respecter une nature et un climat qui nous sont nouveaux, et d'apprécier et être reconnaissant pour les mille et un petits bonheurs que nous apportent la vie. Rien de mieux que cette péninsule pour se retrouver.

L'autrice ne dépeint pas une nature et un lieu idyllique, au contraire. Mériter son coin de paradis signifie beaucoup de travail et d'entretien. Et ce lieu, humains obligent, comporte sa part d'ombre contrebalançant ce qui semblerait trop parfait, voire mièvre, mais rétablissant aussi un équilibre, et faisant d'autant mieux apprécier le beau.

Et nous recentrer vers ce qui fait l'essentiel de notre vie. La narratrice en fera un choix de vie.

Mon seul regret dans ce livre est de ne pas l'avoir conservé pour la toute fin de l'année, que  j'aurais ainsi terminée en beauté. 

Mon meilleur souvenir de lecture de cette année.
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samedi 30 novembre 2024

Eclosion - Infestation - Destruction

Eclosion
4 de couv' :
Au coeur de la jungle péruvienne, une étrange et menaçante masse noire s'abat sur un groupe de touristes américains en excursion. Et les dévore vivants. Dans le Nord des États-Unis, un gent du FBI enquête sur le mystérieux crash de l'avion d'un milliardaire. Un peu partout dans le monde, des phénomènes anormaux et inexpliqués se produisent.
Que se cahe-t-il derrière les apparitions soudaines et multiples, dans les confins les plus reculés de la planète, d'une espèce d'araignées que l'on croyait disparue depuis des siècles ? Et que contient ce mystérieux colis en provenance d'Amérique du Sud qu'une scientifique renommée vient de recevoir ? Est-ce là que se niche la clef de l'énigme ?
Roman choral et mondial, éclosion tisse la toile d'une humanité aux prises avec une menace assoiffée de sang venue des profondeurs de l'histoire. Féroce commme ces nuées de bestioles noires qui ravagent la Terre, l'humour n'est jamais bien loin de l'hémoglobine dans ce thriller apocalyptique haletant puissament addictif.





Infestation
4 de couv' :
Le monde connu court à sa perte. Aux quatre coins du globe, des araignées tueuses en sommeil depuis des millénaires ont envahi la planète. Los Angeles n'est plus qu'un champs de ruines. New Delhi, une rumeur. Quant à Paris...
Ravalés au rang de simple maillon dans une chaîne alimentaire dominée par le plus puissant prédateur que la nature ait connu, les hommes semblent avoir rejoint le contingent de espèces en voie de disparition. Pourtant, et malgré l'ampleur des dégâts, politiques, scientifiques, survivalistes, bons pères de famille, tous tentent de s'organiser pour lutter contre la menace. Quand, soudain, contre toute attente les araignées semblent se retirer et mourir. L'humanité serait-elle sauvée ? N'y aurait-il plus qu'à panser les plaies du plus grand fléau de l'histoire ?
Dans ce deuxième volet de la trilogie horrifique entamée avec Éclosion, Ezekiel Boone dissèque aussi bien les âmes que les bestioles à huit pattes. Et file la métaphore de notre époque sauvage en lui tendant un étrange miroir.


Destruction
4 de couv' :
Toujours plus nombreuses, toujours plus grosses, toujours plus affamées, les araignées sont de retour.
Mais contre elles, que faire ? Les détruire toutes, au risque d'anéantir la moindre trace de vie sur terre dans une gigantesque explosion nucléaire ? Ou se laisser dévorer en attendant de trouver une solution scientifique et vraiment efficace ? Mourir ou mourir : il est des dilemmes plus rassurant.
Le monde est au bord de l'apocalypse et l'hésitation n'est plus de mise. L'heure de l'affrontement final a sonné. Face à ce monstrueux jugement dernier en chair et en pattes, l'humanité trouvera-t-elle encore dans les conflits qui sans cesse la minent ? Saura-t-elle se transcender pour son salut ?
Avec cet ultime combat, Ezekiel Boone peint le portrait halluciné d'une civilisation aux prises avec ses propres démons et d'autres, rampants, qu'elle n'imaginait pas dans ses pires cauchemars.





J'avais envie de changer de registre pour mes lectures et en surfant sur le site des éditions Babel, je suis tombée sur cette trilogie. Cette maison d'édition étant plutôt un gage de sérieux et de qualité, je me suis laissée tenter.

Sur le principe, l'idée est plutôt bonne, ce que je lisais des quatrième de couverture me tentait bien, l'évolution de l'histoire tome après tome semblait prometteuse.
Le fait que chaque chapitre - généralement assez voire très court - se focalise sur un personnage ou un groupe de personnages, à un endroit donné dans le monde est une très bonne idée. Même si cela signifie ne connaître la plupart d'entre eux que par ce chapitre, vu qu'ils meurent à peine évoqués.
J'ai beaucoup aimé aussi de voir l'évolution politique dans le monde puis en particulier aux États-Unis, je dois avouer que je n'avais pas vu venir certains évènements.

Mais ce roman ressemble plus à un film catastrophe qu'à un roman, et je n'aime pas "lire" un film à grand spectacle, je préfère le voir.

Pour commencer, certains passages traitant des sentiments amoureux de certains personnages sont relativement mièvres et tombent comme un cheveu sur la soupe. Pour être honnête, je les ai trouvés un peu ridicules.
Ensuite, certains évènements, qui se veulent des rebondissements, semblent être des idées trouvées au débotté par l'auteur et non prévues à l'avance. Pire, on a parfois l'impression que l'auteur change d'idée en cours de route au lieu de suivre une ligne directrice. Par exemple, certains personnages pensent survivre dans leur bunker. Puis changent d'avis pour... passer à autre chose (je ne peux rien dire sans tout dévoiler). Et ce, juste parce qu'ils s'ennuient (au bout d'une semaine, hein. Moi, entre m'ennuyer et risquer de me faire dévorer par des araignées, inutile de dire le choix que j'aurais vite fait).
On suit certains personnages dès le début de l'histoire mais cela n'aboutit à rien de concret sur le reste de l'action. Ils se retrouvent à être un échantillonnage de la façon dont réagit la population face à ce fléau, ou le subit, rien de plus. Ce qui est intéressant, et si cela peut paraître frustrant, c'est finalement un point de vue intéressant et sans doute plus réaliste si on le transposait dans le monde réel.
Sans compter une arme élaborée par deux sympathiques citoyens (qui ont quand même quelques compétences) pour détruire les araignées, qui au départ est bricolée de façon artisanale, puis rebricolée, puis transformée en autre chose. Peu crédible : certes l'armée pense à une autre arme pour détruire les araignées, certes le gouvernement fait appel à des scientifiques (surtout une et son équipe en fait) spécialistes des arachnides, mais ce sont deux bricoleurs du dimanche qui fabriquent une arme dans leur bunker ?
Et le dénouement, si mal amené qu'on sent la facilité, m'a un peu gâché la fin.

Et les araignées dans tout ça ? Si elles sont la trame de l'histoire, on les voit peu "de près" si je puis dire. On n'a que la vision humaine de cet envahissement. Ç'aurait été intéressant d'avoir la vision des araignées, sans tout dévoiler cependant, au fil des évènements. Ça aurait accru la tension et le rendu aurait été plus abouti. Il n'y a qu'au dernier tome que l'auteur y a pensé, et encore, de façon succincte. Et trop tard surtout. Mal amené là aussi, on n'y apprend rien, c'est donc en trop.
Au final, bien qu'arachnophobe (bien moins que ce que je croyais au final), je n'ai pas été du tout effrayée.  J'étais plus stressée en lisant "La petite fille qui aimait Tom Gordon" de Stephen King que par cette trilogie...

