dimanche 29 mai 2011

Monstrueuse (06/11/2009)


4 de couv' :

Quand elle a épousé le monstre, elle n'avait que vingt-deux ans. Elle admirait sa force, son charme, n'en revenait pas qu'il ait pu la choisir, elle qui n'était pas belle, que personne n'avait jamais remarquée.
Quand la police est venue arrêter le monstre, le pays tout entier s'est soudain intéressé à elle, une femme de trente-huit ans, ordinaire.
Mais, entre les deux, il y a seize années de vie de couple, seize années durant lesquelles elle a été une mère dévouée, une épouse loyale, une bonne voisine, une femme sans histoire qui ne pouvait pas se douter.
À moins que...



J'avais entendu parler de ce livre un peu par hasard, au détour d'une émission de télévision. Le sujet en lui-même, mais surtout le descriptif qui en était fait par l'un des présentateur m'avait fait retenir le titre et le nom de l'auteur, me disant que je le réserverai auprès de la bibliothèque (jamais réussi à ce jour, aucune bibliothèque de Brest ne l'a) ou que je l'achèterais une fois sorti en poche. Ce fut l'achat en poche, je ne regrette pas.

C'est elle, la femme du monstre, la narratrice de ce roman. Et elle n'est pas moins monstrueuse que son mari, bien que dans un autre genre.
Monstrueuse de bêtise (feinte ou réelle ?), d'égoïsme, d'hypocrisie, de mesquinerie, de vieux jeu et, quelque part, de perversité (dans ses rapports avec ses voisins par exemple).
Elle ne supporte pas la médiocrité (des autres) et a un besoin maladif d'admirer les gens pour les estimer. Avec des idées très arrêtées sur ce qui est médiocre ou pas. Et ça ne tient parfois qu'à de menus détails.
Mais elle est surtout monstrueuse de banalité. Elle est désespérément Madame Tout-le-monde, comme on en a tous connus et c'est peut-être bien cela qui fait le plus peur.
Elle est monstrueuse aussi de révélateur (oui, comme dans la photographie) car au final, ce sont nos propres travers et mesquineries que ce roman met en exergue. Et le rôle des média et la réaction des autres Monsieur et Madame Tout-le-monde dans ce genre d'histoires.

L'évidence est sous ses yeux. Elle met un point d'honneur à ne voir et ne s'attacher qu'à son quotidien. La déco, la lessive, les repas, les sorties en famille, la maison qui doit être rutilante sont son quotidien, sa fierté, sa raison de vivre, que rien ni personne ne doit perturber. Car sinon cela la contrarie fortement. Elle est prête à tout, même à tomber bien bas, pour conserver ce fragile semblant d'équilibre.
Et elle est persuadée de son bon droit, sans aucun scrupule ni atermoiement (ex. : son mari met une chemise dans la machine à laver à 30° et elle est contrariée car elle doit attendre la fin du cycle de la machine avant de la remettre à laver à 60°. Car "il n'y a qu'à cette température que se lavent les tâches de sang").
Et quelque part, elle est autant sinon plus monstrueuse encore que son mari.

Franchement, après la lecture de ce roman, vous ne pourrez plus regarder les gens "bien comme il faut" et "propres sur eux" comme avant. 

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