4 de couv' :
Detroit, 1958, fin du mois de juin. Dans le quartier blanc d'Alder Avenue, l'atmosphère est pesante, l'air chargé de menaces. Les grandes usines où tous les hommes sont employés commencent à fermer et, plus inquiétant encore, des gens de couleur s'installent dans le quartier. Dans leurs maisons proprettes aux rideaux parfaitement tendus et aux pelouses bien entretenues, les femmes s'observent et se méfient. Parmi elles, il y a Julia qui doit veiller sur ses jumelles de dix ans pendant les vacances, son amie Grace, enceinte de huit mois, leur voisine Malina, toujours impeccable, qui donne le ton des discussions et orchestre d'une main de maître la vente de charité de la paroisse de Saint Alban's, et puis il y a Elisabeth, la jeune fille un peu attardée, qui vit avec son vieux père. Tous les jours, les hommes rentrent crasseux de l'usine, et tous les jours, leurs épouses les attendent sagement à la maison. Mais un après-midi, Elisabeth disparaît. Alors que les hommes quadrillent le quartier dans l'espoir de la retrouver, la tension monte. Julia et Grace sont les dernières à avoir vu Elisabeth. Y a-t-il un lien avec le meurtre récent d'une jeune femme noire dans l'entrepôt à côté de l'usine ? Pour les parfaites épouses d'Adler Avenue, le mal a bien pris ses racines dans leur petit paradis.
Honnêtement, je m'attendais à mieux et c'est entièrement de ma faute !
Je m'étais focalisée à tort sur l'idée que ce roman serait un polar intéressant, mais il s'agit ici surtout d'une peinture de la société féminine américaine à la fin des années cinquante. Qui plus est donc, sur fond de ségrégation dans le Sud des Etats-Unis.
Je pense que ces portrait de femmes et le poids de la société dans laquelle elles vivent sont très réalistes, ce qui pour une femme de mon époque est franchement insupportable. De ce point de vue, c'est une reconstitution historique franchement réussie : ces femmes sont enfermées dans le rôle de parfaites épouses dont la seule ambition dans la vie est de satisfaire leur homme, qui lorsqu'il rentre chez lui ne doit être confronté à aucun souci d'aucune sorte.
Et c'est bien là le drame : aucune n'est pleinement épanouie en tant que femme, là où tout n'est qu'apparence. L'une est mariée à un homme brutal, mais doit jouer la comédie de la parfaite épouse épanouie, une autre a perdu son enfant et est persuadée que les autres ne voient en elle qu'une mauvaise mère (et de surcroît, malgré ses efforts, de ne pas réussir aussi parfaitement qu'elles à être tirée à quatre épingles), une troisième, enceinte, sur les conseils et le poids de l'éducation de sa mère, s'efforce d'éviter tout souci à son mari, quitte à lui cacher que...
Condition féminine qui se retourne contre les hommes aussi comme on peut le voir sur le personnage d'un des anciens du quartier : son épouse décédée depuis un an, il est dépendant de la charité des autres femmes du quartier ne serait-ce que pour s'alimenter. Pour le linge et le ménage, n'en parlons pas.
Mais on sent le vent tourner : il est des situations qui à force de trop durer, demandent des changements, et de contourner ou braver les interdits...
De ce point de vue, ce roman est une belle réussite.
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Petites réflexions personnelles sur mes différentes lectures. Mais juste mon opinion, mes impressions, pas un jugement. Je ne suis pas critique littéraire ! Juste une simple lectrice, qui prend plaisir (ou pas) au fil des pages, et qui a envie de vous le faire partager. Et qui est très curieuse de connaître votre opinion aussi !
jeudi 21 septembre 2017
mardi 19 septembre 2017
Crépuscule du tourment
4 de couv' :
De nos jours, quelques part en Afrique subsaharienne, au Cameroun peut-être, quatre femmes s'adressent successivement au même homme : sa mère, la femme à laquelle il a tourné le dos parce qu'il l'aimait trop et mal, celle qui partage sa vie parce qu'il n'en est pas épris, sa soeur enfin.
A celui qui ne les entend pas, toutes dévoilent leur vie intime, relatant parfois les mêmes épisodes d'un point de vue différent. Chacune fait entendre un phrasé particulier, une culture et une sensibilité propres. Elles ont en commun, néanmoins, une blessure secrète : une ascendance inavouable, un tourment identitaire reçu en héritage, une difficulté à habiter leur féminité... Les épiphanies de la sexualité côtoient, dans leurs récits, des propos sur la grande histoire qui, sans cesse, se glisse dans la petite.
D'une magnifique sensualité, ce roman choral, porté par une langue sculptée en orfèvre, restitue un monde d'autant plus mystérieux qu'il nous est étranger... et d'autant plus familier qu'il est universel.
Il y a tant à dire sur ce magnifique roman, cette magnifique écriture : je commence par quoi ????
Ces quatre voix, déjà : quatre manières d'écrire, chaque personnalité prenant possession du style de l'auteur. Quatre vécus de la même histoire, qui se recoupent, se complètent, apportent un nouveau relief aux personnages précédents.
Quatre magnifiques portraits de femmes, qui ont toutes souffert à leur façon mais ont toutes réussi, chacune à sa façon, de vivre au moins en partie la vie dont elles voulaient.
Et en dehors de ces quatre femmes, cet homme qui est au centre du roman et à qui l'auteur n'a pas donné de voix (seulement dans le deuxième tome que je m'apprête à lire), et d'autres femmes, essentielles et déterminantes dans la vie de chacune.
Je vous épargne le blabla sur la condition féminine dans ce pays d'Afrique, sujet subtilement distillé au travers de ces quatre portraits.
Un beau roman, vraiment.
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De nos jours, quelques part en Afrique subsaharienne, au Cameroun peut-être, quatre femmes s'adressent successivement au même homme : sa mère, la femme à laquelle il a tourné le dos parce qu'il l'aimait trop et mal, celle qui partage sa vie parce qu'il n'en est pas épris, sa soeur enfin.
A celui qui ne les entend pas, toutes dévoilent leur vie intime, relatant parfois les mêmes épisodes d'un point de vue différent. Chacune fait entendre un phrasé particulier, une culture et une sensibilité propres. Elles ont en commun, néanmoins, une blessure secrète : une ascendance inavouable, un tourment identitaire reçu en héritage, une difficulté à habiter leur féminité... Les épiphanies de la sexualité côtoient, dans leurs récits, des propos sur la grande histoire qui, sans cesse, se glisse dans la petite.
D'une magnifique sensualité, ce roman choral, porté par une langue sculptée en orfèvre, restitue un monde d'autant plus mystérieux qu'il nous est étranger... et d'autant plus familier qu'il est universel.
Il y a tant à dire sur ce magnifique roman, cette magnifique écriture : je commence par quoi ????
Ces quatre voix, déjà : quatre manières d'écrire, chaque personnalité prenant possession du style de l'auteur. Quatre vécus de la même histoire, qui se recoupent, se complètent, apportent un nouveau relief aux personnages précédents.
Quatre magnifiques portraits de femmes, qui ont toutes souffert à leur façon mais ont toutes réussi, chacune à sa façon, de vivre au moins en partie la vie dont elles voulaient.
Et en dehors de ces quatre femmes, cet homme qui est au centre du roman et à qui l'auteur n'a pas donné de voix (seulement dans le deuxième tome que je m'apprête à lire), et d'autres femmes, essentielles et déterminantes dans la vie de chacune.
Je vous épargne le blabla sur la condition féminine dans ce pays d'Afrique, sujet subtilement distillé au travers de ces quatre portraits.
Un beau roman, vraiment.
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dimanche 17 septembre 2017
Fin de ronde
4 de couv' :
Dans la chambre 217 de l'hôpital Kiner Mémorial, Brady Hartsfield, alias Mr Mercedes, gît dans un état végétatif depuis sept ans, soumis aux expérimentations du docteur Babineau.
Mais derrière son rictus douloureux et son regard fixe, Brady est bien vivant. Et capable de commettre un nouveau carnage sans même quitter son lit. Sa première pensée est pour Bill Hodges, son plus vieil ennemi...
Ce dernier volet de la trilogie m'a franchement déçue. J'aimais l'idée que Stephen King se lance dans le (bon) polar, et voici que contrairement aux deux autres tomes, il replonge définitivement dans le fantastique. Avec cette surdose insupportable dans les romans d'aujourd'hui dans les technologies modernes qui me donnent la détestable impression que ce sont elles qui prennent le pas sur l'humain. A moins que ce ne soit justement voulu par l'auteur.
Soit, l'aspect fantastique était présent dans le tome précédent, dont la fin annonçait la place qu'il prendrait dans celui-ci. Mais non j'insiste, j'aurais souhaité moins de fantastique, plus de vrai polar.
Mais c'est du King, hein, donc haletant jusqu'au bout.
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Dans la chambre 217 de l'hôpital Kiner Mémorial, Brady Hartsfield, alias Mr Mercedes, gît dans un état végétatif depuis sept ans, soumis aux expérimentations du docteur Babineau.
Mais derrière son rictus douloureux et son regard fixe, Brady est bien vivant. Et capable de commettre un nouveau carnage sans même quitter son lit. Sa première pensée est pour Bill Hodges, son plus vieil ennemi...
Ce dernier volet de la trilogie m'a franchement déçue. J'aimais l'idée que Stephen King se lance dans le (bon) polar, et voici que contrairement aux deux autres tomes, il replonge définitivement dans le fantastique. Avec cette surdose insupportable dans les romans d'aujourd'hui dans les technologies modernes qui me donnent la détestable impression que ce sont elles qui prennent le pas sur l'humain. A moins que ce ne soit justement voulu par l'auteur.
Soit, l'aspect fantastique était présent dans le tome précédent, dont la fin annonçait la place qu'il prendrait dans celui-ci. Mais non j'insiste, j'aurais souhaité moins de fantastique, plus de vrai polar.
Mais c'est du King, hein, donc haletant jusqu'au bout.
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vendredi 15 septembre 2017
Au commencement était la vie
4 de couv' :
Kathleen a onze ans. Sa mère vient de les quitter pour disparaître à jamais. Son père, dans une crise de démence alcoolique, a battu à mort sa soeur Nola et a blessé si grièvement la petite Kathleen qu'elle doit être hospitalisée.
Un mois d'hôpital avant l'Assistance publique. Un mois vécu comme un rêve interrompu.
Ce rêve, elle croit le reprendre en devenant infirmière et pense trouver le bonheur dans l'amour qu'elle voue à un médecin.
Mais le destin, dans une implacable et infernale logique, va la ramener au commencement de sa vie marquée par l'abandon et la mort.
Un des romans les plus poignants de la grande romancière américaine.
Je ne sais pas ce que j'ai avec cette auteure. Je me sens avec elle comme un papillon de nuit attiré par la flamme qui va le brûler : je n'aime pas complètement, je ne déteste pas complètement, mais j'y reviens toujours quoiqu'il arrive. Il s'agit de sortir de ma zone de confort littéraire, je pense.
Une impression de malaise, c'est ce qui prédomine ici. En dehors de la passivité décidément agaçante des personnages de Joyce Carol Oates, on ne peut pas dire que cette Kathleen, même en prenant en compte son passé, soit tout à fait normale. Inquiétante, intrigante malgré ce qu'elle laisse deviner d'elle à autrui. Je ne sais si l'auteure a voulu montrer par ce biais que quelqu'un démarrant ainsi dans la vie a socialement peu de chance d'être épanouie, que lorsque les cartes sont faussées dès le départ, le reste de la vie de cette personne l'est aussi. Mais la fin du roman, que je trouve franchement invraisemblable dans l'acte commis, m'a laissé un sentiment d'écoeurement.
Mais je sais déjà que je retournerai vers cette auteure. Cette façon de distiller le vécu (passif ou non) de ses personnages a quelques chose de fascinant...
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Kathleen a onze ans. Sa mère vient de les quitter pour disparaître à jamais. Son père, dans une crise de démence alcoolique, a battu à mort sa soeur Nola et a blessé si grièvement la petite Kathleen qu'elle doit être hospitalisée.
Un mois d'hôpital avant l'Assistance publique. Un mois vécu comme un rêve interrompu.
Ce rêve, elle croit le reprendre en devenant infirmière et pense trouver le bonheur dans l'amour qu'elle voue à un médecin.
Mais le destin, dans une implacable et infernale logique, va la ramener au commencement de sa vie marquée par l'abandon et la mort.
Un des romans les plus poignants de la grande romancière américaine.
Je ne sais pas ce que j'ai avec cette auteure. Je me sens avec elle comme un papillon de nuit attiré par la flamme qui va le brûler : je n'aime pas complètement, je ne déteste pas complètement, mais j'y reviens toujours quoiqu'il arrive. Il s'agit de sortir de ma zone de confort littéraire, je pense.
Une impression de malaise, c'est ce qui prédomine ici. En dehors de la passivité décidément agaçante des personnages de Joyce Carol Oates, on ne peut pas dire que cette Kathleen, même en prenant en compte son passé, soit tout à fait normale. Inquiétante, intrigante malgré ce qu'elle laisse deviner d'elle à autrui. Je ne sais si l'auteure a voulu montrer par ce biais que quelqu'un démarrant ainsi dans la vie a socialement peu de chance d'être épanouie, que lorsque les cartes sont faussées dès le départ, le reste de la vie de cette personne l'est aussi. Mais la fin du roman, que je trouve franchement invraisemblable dans l'acte commis, m'a laissé un sentiment d'écoeurement.
Mais je sais déjà que je retournerai vers cette auteure. Cette façon de distiller le vécu (passif ou non) de ses personnages a quelques chose de fascinant...
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mercredi 13 septembre 2017
Sur l'épaule de l'ange
Pas de 4 de couv' !
Charmant recueil de courts poèmes beaucoup centré sur la famille (mais pas que), une bouffée d'air frais et une chouette interlude dans mes lectures du moment.
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Charmant recueil de courts poèmes beaucoup centré sur la famille (mais pas que), une bouffée d'air frais et une chouette interlude dans mes lectures du moment.
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lundi 11 septembre 2017
Chroniques radio, l'intégrale
4 de couv' :
"Humoriste, ça devient de plus en plus compliqué. Il faut faire attention à tout, peser chaque mot. Si ça continue, c'est un métier qui va disparaître... comme maréchal-ferrant, il n'y en aura plus !"
Cet ouvrage rassemble les chroniques radio (2008-2010) de Stéphane Guillon publiées dans "On m'a demandé de vous calmer" et "On m'a demandé de vous virer".
Lecture salutaire ! Alors oui, Stéphane Guillon on l'aime ou ne l'aime pas, c'est le poil à gratter du PAF, il manque parfois atrocement de subtilité, mais voilà, des comme lui, ça manque cruellement de nos jours.
Parce que des humoristes qui jouent les fous du roi, il n'y en a quasi plus à présent. Depuis Coluche et Desproges, dites-moi lesquels se démarquent du lot. Pire, y-a-t'il à présent autre chose que des humoristes, talentueux certes pour une bonne majorité, qui parlent d'autre chose que la vie quotidienne (vie de couple, enfants) et auraient une vision politique autre que superficielle (la plupart se contentant au mieux de petites piques plus ou moins allusives à une anecdote du moment).
Vous me direz : "oui enfin, bon, 2008 c'est loin, presque 10 ans déjà". Et bien détrompez-vous, je dirai moi "que" 10 ans. Malheureusement, il n'y a eu guère d'évolution en politique sur cette dernière décennie et si les protagonistes et les évènements de l'actualité évoqués dans ce livre se sont déplacés sur d'autres personnalités politiques et d'autres pays - et ajoutez à cela que nous savons décidément tous une mémoire à court terme - je ne vois pas beaucoup de changements entre 2008 et 2017.
En plus, j'ai lu ce livre en pleine campagne présidentielle, de quoi vous motiver davantage (ou pas, selon les caractères) pour ne pas bouder les urnes.