En résumé, même si je dois avouer avoir parfois eu du mal à lâcher ce livre, je suis quand même un peu déçue, je m'attendais à mieux.
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vendredi 29 novembre 2024

Blanc autour


4 de couv' :
En 1832, près de Boston, une "charmante et pittoresque petite école pour jeunes filles accueille une vingtaine de pensionnaires.
Éduquer les filles, c'est un peu ridicule et inutile, pense-t-on alors dans la région. Mais somme toute pas bien méchant.
Jusqu'au jour où la "charmante école" annonce qu'elle acceillera désormais des jeunes filles... Noires.
Trante ans avant l'abolition de l'esclavage, les quelques quinze jeunes élèves de l'école Crandall vont être accueillies par une vague d'hostilité d'une ampleur insensée.
L'Amérique blanche a peur de certains de ses enfants.

J'avais beaucoup entendu parler de cette bande dessinée et de son succès, je me suis donc laissé tenter.

Un succès amplement mérité, tant cet ouvrage traite avec intelligence, douceur, subtilité (et humour !) un sujet particulièrement dur.

Les dessins, tout de rondeur et de finesse, m'ont fait un peu penser aux illustrations de certains livres pour enfants, et de fait, le scénariste et le dessinateur ont réussi à faire en sorte que ce livre soit à la portée de tous.

Et pour conserver son aspect pédagogique et fermer le livre sur une note optimiste, je dois reconnaître que la postface, relatant la biographie de certaines des protagonistes de l'école, et pour une partie d'entre elles leur héritage, donne un un autre relief à ce récit.

A mettre entre toutes les mains !
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dimanche 3 novembre 2024

Une famille presque normale

4 de couv' :
Une famille suédoise tout ce qu'il y a de normal; ces Sandell...
Le père, pasteur. La mère, avocate. Une fille de 19 ans, bosseuse, qui rêve de voyages au long cours.
Le samedi, on file au cinéma. Le dimanche, en forêt. Ils trient leurs déchets, n'oublient jamais leur clignotant, rendent toujours à temps leurs livres à la bibliothèque.
Normal en apparence, du moins, comme toutes les familles qu'un meurtre sordide s'apprête à faire basculer dans l'horreur...

Très bon polar, avec une approche assez originale puisque tout est vu depuis le point de vue de cette famille et non par le point de vue extérieur d'un enquêteur.

Chaque partie du livre est consacrée à l'un des membre de la famille et la façon dont il ou elle vit cette histoire (le père, la fille, la mère).
Chaque version, similaire aux autres, est cependant suffisamment différente des autres pour ne pas donner une impression de répétition barbante. D'abord parce que leurs perceptions et leurs personnalités sont totalement différentes, ensuite parce que cela induit qu'ils n'ont pas vécu certains évènements commun de la même manière, avec la même perception.

Et ce n'est qu'à la toute fin que l'on sait enfin qui a commis le meurtre.

Je dois reconnaître que j'ai eu du mal à lâcher ce livre, très bien construit, cohérent, sans fausse note, assez agréable à lire.

Un très bon premier roman.
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dimanche 27 octobre 2024

Les oubliés du dimanche

4 de couv' :
Faute de connaître son histoire, Justine, viingt et un ans, se passionne pour celle d'Hélène, pensionnaire, presque centenaire, de la maison de retraite où la jeune femme est aide-soignante. Sa vie est un roman : sa rencontre avec Lucien en 1933, leur amour, la guerre, le juif Simon caché dans la cave, la trahison, la Gestapo, la déportation... Justine obtient peu à peu de l aviaille dame de lourds secrets et finit par affronter ceux de sa propre famille.


J'avais tellement aimé "Changer l'eau des fleurs" que j'ai longuement hésité avant de commencer "Les oubliés du dimanche". Finalement, je me suis décidée et ne suis pas déçue.

Si cette lecture ne m'a pas autant enthousiasmée que la précédente que j'avais littéralement adorée, elle m'a néanmoins réellement emportée dans cette histoire autant émouvante que drôle. Je l'ai quand même terminée à 1h ce matin...

Une très belle histoire, des personnages attachants, et une conclusion sinon surprenante, au moins à laquelle je ne m'attendais pas (mais que j'espérais).

Bonne pioche !
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samedi 26 octobre 2024

Dernier tramway pour les Champs-Elysées

4 de couv' :
Qui a ordonné de tabasser le père Jimmie Dolan, un prêtre à la réputation sulfureuse ? Cette agression entraîne Robicheaux sur les traces de Junior Crudup un bluesman jamais ressorti de la prison d'Angola. Qu'est-il devenu ? Énigme d'autant plus troublante que la petite-fille du chanteur est sur le point d'être dépossédée de sa ferme par une société douteuse dont le patron, Merchie Flannigan, n'est autre que le mari de... L'ancien amour de Dave Robicheaux.

Comme toujours, j'ai retrouvé avec plaisir la sublime écriture de James Lee Burke, encore une fois admirablement bien servie par l'excellente traduction de Freddy Michalski.

Ce tome est l'un de mes préférés de la série. S'il est, dans les ruminations de Dave Robicheaux, assez sombre, la lumière est pourtant là, ne serait-ce que par l'amour et l'amitié que lui porte son entourage et son propre courage, qui l'empêche de retomber dans ses vieux travers.

Une bonne dose d'humour aussi, surtout dans une scène impliquant le personnage du tueur à gage, magnifique loser et être aussi torturé que notre héros. Sans oublier Clete et sa façon de très personnelle de régler (ou pas d'ailleurs) les problèmes...

Vraiment, je me suis régalée !
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mardi 22 octobre 2024

Les mystères de Yoshiwara

4 de couv' :
Avec ce roman nous pénétrons de plain-pied dans le monde fascinant de Yoshiwara, le plus grand quartier des plaisirs de la ville d'Edo, aux règles complexes et raffinées, et aux secrets bien gardés.
Un homme enquête : qui est-il, d'où vient-il ? Nous ne l'apprendrons qu'à la fin. Mais ce que nous comprenons, c'est qu'une "affaire" a eu lieu, et que cette affaire concerne la grande Katsuragi, l'une des courtisanes les plus prisées de Yoshiwara. L'un après l'autre, tenanciers de maisons, domestiques, amuseurs, geishas, entremetteuses, viennent répondre aux interrogatoires. Et chacun en profite pour se lancer dans des digressions ou des confessions cocasses, nostalgiques ou cyniques, qui donnent une image très vivante de ce qui fait son quotidien.
A travers ces histoires drolatiques, tragiques ou émouvantes, à travers ces diatribes truculentes, enthousiastes ou désabusée mais toujours pleines de verve, on voit revivre tout le petit peuple de Yoshiwara, avec ses lois, ses usages, ses rites, et ses savoureux systèmes.


Acheté cet fois sur ma bouquinerie en ligne préférée, ce roman est une bonne surprise. Pas seulement en raison de l'histoire ni de l'écriture, très agréable, mais de l'originalité de sa construction.

Chaque chapitre est le témoignage d'une personne du quartier de Yoshiwara, qui s'adresse à un personnage qui cherche à savoir les dessous de l'affaire. Ce personnage, dont on ne sait rien sinon à la toute fin, est celui qui suscite ses témoignages. Autant dire que tous les autres, en s'adressant à lui, semblent s'adresser à nous, lecteurs.

A cette différence prêt que lui sait qui il est et son lien avec l'histoire, et pas nous. Et que je dois avouer avoir échafaudé différentes théories, autant sur lui que sur le fin fond de l'histoire, qui se sont toutes écroulées comme château de cartes !

Mais le véritable intérêt du roman n'est pas l'intrigue, qui n'est en fait que le prétexte de faire découvrir aux lecteurs le fonctionnement du quartier des plaisirs d'Edo au début du XIXème siècle. C'est une véritable ville dans la ville qui est décrite ici, avec ses rites, ses règles, sa hiérarchie.
Je recommande particulièrement, avant d'entamer la lecture de ce roman, de lire en fin d'ouvrage la table des chapitres. Chaque chapitre étant en effet "dédié" à un personnage, le titre comporte son nom et sa fonction. Cela permet d'avoir une petite idée de la vue d'ensemble.
Mention spéciale aux cartes en début de livre, bien utiles pour se donner une idée d'ensemble.

