dimanche 29 mai 2011

Polar australien (article du 01/06/2007)

4 de couv' :
Pour faire taire les critiques des minorités ethniques qui accusent la police de violences racistes, l’État australien décide de créer une “brigade aborigène”, sans pour autant lui donner les moyens d’être très efficace puisqu’elle est composée en tout et pour tout de deux personnes : Gary, victime pendant son enfance du racisme des Blancs, et Lisa qui fut à l’âge de cinq ans arrachée à sa famille pour être élevée par des soeurs. La découverte de deux cadavres d’aborigènes retrouvés nus dans un fossé à Sydney va être leur première enquête et leur baptême du feu. Les forces de police dans l’ensemble verraient d’un bon oeil l’échec de cette brigade qui ne semble servir qu’à leur rappeler leurs insuffisances et leurs comportements racistes. Premier polar écrit par un aborigène, issu du peuple Kamilaroi, le livre éclaire pour la première fois tout un pan de l’histoire de l’Australie.


Je viens de finir ce roman que j’ai a-do-ré. Déjà, parce que ça se passe en Australie et que ça nous change des polars américains (ou anglais), que la base de l’histoire est originale, mais surtout pour le découpage.

En effet, l’auteur suit différents personnages :
- Nos deux protagonistes, que l’on suit soit ensemble pendant leur enquête, soit séparément dans leur vie personnelle. Sans compter leurs souvenirs d’enfance et d’adolescence qui ponctuent ça et là le roman mais sans dénaturer l’histoire.
- L’une des victimes potentielles du tueur, dont le portrait est aussi fourni que les autres.
- Et enfin, le tueur, avec une particularité le concernant : (presque) à chaque fois qu’il est évoqué, c’est à la première personne du singulier. Généralement quand un auteur utilise « je » pour un personnage, c’est pour que le lecteur s’identifie à lui et s’en sente plus proche. Et bien là, l’auteur par ce biais a magnifiquement réussi à renverser la situation. On en n’est que plus écoeuré, révulsé et on ne veut qu’une chose : qu’il se fasse arrêter ou plutôt qu’on l’arrête, quelque soit le moyen employé.

Vraiment, j’ai aimé. La fin est peut-être un peu rapide mais Philip McLaren n’a que deux livres à son actif (dont un n’est plus en vente). Alors, un auteur à suivre...

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