Salutaire, je vous dit !
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"Humoriste, ça devient de plus en plus compliqué. Il faut faire attention à tout, peser chaque mot. Si ça continue, c'est un métier qui va disparaître... comme maréchal-ferrant, il n'y en aura plus !"
Cet ouvrage rassemble les chroniques radio (2008-2010) de Stéphane Guillon publiées dans "On m'a demandé de vous calmer" et "On m'a demandé de vous virer".
Lecture salutaire ! Alors oui, Stéphane Guillon on l'aime ou ne l'aime pas, c'est le poil à gratter du PAF, il manque parfois atrocement de subtilité, mais voilà, des comme lui, ça manque cruellement de nos jours.
Parce que des humoristes qui jouent les fous du roi, il n'y en a quasi plus à présent. Depuis Coluche et Desproges, dites-moi lesquels se démarquent du lot. Pire, y-a-t'il à présent autre chose que des humoristes, talentueux certes pour une bonne majorité, qui parlent d'autre chose que la vie quotidienne (vie de couple, enfants) et auraient une vision politique autre que superficielle (la plupart se contentant au mieux de petites piques plus ou moins allusives à une anecdote du moment).
Vous me direz : "oui enfin, bon, 2008 c'est loin, presque 10 ans déjà". Et bien détrompez-vous, je dirai moi "que" 10 ans. Malheureusement, il n'y a eu guère d'évolution en politique sur cette dernière décennie et si les protagonistes et les évènements de l'actualité évoqués dans ce livre se sont déplacés sur d'autres personnalités politiques et d'autres pays - et ajoutez à cela que nous savons décidément tous une mémoire à court terme - je ne vois pas beaucoup de changements entre 2008 et 2017.
En plus, j'ai lu ce livre en pleine campagne présidentielle, de quoi vous motiver davantage (ou pas, selon les caractères) pour ne pas bouder les urnes.
Salutaire, je vous dit !
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dimanche 10 septembre 2017
Spin
4 de couv' :
La vie de Tyler Dupree est inextricablement liée à celle des jumeaux Lawton, Diane et Jason. Ils étaient ensemble la nuit où la Terre a été coupée du reste de l'univers par une mystérieuse barrière opaque à l'extérieur de laquelle le temps s'écoule des millions de fois plus vite. Il ne reste donc plus que quelques décennies avant que le Soleil ne transforme la Terre en une boule de feu, exterminant ainsi l'humanité. Jason n'a alors plus qu'un but dans la vie : comprendre pourquoi et par qui la barrière a été installée.
Troisième commande Kube pour laquelle ma demande était : "un classique récent ou ancien de science-fiction, genre que je connais assez peu".
Il m'a d'abord été proposé Fondation de Asimov, que j'ai refusé car je l'ai à la maison (note pour plus tard : les piquer à mon homme et enfin les lire !).
C'est donc avec impatience que j'ai attendu ma Kube ne sachant cette fois ce qui me serait envoyé.
Je l'ai dévoré. J'ai tellement aimé que j'ai acheté les deux autres tomes dès le premier fini, poursuivant cette lecture avec un réel bonheur.
Déjà, j'aime assez les romans et films post apocalyptiques, bien qu'ici l'apocalypse n'ait pas encore eu lieu, que les humains la savent imminente, et font tout pour trouver une solution. Au-delà de cela, cette catastrophe annoncée apporte des bouleversements dans les mentalités, les croyances, le rapport à l'autre. Comme souvent avec la science-fiction, l'aspect sociologique et certaines questions philosophiques, politiques, économiques sont abordées. Et écologiques aussi qui est semble-t-il l'un des sujets de prédilection de l'auteur.
Les personnages centraux, qui disparaissent dès le second tome, reflètent bien cette nouvelle société : l'un va tout mettre en oeuvre pour trouver des solutions et continuer d'avancer coûte que coûte, le second va, comme la majorité de la population, poursuivre sa vie mais sans se projeter dans le futur puisque ce dernier est vouer à ne jamais arriver. La troisième, elle, va se réfugier dans une de ces nouvelles religions qui vont apparaître.
On va les suivre au fil des décennies, les voir évoluer au fil du temps et des découvertes.
Je ne peux hélas pas en dire plus sans en dire trop, mais le succès de ce roman tient au fait que l'auteur a effectivement bien réfléchi aux conséquences de son postulat de départ.
Des deux autres tomes, je ne dirai rien car ce serait dire tout. Juste que les personnages principaux du premier tome disparaissent du deuxième, que l'on se retrouve plusieurs décennies après eux, et que si dans le troisième on retrouve deux des personnages du deuxième, là encore le contexte est absolument différent. Chaque tome est très différent des deux autres, et c'est bien ce qui fait tout son intérêt aussi.
Le point commun des trois : l'évolution des sociétés humaines quand il n'y a guère d'avenir ou d'espoir. Bien pensé, original, intrigant, dérangeant parfois.
Vraiment, encore merci à l'équipe de La Dimension Fantastique !
(et désolée de ne pas avoir acheté les tomes 2 et 3 chez vous, mais j'avais reçu à Noël un bon cadeau dans ma librairie préférée...).
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La vie de Tyler Dupree est inextricablement liée à celle des jumeaux Lawton, Diane et Jason. Ils étaient ensemble la nuit où la Terre a été coupée du reste de l'univers par une mystérieuse barrière opaque à l'extérieur de laquelle le temps s'écoule des millions de fois plus vite. Il ne reste donc plus que quelques décennies avant que le Soleil ne transforme la Terre en une boule de feu, exterminant ainsi l'humanité. Jason n'a alors plus qu'un but dans la vie : comprendre pourquoi et par qui la barrière a été installée.
Troisième commande Kube pour laquelle ma demande était : "un classique récent ou ancien de science-fiction, genre que je connais assez peu".
Il m'a d'abord été proposé Fondation de Asimov, que j'ai refusé car je l'ai à la maison (note pour plus tard : les piquer à mon homme et enfin les lire !).
C'est donc avec impatience que j'ai attendu ma Kube ne sachant cette fois ce qui me serait envoyé.
Je l'ai dévoré. J'ai tellement aimé que j'ai acheté les deux autres tomes dès le premier fini, poursuivant cette lecture avec un réel bonheur.
Déjà, j'aime assez les romans et films post apocalyptiques, bien qu'ici l'apocalypse n'ait pas encore eu lieu, que les humains la savent imminente, et font tout pour trouver une solution. Au-delà de cela, cette catastrophe annoncée apporte des bouleversements dans les mentalités, les croyances, le rapport à l'autre. Comme souvent avec la science-fiction, l'aspect sociologique et certaines questions philosophiques, politiques, économiques sont abordées. Et écologiques aussi qui est semble-t-il l'un des sujets de prédilection de l'auteur.
Les personnages centraux, qui disparaissent dès le second tome, reflètent bien cette nouvelle société : l'un va tout mettre en oeuvre pour trouver des solutions et continuer d'avancer coûte que coûte, le second va, comme la majorité de la population, poursuivre sa vie mais sans se projeter dans le futur puisque ce dernier est vouer à ne jamais arriver. La troisième, elle, va se réfugier dans une de ces nouvelles religions qui vont apparaître.
On va les suivre au fil des décennies, les voir évoluer au fil du temps et des découvertes.
Je ne peux hélas pas en dire plus sans en dire trop, mais le succès de ce roman tient au fait que l'auteur a effectivement bien réfléchi aux conséquences de son postulat de départ.
Des deux autres tomes, je ne dirai rien car ce serait dire tout. Juste que les personnages principaux du premier tome disparaissent du deuxième, que l'on se retrouve plusieurs décennies après eux, et que si dans le troisième on retrouve deux des personnages du deuxième, là encore le contexte est absolument différent. Chaque tome est très différent des deux autres, et c'est bien ce qui fait tout son intérêt aussi.
Le point commun des trois : l'évolution des sociétés humaines quand il n'y a guère d'avenir ou d'espoir. Bien pensé, original, intrigant, dérangeant parfois.
Vraiment, encore merci à l'équipe de La Dimension Fantastique !
(et désolée de ne pas avoir acheté les tomes 2 et 3 chez vous, mais j'avais reçu à Noël un bon cadeau dans ma librairie préférée...).
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samedi 9 septembre 2017
Zoli
4 de couv' :
Chanteuse et poétesse rom à la voix de feu, Zoli fascine ceux qui l'approchent mais reste insaisissable. Adulée avant de devenir paria, bannie par son peuple, elle paiera cette liberté au prix fort... Des années trente à nos jours, le voyage sans retour de Zoli à travers l'Europe est un étourdissant tourbillon de musique, d'amour et de trahison au coeur de l'âme tzigane.
Deuxième commande Kube !
Ma demande : Nomades, Tziganes, roms et autres "non gadjés".
Je dois avouer que j'ai hésité à valider cette proposition, espérant plutôt un roman méconnu que celui-ci, auquel je ne m'étais pas intéressée à sa sortie au prétexte que je craignais qu'il tombe dans la caricature de ce peuple, malgré le renom de l'auteur (dont au passage je n'avais jamais rien lu jusqu'ici).
Et ô combien j'aurais eu tort de refuser cette proposition.
L'auteur évite totalement la caricature, tout en s'intéressant au sort des roms des pays de l'Est (ici, la Tchécoslovaquie) avant et pendant la guerre froide, et en particulier à la propagande d'une dictature et ses conséquences. Et à la vie sous une dictature puis une autre.
C'est aussi un beau portrait d'un peuple et d'une femme, pleins de fierté, de dignité et de volonté.
Sur la construction du roman : les différentes parties, si elles se déroulent bien sur les mêmes époques, se basent chacune sur la narration des uns et des autres (perturbant quand à la deuxième partie (la troisième en comptant le prologue) on croit redémarrer avec Zoli, alors qu'il s'agit d'un tout nouveau personnage dont le destin va croiser celui de Zoli).
Intéressant de suivre ensuite la même histoire selon ces deux vécus.
Une belle réussite, vraiment.
Et une belle réussite encore sur cette commande Kube. Un grand merci à Maïté de la librairie Le Roi Livre !
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Chanteuse et poétesse rom à la voix de feu, Zoli fascine ceux qui l'approchent mais reste insaisissable. Adulée avant de devenir paria, bannie par son peuple, elle paiera cette liberté au prix fort... Des années trente à nos jours, le voyage sans retour de Zoli à travers l'Europe est un étourdissant tourbillon de musique, d'amour et de trahison au coeur de l'âme tzigane.
Deuxième commande Kube !
Ma demande : Nomades, Tziganes, roms et autres "non gadjés".
Je dois avouer que j'ai hésité à valider cette proposition, espérant plutôt un roman méconnu que celui-ci, auquel je ne m'étais pas intéressée à sa sortie au prétexte que je craignais qu'il tombe dans la caricature de ce peuple, malgré le renom de l'auteur (dont au passage je n'avais jamais rien lu jusqu'ici).
Et ô combien j'aurais eu tort de refuser cette proposition.
L'auteur évite totalement la caricature, tout en s'intéressant au sort des roms des pays de l'Est (ici, la Tchécoslovaquie) avant et pendant la guerre froide, et en particulier à la propagande d'une dictature et ses conséquences. Et à la vie sous une dictature puis une autre.
C'est aussi un beau portrait d'un peuple et d'une femme, pleins de fierté, de dignité et de volonté.
Sur la construction du roman : les différentes parties, si elles se déroulent bien sur les mêmes époques, se basent chacune sur la narration des uns et des autres (perturbant quand à la deuxième partie (la troisième en comptant le prologue) on croit redémarrer avec Zoli, alors qu'il s'agit d'un tout nouveau personnage dont le destin va croiser celui de Zoli).
Intéressant de suivre ensuite la même histoire selon ces deux vécus.
Une belle réussite, vraiment.
Et une belle réussite encore sur cette commande Kube. Un grand merci à Maïté de la librairie Le Roi Livre !
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vendredi 30 juin 2017
Annabel
4 de couv' :
1968, un bourg côtier du Labrador au Canada. un enfant naît, ni garçon ni fille. Hermaphrodite. Ils sont trois à partager ce secret : les parents et une voisine de confiance. On décide de faire opérer l'enfant ; ce sera Wayne - le choix du père. Mais dans l'eau trouble de l'adolescence, son moi caché, cette Annabel qui l'accompagne comme une ombre, réapparaît. Et avec elle, la vérité. un magnifique roman sur la différence et l'identité, porté par une langue poétique où vibrent intimement la Nature et les êtres.
Ce livre était ma première commande Kube !
Ma demande : un beau portrait de personnage ou un roman qui fait s'évader/voyager ou les deux à la fois.
C'est avec une grande sensibilité que ce sujet délicat est abordé. On n'y trouve ni condamnation de l'attitude des parents, ni de la société où ils vivent, ni de l'époque.
Au contraire, on se retrouve en empathie avec les personnages, on comprend parfaitement leurs sentiments, leur difficulté à appréhender une situation où la plus grande difficulté est... La rareté. Comment faire face à une situation quand il n'existe aucune référence et taboue car ignorée car rare, en particulier à une époque où ce genre de différence est clairement perçu au mieux comme une bizarrerie de la nature (je ne me fais pas d'illusion non plus sur la nôtre cela dit). Et qui plus est dans un village assez éloigné de tout.
Il n'y a donc ni condamnation, ni voyeurisme, ni caricature uniquement de l'empathie envers les personnages. A nous de nous interroger sur notre propre perception de ce genre de situation. Vraiment, une belle réussite.
Et une belle réussite aussi pour cette première commande Kube, qui est tombée pile sur ma demande (beau portrait + dépaysement) ! Donc un grand merci à Yohan de la librairie L'Ecriture !
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1968, un bourg côtier du Labrador au Canada. un enfant naît, ni garçon ni fille. Hermaphrodite. Ils sont trois à partager ce secret : les parents et une voisine de confiance. On décide de faire opérer l'enfant ; ce sera Wayne - le choix du père. Mais dans l'eau trouble de l'adolescence, son moi caché, cette Annabel qui l'accompagne comme une ombre, réapparaît. Et avec elle, la vérité. un magnifique roman sur la différence et l'identité, porté par une langue poétique où vibrent intimement la Nature et les êtres.
Ce livre était ma première commande Kube !
Ma demande : un beau portrait de personnage ou un roman qui fait s'évader/voyager ou les deux à la fois.
C'est avec une grande sensibilité que ce sujet délicat est abordé. On n'y trouve ni condamnation de l'attitude des parents, ni de la société où ils vivent, ni de l'époque.
Au contraire, on se retrouve en empathie avec les personnages, on comprend parfaitement leurs sentiments, leur difficulté à appréhender une situation où la plus grande difficulté est... La rareté. Comment faire face à une situation quand il n'existe aucune référence et taboue car ignorée car rare, en particulier à une époque où ce genre de différence est clairement perçu au mieux comme une bizarrerie de la nature (je ne me fais pas d'illusion non plus sur la nôtre cela dit). Et qui plus est dans un village assez éloigné de tout.
Il n'y a donc ni condamnation, ni voyeurisme, ni caricature uniquement de l'empathie envers les personnages. A nous de nous interroger sur notre propre perception de ce genre de situation. Vraiment, une belle réussite.
Et une belle réussite aussi pour cette première commande Kube, qui est tombée pile sur ma demande (beau portrait + dépaysement) ! Donc un grand merci à Yohan de la librairie L'Ecriture !
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mercredi 31 mai 2017
Mise en boîte
Oui, je l'avoue, j'ai cédé à la mode des box littéraires. Croyez-moi, question mode, je ne suis rien, n'y connais rien et fait rarement ma gonzesse (sauf sur certaines périodes. En ce moment, je suis en mode - c'est le cas de le dire - vernis à ongle. Ça ne va pas durer, je sais que je vais vite trouver cela contraignant).