Un roman aussi plaisant à lire que pour s'instruire.
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dimanche 20 octobre 2024

Sanaaq

4 de couv' :
L'auteur, Mitiarjuk Napaaluk, est une femme inuit née en 1931 dans la région Kangirsujuaq, au Nunavik. C'est une des personnalité les plus extraordinaires de l'arctique canadien. Sans jamais avoir fréquenté l'école, elle a appris l'écriture syllabique inventée par des missionnaires et a écrit, dans les années 1950, le premeir roman inuit  Sanaaq. Publiée en 1983 dans une édition en syllabique, cette oeuvre est restée, jusqu'à aujourd'hui, inconnue du grand public. Artiste renommée, Mitiarjuk a reçu en 1999 le Prix National d'excellence de la Fondation nationales des réalisations autochtones, et, en 2000, un doctorat honoris causa de la Faculté d'Éducation de l'Université McGill, pour sa contribution à la Commission scolaire Kativik, dans le domaine de l'éducation et de la culture.
(...)
Sanaaq est le nom de l'héroïne, dont on suit, tout au long du récit, les heurs et malheurs avant et après l'arrivée des premiers Blancs en pays inuit. À l'image de Mitiarjuk, c'est une femme forte et équilibrée, sensible et déterminée qui nous fait découvrir de l'intérieur, comme aucun Occidental, fût-il anthropologue, n'a encore pu le faire, la vie et la psychologie des Inuit confrontés à une nature extrême, à la nécessité de partage et à l'envahissement de leur territoire par les Blancs et leur civilisation.


Nouvelle petite trouvaille de la dernière braderie des médiathèques de Brest. J'ai me découvrir de nouvelle civilisations, de nouveaux auteurs, issus de nouveaux horizons. Là pour le coup, je suis servie et n'ai pas hésité longtemps avant d'ajouter ce livre à ma pile.

La lecture de ce livre fut pour moi assez ardue pour les deux tiers en raison de l'écriture que je n'ai pas trouvé agréable à lire. Les chapitres semblent être une succession d'anecdotes, il y a beaucoup de dialogues - encore que pour une fois, cela m'ait moins dérangée que pour d'autres romans -, ce qui donne une certaine dynamique, mais cela manque du coup de narration et surtout de descriptions ou explications pour mieux comprendre. Comme la vie des Inuit de cette époque, l'écriture est âpre, directe, sans fioriture. Un peu trop pour le coup, ou pour moi en tout cas. Cela est très différent dans le dernier tiers du livre, dont l'écriture est un revirement complet : plus travaillé, plus de narration, plus fluide. Surprenant.

Cela étant, bien qu'il s'agisse d'un roman, la grande qualité de ce livre est de permettre au lecteur de s'immerger dans la vie quotidienne des Inuit de cette époque : leurs coutumes, leur façon de vivre en famille, leur société, leurs valeurs. Rien que pour ça, ce livre est inestimable. La transition entre leur vie entre eux et l'arrivée des occidentaux, ce qui en découle est un moment charnière de leur histoire.
J'ai vite compris que ce roman (confirmé dans la postface) contient beaucoup du vécu de l'autrice.

Pour bien comprendre et apprécier ce livre, il est clair que la préface et la postface sont assez intéressantes (cette dernière contenant des éléments que j'aurais souhaité avoir lu dans la préface, même si je comprends le choix de la maison d'édition).
Une bonne idée également que le lexique inuit en fin de livre.

Si ce livre ne correspond pas à mes goûts littéraires, il reste intéressant d'un point de vue ethnologique pour la curieuse que je suis.
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vendredi 18 octobre 2024

Quatre jours de rage

4 de couv' :
Chicago, 1969. Smokey Dalton n'aspire qu'à une seule chose : une vie dans laquelle il ne serait pas obligé de regarder sans cesse par dessus son épaule. Si sa relation avec Laura Hathaway est toujours aussi confuse, il a en revanche récupéré son boulot d'inspecteur d'immeubles pour la compagnie Sturdy. Le sort le rattrape lorsqu'il découvre plusieurs cadavres - blancs ou noirs ? - emmurés dans la cave d'une maison... À cela, ajoutons que le leader des Black Panthers lui demande d'enquêter sur les violences policières qui ont conduit à la mort deux pacifistes noirs. Trop pour un seul homme, dites-vous ? Bien sûr que non : Smokey a de la ressources !


Quel plaisir de replonger dans l'écriture de Kris Nelscott et les enquêtes de Smokey Dalton ! A une époque, j'attendais avec impatience la sortie de ce livre, puis me suis découragée de le voir arriver sur les rayons des librairies, jusqu'au jour où j'ai découvert qu'un nouveau tome, après celui-ci, venait de paraître. Comme j'avais prêté tous les précédents à ma mère, qui ne les avait pas encore lus, je ne savais finalement plus si je l'avais déjà acheté (et donc prêté) ou pas. Finalement pas. Je l'ai donc acheté en bouquinerie, et le suivant je l'ai commandé dans ma librairie préférée en début de mois. Jai appris hier qu'ils viennent seulement de le récupérer... 

Revoici donc une nouvelle enquête de Smokey Dalton, qui comme à son habitude, d'une activité des plus normale, va plonger dans une histoire des plus complexes. Cette fois, il lui faudra mener un vrai travail de recherche pour démêler les tenants et aboutissants de l'histoire, en toute discrétion, car le contexte de l'époque ne l'aide guère ne lui facilite guère la tâche.

Si le démarrage pourrait paraître lent à certains, le fait est qu'entre les suppositions de départ et la conclusion, l'enquête prend une tournure à laquelle on ne s'attend vraiment pas. Et comme toujours pour cette série de polars, félicitations à l'autrice d'avoir si bien dépeint le contexte de l'époque.

Encore une fois, une belle réussite.
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vendredi 27 septembre 2024

Webster le chat

4 de couv' :
Avec l'humour et  la causticité qu'on lui connaît, P.G. Wodehouse nous entraîne dans une étrange et hilarante histoire de possession.
Lancelot est un jeune homme rêveur qui souhaite devenir artiste au grand dam de son oncle. Lorsque celui-ci, devenu vicaire et appelé en Afrique, lui confie sont chat Webster, il ne se doute pas un instant de la terrible emprise que le félin aura sur lui. Peu à peu, Lancelot est comme envouté par cet énorme matou pontifical et mystérieux.


J'ai trouvé ce livre à la braderie des médiathèques de Brest. En grande fan de "Jeeves" et donc de son auteur, il m'était impossible de passer à côté.

Cette nouvelle (60 pages, police de caractères moyens et lignes bien espacées) est plus pour moi sur la culpabilité et l'incertitude de ses choix de vie que sur l'emprise d'un chat sur son tout jeune nouveau maître.

Hilarant, peut-être pas, mais distrayant.
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jeudi 26 septembre 2024

Loin des humains

4 de couv' :
Jacques Lafleur a été égorgé d'un coup de sécateur dans le jardin de sa soeur Jeanne, chez qui il s'était réfugié après l'explosion de l'usine AZF à Toulouse. Pourtant, cet éternel vagabond semblait avoir trouvé la paix quelque temps auparavant dans la maison de son frère Pierre, spécialistes des serpents. Mais les choses s'étaient gâtées et Jacques était reparti dans ses errances. Pour quelle raison ? C'est ce que se demande le capitaine Félix Dutrey, qui va tenter de percer le mystère qui entoure la victime et de reconstituer le puzzle de son assassinat. Ce puzzle, quelqu'un d'autre va aussi en assembler les morceaux, dans l'ombre, à partir d'une découverte fortuite faite dans un tas d'ordures.


J'ai acheté ce livre un peu par hasard lors de la dernière braderie des médiathèques de Brest. Dans la section polar, j'étais surtout à la recherche de livres édités chez Rivages/Noir, excellentissimes maison d'édition et collection. J'en ai trouvé deux qui m'intéressaient particulièrement, dont celui-ci. Bizarrement en polars, il est rare que je lise des auteurs français, à part pour les polars historiques. Envie de dépaysement sans doute ou de lire des polars qui ne seraient pas trop ancrés dans mon petit réel de française....

