4 de couv' :
"Ecrits en grande partie sous forme de saynètes dialoguées, ces six romans décrivent mieux que n'importe quel traité de sociologie l'Amérique marginale des années 70 et 80, quand SanFrancisco était le laboratoire de toutes les expériences nouvelle. Amour, liberté, solitude, ambition professionnelle, fric, joints, homosexualité, et son affreux corollaire, le sida... tout est minutieusement décrit avec légèreté et brio. C'est criant de vérité et, surtout, ça nous ressemble. On rit, on pleure, on s'amuse, on jubile, on ne peut pas lâcher la tribu : au bout des cent premières pages, on est déjà complètement accro." (Michèle Fitoussi, Elle)
J'ai souvent vu en librairie cette série de livres, sans toutefois m'attarder dessus. Fan des émissions de François Busnel, j'ai visionné ses entretiens avec l'auteur, me donnant davantage envie de m'y intéresser et quand j'ai vu à la bibliothèque ces deux tomes, regroupant les six premiers livres de la série, je n'ai pas pu résister.
Et je ne regrette pas ! Autant la première histoire vaut surtout parce qu'elle présente les personnages et le monde et l'époque dans lequel ils évoluent (j'ai appris par la suite qu'elle est parue sous forme de feuilleton dans un journal), autant les suivantes sont un pur bonheur de lecture.
Chaque histoire est différente (les livres 2 et 3 se rapprocheraient presque de polars, mention spéciale d'ailleurs pour le 3, "Autres chroniques de San Francisco", aussi haletant qu'hilarant) et est centrée plus particulièrement sur certains des personnages.
Les situations, improbables, tiennent tellement la route qu'ont ne peut que se laisser entraîner. Certaines histoires pourraient s'appeler "chroniques d'une catastrophe annoncée" et on jubile par avance des péripéties que l'on sait venir s'abattre sur nos héros (mention spéciale cette fois pour la cinquième histoire, "D'un bord à l'autre").
En parallèle, on suit la vie de chacun des personnages au fil du temps, et leur évolution, que ce soit du point de vue personnel ou professionnel, puisque que ces histoires, l'histoire de leurs vies, entamées dans les années 1970 se poursuit jusqu'à la fin des années 1980 (la dernière a été publiée en 1990).
En cela, l'auteur réussit le tour de force de réunir avec équilibre et bonheur autant le drôle que le tragique, le sida, années quatre-vingt oblige, venant s'immiscer dans la vie de ces amis. Mais cependant, sans tomber dans le pathos, le larmoyant à outrance.
Et autre tour de force : la multiplicité de dialogues ne m'a absolument pas dérangée pour une fois. Cela a eu pour résultat de m'immerger de suite parmi cette bande de potes et je dois dire qu'en cette période de convalescence post-opératoire, ils m'ont fait le plus grand bien (et il y a eu des moments où, moralement, j'en ai bien eu besoin).
Restent trois livres de la série à lire, je le les réserve pour les prochaines vacances. Ou week-end long. Ou éventuelle prolongation de mon arrêt mais ça, c'est une autre histoire !
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