Mais parlez-moi bouquins et je me transforme en geek du monde littéraire. Sans compter quand j passe en mode fan hystérique (pensée émue pour les pauvres tympan de mon homme et du chat) quand je découvre qu'un de mes auteurs préférés passe dans la librairie du coin, ou à la télé, ou à la radio, etc. Cela donne un cri suraigu suivi de couinements aussi débiles qu'insupportables et pour mon entourage et pour ma (alors toute relative de ce qui me reste de) dignité.
Je crois que j'en ai entendu parler via la page facebook de la Grande Librairie. J'ai du coup fait une petite recherche sur le sujet sur Internet, pour finalement revenir sur celle conseillée, à savoir :
La Kube
Dont le principe est de commander chaque mois un livre via ce site, auquel seront joints dans la box quelques menus produits supplémentaires (échantillon de thé, marque-page, leur feuille de chou, un mini-livre publicité d'un autre dont figure le premier chapitre (partenariat avec une maison d'édition différente d'un mois à l'autre), couvre-livre et un autre cadeau dont on a la surprise en ouvrant le colis).
Le livre est proposé en fonction de notre demande spécifique (le type de livre et d'histoire que l'on veut), mais il nous est aussi demandé quel livre du même genre nous avons déjà lu et le dernier en date de ce style que l'on a aimé.
Ajoutez à cela que l'on peut renseigner dans notre profil notre "bibliokube", à savoir tous les livres que l'on a déjà lu dans notre vie (euh... Soyons réalistes, ceux dont on se souvient).
Le site présentant les libraires participant à la Kube, on peut choisir celui qu'on veut, ce que je ne fais jamais, préférant avoir la surprise. On a aussi la possibilité de valider ou non le choix du libraire.
Je n'ai pas coché cette option la première fois, voulant la surprise totale mais comme j'ai passé le reste du mois à me dire "et si je l'ai déjà ? Et si je l'ai déjà ?", je prend cette option systématiquement maintenant.
Cela a l'avantage effectivement d'éviter les doublons, mais aussi les déceptions et surtout, en cas de rejet de la proposition, d'affiner son choix ce que j'ai fait deux fois : la première parce que le livre proposé fait partie de la bibliothèque de mon homme, ce que j'avais complètement oublié, ce que j'ai indiqué en précisant que oui en effet, le/la libraire était tombé pile sur ce que je voulais.
La deuxième car si en effet le/la libraire avait bien compris ma demande, il s'agissait d'un livre dont j'avais vu le film, or il est pour moi incompatible de concilier un livre et son film. J'en ai déjà fait l'expérience plusieurs fois, je suis toujours déçue : soit j'ai adoré le film et je ne m'y retrouve plus dans le livre, soit j'ai d'abord lu le livre et trouve l'adaptation fadasse en comparaison (quand je ne suis pas outrée par les coupes franches ou mauvaises adaptations de mes passages préférés).
Par contre, pas de deuxième proposition à valider, la surprise reste alors entière ("et si je l'ai déjà ? Et si je l'ai déjà ?"). Et si je l'ai déjà, et bien, il semble facile, d'après les témoignages lus sur le site et la page Facebook de la Kube, de le renvoyer et d'en demander un autre.
Globalement : si je trouve un peu cher (15 euros plus 3,90 euros de frais de port) le fait d'avoir un livre de poche et ses quelques cadeaux, paradoxalement cela me permet de faire des économies. En effet, je me restreins du coup en dépenses à la librairie, ce qui ne fait pas de mal à ma bourse car ma pile à lire déborde de la mini-bibliothèque que j'avais acheté rien que pour cela. Je n'ai pas compté, mais je dois avoir une bonne cinquantaine de livres à lire, achetés pour certains depuis plusieurs années. Geek littéraire je vous dis, en mode "tonneau des Danaïdes" qui plus est (vu que bien que je les lise, j'en rachète dans la foulée). Sachant que si je vais à la librairie pour "faire un tour" il est rare que je reparte les mains vides.
Passons pudiquement sur ceux achetés, suites d'un livre reçus via La Kube. Donnons-nous bonne conscience : c'était un bon cadeau offert à Noël par mon homme.
Cela étant, les petits cadeaux joints sont de plus en plus sympas (chocolats en février, graines en avril, chouette crayon en mai).
On peut aussi offrir un bon cadeau à la personne de son choix, ou directement commander une box supplémentaire (je l'ai fait pour mon homme pour son anniversaire, il était ravi !).
Que dire d'autre ? Laissez-vous tenter, pas d'engagement, on peut résilier à tout moment.
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lundi 29 mai 2017
Vie de ma voisine
4 de couv' :
Ça commence comme une nouvelle d'Alice Munro : lors de son déménagement, une romancière est abordée par sa voisine qui l'a reconnue, et l'invite chez elle pour parler de Charlotte Delbo.
Ça continue comme un récit d'Isaac Babel. Car les parents de Jenny, la voisine née en 1925, étaient des juifs polonais, immigrés en France un an avant sa naissance.
Mais c'est un livre de Geneviève Brisac, un "roman vrai" en forme de traversé du siècle : la vie à Paris dans les années 1930, la Révolution trahie à Moscou, l'Occupation - Jenny et son frère livrés à eux-mêmes après la rafle du Vel' d'hiv la déportation des parents, la peur, la faim, les humiliations, et une merveilleuse amitié. Le roman d'apprentissage d'une jeune institutrice douée d'une vitalité que ni les deuils ni les tragédies ne parviendront à affaiblir.
Ça se termine à Moscou en 1992, dans le tribunal où Staline fit condamner à mort les chefs de la révolution d'Octobre, par la rencontre entre des "leks" rescapés du Goulag et des survivants des camps nazis.
À l'écoute de Jenny, Geneviève Brisac rend justice aux héros de notre temps, qui, dans l'ombre, ont su garder vivant le goût de la fraternité et de l'utopie.
Je n'avais pas entendu parler de ce roman avant de regarder La Grande Librairie (très bonne émission que je recommande, bien que la dernière de la saison était vendredi dernier, rendez-vous au 7 septembre) où l'auteure était invitée.
Ce pourrait être un roman de plus sur la déportation ou ceux qui ont pu y échapper et leur existence suite à ce drame, à ceci près que la narration de l'auteure se mélange petit à petit, subtilement, lentement mais sûrement, à celle de sa voisine. Tour de force remarquable car si on ne s'en rend pas immédiatement compte, cela nous amène à faire nôtre l'histoire de la voisine, et en ces temps où le FN est encore passé au second tour des élections présidentielles, un peu d'empathie et d'intelligence avec "l'autre" ne peut faire que du bien.
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Ça commence comme une nouvelle d'Alice Munro : lors de son déménagement, une romancière est abordée par sa voisine qui l'a reconnue, et l'invite chez elle pour parler de Charlotte Delbo.
Ça continue comme un récit d'Isaac Babel. Car les parents de Jenny, la voisine née en 1925, étaient des juifs polonais, immigrés en France un an avant sa naissance.
Mais c'est un livre de Geneviève Brisac, un "roman vrai" en forme de traversé du siècle : la vie à Paris dans les années 1930, la Révolution trahie à Moscou, l'Occupation - Jenny et son frère livrés à eux-mêmes après la rafle du Vel' d'hiv la déportation des parents, la peur, la faim, les humiliations, et une merveilleuse amitié. Le roman d'apprentissage d'une jeune institutrice douée d'une vitalité que ni les deuils ni les tragédies ne parviendront à affaiblir.
Ça se termine à Moscou en 1992, dans le tribunal où Staline fit condamner à mort les chefs de la révolution d'Octobre, par la rencontre entre des "leks" rescapés du Goulag et des survivants des camps nazis.
À l'écoute de Jenny, Geneviève Brisac rend justice aux héros de notre temps, qui, dans l'ombre, ont su garder vivant le goût de la fraternité et de l'utopie.
Je n'avais pas entendu parler de ce roman avant de regarder La Grande Librairie (très bonne émission que je recommande, bien que la dernière de la saison était vendredi dernier, rendez-vous au 7 septembre) où l'auteure était invitée.
Ce pourrait être un roman de plus sur la déportation ou ceux qui ont pu y échapper et leur existence suite à ce drame, à ceci près que la narration de l'auteure se mélange petit à petit, subtilement, lentement mais sûrement, à celle de sa voisine. Tour de force remarquable car si on ne s'en rend pas immédiatement compte, cela nous amène à faire nôtre l'histoire de la voisine, et en ces temps où le FN est encore passé au second tour des élections présidentielles, un peu d'empathie et d'intelligence avec "l'autre" ne peut faire que du bien.
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samedi 27 mai 2017
La vengeance des mères
La photographie reproduite sur la couverture de ce roman a été prise par L. A. Huffman à Fort Keogh, dans le territoire du Montana, en 1878. La jeune femme, dénommée Pretty Nose, était une chef de guerre amérindienne qui, à la fin du mois de juin 1876, s'est battue contre le 7e de cavalerie du général George Armstrong Custer à la bataille de la Little Bighorn, à l'âge de vingt-cinq ans. Apparentée à tort, selon diverses sources, à la tribu des Cheyennes du Nord, elle était en réalité arapaho. Les Arapahos étaient des alliés des Cheyennes, et les deux tribus unies par d'étroits liens de parenté. Pretty Nose avait également du sang français par par son père, un marchand de fourrures canadien-français. Malgré les interdictions successives, prononcées par les autorités religieuses et gouvernementales, concernant les mariages entre différentes ethnies, religions et cultures, ceux-ci étaient déjà nombreux dans les Grandes Plaines pendant la première moitié du XIXe siècle, comme dans toute l'histoire de l'humanité.
Pretty Nose a vécu par la suite dans la réserve arapho de Wind River, dans le Wyoming, jusqu'à l'âge d'au moins cent deux ans.
4 de couv' :
1875. Dans le but de favoriser l'intégration, un chef cheyenne, Little Wolf, propose au président Grant d'échanger mille chevaux contre mille femmes blanches pour les marier à ses guerriers. Grant accepte et envoie dans les contrées reculées du Nebraska les premières femmes, pour la plupart "recrutées" de force dans les pénitenciers et les asiles du pays. En dépit de tous les traités, la tribu de Little Wolf et ne tarde pas à être exterminée par l'amie américaine, et quelques femmes blanches seulement échappent à ce massacre.
Parmi elles, deus soeurs, Margaret et Susan Kelly, qui, traumatisées par la perte de leurs enfants et par le comportement sanguinaire de l'armée, refusent de rejoindre la "civilisation". Après avoir trouvé" refuge dans la tribu de Sitting Bull, elles vont prendre le parti du peuple indien et se lancer, avec quelques prisonnières des Sioux, dans une lutte désespérée pour leur survie.
Avec cette aventure passionnante d'un petit groupe de femmes prises au milieu des guerres indiennes, Jim Fergus nous donne enfin la suite de Mille femmes blanches. Le miracle se produit à nouveau et cette épopée fabuleusement romanesque, véritable chant d'amour à la culture indienne et à la féminité, procure un incommensurable plaisir de lecture.
Je me méfie souvent des suites, car on est souvent déçu quand on a aimé le tome précédent ou, si la suite arrive plusieurs années après comme ici, on peine à se remémorer certains détails ce qui ne facilite pas la lecture du second tome.
Heureusement, Jim Fergus distille tout au long du roman quelques rappels de l'histoire et si j'étais loin de tout me rappeler, cela m'a permis de m'y retrouver et d'apprécier cette lecture.
Sur le livre en lui-même, on retrouve avec plaisir la patte de l'auteur, et surtout l'aspect féministe de l'histoire car il est évident que le statut de la femme à l'époque était loin d'être idyllique, on revient de loin les filles ! (et m**** à celles qui osent dire "non je ne suis pas féministe" et qui ne se rendent pas compte à quel point elles le sont. Un peu d'histoire de la condition des femmes à travers les âges leur ferait le plus grand bien. Fin de l'aparté).
Sur la culture indienne, je ne me rappelle pas si c'était le cas dans "Mille Femmes Blanches", mais j'ai l'impression que l'auteur insiste davantage sur le côté mystique, surtout sur le côté transformation mais je n'en dirai pas plus.
Sur l'attitude du gouvernement américain vis-à-vis des indiens, rien de neuf, il faut dire aussi que c'était déjà très complet dans le roman précédent.
Et sur le côté vengeance, on n'en comprend toute la teneur que dans les toutes dernières pages. J'aimerais en dire davantage, mais ce serait tout dévoiler.
Sur la structure et l'écriture du roman : il s'agit des journaux de certaines de ces femmes, des anciennes et des nouvelles. On peut avoir une impression de redite dans celui des "épouses" fraîchement débarquées dans le côté découverte, impression tempérée par le journal des anciennes qui se décident en quelques sorte à les tutorer sur la société indienne dont elles font désormais partie. Ces deux séries de journaux se répondent ou se complètent et apportent un nouveau relief à l'histoire, évitant ainsi au roman d'être une pâle copie du précédent.
Un bon moment de lecture.
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Pretty Nose a vécu par la suite dans la réserve arapho de Wind River, dans le Wyoming, jusqu'à l'âge d'au moins cent deux ans.
4 de couv' :
1875. Dans le but de favoriser l'intégration, un chef cheyenne, Little Wolf, propose au président Grant d'échanger mille chevaux contre mille femmes blanches pour les marier à ses guerriers. Grant accepte et envoie dans les contrées reculées du Nebraska les premières femmes, pour la plupart "recrutées" de force dans les pénitenciers et les asiles du pays. En dépit de tous les traités, la tribu de Little Wolf et ne tarde pas à être exterminée par l'amie américaine, et quelques femmes blanches seulement échappent à ce massacre.
Parmi elles, deus soeurs, Margaret et Susan Kelly, qui, traumatisées par la perte de leurs enfants et par le comportement sanguinaire de l'armée, refusent de rejoindre la "civilisation". Après avoir trouvé" refuge dans la tribu de Sitting Bull, elles vont prendre le parti du peuple indien et se lancer, avec quelques prisonnières des Sioux, dans une lutte désespérée pour leur survie.
Avec cette aventure passionnante d'un petit groupe de femmes prises au milieu des guerres indiennes, Jim Fergus nous donne enfin la suite de Mille femmes blanches. Le miracle se produit à nouveau et cette épopée fabuleusement romanesque, véritable chant d'amour à la culture indienne et à la féminité, procure un incommensurable plaisir de lecture.
Je me méfie souvent des suites, car on est souvent déçu quand on a aimé le tome précédent ou, si la suite arrive plusieurs années après comme ici, on peine à se remémorer certains détails ce qui ne facilite pas la lecture du second tome.
Heureusement, Jim Fergus distille tout au long du roman quelques rappels de l'histoire et si j'étais loin de tout me rappeler, cela m'a permis de m'y retrouver et d'apprécier cette lecture.
Sur le livre en lui-même, on retrouve avec plaisir la patte de l'auteur, et surtout l'aspect féministe de l'histoire car il est évident que le statut de la femme à l'époque était loin d'être idyllique, on revient de loin les filles ! (et m**** à celles qui osent dire "non je ne suis pas féministe" et qui ne se rendent pas compte à quel point elles le sont. Un peu d'histoire de la condition des femmes à travers les âges leur ferait le plus grand bien. Fin de l'aparté).
Sur la culture indienne, je ne me rappelle pas si c'était le cas dans "Mille Femmes Blanches", mais j'ai l'impression que l'auteur insiste davantage sur le côté mystique, surtout sur le côté transformation mais je n'en dirai pas plus.
Sur l'attitude du gouvernement américain vis-à-vis des indiens, rien de neuf, il faut dire aussi que c'était déjà très complet dans le roman précédent.
Et sur le côté vengeance, on n'en comprend toute la teneur que dans les toutes dernières pages. J'aimerais en dire davantage, mais ce serait tout dévoiler.
Sur la structure et l'écriture du roman : il s'agit des journaux de certaines de ces femmes, des anciennes et des nouvelles. On peut avoir une impression de redite dans celui des "épouses" fraîchement débarquées dans le côté découverte, impression tempérée par le journal des anciennes qui se décident en quelques sorte à les tutorer sur la société indienne dont elles font désormais partie. Ces deux séries de journaux se répondent ou se complètent et apportent un nouveau relief à l'histoire, évitant ainsi au roman d'être une pâle copie du précédent.