J'ai eu un peu de mal au début : déjà parce que visiblement il s'agit du tome deux d'une série (beaucoup d'allusions à une enquête précédente), même si ce n'est finalement guère gênant pour la compréhension de cette histoire ; ensuite par la personnalité du personnage principal, Félix Dutrey, que je trouve un peu injuste avec son entourage ce qui lui complique la vie. Enfin, avec l'écriture car sur certains passages il s'agit de phrases courtes, style d'écriture dont je ne raffole pas (j'ai tendance à les trouver collées bout à bout), mais qu'au fil des pages j'ai fini par apprécier (cela étant, toute l'écriture du livre n'est pas ainsi, comme je le disait précédemment, seulement certains passages).

L'originalité est dans les chapitres des livres, qui chacun retrace le cheminement de cinq personnages du roman : les trois policiers qui mènent l'enquête, le défunt, et un cinquième, qui au départ n'avait, n'aurait jamais rien dû, à voir quoique ce soit avec l'affaire.
Deux histoires en parallèle en quelque sorte, liée par hasard à ce meurtre.

L'histoire est bien trouvée, bien racontée, l'évolution de l'enquête bien menée jusqu'à la découverte du meurtrier que je n'avais pas mais vraiment pas deviné. Et la fin... perturbante...

Au final, une bonne surprise, un auteur à suivre.
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mardi 24 septembre 2024

Tant de nuances de pluie

4 de couv' :
Kyoto, 1948. Nori Kamiza n'a que huit ans lorsque sa mère la laisse devant l'immense demeure de sa grand-mère. La famille Kamiza est parmi les plus nobles du Japon, or Nori, aux cheveux crépus et à la peau foncée, est le fruit d'une relation scandaleuse avec un gaijin, un étranger, noir de surcroît. Alors sa grand-mère va tout faire pour la cacher. Elle l'installe au grenier et l'oblige à subir des traitements pour la rendre plus "japonaise" : elle lui lisse les cheveux et la soumet à des bains d'eau de Javel pour que sa peau blanchisse. Nori accepte son sort malgré sa curiosité lancinante pour ce qui se trouve à l'extérieur des murs du grenier. Mais, lorsque le hasard amène son demi-frère aîné légitime, Akira, sur le domaine qui est son héritage et son destin, Nori accède à un monde nouveau. Un monde dans lequel elle n'est pas une intruse mais un être libre, digne d'être aimé.
Cependant tout a un prix. Et la liberté de Nori exigera plus d'un sacrifice...


J'avais beaucoup entendu parler de ce livre, ce qui a titillé m'a curiosité, de même que le thème de l'histoire. Je l'ai donc réservé à la bibliothèque et ça a pris quelques mois je dois dire avant de le récupérer (forcément, avec un seul exemplaire et 15 réservations...).

Si l'histoire se laisse lire je n'ai rien trouvé d'exceptionnel à l'écriture - ni plate ni ennuyeuse juste... normale - bien qu'agréable,  le succès de ce livre tient surtout à l'histoire.

Elle est prenante, pleine de rebondissements, d'espoirs, de lumière, sans compter quelques passages parfois aussi tristes que cruels. Comme le personnage principal, on est parfois sous tension.

A partir de la seconde moitié du livre, on apprend progressivement que les choses sont plus complexes qu'elles n'y paraissent, et plus Nori en apprend sur sa famille et le passé de sa mère, mieux on comprend comment et pourquoi sa vie a pris cette tournure.

Je reste cependant mitigée sur cette lecture. L'histoire est belle et passionnante, mais est-elle réaliste ?

J'aurais aimé continué à suivre la vie de Nori, ou avoir au moins un prologue, sur ses veux jours, qui ferait un bilan de sa vie.

Un bon moment de lecture cependant.
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dimanche 22 septembre 2024

Julip

4 de couv' :
L'oeuvre de Jim Harrison danse, galope, tangue vers le large, embrasse l'infini d'un continent sans limites. Julip rassemble trois récits. Avec Chien Brun, d'abord, qui continue à crapahuter vers d'introuvables chimères en nous servant une nouvelle rasade de confessions impudiques, avec Philip Caulkins, un prof de 50 ans qui a le tort d'aimer Ezra Pound et qui sera chassé de son université. La troisième nouvelle raconte la pitoyable odyssée  d'une délurée de 20 ans, Julip, qui trimbale son "joli morceau de cul" de bars en motels, cette Zazie aux semelles de vent ne semble pas avoir d'autres pénates que son vieux break Subaru.
Né sous le signe du coyote, Jim Harrison ne s'apprivoise pas par ces temps de sieste prolongée, il nous remet debout et nous offre bien plus qu'une tranche d'exotisme : une cure de sauvagerie.


Contrairement à ce qui est dit dans le quatrième de couverture, les nouvelles apparaissent, par personnage, dans cet ordre : Julip, Chien Brun, Philip Caulkins.

J'ai particulièrement apprécié cette lecture, autant pour les histoires, les personnages, que l'écriture.

Chacun à sa manière, les personnages sont un peu naïfs, un peu grotesques - sans tomber cependant dans la caricature, ce qui n'a pas dû être un exercice facile pour l'auteur - certains les trouveront peut-être crispants de par leurs défauts, moi je les trouve terriblement attachants.
Malgré l'adversité, malgré sa solitude, chacun arrive, bon an mal an, à avancer dans sa vie. Une solitude toute relative d'ailleurs car au fil de chaque histoire, nous découvrons qu'ils sont tous entourés de gens qui les aiment, les entourent, tentent de les protéger des aléas de la vie. Et surtout d'eux-mêmes et des problèmes qu'ils se créent...

Trois belles histoires, servies par une langue ô combien magnifique. Et en particulier pour la dernière, un plaisir réel pour les lecteurs de se plonger dans les descriptions de si beaux paysages. On en oublierait presque l'histoire, tiens.

Et dire que je n'étais pas plus enthousiaste que cela à l'idée de le lire... Il me motive encore plus d'en lire d'autres de cet auteur.
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mercredi 21 août 2024

Star de chat et chats de stars

4 de couv' :
Il s'appelle Tom, Garfield, Fritz.
Il est perché, il danse ; c'est un aristochat, un chat de gouttière, il est botté parfois potté...
Il est en noir et blanc, en technicolor, en dessin animé et même en image de synthèse...
C'est le chat, le matou, le minou, le mistigri, le grippeminaud, le minet et c'est la star des studios de cinéma qui attend son oscar.
Un voyage chez nos amis les chats qui ont su depuis les débuts du cinéma se faire une place tout en haut de l'affiche.


Achat de vacances ! Nous nous promenions dans les rues d'Angers avant d'aller visiter le château quand nous sommes tombés sur une braderie. J'y ai trouvé ce livre dans une des boutiques et n'ai évidemment guère résisté à l'envie de l'acheter (pour vous dire, j'ai dans ma bibliothèque tout un rayon consacré aux livres sur les chats, divers et (très) variés).

Comme son titre ne l'indique pas du tout, ce livre est un livre "historique" dans le sens où il retrace depuis les origines jusqu'à nos jours les relations des chats avec les êtres humains. Comment ils sont perçus et partagent notre vie, jusqu'à maintenant où ils sont devenus des stars - surtout en films d'animation et BD - ou en ont côtoyé de vraies (artistes de tous domaines).

Ce livre, sans être une encyclopédie, est très complet et agrémenté de magnifiques photos ou images de chats, accompagnés - ou pas selon le cas - de leurs célèbres humains.

