4 de couv' :
Branko le Hongrois, dans ses cartons, transporte un cirque. Alors des grappes d'enfants du campement tsigane où il débarque un soir le suivent comme une ombre. Pour eux, et surtout pour la petite Senija, il raconte l'histoire de la splendeur du Kék Cirkusz, le cirque de son grand-père. Avant que la Seconde Guerre mondiale et son cortège de pogroms et de trahisons ne le réduisent à ces quelques boîtes dérisoires. Il raconte avec la voix fébrile de quelqu'un qui espère avoir assez de temps pour transmettre son héritage. Aussi, quand dans ce bidonville en bordure d'autoroute, il sent par sept fois un poignard le transpercer, il ne peut se résoudre à quitter la scène. Portée par une langue aux multiples accents, à l'image de ce camp rom, Milena Magnani nous livre une épopée moderne, qui parle de mémoire, de transmission et d'espoir pour ces éternels laissés-pour-compte d'une magnifique humanité.
J'ai bien aimé, même si le roman peut parfois être déroutant ans sa narration.
Le narrateur est décédé, c'est ainsi que commence l'histoire, par la fin. Le reste du roman est le lent acheminement qui conduit à ce résultat : le pourquoi et le comment, les faiblesses, fêlures et beauté de ces êtres qui constituent ce roman.
Le roman est aussi un (moins lent) acheminement pour découvrir de quel cirque il s'agit. Cirque qui est au coeur de l'histoire (mais chut).
A lire avec un esprit ouvert. A noter que l'auteure a pris le parti de méler des mots d'autres langues (hongrois, rom, ...) au texte français, sans note de bas de page pour la traduction, mais on comprend le sens par le contexte du texte, par les réponses des interlocuteurs, donc ne pas être rebuté par cela.
En tout cas, l'auteur aime ses personnages et sait le faire partager.
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