Un bon moment de lecture.
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jeudi 25 mai 2017
Newland
4 de couv' :
Suite aux mesures drastiques prises durant les siècles précédents, l'Europe devenue Newland vit désormais en pais et en harmonie. Chaque citoyen se voit orienté à quatorze ans vers la filière qui correspond le mieux à ses inclinations. Depuis l'enfance, au vu de ses performances, Marian est assurée d'être dirigée vers un domaine intellectuel. Aussi éprouve-t-elle un véritable choc à ne pas y être admise et un sentiment d'injustice qui va la conduire à transgresser les lois de Newland et à en découvrir le fonctionnement au risque de s'y briser. Roman d'anticipation autant que roman d'apprentissage, Newland nous plonge au coeur des questionnements les plus brûlants qu'Aldols Huxley, avec Le Meilleur des mondes, avait posé en son temps sur notre devenir et sur les dérives qui aliènent, au nom du bonheur et de l'égalité, la notion même de liberté.
Dans ce roman, Stéphanie Janicot sort en apparence de sa zone de confort pour se mettre à la science-fiction. Tout en restant finalement dans ses sujets de prédilection : la famille, la place de l'individu dans sa famille et la société.
Ce qui donne un résultat assez original par rapport à ce qu'elle a déjà écrit, mais finalement assez convenu pour une oeuvre de science-fiction traitant de ce genre de sujet, d'autant que j'avais en cours de lecture plus ou moins deviné les "dessous de l'affaire", ne manquait que quelques menus détails narratifs.
A moins que ce ne soit l'introduction à une série, ce que j'apprécierais beaucoup car j'aimerais vraiment savoir quelle sera à présent la vie de Marian, et ce qu'elle pourra apporter à la société où elle a grandi, et l'interaction de cette société avec le reste du monde, dont on a un aperçu dans certains passages. Vraiment, un roman qui pour la lectrice que je suis, appelle à une suite, sinon le résultat serait décevant car assez convenu pour un roman de ce type.
A suivre...
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Suite aux mesures drastiques prises durant les siècles précédents, l'Europe devenue Newland vit désormais en pais et en harmonie. Chaque citoyen se voit orienté à quatorze ans vers la filière qui correspond le mieux à ses inclinations. Depuis l'enfance, au vu de ses performances, Marian est assurée d'être dirigée vers un domaine intellectuel. Aussi éprouve-t-elle un véritable choc à ne pas y être admise et un sentiment d'injustice qui va la conduire à transgresser les lois de Newland et à en découvrir le fonctionnement au risque de s'y briser. Roman d'anticipation autant que roman d'apprentissage, Newland nous plonge au coeur des questionnements les plus brûlants qu'Aldols Huxley, avec Le Meilleur des mondes, avait posé en son temps sur notre devenir et sur les dérives qui aliènent, au nom du bonheur et de l'égalité, la notion même de liberté.
Dans ce roman, Stéphanie Janicot sort en apparence de sa zone de confort pour se mettre à la science-fiction. Tout en restant finalement dans ses sujets de prédilection : la famille, la place de l'individu dans sa famille et la société.
Ce qui donne un résultat assez original par rapport à ce qu'elle a déjà écrit, mais finalement assez convenu pour une oeuvre de science-fiction traitant de ce genre de sujet, d'autant que j'avais en cours de lecture plus ou moins deviné les "dessous de l'affaire", ne manquait que quelques menus détails narratifs.
A moins que ce ne soit l'introduction à une série, ce que j'apprécierais beaucoup car j'aimerais vraiment savoir quelle sera à présent la vie de Marian, et ce qu'elle pourra apporter à la société où elle a grandi, et l'interaction de cette société avec le reste du monde, dont on a un aperçu dans certains passages. Vraiment, un roman qui pour la lectrice que je suis, appelle à une suite, sinon le résultat serait décevant car assez convenu pour un roman de ce type.
A suivre...
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vendredi 19 mai 2017
Le cas Malaussène - Ils m'ont menti
Ma plus jeune soeur Verdun est née toute hurlante dans la Fée Carabine, mon neveu C'Est Un Ange est né orphelin dans La petite marchande de prose, mon fils, Monsieur Malaussène est né de deux mères dans le roman qui porte son nom, ma nièce Maracuja est née de deux pères dans Aux fruits de la passion. Les voici adultes dans un monde on ne peut plus explosifs, où ça mitraille à tout va, où l'on kidnappe l'affairiste Georges Lapietà, où Police et Justice marchent la main dans la main sans perdre une occasion de se faire des croche-pieds, où la Reine Zabo, éditrice avisée, règne sur un cheptel d'écrivains addicts à la vérité vraie quand tout le monde ment à tout le monde.
Tout le monde sauf moi, bien sûr. Moi, pour ne pas changer, je morfle.
Benjamin Malaussène
Rien de neuf dans ce livre dans lequel on retrouve cependant avec bonheur la famille (au sens large) Malaussène et tous leurs imbroglios et leur capacité innée à se mettre dans les pires situations, surtout quand ils cherchent à en sortir. Le pauvre Benjamin se retrouve à la fin du livre dans la mouise jusqu'au cou, comme d'habitude sans avoir rien fait, et comme d'habitude, nous lecteurs, nous demandons comment il va lui être possible de s'en sortir une fois de plus. Il faut dire qu'avec la jeune génération de la famille, il est bien entouré.
Rien de neuf donc sur le principe de départ, mais impossible de ne pas suivre avec plaisir les tribulations des uns et des autres, tribulations qui comme toujours vont de Charybde en Scylla...
Je n'en dirai pas plus, car si on retrouve les mêmes ressorts que dans le reste de la saga, ce roman n'est que l'introduction (bien remplie en rebondissements) à une nouvelle histoire qui promet d'être bien relevée.
A suivre...
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lundi 15 mai 2017
Soyez imprudents les enfants
4 de couv' :
"Soyez imprudents les enfants", c'est le curieux conseil qu'on a donné à tous les Bartolome lorsqu'ils n'étaient encore que de jeunes rêveurs - et qui explique peut-être qu'ils se soient aventurés à changer le monde. "Soyez imprudents les enfants", c'est ce qu'aimerait entendre Atanasia, la dernière des Bartolome, qui du haut de ses 13 ans espère ardemment qu'un évènement vienne bousculer sa trop tranquille adolescence. Ce sera la peinture de Roberto Diaz Uribe, découverte un matin de juin au musée de Bilbao. Que veut lui dire ce peintre, qui a disparu un beau jour et que l'on dit retiré sur une île inconnue ? Atanasia va partir à sa recherche, abandonner son pays basque natal et se frotter au monde. Quitte à s'inventer en chemin.
Dans ce singulier roman de formation, Véronique Ovaldé est comme l'Espagne qui lui sert de décor : inspirée, affranchie et désireuse de mettre le monde en mouvement.
Difficile de faire un commentaire sur un roman de cette auteure sans me répéter. Je l'ai globalement assez aimé, sans trouver qu'il se démarque particulièrement des autres. Je n'ai pas été autant emportée à sa lecture comme pour les précédents, mais impossible de le lâcher avant la fin !
J'ai particulièrement apprécié la première partie sur la guerre civile espagnole, ce qui ne veut pas dire que je n'ai pas apprécié la suite, bien au contraire. On suit Atanasia avec bonheur et nous aussi voulons connaître le fin mot de l'histoire.
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"Soyez imprudents les enfants", c'est le curieux conseil qu'on a donné à tous les Bartolome lorsqu'ils n'étaient encore que de jeunes rêveurs - et qui explique peut-être qu'ils se soient aventurés à changer le monde. "Soyez imprudents les enfants", c'est ce qu'aimerait entendre Atanasia, la dernière des Bartolome, qui du haut de ses 13 ans espère ardemment qu'un évènement vienne bousculer sa trop tranquille adolescence. Ce sera la peinture de Roberto Diaz Uribe, découverte un matin de juin au musée de Bilbao. Que veut lui dire ce peintre, qui a disparu un beau jour et que l'on dit retiré sur une île inconnue ? Atanasia va partir à sa recherche, abandonner son pays basque natal et se frotter au monde. Quitte à s'inventer en chemin.
Dans ce singulier roman de formation, Véronique Ovaldé est comme l'Espagne qui lui sert de décor : inspirée, affranchie et désireuse de mettre le monde en mouvement.
Difficile de faire un commentaire sur un roman de cette auteure sans me répéter. Je l'ai globalement assez aimé, sans trouver qu'il se démarque particulièrement des autres. Je n'ai pas été autant emportée à sa lecture comme pour les précédents, mais impossible de le lâcher avant la fin !
J'ai particulièrement apprécié la première partie sur la guerre civile espagnole, ce qui ne veut pas dire que je n'ai pas apprécié la suite, bien au contraire. On suit Atanasia avec bonheur et nous aussi voulons connaître le fin mot de l'histoire.
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vendredi 12 mai 2017
La Reine des Lectrices
4 de couv' :
Que se passerait-il outre-Manche si, par le plus grand des hasards, Sa Majesté la Reine se découvrait une passion pour la lecture ? Si, tout d'un coup, plus rien n'arrêtait son insatiable soif de livres, au point qu'elle en vienne à négliger ses engagements royaux ?
C'est à cette drôle de fiction que nous invite Alan Bennett, le plus grinçants des comiques anglais. Henry James, les soeurs Brontë, le sulfureux Jean Genêt et bien d'autres défilent sous l'oeil implacable d'Elizabeth, cependant que le monde empesé et so british de Buckingham Palace s'inquiète : du valet de chambre au prince Philip, d'aucuns grincent des dents tandis que la royale passion littéraire met sens dessus dessous l'implacable protocole de la maison Windsor. C'est en maître de l'humour décalé qu'Alan Bennett a concocté cette joyeuse farce qui, par-delà la drôlerie, est aussi une belle réflexion sur le pouvoir subversif de la lecture.
Malgré les commentaires dithyrambiques ayant entourés ce livre à sa sortie, et bien que j'ai attendu un délai raisonnablement long avant de l'entamer, je l'ai trouvé décevant. Bien qu'écrit par un comique, j'ai tout au plus souri à de très rares passages et n'ai trouvé cet humour dont on insiste tant en quatrième de couverture ni décalé (seule la situation l'est - et encore...), ni grinçant, et pas si "so british" que cela (admettez qu'il ne suffit pas d'être britannique pour avoir ce fameux sens de l'humour, tout comme il ne suffit pas d'être français pour être un dieu ou une déesse de la cuisine).
Je m'attendais à un récit plus enlevé, plus rythmé, à des situations improbables à la Wodehouse et des incidents diplomatiques en cascades rattrapés de justesse en coulisses par l'entourage de la Reine, mais rien de tout cela, ou à peine survolés.
Par rapport à toute la pub faite sur ce livre, ça tombe à plat et c'est gentillet, sans plus.
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Que se passerait-il outre-Manche si, par le plus grand des hasards, Sa Majesté la Reine se découvrait une passion pour la lecture ? Si, tout d'un coup, plus rien n'arrêtait son insatiable soif de livres, au point qu'elle en vienne à négliger ses engagements royaux ?
C'est à cette drôle de fiction que nous invite Alan Bennett, le plus grinçants des comiques anglais. Henry James, les soeurs Brontë, le sulfureux Jean Genêt et bien d'autres défilent sous l'oeil implacable d'Elizabeth, cependant que le monde empesé et so british de Buckingham Palace s'inquiète : du valet de chambre au prince Philip, d'aucuns grincent des dents tandis que la royale passion littéraire met sens dessus dessous l'implacable protocole de la maison Windsor. C'est en maître de l'humour décalé qu'Alan Bennett a concocté cette joyeuse farce qui, par-delà la drôlerie, est aussi une belle réflexion sur le pouvoir subversif de la lecture.
Malgré les commentaires dithyrambiques ayant entourés ce livre à sa sortie, et bien que j'ai attendu un délai raisonnablement long avant de l'entamer, je l'ai trouvé décevant. Bien qu'écrit par un comique, j'ai tout au plus souri à de très rares passages et n'ai trouvé cet humour dont on insiste tant en quatrième de couverture ni décalé (seule la situation l'est - et encore...), ni grinçant, et pas si "so british" que cela (admettez qu'il ne suffit pas d'être britannique pour avoir ce fameux sens de l'humour, tout comme il ne suffit pas d'être français pour être un dieu ou une déesse de la cuisine).
Je m'attendais à un récit plus enlevé, plus rythmé, à des situations improbables à la Wodehouse et des incidents diplomatiques en cascades rattrapés de justesse en coulisses par l'entourage de la Reine, mais rien de tout cela, ou à peine survolés.
Par rapport à toute la pub faite sur ce livre, ça tombe à plat et c'est gentillet, sans plus.
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lundi 8 mai 2017
Jack London
4 de couv' :
Qui n'a pas frissons à la lecture des aventures de Croc Blanc ? Qui n'a pas connu mille vies avec Martin Eden ? Qui n'a pas voulu embarquer sur le Snark ou vivre en immersion parmi les clochards de Londres ? Jacques London ne vécut que quarante ans (1876-1916), mais son existence extraordinaire inspira la plupart de ses romans et nouvelles. Ouvrier, pilleur d'huîtres, chasseur de phoques, correspondant de guerre, photographe, infatigable militant socialiste, homme de convictions et de contradictions, bourreau de travail, bourlingueur... Jennifer Lesieur passe en détail tous les éléments de l'existence du gamin de SanFrancisco pour mieux appréhender l'incroyable modernité d l'un des plus grands auteurs de la littérature américaine.
Jack London était l'un des auteurs préférés de mon enfance. Je n'en ai lu à l'époque (et relu, et rerelu et rererelu, etc.) que Croc-Blanc et L'Appel de la Forêt (dont je sais à présent qu'ils n'étaient pas destinés aux enfants auxquels on a livré un version expurgée), j'ai lu il y a quelques années "Pour cent dollars de plus" qui m'avait enthousiasmée. Il fait partie de ces auteurs dont le style me plaît de façon certaine, c'est donc tout naturellement quel je me suis laissée tenter par cette biographie.
Ecrite par une passionnée de London, qui garde cependant toute son objectivité. Elle est sans concession pour ses travers et défauts, due à sa personnalité et son époque, mais difficile en même temps de ne pas trouver la personnalité attirante et fascinante.
J'ai appris beaucoup sur l'auteur, l'homme et le militant dans cette biographie, plus que je ne l'aurais pensé.
Le seul reproche que je pourrais faire est le nombre interminable de citations des romans de l'auteur. Si on peut considérer cela nécessaire s'agissant d'un écrivain, fallait-il vraiment que l'auteure de la biographie, pour illustrer le moindre propos, nous en fasse une telle accumulation, parfois pas toujours justifiée, au point parfois de m'avoir fait oublié le propos de départ ? Sans compter certaines redites, si je puis dire, tellement certains passages cités se ressemblaient.
Malgré cela, cette biographie m'a passionnée et confortée dans l'idée de lire ses romans majeurs. Elle m'a aussi épuisée : courte vie, mais tellement remplie ! Il a littéralement vécu plusieurs vies en une seule, et si cette phrase semble un cliché, croyez-moi, dans son cas, c'est une réalité.
Donc fan ou pas de London, je vous la conseille absolument !
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Qui n'a pas frissons à la lecture des aventures de Croc Blanc ? Qui n'a pas connu mille vies avec Martin Eden ? Qui n'a pas voulu embarquer sur le Snark ou vivre en immersion parmi les clochards de Londres ? Jacques London ne vécut que quarante ans (1876-1916), mais son existence extraordinaire inspira la plupart de ses romans et nouvelles. Ouvrier, pilleur d'huîtres, chasseur de phoques, correspondant de guerre, photographe, infatigable militant socialiste, homme de convictions et de contradictions, bourreau de travail, bourlingueur... Jennifer Lesieur passe en détail tous les éléments de l'existence du gamin de SanFrancisco pour mieux appréhender l'incroyable modernité d l'un des plus grands auteurs de la littérature américaine.