A mettre entre les mains de tous les amoureux des chats ou de ceux qui veulent mieux connaître notre histoire commune !
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dimanche 18 août 2024

Un jardin au désert

4 de couv' :
Dans les environs de Ryad, en Arabie Saoudite, Talal Bahahmar est le patriarche excentrique d'une grande famille. Dans son immense palais, se croisent Mama Aïcha, l'épouse qu'il n'a jamais pu se résoudre à répudier, ses fils, sa vieille mère malade, sa nouvelle femme et surtout Dahlia, sa petite-fille adorée. Entre eux, l'entente est loin d'être au beau fixe.
Lorsque Talal rencontre Rezak, son jardinier, se noue entre les deux hommes une relation presque filiale qui ba bousculer les certitudes du vieil homme. Serait-il temps d'expliquer à Dahlia les zones d'ombre qui planent sur son enfance ? Que répondre à son désir criant de liberté ?
Enter palmeraie et gratte-ciels, Carine Fernandez dessine une fresque sur quatre générations, celle des membres de la famille Bahahmar, liés par le sang, l'argent et le secret. Elle nous conte aussi une Arabie Saoudite en ébullition constante où les femmes frappent obstinément à la porte de l'indépendance.


Après avoir découvert Carine Fernandez un peu par hasard et surtout pour mon plus grand bonheur, avec "La servante abyssine", j'ai eu envie de me replonger dans un de ses romans, que je m'étais empressée d'acheter par la suite.

Nous voici donc à nouveau en Arabie Saoudite, où nous apprenons plus sur le mode de vie des ultra riches de ce pays, et à travers eux et la famille décrite dans ce roman, la vie dans ce pays. Pour les femmes, ainsi que pour ceux qui viennent travailler dans ce pays (et la façon dont ils sont considérés...).

Non sans humour, l'autrice nous fait entrer dans l'intimité de cette famille, qui sous les apparats du luxe, de la bienséance et de la respectabilité connaît ses déboires et (incroyablement nombreux) petits travers. De là à extrapoler de cette famille à une société toute entière, il suffit d'un pas, allègrement franchi par le lecteur, guidé par l'écriture subtile de l'autrice.

Une belle lecture de ce milieu d'été (en pleines grosses chaleurs ; il n'a pas été difficile de m'y projeter).
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jeudi 15 août 2024

Fille de samouraï

4 de couv' :
À travers Fille de samouraï, Etsu Sugimoto raconte son enfance au sein d'un Japon traditionnel dans lequel elle doit s'affranchir des pesanteurs sociales et culturelles imposées aux femmes de son époque. De Nagaoka dans la province d'Echigo (qui signifie "derrière les montagnes") à Cincinnati aux États-Unis où elle épouse un marchand japonais expatrié, elle revient sur son parcours singulier où elle a dû conquérir sa liberté.
Experte en culture japonaise, Amélie Nothomb a saisi dans la préface toute l'importance de ce témoignage. Selon elle, la fille du samouraï "subit toutes les contraintes du samouraï lui-même sans bénéficier d'aucun de ses privilèges". L'auteur de Stupeur et tremblements ajoute : "Un autre temps y est contenu. J'ai pris un plaisir immense à me plonger dans la prose délicate et minutieuse d'Etsu. Elle est irrésistible". Autant dire toute l'importance de cette autobiographie pionnière.


Dans ce livre, ce n'est pas tant la biographie d'une japonaise de la fin du XIXème siècle que l'on découvre, mais bien une partie de la société japonaise de cette époque, avec ses us et coutumes. L'autrice, tout en se racontant, arrive à se mettre suffisamment en retrait pour parler de son pays et d'une partie de sa société, de son milieu, de son siècle.

Elle réussit le tour de force de suivre une chronologie... et pas du tout. Tout en déroulant le cours de sa vie chronologiquement, le moindre détail est prétexte à relater une anecdote plus ancienne.

J'ai adoré sa comparaison entre les différences culturelles américaines et japonaise, faite non sans malice parfois effectivement.

Et si son récit s'arrête bien avant que ses enfants deviennent adultes et qu'elle-même soit une vieille dame, et qu'il est surtout basé sur nombre d'anecdotes, cela reste plaisant à lire et construit intelligemment.

Une de mes meilleures lectures de cet été, pour ne pas dire de cette année.
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mardi 6 août 2024

La planète des chats

4 de couv' :
Affronter des hordes de rats impitoyables.
Faire alliance avec de stupides humains.
Circuler sur un fil entre les buildings de New York.
Désamorcer une bombe atomique...
Franchement, si j'avais su, parole de CHAT, je n'aurais pas traversé l'océan.

Petit rappel : j'ai lu le premier tome de cette série, qui m'avais moyennement plu. Puis mon homme, m'ayant vu le lire dans l'année, mais n'ayant toujours pas capté que je n'achète généralement que des poches et n'ayant pas zyeuter une seule fois sur mon blog, m'a offert ce tome qui venait tout juste de sortir en grand format.
Dépité de découvrir ensuite que "oui, c'est le tome trois, non je n'ai pas encore lu le tome deux", que j'ai ensuite acheté puis lu.
Me voici donc en train de le lire pendant mes vacances (et d'enfin avouer à mon homme que je ne raffole pas plus que cela de cette série (pour l'anecdote en passant, il m'a demandé quand je le finissais s'il y a une suite. A quoi j'ai répondu assez vite "c'est une trilogie !" Notez que sa question pouvait être autant "si tu n'aimes pas, j'espère que c'est sa conclusion" que "je prévois déjà d'acheter le quatrième tome s'il y en a un". Vu que le matin, il me demandait justement "les autres volumes, tu les as en poche ou grand format ?"

Si ce n'est pas l'écriture que j'apprécie le plus et qu'il y a ps mal de facilités dans certaines solutions trouvées, surtout technologiques, par des humains coupés du monde et vivement franchement en autarcie, je reconnais qu'on finit par se laisser prendre à l'histoire et que vraiment, on n'a qu'une envie, savoir comment tout ça va se terminer.

Une lecture distrayante pour ce milieu d'été.
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lundi 5 août 2024

Chanter, swinguer, faire la bringue comme à Noël

4 de couv' :
Le coup de téléphone est arrivé, et mon coeur a cogné contre mon sternum. J'avais le rôle. J'avais fait mon entrée dans le show-business ? (...) Ma seule hésitation, c'était Clyde. Maman et Lottie m'ont alors proposé de s'occuper de lui. (...) J'ai accepté cette solution en me disant que lorsque j'aurais "percé", et j'y comptais bien, je louerais un grand appartement àManhattan et engagerais une gouvernante pour mon fils. Et pendant mes tournées à l'étranger, je l'emmènerais, avec la gouvernante et pourquoi pas un professeur particulier. Ma vie s'ordonnait ainsi aussi résolument que les marches d'un escalier de marbre, et ke m'apprêtais à grimper jusqu'aux étoiles.
Dans ce troisième roman autobiographique, Marguerite Johnson, mère célibataire de vingt ans, devient Maya Angelou - et fait son entrée dans le monde du spectacle.
Porté par une voix inimitable, ce récit à la fois drôle et léger, politique et profond, nou spermet d'assister à la naissance d'une icône. Et Maya Angelou nous livre avec tendresse, mais aussi beaucoup d'humour et de clairvoyance, un portrait émouvant de la jeune femme qu'elle était.


Trouvé par hasard lors de mes déambulations dans ma librairie préférée, je dois avouer que je n'ai hésiter à acheter ce tome que quelques jours. Déjà, parce qu'il me semblait que j'avais déjà tout lu de Maya Angelou, ensuite parce que je voulais vérifier d'abord qu'il s'agit bien d'un inédit, enfin parce que concernant son autobiographie, les autres volumes en ma possession sont en poche.
Donc oui, c'est bien un inédit (du moins en France), et pour la version poche, eh bien, euh... je n'avais pas l patience d'attendre sa sortie.

Je trouvais que dans ses écrits il manquait de détails de sa rencontre et sa vie avec son mari d'origine grec, qui va lui donner son nom, et au final après une légère modification, son nom de scène. De sa vie d'artiste, en particulier dans les cabarets et la troupe de "Porgy and Bess", même chose.

