dimanche 29 mai 2011

Je déteste (02/06/2007)

4 de couv' :
Entre les mois d'août et de novembre 1888, au moins sept femmes furent assassinées à Londres dans le quartier de Whitechapel. La nature effroyable de ces meurtres provoqua la panique et la terreur dans l'East End pendant des mois, et donna naissance au surnom qui allait devenir synonyme de serial killer : Jack l'Éventreur. Pendant cent quinze ans, ces meurtres ont constitué une des plus grandes énigmes criminelles du monde. C'est lors d'une visite à Scotland Yard, en mai 2001, que Patricia Cornwell s'est intéressée à "l'affaire" Jack l'Éventreur et à la personnalité ambiguë et inquiétante de Walter Sickert, un peintre impressionniste britannique célèbre de la fin du XIXe siècle.
Très vite, elle a eu l'intime conviction que Sickert et l'Éventreur ne faisaient qu'un. Après avoir mis en piste les plus fins enquêteurs et les meilleurs experts en médecine légale, l'auteur nous livre les résultats de son enquête et, comme un véritable témoin à charge, présente ses preuves.
Grâce à sa connaissance des enquêtes criminelles, à l'étendue de sa documentation et à ses talents de romancière, elle reconstitue l'arrière-plan de cette sinistre affaire : l'Angleterre à l'époque victorienne.





Je suis perplexe concernant ce livre et ce, pour de nombreuses raisons.


Premièrement, Patricia Cornwell saborde elle-même sa théorie tout au long de ce que j’ai lu de ce livre. Parce que je ne l’ai pas fini. C’est la première fois qu’un auteur me met autant en colère (à part Dan Brown, mais lui je l’ai lu plus tard et je reviendrai dessus dans un autre article).


Je m’explique : qu’elle ait une théorie sur l’identité de Jack l’Eventreur, ce n’est pour moi pas un problème, elle n’est pas la première, elle ne sera pas la dernière. Qui plus est, essayer de résoudre une enquête plus d’un siècle après, c’est mignon, mais il est évident que c’est impossible. « Affaire classée » dit le titre : j’ai cru que c’était pour le rendre plus accrocheur, tellement d’ouvrages traitent du même sujet ! Non, c’est surtout de la vanité.


Elle a une théorie et c’est selon elle la seule et la bonne.


Or sur cette théorie, il y a deux problèmes :
1) elle n’est pas une conclusion de l’enquête que P. Cornwell a voulu mener, elle est le point de départ de l’enquête, ce qui change énormément l’approche qu’on peut en avoir. Qui plus est, ce n’est pas P. Cornwell qui en a l’idée, ça lui est suggéré dès son arrivée à Londres par un des policiers de Scotland Yard (soit dit en passant, il m’a été très désagréable de constater que sur sa seule notoriété, on lui en ouvre les portes en grand. Et qu’elle considère cela comme un dû.)
2) P. Cornwell tient à cette théorie. Elle s’y accroche, pire, elle s’y agrippe, comme un bernique à son rocher. Sauf qu’à force de vouloir s’y tenir, elle réfute tout élément contraire à commencer par ceux qui tiennent la route. Elle les évacue rapidement (trop) alors qu’on aurait voulu, en tant que lecteur, qu’elle s’y attarde un peu plus. Résultat : elle décrédibilise sa propre enquête, jusqu’au ridicule. Pire : j’en suis même arrivée à me dire « et c’est comme ça qu’elle menait les enquêtes quand elle travaillait au bureau du procureur ? »


J’ai commencé ce livre non pas en m’attendant à la révélation du siècle, mais à une théorie de plus sur le sujet. Une enquête bien menée, allant jusqu’à sa conclusion. Bref, une enquête romancée certes, mais reposant quand même sur des arguments probants et une construction solide. Sauf que pour P. Cornwell, c’est la seule valable puisque c’est la sienne (ou plutôt puisqu’elle a fait sienne celle de ce policier). Insupportable.


Par contre, et je crois du coup qu’elle a un vrai talent de romancière et je trouve aussi que c’est la partie la moins baclée de son travail de recherche, je dois bien dire qu’elle a très bien décrit l’Angleterre victorienne.
C’est le meilleur aspect du livre. La seule raison qui m’ait donné envie de pousser plus loin la lecture de ce livre, mais hélas pour Mme Cornwell, pas jusqu’au bout. Hélas parce que je pense ne pas être la seule.


Du coup comme je le disais plus haut, je suis perplexe quant à ce livre. Et son auteure.


C’est le seul roman de Patricia Cornwell que j’ai lu jusqu’à présent. Ayant eu l’impression de m’être fait avoir (et sur sa réputation de sérieux de l’auteure, et sur le sujet du livre), je ne crois pas que je lirai un autre Patricia Cornwell de si tôt.



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