Jack London était l'un des auteurs préférés de mon enfance. Je n'en ai lu à l'époque (et relu, et rerelu et rererelu, etc.) que Croc-Blanc et L'Appel de la Forêt (dont je sais à présent qu'ils n'étaient pas destinés aux enfants auxquels on a livré un version expurgée), j'ai lu il y a quelques années "Pour cent dollars de plus" qui m'avait enthousiasmée. Il fait partie de ces auteurs dont le style me plaît de façon certaine, c'est donc tout naturellement quel je me suis laissée tenter par cette biographie.
Ecrite par une passionnée de London, qui garde cependant toute son objectivité. Elle est sans concession pour ses travers et défauts, due à sa personnalité et son époque, mais difficile en même temps de ne pas trouver la personnalité attirante et fascinante.
J'ai appris beaucoup sur l'auteur, l'homme et le militant dans cette biographie, plus que je ne l'aurais pensé.
Le seul reproche que je pourrais faire est le nombre interminable de citations des romans de l'auteur. Si on peut considérer cela nécessaire s'agissant d'un écrivain, fallait-il vraiment que l'auteure de la biographie, pour illustrer le moindre propos, nous en fasse une telle accumulation, parfois pas toujours justifiée, au point parfois de m'avoir fait oublié le propos de départ ? Sans compter certaines redites, si je puis dire, tellement certains passages cités se ressemblaient.
Malgré cela, cette biographie m'a passionnée et confortée dans l'idée de lire ses romans majeurs. Elle m'a aussi épuisée : courte vie, mais tellement remplie ! Il a littéralement vécu plusieurs vies en une seule, et si cette phrase semble un cliché, croyez-moi, dans son cas, c'est une réalité.
Donc fan ou pas de London, je vous la conseille absolument !
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vendredi 5 mai 2017
Délivrances
4 de couv' :
Bride est une femme magnifique. La noirceur de sa peau lui confère une beauté hors norme. Pourtant, elle a aussi été un choc à sa naissance pour ses parents. La jeune fille est prête à tout pour gagner l'amour de sa mère, même à commettre l'irréparable. Au fil des années, Bride connaît doutes, succès et atermoiements. Mais une fois délivrée du mensonge et de l'humiliation, elle saura se reconstruire et envisager l'avenir avec sérénité. Dans son onzième roman, qui se déroule à l'époque actuelle, Toni Morrison décrit sans concession des personnages longtemps prisonniers de leurs souvenirs et de leurs traumatismes, et signe une oeuvre magistrale et puissante.
De tous les romans de Toni Morrison que j'ai lus, "Délivrances" est celui qui m'a le moins plu, bien que j'ai globalement bien aimé l'histoire.
On y retrouve tous les éléments typiques du style de l'auteur, tels que les allusions à des évènements passés dont on n'aura la clé que bien plus tard dans l'histoire, ainsi que certains aspects mystiques typiques d'une certaine littérature africaine que l'on retrouve chez Marie NDiaye par exemple ("trois femmes puissantes") ou même non africaine finalement (Carole Martinez et Véronique Ovaldé).
Sur le personnage central, le fait qu'elle subisse une partie de sa vie, qu'elle poursuive un but sans trop savoir elle-même pourquoi elle fait tel ou tel choix, son aveuglement par rapport à l'une de ses proches, me fait penser à certains personnages de Carol Joyce Oates.
Le tout en fait donc un roman assez réussi, mais m'a laissée un peu sur ma faim dans le sens où s'il avait été plus dense, je pense que j'aurais davantage apprécié. Je sais déjà que je le relirai. Et sans doute considèrerais-je à la deuxième lecture qu'il est juste bien dosé...
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Bride est une femme magnifique. La noirceur de sa peau lui confère une beauté hors norme. Pourtant, elle a aussi été un choc à sa naissance pour ses parents. La jeune fille est prête à tout pour gagner l'amour de sa mère, même à commettre l'irréparable. Au fil des années, Bride connaît doutes, succès et atermoiements. Mais une fois délivrée du mensonge et de l'humiliation, elle saura se reconstruire et envisager l'avenir avec sérénité. Dans son onzième roman, qui se déroule à l'époque actuelle, Toni Morrison décrit sans concession des personnages longtemps prisonniers de leurs souvenirs et de leurs traumatismes, et signe une oeuvre magistrale et puissante.
De tous les romans de Toni Morrison que j'ai lus, "Délivrances" est celui qui m'a le moins plu, bien que j'ai globalement bien aimé l'histoire.
On y retrouve tous les éléments typiques du style de l'auteur, tels que les allusions à des évènements passés dont on n'aura la clé que bien plus tard dans l'histoire, ainsi que certains aspects mystiques typiques d'une certaine littérature africaine que l'on retrouve chez Marie NDiaye par exemple ("trois femmes puissantes") ou même non africaine finalement (Carole Martinez et Véronique Ovaldé).
Sur le personnage central, le fait qu'elle subisse une partie de sa vie, qu'elle poursuive un but sans trop savoir elle-même pourquoi elle fait tel ou tel choix, son aveuglement par rapport à l'une de ses proches, me fait penser à certains personnages de Carol Joyce Oates.
Le tout en fait donc un roman assez réussi, mais m'a laissée un peu sur ma faim dans le sens où s'il avait été plus dense, je pense que j'aurais davantage apprécié. Je sais déjà que je le relirai. Et sans doute considèrerais-je à la deuxième lecture qu'il est juste bien dosé...
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lundi 1 mai 2017
Mirage
4 de couv' :
Rien ne les prédisposait l'un à l'autre. Elle : expert-comptable, raisonnable, pragmatique. Lui : artiste, insouciant, fantasque. Pourtant Robyn aime Paul, inconsidérément. Et inversement. Il ne leur manque qu'un enfant pour fair leur bonheur. Un enfant que des vacances paradisiaques à Essaouira, pense-t-elle, sauront enfin engendrer.
C'est alors qu'une nouvelle tombe, un secret révélé, si lourd qu'il dévaste tout. Et Paul disparaît dans les sables marocains... Entre secrets et mirages, Robyn traversera tous les déserts...
Cadeau de noël de mon homme (merci chéri !), je suis un peu mitigée sur ce roman.
De Douglas Kennedy, je n'avais lu que "Cul-de-sac" qui ne m'avait pas franchement enthousiasmé, et celui-ci non plus, bien que je dois bien reconnaître que je n'ai pas pu le lâcher avant la fin.
Le négatif : le personnage de Robyn est du genre que j'ai envie de baffer ou au moins de secouer tant ses atermoiements personnels sur sa vie de couple et de femme m'ont incroyablement agacée et ennuyée. Qu'elle soit pragmatique parce que papa était loin de l'être, certes, mais qu'elle se serve de ce pragmatisme pour se donner de bonnes raisons (ou bonne conscience) pour rester avec un type qui n'est visiblement pas fait pour elle... Pff...
Ensuite, ce qu'elle découvre (et comment) sur son mari et sa façon disproportionnée de réagir me paraissent un peu tiré par les cheveux (mais logique au final sur ce dernier point puisqu'elle ouvre enfin les yeux sur ce qu'elle se cachait à l'aide de ce fichu pragmatisme).
Certaines autres scènes aussi ne sont pas réalistes (en particulier dans le désert) pour ne pas dire clichés.
Sauf que - et voilà le positif - ce qui va suivre est tellement plein de rebondissements que l'on n'a qu'une envie, savoir comment tout cela va se terminer.
Un bon suspens et finalement un bon moment de lecture, même si le portrait psychologique du début, trop long à mon goût qui plus est, ne m'a absolument pas enthousiasmée (et ce n'aurait pas été un cadeau, je crois que j'aurais laissé tomber. Comme quoi...)
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Rien ne les prédisposait l'un à l'autre. Elle : expert-comptable, raisonnable, pragmatique. Lui : artiste, insouciant, fantasque. Pourtant Robyn aime Paul, inconsidérément. Et inversement. Il ne leur manque qu'un enfant pour fair leur bonheur. Un enfant que des vacances paradisiaques à Essaouira, pense-t-elle, sauront enfin engendrer.
C'est alors qu'une nouvelle tombe, un secret révélé, si lourd qu'il dévaste tout. Et Paul disparaît dans les sables marocains... Entre secrets et mirages, Robyn traversera tous les déserts...
Cadeau de noël de mon homme (merci chéri !), je suis un peu mitigée sur ce roman.
De Douglas Kennedy, je n'avais lu que "Cul-de-sac" qui ne m'avait pas franchement enthousiasmé, et celui-ci non plus, bien que je dois bien reconnaître que je n'ai pas pu le lâcher avant la fin.
Le négatif : le personnage de Robyn est du genre que j'ai envie de baffer ou au moins de secouer tant ses atermoiements personnels sur sa vie de couple et de femme m'ont incroyablement agacée et ennuyée. Qu'elle soit pragmatique parce que papa était loin de l'être, certes, mais qu'elle se serve de ce pragmatisme pour se donner de bonnes raisons (ou bonne conscience) pour rester avec un type qui n'est visiblement pas fait pour elle... Pff...
Ensuite, ce qu'elle découvre (et comment) sur son mari et sa façon disproportionnée de réagir me paraissent un peu tiré par les cheveux (mais logique au final sur ce dernier point puisqu'elle ouvre enfin les yeux sur ce qu'elle se cachait à l'aide de ce fichu pragmatisme).
Certaines autres scènes aussi ne sont pas réalistes (en particulier dans le désert) pour ne pas dire clichés.
Sauf que - et voilà le positif - ce qui va suivre est tellement plein de rebondissements que l'on n'a qu'une envie, savoir comment tout cela va se terminer.
Un bon suspens et finalement un bon moment de lecture, même si le portrait psychologique du début, trop long à mon goût qui plus est, ne m'a absolument pas enthousiasmée (et ce n'aurait pas été un cadeau, je crois que j'aurais laissé tomber. Comme quoi...)
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vendredi 28 avril 2017
Hiver arctique
4 de couv' :
Comment peut-on poignarder un enfant ? Au coeur de l'hiver arctique, en Islande, un garçon d'origine thaïlandaise a été retrouvé assassiné. Il avait dix ans. Crime raciste ? Le commissaire Erlendur mène l'enquête, s'acharne et s'embourbe. Il ne comprend plus ce peuple dur et égoïste qui s'obstine à vivre dans une nature hostile. L'absurdité du mal ordinaire lui échappe...
Décidément, les enquêtes d'Erlendur se suivent et ne se ressemblent pas, et c'est tant mieux ! Et difficile d'en parler sans tout dévoiler et gâcher ainsi le plaisir des futurs lecteurs.
Un casse-tête que cette enquête pour notre commissaire, qui va devoir en faire, des allers-retours entre les différentes relations de la jeune victime avant de relier le tout et d'enfin découvrir la vérité.
Encore une fois, un très bon polar.
PS : le roman suivant dans la série est Hypothermie, que j'ai déjà lu, et dont je vous invite à suivre le lien ;-)
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Comment peut-on poignarder un enfant ? Au coeur de l'hiver arctique, en Islande, un garçon d'origine thaïlandaise a été retrouvé assassiné. Il avait dix ans. Crime raciste ? Le commissaire Erlendur mène l'enquête, s'acharne et s'embourbe. Il ne comprend plus ce peuple dur et égoïste qui s'obstine à vivre dans une nature hostile. L'absurdité du mal ordinaire lui échappe...
Décidément, les enquêtes d'Erlendur se suivent et ne se ressemblent pas, et c'est tant mieux ! Et difficile d'en parler sans tout dévoiler et gâcher ainsi le plaisir des futurs lecteurs.
Un casse-tête que cette enquête pour notre commissaire, qui va devoir en faire, des allers-retours entre les différentes relations de la jeune victime avant de relier le tout et d'enfin découvrir la vérité.
Encore une fois, un très bon polar.
PS : le roman suivant dans la série est Hypothermie, que j'ai déjà lu, et dont je vous invite à suivre le lien ;-)
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lundi 24 avril 2017
L'homme du lac
4 de couv' :
Il dormait au fond d'un lac depuis soixante ans. Il aura fallu un tremblement de terre pour que l'eau se retire et dévoile son squelette, lesté par un émetteur radio recouvert d'inscriptions en caractères cyrilliques à demi effacés. Qui est donc l'homme du lac ? L'enquête révèlera au commissaire Erlendur le destin tragique d'étudiants islandais confrontés aux rouages implacables de la Stasi.
Cette enquête d'Erlendur, atypique par le contexte et le déroulé, m'a tout simplement enthousiasmée.
Elle se base essentiellement sur le passé islandais et allemand au début de la guerre froide. Ou comment décrire la découverte de la réalité derrière le rideau de fer à cette époque et comment chacun pouvait en payer le prix... Jusqu'au cadavre découvert de nos jours dans ce lac. Et non, je ne dévoile rien. Juste que l'on comprend vite que le meurtre a un lien avec ce contexte historique, la question étant tout au long du roman, jusqu'à la toute fin, qui est le cadavre, qui est le meurtrier ?
Une belle enquête d'Erlendur, une belle reconstitution historique.
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Il dormait au fond d'un lac depuis soixante ans. Il aura fallu un tremblement de terre pour que l'eau se retire et dévoile son squelette, lesté par un émetteur radio recouvert d'inscriptions en caractères cyrilliques à demi effacés. Qui est donc l'homme du lac ? L'enquête révèlera au commissaire Erlendur le destin tragique d'étudiants islandais confrontés aux rouages implacables de la Stasi.
Cette enquête d'Erlendur, atypique par le contexte et le déroulé, m'a tout simplement enthousiasmée.
Elle se base essentiellement sur le passé islandais et allemand au début de la guerre froide. Ou comment décrire la découverte de la réalité derrière le rideau de fer à cette époque et comment chacun pouvait en payer le prix... Jusqu'au cadavre découvert de nos jours dans ce lac. Et non, je ne dévoile rien. Juste que l'on comprend vite que le meurtre a un lien avec ce contexte historique, la question étant tout au long du roman, jusqu'à la toute fin, qui est le cadavre, qui est le meurtrier ?
Une belle enquête d'Erlendur, une belle reconstitution historique.
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vendredi 21 avril 2017
La voix
4 de couv' :
Mauvais publicité pour l'hôtel de luxe envahi par les touristes ! Le pantalon sur les chevilles, le Père Noël est retrouvé assassiné dans un sordide cagibi juste avant le traditionnel goûter d'enfants. La direction impose la discrétion, mais le commissaire Erlendur ne l'entend pas de cette oreille. Déprimé, assailli par des souvenirs d'enfance douloureux, il s'installe dans l'hôtel et en fouille obstinément les moindres recoins...
Enquête compliquée pour ce cher Erlendur, la complication venant essentiellement de sa vie privée et non seulement de l'enquête en elle-même. Beaucoup d'allers-retours dans son passé, dans celui de la victime aussi et sans que les deux se rejoignent, le tout en fait un ensemble cohérent et plaisant à lire et à suivre.
(par contre, si Noël vous déprime habituellement, évitez de le lire à ce moment-là).
Une très bonne enquête d'Erlendur, qui, sur sa vie personnelle, finit sur une note d'espoir.
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Mauvais publicité pour l'hôtel de luxe envahi par les touristes ! Le pantalon sur les chevilles, le Père Noël est retrouvé assassiné dans un sordide cagibi juste avant le traditionnel goûter d'enfants. La direction impose la discrétion, mais le commissaire Erlendur ne l'entend pas de cette oreille. Déprimé, assailli par des souvenirs d'enfance douloureux, il s'installe dans l'hôtel et en fouille obstinément les moindres recoins...