Ce volume comble donc ces manques.

Passons sur l'écriture, comme toujours impeccable et magnifique (de même évidemment pour la traduction) et concentrons-nous sur le récit en lui-même. Comme toujours, Maya Angelou nous livre ses souvenirs avec autant d'objectivité que possible et surtout une bonne dose d'autodérision. J'ai beaucoup rit à certains passages, me suis émerveillée comme elle lors de sa tournée européenne, et ai partagé ses réflexions et observations.

Un vrai dépaysement, avec intelligence et brio.
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mercredi 31 juillet 2024

Les chats ne rient pas

4 de couv' :
Il y a d'abord un chat de gouttière au pelage d'un roux doré, qui aime dormir pelotonné en U devant le poêle. Il est vieux et ses jours sont comptés. Pour réconforter ce chat en fin de vie, se forme un étrange ménage à trois composé d'une jeune et prometteuse réalisatrice de cinéma, de son mari journaliste et de son ex-compagnon, scénariste désenchanté et trop porté sur la boisson. Une intimité imprévue se crée entre eux à la faveur de leur amour commun pour ce chat. Car sa présence crée une mystérieuse alchimie avec ces sentiments mêlés qui agitent le coeur des humains et leur sont parfois si impénétrables. Peut-être leur donne-t-il l'occasion de comprendre enfin, et de faire face bravement : il faut accepter d'aimer. Nous qui avons du mal à nous aimer nous-mêmes, nous devons au moins essayer d'aimer quelqu'un d'autre sans avoir peur.

J'ai eu un peu de mal en début de lecture surtout avec les allers-retours entre présent et passé, puis je me suis vite habituée finalement.

Si l'écriture n'a rien d'exceptionnel, elle est efficace et particulièrement adaptée à l'histoire, sorte de bilan du narrateur de sa vie présente, et à travers les souvenirs qui affluent en s'occupent du chat, de son passé.

J'ai beaucoup aimé, bien que cela m'ait rappelé la perte de notre Calynn il y a 8 ans de cela, mais cela m'a surtout conforté dans l'idée que nous avons bien fait de ne pas nous acharner et de décider d'abréger ses souffrances.
Je vous rassure, pas de descriptions des souffrances du chat dans ce roman.

Pour en revenir à l'histoire, comme souvent avec les auteurs japonais (je ne parle pas de polars), il se dégage de ce roman une certaine douceur, une certaine sérénité.
L'idée que quelle que soit notre vie, il faut continuer à avancer.

Une petite perle de lecture.
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La leçon du mal

4 de couv' :
De l'avis de tous, Seiji Hasumi est le professeur le plus charmant te le plus charismatique du lycée Shonkô Gakuin de Machida. Adulé de ses élèves, admiré de ses collègues, le jeune homme est fin, drôle, toujours prêt à combattre les injustices, maître dans l'art de dénouercles conflits. Hasumi est tout cela et pire encore : Hasumi est un psychopathe. Manipulateur, calculateur, capable de tout pour asseoir son pouvoir. Un être violent, qui n'hésite pas à éliminer ceux qui se mettent en travers de sa route.
Trois élèves l'ont percé à jour. Commence alors une traque aux conséquences inimaginables...

Pour mon premier polar japonais, si on peut le considérer ainsi, je dois avouer que j'ai fait fort dans ma sélection.

Je ne peux en dire grand chose sans tout dévoiler, mais disons en gros que ce qui commence gentiment petit à petit fait apparaître une faille qui elle-même s'étend progressivement jusqu'à l'apocalypse.
En gros : brise printanière, vent un peut plus fort avec crachin, pluie, déluge, tornade, ouragan et décidément oui, apocalypse.

Rien que la progression de ce roman m'a énormément plue. La façon dont les choses sont amenées aussi et si le final pourrait apparaître long à certains, de mon côté je me suis mise à la place des personnes concernées qui elles ont dû trouver le temps à la fois très long et très court.

J'ai aimé que l'auteur prenne le point de vue de Hasumi, l'auteur ayant eu la bonne idée d'alterner avec celui de ses collègues ou élèves, permettant au lecteur de souffler un peu et surtout de retrouver une certaine normalité dans la façon de considérer les choses.

Rien n'est grossier dans l'approche de l'auteur, c'est assez subtil, surtout au début, et les évènements vont crescendo. Pas étonnant que ce roman ait rencontré un tel succès et ait été adapté en film et manga, il s'y prête fort bien.

Même si je ne suis pas forcément fan de ce genre de roman, ce fut tellement bien amené que j'ai eu du mal à en décrocher. et ai franchement aimé (et suis bien ravie surtout qu'il ne s'agit que d'une fiction).
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mardi 30 juillet 2024

Very bad ping - premier set

4 de couv' :
A l'entraînement, en compétition, dans un parc public ou en camping... bienvenue dans les arcanes du ping-pong amateur, un monde fascinant où les jurons et coups bas volent autant que les raquettes.

J'ai adoré ! Mon homme et moi sommes ensemble depuis maintenant 30 ans, je connais donc le monde pongistique depuis notre rencontre. Je me suis totalement retrouvée là-dedans ! Pour ma plus grande hilarité, et celle de mon homme (à qui j'ai offert cette BD, que je lui ai piquée en douce. Chacun son tour).

J'ai retrouvé des attitudes, des situations que nous avons connues. En particulier la fois où, me draguant, il m'annonce qu'il est un sportif, puis qu'il s'agit de tennis de table, et que j'ai éclaté de rire (et de soulagement par la même occasion, j'ai cru être tombé sur un footeux, ça ne me disait rien du tout).

La difficulté à trouver une salle, les troisièmes mi-temps pain-charcotte-vin, les jurons en effet que ce soit à l'entraînement ou en match, les passionnés de la petite balle ronde et leur manière de l'exprimer, je peux vous dire que tout est vrai. Légèrement caricaturé car il s'agit ici d'un BD humoristique, mais les auteurs ont parfaitement mis en bulle le réel de ce sport.

Et si vous voulez en savoir plus sur ce sport, c'est par ici et .

Bref, une vraie réussite !
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Passer à l'Ouest

4 de couv' :
Un jour, Julien Solé a décidé de quitter Paris (en fait Sevran, dans le 9-3), pour Brest. A la manière de Larcenet dans son Retour à la terre, le nouvel exilé en Finistère, avec compagne et enfants, analyse et décrypte avec humour les us et coutumes de sa terre d'accueil...
Pourquoi les brestois ont-ils un attachement si prononcé à l'alcool ? Comment parler le jargon du cru avec tact et panache ? Qui se souvient d'Alban Ceray (et quel rapport avec Brest) ?
C'est à toutes ces questions que Julien Slé tente de répondre, mais pas que...
Il livre ici un recueil hilarant et instructif riche en anecdotes curieuses et insolites, au gré de planches pop et originales dans lesquelles le lecteur avisé saura reconnaître certains faits et figures locaux.

Petite déception en ce qui me concerne. Déjà parce que  le quatrième de couverture induit en erreur, ce qui  a entraîné chez la lectrice que je suis une certaine frustration (pareil pour mon homme, qui me l'a piqué en douce) : on s'attend, comme dans "Le retour à la terre" de Larcenet, à voir les personnages découvrir Brest, leur installation, leur acclimatation.
Et en fait, non : on passe de "ah oui, et on part s'installer à Brest" (couverture et première page) à... 3 ans plus tard, une fois qu'ils sont installés, se sont créé des relations, etc.

Effectivement, on retrouve quelques personnages connus de Brest (Kris, Arnaud Le Gouëfflec et quelques autres, ne sortant donc pas du milieu de l'édition, dans lequel n'évoluent pas les brestois) et j'aime assez les anecdotes, certaines sombre dans la caricature. Une caricature bien contrebalancée par de l'auto-dérision, ça équilibre.