Enquête compliquée pour ce cher Erlendur, la complication venant essentiellement de sa vie privée et non seulement de l'enquête en elle-même. Beaucoup d'allers-retours dans son passé, dans celui de la victime aussi et sans que les deux se rejoignent, le tout en fait un ensemble cohérent et plaisant à lire et à suivre.
(par contre, si Noël vous déprime habituellement, évitez de le lire à ce moment-là).
Une très bonne enquête d'Erlendur, qui, sur sa vie personnelle, finit sur une note d'espoir.
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lundi 17 avril 2017
La lettre de Queenie
4 de couv' :
Vingt ans que leurs chemins s'étaient séparés. Il a suffit d'une lettre de Queenie, lui annonçant qu'elle allait mourir, pour qu'Harold Fry décide de la retrouver. Alors qu'il traverse, à pied, l'Angleterre, Queene, de son côté, redoute les retrouvailles. Comment lui dire ce qu'elle cache depuis tant d'années ? Dans une seconde lettre, Queenie lui raconte toute l'histoire. Il est temps de se libérer de cette culpabilité qui la ronge. Mais qu'a-t-il bien pu se passer, il y a vingt ans, dans cette petite ville du sud de l'Angleterre, pour qu'elle veuille la quitter et ne jamais y revenir ?
Je me méfie toujours des livres qui sont dans la continuité du succès d'un livre précédent. La lettre de Queenie n'est évidemment pas la suite de La lettre qui changea la vie d'Harold Fry arriva un mardi (note aux auteurs anglais : c'est juste pour nous casser les pieds que vous faites des titres aussi longs ?) .
Et est très différent du premier. On alterne entre les souvenirs de Queenie (et, effectivement, tout ce qu'elle n'a pas pu dire a Harold Fry) et le présent (le quotidien de la clinique et le suivi du parcours d'Harold). Il y a de l'humour, de l'émotion et pour ma part, une grosse frustration de quasi pas me rappeler de certaines parties de l'autre livre.
Bref, malgré ma méfiance première, je n'ai absolument pas été déçue de cette lecture, mais je recommande de lire les deux à la suite.
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Vingt ans que leurs chemins s'étaient séparés. Il a suffit d'une lettre de Queenie, lui annonçant qu'elle allait mourir, pour qu'Harold Fry décide de la retrouver. Alors qu'il traverse, à pied, l'Angleterre, Queene, de son côté, redoute les retrouvailles. Comment lui dire ce qu'elle cache depuis tant d'années ? Dans une seconde lettre, Queenie lui raconte toute l'histoire. Il est temps de se libérer de cette culpabilité qui la ronge. Mais qu'a-t-il bien pu se passer, il y a vingt ans, dans cette petite ville du sud de l'Angleterre, pour qu'elle veuille la quitter et ne jamais y revenir ?
Je me méfie toujours des livres qui sont dans la continuité du succès d'un livre précédent. La lettre de Queenie n'est évidemment pas la suite de La lettre qui changea la vie d'Harold Fry arriva un mardi (note aux auteurs anglais : c'est juste pour nous casser les pieds que vous faites des titres aussi longs ?) .
Et est très différent du premier. On alterne entre les souvenirs de Queenie (et, effectivement, tout ce qu'elle n'a pas pu dire a Harold Fry) et le présent (le quotidien de la clinique et le suivi du parcours d'Harold). Il y a de l'humour, de l'émotion et pour ma part, une grosse frustration de quasi pas me rappeler de certaines parties de l'autre livre.
Bref, malgré ma méfiance première, je n'ai absolument pas été déçue de cette lecture, mais je recommande de lire les deux à la suite.
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vendredi 14 avril 2017
Pottsville, 1280 habitants
4 de couv' :
Shérif de Pottsville, 1280 habitants, au début du vingtième siècle, Nick Corey évite de trop se fatiguer à se mêler des affaires de ses administrés. Débonnaire, apparemment pas très malin, il se laisse même contester et humilier en public. Comme si ça ne suffisait pas, il est cocu et pourrait bien perdre son poste aux prochaines élections. Il décide donc de commencer à faire le ménage...
Le ton est donné dès le quatrième de couverture. Tout ce que je peux dire c'est que pour moi la lecture a été jubilatoire de bout en bout. Vu la maison d'édition (dont je ne me lasse pas de faire la pub jusqu'ici), on n'est plus dans un polar noir, du moins du genre que je préfère, mais il est clair que la qualité est là.
Donc : western + humour + polar = un cocktail à déguster sans modération !
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Shérif de Pottsville, 1280 habitants, au début du vingtième siècle, Nick Corey évite de trop se fatiguer à se mêler des affaires de ses administrés. Débonnaire, apparemment pas très malin, il se laisse même contester et humilier en public. Comme si ça ne suffisait pas, il est cocu et pourrait bien perdre son poste aux prochaines élections. Il décide donc de commencer à faire le ménage...
Le ton est donné dès le quatrième de couverture. Tout ce que je peux dire c'est que pour moi la lecture a été jubilatoire de bout en bout. Vu la maison d'édition (dont je ne me lasse pas de faire la pub jusqu'ici), on n'est plus dans un polar noir, du moins du genre que je préfère, mais il est clair que la qualité est là.
Donc : western + humour + polar = un cocktail à déguster sans modération !
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lundi 10 avril 2017
La pluie de néon
4 de couv' :
Avant de passer sur la chaise électrique, Johnny Massina rapporte au lieutenant Dave Robicheaux que sa tête serait mise à prix par les colombiens. En effet, ce dernier avait découvert le cadavre d'une jeune femme dans le bayou et refusé de croire à la noyade accidentelle. Son acharnement à découvrir la vérité provoque une réaction en chaîne de morts violente qui ramène à sa mémoire des souvenirs cauchemardesques, le poussant à chercher l'oubli dans des bars miteux où son reflet dans les miroirs se brouille, comme la lumière des néons à travers les vitres mouillées de pluie.
Il s'agit ici du tout premier roman de la série des Dave Robichaux. Ce qui aurait pu être un premier opus d'une série un peu maladroit comme c'est souvent le cas se trouve en fait être la solide fondation de la série. L'auteur a particulièrement bien pensé et posé les jalons de ce qui fera le succès de la série : ambiance, descriptions visuelles et olfactives des lieux, description psychologique du personnage central, son environnement (lieu de travail, son entourage...).
Il n'y a rien à jeter, toute la série est déjà là et ce fut un vrai plaisir pour moi de lire ce premier tome après avoir commencé la série par hasard avec le deuxième tome (je devrais vraiment faire ça pu souvent à la bibliothèque, prendre un ouvrage de cette maison d'édition au pif, je ne suis jamais déçue, que des bonnes surprises !).
Du pur bonheur !
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Avant de passer sur la chaise électrique, Johnny Massina rapporte au lieutenant Dave Robicheaux que sa tête serait mise à prix par les colombiens. En effet, ce dernier avait découvert le cadavre d'une jeune femme dans le bayou et refusé de croire à la noyade accidentelle. Son acharnement à découvrir la vérité provoque une réaction en chaîne de morts violente qui ramène à sa mémoire des souvenirs cauchemardesques, le poussant à chercher l'oubli dans des bars miteux où son reflet dans les miroirs se brouille, comme la lumière des néons à travers les vitres mouillées de pluie.
Il s'agit ici du tout premier roman de la série des Dave Robichaux. Ce qui aurait pu être un premier opus d'une série un peu maladroit comme c'est souvent le cas se trouve en fait être la solide fondation de la série. L'auteur a particulièrement bien pensé et posé les jalons de ce qui fera le succès de la série : ambiance, descriptions visuelles et olfactives des lieux, description psychologique du personnage central, son environnement (lieu de travail, son entourage...).
Il n'y a rien à jeter, toute la série est déjà là et ce fut un vrai plaisir pour moi de lire ce premier tome après avoir commencé la série par hasard avec le deuxième tome (je devrais vraiment faire ça pu souvent à la bibliothèque, prendre un ouvrage de cette maison d'édition au pif, je ne suis jamais déçue, que des bonnes surprises !).
Du pur bonheur !
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vendredi 7 avril 2017
Une saison pour la peur
4 de couv' :
Chargé de convoyer deux condamnés à mort vers le lieu de leur exécution, Dave Robichaux tombe dans une embuscade et récolte une balle dans la poitrine. Traumatisé par ce retour de la violence dans sa vie, il se laisse néanmoins convaincre par un ami de rejoindre la force spéciale présidentielle sur les stupéfiants. Chargé d'infiltrer la mafia de la Nouvelle-Orléans, il devient l'ami de Tony Cardo, le caïd de la drogue, et croise le chemin de Bootsie Mouton, son premier amour.
Hanté par son passé, obligé de mener double jeu, Dave doit affronter la peur qui est ancrée en lui pour sortir de l'enfer où le destin l'a mis et où il risque de se perdre.
De toute la série des Robichaux que j'ai lus jusqu'à présent, je crois bien que celui-ci est le meilleur.
Le portrait de ce personnage, ses doutes, sa douleur, ses interrogations, sa volonté d'aller au bout de sa mission (tout en se payant le luxe de résoudre une autre affaire) en font l'un des meilleurs que j'ai lu en polar noir. Les autres personnages ne sont pas en reste et le déroulement de l'action, un rythme parfaitement dosé font que ce polar va longtemps rester pour moi la perfection dans le genre.
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Chargé de convoyer deux condamnés à mort vers le lieu de leur exécution, Dave Robichaux tombe dans une embuscade et récolte une balle dans la poitrine. Traumatisé par ce retour de la violence dans sa vie, il se laisse néanmoins convaincre par un ami de rejoindre la force spéciale présidentielle sur les stupéfiants. Chargé d'infiltrer la mafia de la Nouvelle-Orléans, il devient l'ami de Tony Cardo, le caïd de la drogue, et croise le chemin de Bootsie Mouton, son premier amour.
Hanté par son passé, obligé de mener double jeu, Dave doit affronter la peur qui est ancrée en lui pour sortir de l'enfer où le destin l'a mis et où il risque de se perdre.
De toute la série des Robichaux que j'ai lus jusqu'à présent, je crois bien que celui-ci est le meilleur.
Le portrait de ce personnage, ses doutes, sa douleur, ses interrogations, sa volonté d'aller au bout de sa mission (tout en se payant le luxe de résoudre une autre affaire) en font l'un des meilleurs que j'ai lu en polar noir. Les autres personnages ne sont pas en reste et le déroulement de l'action, un rythme parfaitement dosé font que ce polar va longtemps rester pour moi la perfection dans le genre.
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lundi 3 avril 2017
La supplication
4 de couv' :
"Des bribes de conversations me reviennent en mémoire... Quelqu'un m'exhorte :
- Vous ne devez pas oublier que ce n'est plus votre mari, l'homme aimé qui se trouve devant vous, mais un objet radioactif avec un fort coefficient de contamination. Vous n'êtes pas suicidaire. Prenez-vous en main !"
Tchernobyl. Ce mot évoque dorénavant une catastrophe écologique majeure. Mais que savons-nous du drame humain, quotidien, qui a suivi l'explosion de la centrale ?
Svetlana Alexievitch nous laisse entrevoir un mode bouleversant : celui des survivants, à qui elle cède la parole. L'évènement prend alors une tout autre dimension.
Pour la première fois, écoutons les voix suppliciées de Tchernobyl.
Comment dire ? Vu de loin, surtout à l'époque, Tchernobyl fut, et reste, une abomination. Dans le détail de ce recueil de témoignage, j'ai du mal à trouver les mots.
Le sacrifice de ceux qui ont été envoyés pour intervenir sur la centrale, la façon abominable dont ils sont morts est au-delà des mots. Juste pour info : j'ai vu récemment un court reportage sur Fukushima, maintenant, et le fait que l'on envoie des robots pour sonder la centrale. Et qu'il ne "survivent" que quelques heures après leur entrée sur le site. Je vous laisse imaginer pour des humains...
Mais il n'y a pas que cela dans cet ouvrage, il y a aussi la façon dont les populations ont été évacuées, les actions des unités, les témoignages de chaque acteur, à chaque niveau de cette horreur. Pas seulement sur les faits, mais sur leur ressenti, leur incompréhension face à quelque chose (cela revient souvent) qu'ils ne voient pas. Sans compter, du côté des officiels ou responsables de tout niveau, la loi du silence que l'on ferait bien ne pas briser pour sa propre sécurité ou pire par simple foi aveugle dans la version officielle.
Ce livre a le mérite d'exister entre autres pour nous éclairer enfin sur ce que nous n'avons perçu qu'à distance à travers ce qu'on nous a laisser en savoir à l'époque (aussi bien par leurs officiels que par les nôtres, rappelez-vous le sketch de Coluche...). Et par ces témoignages, de "vivre" au plus près ce que les populations ont subi.
Rien de bon dans tout ça...
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"Des bribes de conversations me reviennent en mémoire... Quelqu'un m'exhorte :
- Vous ne devez pas oublier que ce n'est plus votre mari, l'homme aimé qui se trouve devant vous, mais un objet radioactif avec un fort coefficient de contamination. Vous n'êtes pas suicidaire. Prenez-vous en main !"
Tchernobyl. Ce mot évoque dorénavant une catastrophe écologique majeure. Mais que savons-nous du drame humain, quotidien, qui a suivi l'explosion de la centrale ?
Svetlana Alexievitch nous laisse entrevoir un mode bouleversant : celui des survivants, à qui elle cède la parole. L'évènement prend alors une tout autre dimension.
Pour la première fois, écoutons les voix suppliciées de Tchernobyl.
Comment dire ? Vu de loin, surtout à l'époque, Tchernobyl fut, et reste, une abomination. Dans le détail de ce recueil de témoignage, j'ai du mal à trouver les mots.
Le sacrifice de ceux qui ont été envoyés pour intervenir sur la centrale, la façon abominable dont ils sont morts est au-delà des mots. Juste pour info : j'ai vu récemment un court reportage sur Fukushima, maintenant, et le fait que l'on envoie des robots pour sonder la centrale. Et qu'il ne "survivent" que quelques heures après leur entrée sur le site. Je vous laisse imaginer pour des humains...
Mais il n'y a pas que cela dans cet ouvrage, il y a aussi la façon dont les populations ont été évacuées, les actions des unités, les témoignages de chaque acteur, à chaque niveau de cette horreur. Pas seulement sur les faits, mais sur leur ressenti, leur incompréhension face à quelque chose (cela revient souvent) qu'ils ne voient pas. Sans compter, du côté des officiels ou responsables de tout niveau, la loi du silence que l'on ferait bien ne pas briser pour sa propre sécurité ou pire par simple foi aveugle dans la version officielle.
Ce livre a le mérite d'exister entre autres pour nous éclairer enfin sur ce que nous n'avons perçu qu'à distance à travers ce qu'on nous a laisser en savoir à l'époque (aussi bien par leurs officiels que par les nôtres, rappelez-vous le sketch de Coluche...). Et par ces témoignages, de "vivre" au plus près ce que les populations ont subi.
Rien de bon dans tout ça...
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vendredi 31 mars 2017
Le chat et moi
4 de couv' :
Nils, psychiatre à la retraite, s'était juré de ne jamais s'encombrer d'un animal de compagnie. Alors quand ce petit chat tigré est apparu sur le toit de la cabane du jardin, il a simplement attendu qu'il s'en aille... En vain ! Faisant fi du confort, l'animal s'installe au milieu des outils. Quand l'hiver approche, Nils ne résiste pas aux grands yeux jaunes de la petite boule de poils. Une couverture, quelques croquettes, en quelques semaines le chat est adopté ! C'est le début d'une belle histoire d'amour et de complicité...
Bon, là je l'avoue, c'est l'amoureuse... D'accord, la gaga des chats qui a choisi ce roman qui tient finalement plus du récit.
Ceux qui sont comme moi se retrouveront très facilement dans ce réfractaire à adopter un animal de compagnie qui se fait piéger par une adorable boule de poils qui miaule. Non pas sur le côté réfractaire évidemment, mais bien sur la prise de possession du territoire par un chat. Nous le savons tous : ce ne sont pas nos chats, mais nous sommes bien leurs humains (traduisez : esclaves attitrés).