Donc sympathique mais sans plus en ce qui me concerne, dommage.
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lundi 29 juillet 2024

La formule préférée du professeur

4 de couv' :
Une aide-ménagère est embauchée chez un ancien mathématicien, un homme d'une soixantaine d'année dont la carrière a été brutalement interrompue par un accident de voiture, catastrophe qui a réduit l'autonomie de sa mémoire à quatre-vingt minutes.
Chaque matin en arrivant chez lui, la jeune femme doit de nouveau se présenter - le professeur oublie son existence d'un jour à l'autre - mais c'est avec beaucoup de patience, de gentillesse et d'attention qu'elle gagne sa confiance et, à sa demande, lui présente son fils âgé de dix ans. Commence alors entre eux une magnifique relation. Le petit garçon et sa mère vont non seulement partager avec le vieil amnésique sa passion pour le base-ball, mais aussi et surtout appréhender la magie des chiffres, comprendre le véritable enjeu des mathématiques et découvrir la formule préférée du professeur...


Une histoire douce, poétique, pleine d'empathie... Et de maths ! Que l'autrice arrive à rendre aussi accessibles que poétiques, même pour moi qui n'ai jamais été férue de cette matière.

Une belle histoire d'amitié et de respect réciproque.
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dimanche 14 juillet 2024

Billy Summers

4 de couv' :
Vétéran décoré de la guerre d'Irak, meilleur tireur d'élite au monde, Billy Summers est le plus habile des tueurs à gages. Cependant, il n'accepte ses missions que si la cible mérite de mourir. Avant de prendre définitivement sa retraite pour se consacrer à l'écriture, il doit effectuer un dernier contrat. Mais les choses tournent mal.

Je suis un peu dubitative au sujet de ce roman. J'ai l'impression d'une rencontre qui ne s'est pas faite et suis donc un peu déçue.

L'écriture, déjà : d'habitude avec les romans de Stephen King, je suis happée dès la première phrase mais là, rien. Pas d'étincelle, de sensation d'immersion immédiate.

J'ai eu un peu de mal avec le déroulé du livre. Si je reconnais la très grande originalité du récit, car au fil du roman le personnage central se retrouve dans des situations très différentes les unes des autres, je n'ai hélas pas accroché. 
Même si je reconnais cette qualité-là de l'auteur de ne pas s'être contenté de l'histoire de la dernière mission d'un tueur à gages qui tourne mal, j'ai eu l'impression de plusieurs histoires mises bout a-à bout et certes plutôt bien assemblées, mais rien à faire, je n'ai pas réussi à accrocher.

J'ai trouvé les personnages, excepté Billy Summers, plus abouti, trop convenus ou caricaturaux, ou tombant comme des cheveux sur la soupe. Le personnage féminin est lui d'une grande intelligence, comme si tous les auteurs ou scénaristes des Etats-Unis  devaient absolument en mettre un à chaque histoire. Si ce pays regorge à ce point de génies, il faudra m'expliquer l'élection (passée et visiblement hélas future)de Trump à la présidence des USA...

J'ai bien aimé les clins d'oeil à Shining qui sera la (plus que légère) touche de fantastique de ce roman, même si je l'ai trouvée là aussi un peu décalée par rapport au reste du roman. Mais j'aime assez que les auteurs se permettent ce genre de familiarité et complicité avec les lecteurs.

Sentiment mitigé donc, mais je pense que nombre de lecteurs y trouveront leur compte. Ce qui est déjà le cas, vu le succès du roman, adapté en film.
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dimanche 2 juin 2024

Le café où vivent les souvenirs

4 de couv' :
Sur le flanc du mont Hakodate, au nord du Japon, le café Dona Dona est réputé pour sa vue imprenable sur le port de la ville. Mais surtout, comme au café Funiculi Funicula, à Tokyo, il est possible pour ses clients d'y vivre une expérience extraordinaire : voyager dans le passé, le temps d'une tasse de café.
On y rencontre Yayoi, une jeune fille qui en veut à ses parents défunts d'avoir fait d'elle une orpheline ; Todoroki, un comédien qui se languit de son épouse et de leurs rêves communs ; Reiko, submergée par la disparition de sa soeur ; Reiji, qui réalise trop tard à quel point il aime son amie d'enfance... Autant d'âmes sincères et émouvantes qui, en retrouvant un pan de leur passé, apprennent à regarder le présent autrement et à envisager l'avenir avec plus de sérénité.
Avec sa voix singulière et le talent de conteur qui ont fait son succès dans le monde entier, Toshikazu Kawaguchi signe un nouveau roman plein de sensibilité et de finesse, aussi réconfortant qu'un bon café chaud.

Au risque de me répéter en enfonçant une porte ouverte, il est difficile de poursuivre une série et de se renouveler.

Ici, même si je pense qu'à terme la série risque à terme de s'essouffler un peu, je trouve que c'est plutôt réussi, tout simplement parce que même si chaque client recherche la même chose que les précédents et que le principe de base ne change pas, on touche à l'humain. Et c'est bien ce qui fait la beauté et le succès de la série.
Et il faut dire que l'équipe du café est une chouette bande d'amis qu'on prend plaisir à côtoyer au fil des saisons !

Petit avertissement cependant : si vous avez l'impression de ne pas vous rappeler des personnages des romans précédents, c'est que comme moi, vous avez fait l'erreur de survoler le quatrième de couverture et avez "zappé" le passage (la première phrase, bravo) où il est bien spécifié que le café où se déroule ce roman n'est plus le Funiculi Funicula à Tokyo, mais le Dona Dona à Hakodate.

J'étais donc plutôt mal partie avant de comprendre mon erreur ("Dona Dona ?") et de reprendre les données à zéro. Je n'en ai que plus apprécié la lecture par la suite.

Finalement, ce roman n'est pas tant sur le côté magique d'un voyage dans le passé, avec comme pointe de piment un temps très limité pour le faire, que l'acceptation de la mort d'un être cher, et de la vie telle qu'elle est réellement en fait, pas celle qu'on aurait souhaitée.

Un chouette moment de lecture !
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vendredi 31 mai 2024

Jolie Blon's Bounce

4 de couv' :
La mort violente d'une enfant provoque très souvent une tragédie familiale. Une adolescente prénommée Amanda a été tuée de deux balles, violée et abandonnée dans un champs de canne à sucre. Puis une prostituée, fille d'un mafieux local, subit le même sort. Très vite, les soupçons se portent sur un musicien noir, le chanteur de blues Tee Bobby Hulin. Bien que Robicheaux ne le porte pas dans son coeur, il ne croit pas à sa culpabilité.
Or l'avocat de Hulin n'est autre n'est autre que Perry Lassalle, qi appartient ç une riche famille de planteurs de New Iberia. Les Lassalle, Robicheaux les connaît et surtout, il connaît la sinistre réputation de l'homme qui fut leur contremaître : un être sadique nommé Legion Guidry.
Comme dans Sunset Limited et Purple Cane Road, Dave Robicheaux va trouver en travers de sa route une incarnation diabolique qui semble douée d'ubiquité. Peu à peu, son enquête se transforme en duel contre un véritable génie du mal...
Le titre de cette onzième aventure de Dave Robicheaux, policier à New Iberia, Louisiane, fait référence, comme souvent chez Burke, à la musique du Sud : Jolie Blon's Bounce est une chanson de 1946, et l'un des protagonistes de l'histoire est un chanteur de blues cajun.


Un vrai bonheur que de me replonger dans une enquête de Dave Robicheaux, héors avec ses failles et ses contradictions, mais surtout avec la beauté de cette écriture, de cette langue (et encore une fois, bravo et merci à Freddy Michalski !).

Je me suis littéralement délectée de cette magnifique écriture, vraiment, cet auteur fait partie de mes favoris, et en littérature, et dans les auteurs de polars. 

Et ce Robicheaux, avec sa façon bien à lui de mener l'enquête. Et le bonheur de suivre l'évolution de la vie d'Alafair...

Pur moment (s) de bonheur littéraire !
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jeudi 30 mai 2024

Patria


4 de couv' :
2011 : l'ETA, organisation indépendantiste basque, dépose les armes. Un armistice inédit qui bouleversera le destin d'une Espagne divisée par la haine et le nationalisme. Au coeur de ce conflit, deux familles, deux femmes : Bittori et Miren, amies d'enfance séparées par le terrorisme ; l'une est l'épouse d'une victime, d'un "assassiné", l'autre la mère d'un terroriste. 2011 résonne différemment chez elles : si Bittori décide de revenir au village pour trouver des réponses, Miren voudrait tout oublier...
Au-delà des convictions inébranlables, des blessures et du courage individuel, le destin de ces deux familles interroge sur l'impossibilité d'oublier et la nécessité de pardonner d'un pays brisé par le fanatisme politique.


Cette bande dessinée es une adaptation du roman "Patria", de Fernando Arrumburu, que j'avais particulièrement aimé à l'été 2021

Difficile d'adapter ainsi un roman aussi dense que celui-là, mais il faut reconnaître que Toni Fejzula l'a particulièrement réussi. Il a eu la bonne idée d'attribuer un code couleur pour chaque personnage que l'on repère plus facilement ainsi par la couleur des bulles. Les repères dans les va-et-vient dans le temps, entre passé et présent, s'en trouvent ainsi facilités, et je trouve que c'est là autant une marque de respect envers l'auteur qu'envers leurs lecteurs respectifs.
Qui plus est, il a admirablement su mettre sa propre "patte" dans cet ouvrage sans pour autant dénaturer l'oeuvre originale.
Petit bonus : j'ai parfaitement retrouvé dans la BD les décors que je m'étais imaginés en lisant le roman.

Une belle réussite, vraiment.
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dimanche 19 mai 2024

Blonde

4 de couv' :
"Alors, en début de soirée, ce 3 août 1962, vint la Mort, index sur la sonnette du 12305 Fifth Helena Drive. La Mort qui essuyait la sueur de son front avec sa casquette de base-ball. La Mort qui mastiquait vite, impatiente, un chewing-gum. Pas un bruit à l'intérieur. La Mort ne peut pas le laisser sur le pas de porte, ce foutu paquet, il lui faut une signature. Elle n'entend que les vibrations ronronnantes de l'air conditionné. Ou bien... Est-ce qu'elle entend une radio, là ? La Maison est de type espagnol, c'est une "hacienda" de plein-pied : murs en fausses briques, toiture en tuiles orange luisantes, fenêtres aux stores tirés. On la croirait presque recouverte d'une poussière grise. Compacte et miniature comme une maison de poupée, rien de grandiose pour Brentwood. La Mort sonna à deux reprises, appuya fort la seconde. Cette fois, on ouvrit la porte.
De la main de la Mort, j'acceptai ce cadeau. Je savais ce que c'était, je crois. Et de la part de qui c'était. En voyant la nom et l'adresse, j'ai ri et j'ai signé sans hésiter."



Cela faisait longtemps que je voulais acquérir ce livre. Pas le réserver à la bibliothèque parce qu'en plus d'avoir été écrit par Joyce Carol Oates, écrivaine que j'ai parfois beaucoup de mal à lire (mais vers laquelle je retourne obstinément comme un papillon vers la flamme), il fait quand même 1110 pages (non, il n'y a pas de "1" en trop). Je craignais donc que même avec 3 semaines de prolongation de l'emprunt, cette contrainte temporelle nuise à mon avancée dans la lecture ("je dois le rendre, je dois le rendre, je dois le rendre"). C'est idiot (et oui, franchement psychologique, oui, je sais).
J'ai donc fini par l'acheter en février en bouquinerie, un bon compromis "financier" entre l'emprunter et l'acheter. Il est resté quelques semaines dans ma BAL* avant que j'ose enfin m'y attaquer (en même temps, quand tu es immobilisée par une entorse pendant tes vacances, tu as tout le temps qu'il te faut pour le lire sans être trop interrompue...).

A ma grande et bonne, excellente surprise, j'ai adoré ce roman. Car oui, comme cela est indiqué en tout début de livre, par une note de l'éditeur puis une note de l'autrice, il faut le lire comme un roman, pas comme une biographie.
Cela posé, la suite est moins dérangeante. J'ai beaucoup recherché sur Internet, pendant ma lecture, certains des personnages et effectivement l'autrice a pris quelques libertés avec la réalité, tout en restant cohérente avec l'histoire. Ou l'Histoire.

L'écriture est tellement belle, tellement fluide, tellement brillante et flamboyante qu'une fois le roman entamé on ne peut plus le lâcher rien que pour la beauté de la langue. Rien que pour cela, ce roman est un hommage à Marilyn. L'écriture est en totale concordance avec la fascination que Marilyn exerce encore. Quoi qu'il se passe dans l'histoire, on ne peut qu'y revenir sans cesse.
Aussi dérangeants que soient certains aspects de sa vie, tels que décrits dans ce livre, on ne peut qu'y revenir, avoir envie de poursuivre.
Mention spéciale à la traductrice de ce livre, Claude Seban, qui a fait un travail remarquable. Chapeau bas, Madame.

Comme souvent avec Oates, l'histoire et le personnage principal sont dérangeants. Dérangeants car elle dit les choses telles qu'elles sont, et peut utiliser le langage le plus ordurier pour décrire les pires scènes mais sans que ce soit vulgaire tellement c'est bien écrit.

On retrouve aussi une certaine part de féminisme : la tragédie de Marilyn est mise en relations directe avec une société, une époque et un milieu profondément machistes. Aucune chance d'y échapper. Ce qui la sauve continuellement vis-à-vis de ses employeurs est que son talent (sous-employé, mais elle lutte intensément contre cela), sa beauté (forcément éphémère) et son image leur rapportent beaucoup.
Elle n'est clairement pour eux qu'un objet, un investissement dont ils savent user par tous les moyens possibles (y compris personnellement, à ses débuts...).

Le personnage de Marilyn est une contradiction permanente, avec forces et ses faiblesses, son besoin d'être aimée et se laissant avilir ou ne voyant pas ou ne conservant pas le véritable amour quand elle le rencontre enfin, son intelligence jamais reconnue, Norma Jeane et Marilyn, son manque d'assurance constant sauf une fois entrée dans la peau de ses personnages (qu'elle améliore, encore et encore, à chaque nouvelle prise), son image qu'elle entretient (c'est son travail) et qui la dépasse.

J'ai particulièrement apprécié dans ce livre que l'autrice passe parfois d'un narrateur à l'autre sans que ce soit dérangeant : on passe de la narration de l'autrice à celle de personnes ayant côtoyé Marilyn. La narration de Norma Jeane/Marilyn est mise en italique donc immédiatement identifiable.
Cela n'est pas déroutant car parfaitement amené, la langue n'étant pas la même.

Le passage sur Kennedy n'est pas la partie la plus longue et ne le met vraiment pas en valeur.
Je dois donc ici revoir mon jugement sur le personnage de Kennedy dans "Le jour où Kennedy n'est pas mort" de R.J. Ellory, car les portraits faits de lui dans ces deux romans sont vraiment similaires... Jusqu'à l'écoeurement. Il faudra que je fouille par là un de ces jours.

Je n'ai pas pu m'empêcher de comparer ce roman à "Mudwoman", de la même autrice, que je n'ai pas réussi à terminer. De mémoire, je n'ai pas dépassé la centième page, sur 500, bien que l'écriture soit bien la même. La différence notable entre les deux livres, est que l'on connaît tous l'histoire de Marilyn alors que le personnage de Mudwoman est totalement inconnu. Je dois avouer que l'envie de reprendre ce roman me titille depuis que j'ai terminé"Blonde", mais je verrai cela plus tard.

Je suis donc ravie d'avoir osé entamer ce livre qui m'impressionnait par sa taille, et m'impressionne maintenant par sa magnificence, sa flamboyance. Pour le moment, ma meilleure surprise littéraire de l'année !

Et de toutes les photos de Marilyn, c'est celle-là que je préfère :





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