Pour les autres, vous verrez à quoi vous attendre. Parce que oui, vous y viendrez. Si, si, vous verrez. C'est peut-être déjà trop tard...
Pour revenir à ce livre, il s'agit bien de la description de l'adoption d'un chat par un psychiatre à la retraite, qui, déformation professionnelle oblige, essaye de garder une relative objectivité face au félin. Mais qui progressivement doit bien reconnaître que son intérêt pour le matou ne peut pas seulement être ramené au bête rationnel "je le nourris et le protège de l'hiver qui est drôlement froid par ici", vu que cela l'amènera au commun constat de félinophile averti "j'y tiens comme à la prunelle de mes yeux".
Et c'est bien cette évolution qui fait tout l'intérêt de ce récit.
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Nils, psychiatre à la retraite, s'était juré de ne jamais s'encombrer d'un animal de compagnie. Alors quand ce petit chat tigré est apparu sur le toit de la cabane du jardin, il a simplement attendu qu'il s'en aille... En vain ! Faisant fi du confort, l'animal s'installe au milieu des outils. Quand l'hiver approche, Nils ne résiste pas aux grands yeux jaunes de la petite boule de poils. Une couverture, quelques croquettes, en quelques semaines le chat est adopté ! C'est le début d'une belle histoire d'amour et de complicité...
Bon, là je l'avoue, c'est l'amoureuse... D'accord, la gaga des chats qui a choisi ce roman qui tient finalement plus du récit.
Ceux qui sont comme moi se retrouveront très facilement dans ce réfractaire à adopter un animal de compagnie qui se fait piéger par une adorable boule de poils qui miaule. Non pas sur le côté réfractaire évidemment, mais bien sur la prise de possession du territoire par un chat. Nous le savons tous : ce ne sont pas nos chats, mais nous sommes bien leurs humains (traduisez : esclaves attitrés).
Pour les autres, vous verrez à quoi vous attendre. Parce que oui, vous y viendrez. Si, si, vous verrez. C'est peut-être déjà trop tard...
Pour revenir à ce livre, il s'agit bien de la description de l'adoption d'un chat par un psychiatre à la retraite, qui, déformation professionnelle oblige, essaye de garder une relative objectivité face au félin. Mais qui progressivement doit bien reconnaître que son intérêt pour le matou ne peut pas seulement être ramené au bête rationnel "je le nourris et le protège de l'hiver qui est drôlement froid par ici", vu que cela l'amènera au commun constat de félinophile averti "j'y tiens comme à la prunelle de mes yeux".
Et c'est bien cette évolution qui fait tout l'intérêt de ce récit.
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lundi 27 mars 2017
Ancien malade des hôpitaux de Paris
4 de couv' :
"Quand je pense ! Quand je pense au sang d'encre que je me sui fait pour lui ! Quand je pense ! Quand je pense qu'à cause de ce clan j'ai failli larguer la médecine ! Quand je pense ! Quand je pense que mon coeur a cessé de battre dix fois dans la nuit !"
Cette nuit-là, le docteur Galvan trouva la foi, la perdit, la retrouva, la perdit à nouveau. Il fallait qu'il le raconte à quelqu'un. Désolé que ce soit vous.
Très court roman, mais dense dans le jubilatoire et l'absurde. Ou comment une histoire commence très mal et se finit de façon plus désastreuse encore. Pour les personnages évidemment, pas pour le lecteur !
Comment ? Lisez, vous rirez !
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"Quand je pense ! Quand je pense au sang d'encre que je me sui fait pour lui ! Quand je pense ! Quand je pense qu'à cause de ce clan j'ai failli larguer la médecine ! Quand je pense ! Quand je pense que mon coeur a cessé de battre dix fois dans la nuit !"
Cette nuit-là, le docteur Galvan trouva la foi, la perdit, la retrouva, la perdit à nouveau. Il fallait qu'il le raconte à quelqu'un. Désolé que ce soit vous.
Très court roman, mais dense dans le jubilatoire et l'absurde. Ou comment une histoire commence très mal et se finit de façon plus désastreuse encore. Pour les personnages évidemment, pas pour le lecteur !
Comment ? Lisez, vous rirez !
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vendredi 24 mars 2017
Par la petite porte
4 de couv' :
Copper, le fil métis et illégitime du maître blanc, revient dans la plantation où il est né. Appelé à rendre visite à son oncle, il refuse de passer par la petite porte à l'arrière de la maison, comme l'impose pourtant la tradition ségrégationniste de Louisiane. Son refus est le point de départ d'un bras de fer lourd de sens.
Comme souvent avec Ernest J. Gaines, "Par la petite prote" est un court roman, mais dense par sa portée. Et comme toujours avec cet auteur, chaque mot, chaque phrase tombe juste.
Et une fois n'est coutume, ce roman n'est pas dénué d'humour : si l'entêtement des deux protagonistes est source de tensions et, pour les autres personnages, de stress, il est parfois jubilatoire tant il confine à l'absurde. On ne sait plus lequel est finalement le plus entêté et si on est forcément du côté de Copper, on doit bien admettre qu'il a de qui tenir.
Je le relirai avec plaisir, d'autant qu'une fois de plus avec cet auteur, nous avons ici un roman à plusieurs niveaux de lecture.
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Copper, le fil métis et illégitime du maître blanc, revient dans la plantation où il est né. Appelé à rendre visite à son oncle, il refuse de passer par la petite porte à l'arrière de la maison, comme l'impose pourtant la tradition ségrégationniste de Louisiane. Son refus est le point de départ d'un bras de fer lourd de sens.
Comme souvent avec Ernest J. Gaines, "Par la petite prote" est un court roman, mais dense par sa portée. Et comme toujours avec cet auteur, chaque mot, chaque phrase tombe juste.
Et une fois n'est coutume, ce roman n'est pas dénué d'humour : si l'entêtement des deux protagonistes est source de tensions et, pour les autres personnages, de stress, il est parfois jubilatoire tant il confine à l'absurde. On ne sait plus lequel est finalement le plus entêté et si on est forcément du côté de Copper, on doit bien admettre qu'il a de qui tenir.
Je le relirai avec plaisir, d'autant qu'une fois de plus avec cet auteur, nous avons ici un roman à plusieurs niveaux de lecture.
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lundi 20 mars 2017
La fille au revolver
4 de couv' :
Constance Kopp n'entre dans aucun moule. Elle surpasse en taille la plupart des hommes, ne trouve aucun intérêt dans le mariage ou les affaires domestiques, et a été isolée du monde depuis qu'un secret de famille l'a reléguée, elle et ses deux soeurs, dans le fin fond du New Jersey. Un jour, le propriétaire d'une fabrique de soie renverse leur carriole au volant de son automobile... Et ce qui n'aurait dû être qu'un banal litige se transforme en une bataille rangée avec une bande de voyous habitués au chantage et à l'intimidation. Mais elle pourra compter sur l'aide d'un shérif progressiste qui, dans l'Amérique puritaine de ce début de siècle, n'hésitera pas à lui confier un revolver et une étoile.
Inspiré de faits et de personnages réels, il s'agit bien ici d'un roman, et si l'écriture n'est pas exceptionnelle, c'est un bon moment de lecture avec une bonne dose d'humour. Ne vous attendez pas cependant à éclater de rire à chaque page, mais plutôt à sourire.
La vie quotidienne des trois soeurs et la pression mise sur elles par la société pour les faire "rentrer dans le rang" est bien reconstruite, me faisant parfois penser à la petite maison dans la prairie (les livres, pas le feuilleton, très différents), vu que cela se passe quasiment à la même époque et en partie à la campagne.
Le quatrième de couverture donne l'impression que les scènes d'action se succèdent les unes aux autres, mais si il y a en effet des rebondissements et des moments de tension, l'auteur suit plutôt le rythme de vie de l'époque, avec des retours en arrière sur la vie de Constance Kopp. Les amateurs d'action, de course-poursuite, de bagarres ou de tirs à vue à chaque page en seront pour leurs frais. Il y a bien tout cela, mais distillé à bonne dose et bien réparti dans l'ensemble du roman.
Bref, un bon moment de lecture, et je serais assez intéressée de voir la suite, s'il y en a une.
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Constance Kopp n'entre dans aucun moule. Elle surpasse en taille la plupart des hommes, ne trouve aucun intérêt dans le mariage ou les affaires domestiques, et a été isolée du monde depuis qu'un secret de famille l'a reléguée, elle et ses deux soeurs, dans le fin fond du New Jersey. Un jour, le propriétaire d'une fabrique de soie renverse leur carriole au volant de son automobile... Et ce qui n'aurait dû être qu'un banal litige se transforme en une bataille rangée avec une bande de voyous habitués au chantage et à l'intimidation. Mais elle pourra compter sur l'aide d'un shérif progressiste qui, dans l'Amérique puritaine de ce début de siècle, n'hésitera pas à lui confier un revolver et une étoile.
Inspiré de faits et de personnages réels, il s'agit bien ici d'un roman, et si l'écriture n'est pas exceptionnelle, c'est un bon moment de lecture avec une bonne dose d'humour. Ne vous attendez pas cependant à éclater de rire à chaque page, mais plutôt à sourire.
La vie quotidienne des trois soeurs et la pression mise sur elles par la société pour les faire "rentrer dans le rang" est bien reconstruite, me faisant parfois penser à la petite maison dans la prairie (les livres, pas le feuilleton, très différents), vu que cela se passe quasiment à la même époque et en partie à la campagne.
Le quatrième de couverture donne l'impression que les scènes d'action se succèdent les unes aux autres, mais si il y a en effet des rebondissements et des moments de tension, l'auteur suit plutôt le rythme de vie de l'époque, avec des retours en arrière sur la vie de Constance Kopp. Les amateurs d'action, de course-poursuite, de bagarres ou de tirs à vue à chaque page en seront pour leurs frais. Il y a bien tout cela, mais distillé à bonne dose et bien réparti dans l'ensemble du roman.
Bref, un bon moment de lecture, et je serais assez intéressée de voir la suite, s'il y en a une.
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vendredi 17 mars 2017
Nos amis les humains
4 de couv' :
- On est où là ? - Vous voyez bien. Dans une cage de verre. - Qu'est-ce qu'on fout là ? - Ça, si je le savais...
Un homme et une femme se retrouvent prisonniers dans une cage, quelque part dans l'univers. Au-delà de la difficulté de se comprendre et de s'aimer, ils vont devoir résoudre une question cruciale : l'humanité mérite-t-elle d'être sauvée ? Après ses polars scientifiques et ses nouvelles fantastiques, Bernard Werber dévoile un nouvel aspect de son imaginaire dans un face-à-face plein de surprises et de suspense.
Comment dire... Mauvais casting. Cela faisait longtemps que j'avais envie de lire un Werber et connaissant mal (non, en fait pas du tout) sa bibliographie, j'ai emprunté ce livre à la bibliothèque.
Sachant que ce jour-là, je m'étais imposée la consigne de ne prendre que des auteurs non lus par ma pomme mais qui me faisaient envie depuis longtemps et pour me motiver davantage, que des volumes pas trop épais. Voilà comment je suis tombée sur ce Werber. Voilà comment je n'ai pas vu que j'étais au rayon théâtre.
Alos je n'ai rien contre le théâtre, tant que je suis en train de regarder une pièce, mais surtout PAS le lire. En résumé, à moins de déclamer au milieu de mon salon, je trouve la lecture d'une pièce abominablement plate.
Bref, grosse déception du coup.
D'autant que j'ai trouvé l'ensemble assez surperficiel et pas si original que cela finalement. Les personnages m'ont horripilée dès le début et dans le genre dialogues dans un lieu inconnu, j'ai largement préféré "Péplum" d'Amélie Nothomb auquel je n'ai pas arrêté de penser durant la lecture de cette pièce alors que le contexte est tout à fait différent. Le comble.
Donc si vous aimez lire des pièces de théâtre et/ou la science-fiction, laissez-vous tenter, sinon...
Cela étant, ça ne m'a pas détournée de l'idée de lire un Werber à nouveau (mais en faisant bien attention au rayon cette fois !).
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- On est où là ? - Vous voyez bien. Dans une cage de verre. - Qu'est-ce qu'on fout là ? - Ça, si je le savais...
Un homme et une femme se retrouvent prisonniers dans une cage, quelque part dans l'univers. Au-delà de la difficulté de se comprendre et de s'aimer, ils vont devoir résoudre une question cruciale : l'humanité mérite-t-elle d'être sauvée ? Après ses polars scientifiques et ses nouvelles fantastiques, Bernard Werber dévoile un nouvel aspect de son imaginaire dans un face-à-face plein de surprises et de suspense.
Comment dire... Mauvais casting. Cela faisait longtemps que j'avais envie de lire un Werber et connaissant mal (non, en fait pas du tout) sa bibliographie, j'ai emprunté ce livre à la bibliothèque.
Sachant que ce jour-là, je m'étais imposée la consigne de ne prendre que des auteurs non lus par ma pomme mais qui me faisaient envie depuis longtemps et pour me motiver davantage, que des volumes pas trop épais. Voilà comment je suis tombée sur ce Werber. Voilà comment je n'ai pas vu que j'étais au rayon théâtre.
Alos je n'ai rien contre le théâtre, tant que je suis en train de regarder une pièce, mais surtout PAS le lire. En résumé, à moins de déclamer au milieu de mon salon, je trouve la lecture d'une pièce abominablement plate.
Bref, grosse déception du coup.
D'autant que j'ai trouvé l'ensemble assez surperficiel et pas si original que cela finalement. Les personnages m'ont horripilée dès le début et dans le genre dialogues dans un lieu inconnu, j'ai largement préféré "Péplum" d'Amélie Nothomb auquel je n'ai pas arrêté de penser durant la lecture de cette pièce alors que le contexte est tout à fait différent. Le comble.
Donc si vous aimez lire des pièces de théâtre et/ou la science-fiction, laissez-vous tenter, sinon...
Cela étant, ça ne m'a pas détournée de l'idée de lire un Werber à nouveau (mais en faisant bien attention au rayon cette fois !).
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vendredi 10 mars 2017
La femme aux pieds nus
4 de couv' :
"Cette femme aux pieds nus qui donne le titre à mon livre, c'est ma mère, Stefania.
Lorsque nous étions enfants, au Rwanda, mes soeurs et moi, maman nous répétait souvent : "Quand je mourrai, surtout recouvrez mon corps avec mon pagne, personne ne doit voir le corps d'une mère." Ma mère a été assassinée, comme tous les Tutsi de Nyamata, en avril 1994 ; je n'ai pu recouvrir son corps, ses restes ont disparu. Ce livre est le linceul dont je n'ai pu parer ma mère. C'est aussi le bonheur déchirant de la faire revivre, elle qui, jusqu'au bout traquée, voulut nous sauver en déjouant pour nous la sanglante terreur du quotidien. C'est, au seuil de l'horrible génocide, son histoire, c'est notre histoire"
Scholastique Mukasonga.
C'est un très beau portrait que nous livre ici l'auteure. Pas seulement de sa mère, mais aussi de sa famille, de son entourage, sa ville et malgré tout, de son pays.
Belle évocation aussi de l'histoire du Rwanda, qui permet de remettre les pendules à l'heure sur les conséquences de la colonisation menant à la situation actuelle.
Ecriture d'une belle sobriété, de laquelle transparaît la tendresse de l'auteure pour sa famille, sa peine aussi.
A lire, vraiment.
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"Cette femme aux pieds nus qui donne le titre à mon livre, c'est ma mère, Stefania.
Lorsque nous étions enfants, au Rwanda, mes soeurs et moi, maman nous répétait souvent : "Quand je mourrai, surtout recouvrez mon corps avec mon pagne, personne ne doit voir le corps d'une mère." Ma mère a été assassinée, comme tous les Tutsi de Nyamata, en avril 1994 ; je n'ai pu recouvrir son corps, ses restes ont disparu. Ce livre est le linceul dont je n'ai pu parer ma mère. C'est aussi le bonheur déchirant de la faire revivre, elle qui, jusqu'au bout traquée, voulut nous sauver en déjouant pour nous la sanglante terreur du quotidien. C'est, au seuil de l'horrible génocide, son histoire, c'est notre histoire"
Scholastique Mukasonga.
C'est un très beau portrait que nous livre ici l'auteure. Pas seulement de sa mère, mais aussi de sa famille, de son entourage, sa ville et malgré tout, de son pays.
Belle évocation aussi de l'histoire du Rwanda, qui permet de remettre les pendules à l'heure sur les conséquences de la colonisation menant à la situation actuelle.
Ecriture d'une belle sobriété, de laquelle transparaît la tendresse de l'auteure pour sa famille, sa peine aussi.
A lire, vraiment.
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vendredi 3 mars 2017
Monsieur Ibrahim et les Fleurs du Coran
4 de couv' :
À Paris, dans les années soixante, Momo, un petit garçon juif de 12 ans, devient l'ami du vieil épicier arabe de la rue Bleue. Mais les apparences sont trompeuses : Monsieur Ibrahim, l'épicier, n'est pas arabe, la rue Bleue n'est pas bleue et l'enfant n'est peut-être pas juif.
Pour être honnête, j'ai été un peu déçue de ce roman, pour lequel je m'attendais à beaucoup mieux étant donné les excellents commentaires dont il bénéficie (y compris d'une de mes copines de bus, qui elle l'a visiblement adoré). J'ai été surprise aussi par le volume de ce livre, je m'attendais (allez savoir pourquoi) à plus épais.
Soit je suis passée totalement à côté, soit j'en attendais trop étant donné sa notoriété. A relire, peut-être...
Cela étant, l'histoire est belle, pleine de l'espoir et de but dans la vie dont le jeune Momo a besoin pour avancer dans sa vie.
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À Paris, dans les années soixante, Momo, un petit garçon juif de 12 ans, devient l'ami du vieil épicier arabe de la rue Bleue. Mais les apparences sont trompeuses : Monsieur Ibrahim, l'épicier, n'est pas arabe, la rue Bleue n'est pas bleue et l'enfant n'est peut-être pas juif.
Pour être honnête, j'ai été un peu déçue de ce roman, pour lequel je m'attendais à beaucoup mieux étant donné les excellents commentaires dont il bénéficie (y compris d'une de mes copines de bus, qui elle l'a visiblement adoré). J'ai été surprise aussi par le volume de ce livre, je m'attendais (allez savoir pourquoi) à plus épais.
Soit je suis passée totalement à côté, soit j'en attendais trop étant donné sa notoriété. A relire, peut-être...
Cela étant, l'histoire est belle, pleine de l'espoir et de but dans la vie dont le jeune Momo a besoin pour avancer dans sa vie.
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dimanche 26 février 2017
Alabama Song
4 de couv' :
Montgomery, Alabama, 1918. Quand Zelda, "Belle du Sud", rencontre le lieutenant Scott Fitzgerald, sa vie prend un tournant décisif. Lui s'est juré de devenir écrivain : le succès retentissant de son premier roman lui donne raison. Le couple devient la coqueluche du Tout-New York. Mais Scott et Zelda ne sont encore que des enfants : propulsés dans le feu de la vie mondaine, ils ne tardent pas à se brûler les ailes...
Gilles Leroy s'est glissé dans la peau de Zelda, au plus près de ses joies et de ses peines. Pour peindre avec une sensibilité rare le destin de celle qui, cannibalisée par son mari écrivain, dut lutter corps et âme pour exister...
Bien que romancée, il est toujours intéressant de voir évoquée la vie d'un personnage célèbre par le biais de son entourage. D'autant plus quand il s'agit de sa femme qui est le plus souvent présentée comme étant "perturbée", hystérique, schizophrène, etc.
Il est toujours risqué aussi de se mettre dans la peau d'une personne ayant réellement existé, dont on connaît moins la vie si ce n'est via son mari.
C'est ici un juste retour des choses, l'auteur s'en sort plutôt pas mal, sans voyeurisme. Il fait de Zelda un beau portrait, affranchi de la vision machiste et paternaliste de l'époque et l'a d'une certaine manière réhabilitée. Et de la part d'un homme (bon d'accord de notre époque donc a priori moins bourrin que ceux de son époque à elle), c'est bienvenu.
Par contre, Francis Scott Fitzgerald n'en sort guère grandi, ce qui a le mérite de rééquilibrer les choses.
L'auteur n'est cependant pas de parti pris, il reste aussi objectif que possible avec les éléments biographiques dont il dispose et laisse à chacun la possibilité de se faire sa propre opinion.
Et j'aimerais souligner aussi une belle évocation d'une époque et du milieu dans lesquels le couple évoluait.
Un beau roman biographique.
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Il est toujours risqué aussi de se mettre dans la peau d'une personne ayant réellement existé, dont on connaît moins la vie si ce n'est via son mari.
C'est ici un juste retour des choses, l'auteur s'en sort plutôt pas mal, sans voyeurisme. Il fait de Zelda un beau portrait, affranchi de la vision machiste et paternaliste de l'époque et l'a d'une certaine manière réhabilitée. Et de la part d'un homme (bon d'accord de notre époque donc a priori moins bourrin que ceux de son époque à elle), c'est bienvenu.
Par contre, Francis Scott Fitzgerald n'en sort guère grandi, ce qui a le mérite de rééquilibrer les choses.
L'auteur n'est cependant pas de parti pris, il reste aussi objectif que possible avec les éléments biographiques dont il dispose et laisse à chacun la possibilité de se faire sa propre opinion.
Et j'aimerais souligner aussi une belle évocation d'une époque et du milieu dans lesquels le couple évoluait.
Un beau roman biographique.
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vendredi 24 février 2017
L'inconnu du Pont Notre-Dame
4 de couv' :
1786. Le procès de l'affaire du collier touche à sa fin et déconsidère la reine. Le déficit du royaume exacerbe les rivalités politiques. Niclas Le Floch est saisi par Le Noir, nouveau directeur de la Bibliothèque du roi, de la disparition d'un conservateur au cabinet des médailles.
Quelle est l'identité du cadavre décapité découvert dans une maison démolie du Pont Notre-Dame ? Qu'augurent les informations transmises par Lady Charwel, alias La Satin, concernant un complot anglais visant Louis XVI. Existe-t-il un lien entre les deux affaires ?
D'autres meurtres suivront au cours d'une minutieuse enquête qui conduira le policier breton dans la Paris des receleurs et des maisons de jeu et jusqu'à la rade de Cherbourg. Ses fonctions lui imposeront aussi de réduire des émotions populaires et de veiller au bon déroulement des exhumations du Cimetière des Innocents.
Nicolas Le Floch éprouvera aussi le bouleversement de l'effarante révélation de ses origines. Au milieu des intrigues de cour et des dangers de la ville et, face à des suspects équivoques, mus par le lucre et la trahison, il finira par résoudre une sombre énigme en usant d'une découverte étonnante des Lumières.
L'ayant lu il y a au moins 6 mois (non, je n'ai pas fini de rattraper mon retard sur ce blog, j'en suis loin d'ailleurs, vous verriez la pile de livres qui traîne à côté de mon ordi, sans compter ceux empruntés à la bibliothèque...), je ne me rappelle guère de toute l'histoire.
J'ai en tout cas pris plaisir à retrouver la même galerie de personnages, le même contexte historique. C'est un Nicolas Le Floc'h plus mature que l'on retrouve ici, avec une intrigue ma fois plutôt bien aboutie, l'un des meilleurs de la série !
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1786. Le procès de l'affaire du collier touche à sa fin et déconsidère la reine. Le déficit du royaume exacerbe les rivalités politiques. Niclas Le Floch est saisi par Le Noir, nouveau directeur de la Bibliothèque du roi, de la disparition d'un conservateur au cabinet des médailles.
Quelle est l'identité du cadavre décapité découvert dans une maison démolie du Pont Notre-Dame ? Qu'augurent les informations transmises par Lady Charwel, alias La Satin, concernant un complot anglais visant Louis XVI. Existe-t-il un lien entre les deux affaires ?
D'autres meurtres suivront au cours d'une minutieuse enquête qui conduira le policier breton dans la Paris des receleurs et des maisons de jeu et jusqu'à la rade de Cherbourg. Ses fonctions lui imposeront aussi de réduire des émotions populaires et de veiller au bon déroulement des exhumations du Cimetière des Innocents.
Nicolas Le Floch éprouvera aussi le bouleversement de l'effarante révélation de ses origines. Au milieu des intrigues de cour et des dangers de la ville et, face à des suspects équivoques, mus par le lucre et la trahison, il finira par résoudre une sombre énigme en usant d'une découverte étonnante des Lumières.
L'ayant lu il y a au moins 6 mois (non, je n'ai pas fini de rattraper mon retard sur ce blog, j'en suis loin d'ailleurs, vous verriez la pile de livres qui traîne à côté de mon ordi, sans compter ceux empruntés à la bibliothèque...), je ne me rappelle guère de toute l'histoire.
J'ai en tout cas pris plaisir à retrouver la même galerie de personnages, le même contexte historique. C'est un Nicolas Le Floc'h plus mature que l'on retrouve ici, avec une intrigue ma fois plutôt bien aboutie, l'un des meilleurs de la série !
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dimanche 19 février 2017
La pluie ébahie
4 de couv' :
À Senaller, un village dont on ne peut que partir, la pluie ne tombe plus, elle demeure en suspens. Le fleuve est à sec, la sécheresse menace. Le village est-il la proie d’un châtiment divin ou des rejets de l’usine installée à proximité ? Devant l’impuissance des commandeurs des nuages et des villageois, la mère du narrateur décide de se rendre à l’usine… Devenu le complice malgré lui d’un terrible secret, l’enfant n’a pas d’autre choix que de protéger sa mère de la fureur paternelle. La présence aimante du grand-père est l’unique refuge de l’enfant. Afin que la pluie tombe à nouveau, la famille devra dérouler les fils de son histoire et revivre la légende des Ntoweni. Dans ce récit hanté par le conte, Mia Couto déploie toute sa puissance poétique et créatrice pour toucher au plus près la destinée des êtres dans un Mozambique encore à naître.
J'ai beaucoup aimé ce roman dont je me suis laissée porter par la musicalité poétique de la narration. Un genre de conte pour adultes dont chaque phrase, admirablement bien écrite, ne se trouve là par hasard. A lire et relire autant pour l'histoire que pour le style.
Auteur à suivre avec délectation.
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À Senaller, un village dont on ne peut que partir, la pluie ne tombe plus, elle demeure en suspens. Le fleuve est à sec, la sécheresse menace. Le village est-il la proie d’un châtiment divin ou des rejets de l’usine installée à proximité ? Devant l’impuissance des commandeurs des nuages et des villageois, la mère du narrateur décide de se rendre à l’usine… Devenu le complice malgré lui d’un terrible secret, l’enfant n’a pas d’autre choix que de protéger sa mère de la fureur paternelle. La présence aimante du grand-père est l’unique refuge de l’enfant. Afin que la pluie tombe à nouveau, la famille devra dérouler les fils de son histoire et revivre la légende des Ntoweni. Dans ce récit hanté par le conte, Mia Couto déploie toute sa puissance poétique et créatrice pour toucher au plus près la destinée des êtres dans un Mozambique encore à naître.
J'ai beaucoup aimé ce roman dont je me suis laissée porter par la musicalité poétique de la narration. Un genre de conte pour adultes dont chaque phrase, admirablement bien écrite, ne se trouve là par hasard. A lire et relire autant pour l'histoire que pour le style.
Auteur à suivre avec délectation.
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samedi 18 février 2017
La terre qui penche
4 de couv' :
Blanche est morte en 1361 à l'âge de douze ans, mais elle a tant vieilli par-delà la mort ! La vieille âme qu'elle est devenue aurait tout oublié de sa courte existence si la petite fille qu'elle a été ne la hantait pas. Vieille âme et petite fille partagent la même tombe et leurs récits alternent.
L'enfance se raconte au présent et la vieillesse s'émerveille, s'étonne, se revoit vêtue des plus beaux habits qui soient et conduite par son père dans la forêt sans savoir ce qui l'y attend.
Veut-on l'offrir au diable filou pour que les temps de misère cessent, que les récoltes ne pourrissent plus et que le mal noir qui a emporté sa mère en même temps que la moitié du monde ne revienne jamais ?
Par la force d'une écriture cruelle, sensuelle et poétique à la fois, Carole Martinez laisse Blanche tisser les orties de son enfance et recoudre son destin. Nous retrouvons son univers si singulier, où la magie et le songe côtoient la violence et la truculence charnelles, toujours à l'orée du rêve mais deux siècles plus tard, dans ce domaine des murmures qui était le cadre de son précédent roman.
Je crois bien que tout est dit dans le quatrième de couverture. Pas sur l'histoire racontée, mais bien sur ce qu'il faut en retirer de ce roman (oui, je suis depuis quelques temps assez critique sur ces fichus quatrièmes de couverture, mais je suis capable aussi de dire quand c'est particulièrement bien fait).
On retrouve le style et la force narrative des romans précédents, qui loin de s'appauvrir et de tourner en rond comme cela peut arriver à certains auteurs à succès, se sont ici encore améliorés. Une grande écrivaine s'il en est, j'ai hâte de la suivre au fil des années qui viennent.
Chaque personnage est bien pensé, l'histoire bien construite et aussi cruelle que l'époque évoquée. Une tension tout au long du roman qui fait qu'on ne peut le lâcher et qu'après la dernière page on se dit "encore !".
Un très beau livre, si vous avez aimé "Le coeur cousu" et "Le domaine des murmures", vous n'en aimerez que davantage celui-ci.
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Blanche est morte en 1361 à l'âge de douze ans, mais elle a tant vieilli par-delà la mort ! La vieille âme qu'elle est devenue aurait tout oublié de sa courte existence si la petite fille qu'elle a été ne la hantait pas. Vieille âme et petite fille partagent la même tombe et leurs récits alternent.
L'enfance se raconte au présent et la vieillesse s'émerveille, s'étonne, se revoit vêtue des plus beaux habits qui soient et conduite par son père dans la forêt sans savoir ce qui l'y attend.
Veut-on l'offrir au diable filou pour que les temps de misère cessent, que les récoltes ne pourrissent plus et que le mal noir qui a emporté sa mère en même temps que la moitié du monde ne revienne jamais ?
Par la force d'une écriture cruelle, sensuelle et poétique à la fois, Carole Martinez laisse Blanche tisser les orties de son enfance et recoudre son destin. Nous retrouvons son univers si singulier, où la magie et le songe côtoient la violence et la truculence charnelles, toujours à l'orée du rêve mais deux siècles plus tard, dans ce domaine des murmures qui était le cadre de son précédent roman.
Je crois bien que tout est dit dans le quatrième de couverture. Pas sur l'histoire racontée, mais bien sur ce qu'il faut en retirer de ce roman (oui, je suis depuis quelques temps assez critique sur ces fichus quatrièmes de couverture, mais je suis capable aussi de dire quand c'est particulièrement bien fait).
On retrouve le style et la force narrative des romans précédents, qui loin de s'appauvrir et de tourner en rond comme cela peut arriver à certains auteurs à succès, se sont ici encore améliorés. Une grande écrivaine s'il en est, j'ai hâte de la suivre au fil des années qui viennent.
Chaque personnage est bien pensé, l'histoire bien construite et aussi cruelle que l'époque évoquée. Une tension tout au long du roman qui fait qu'on ne peut le lâcher et qu'après la dernière page on se dit "encore !".
Un très beau livre, si vous avez aimé "Le coeur cousu" et "Le domaine des murmures", vous n'en aimerez que davantage celui-ci.
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