dimanche 29 mai 2011

La controverse de Valladolid (21/05/2011)


4 de couv' :

En 1550, une question agite la chrétienté : qui sont les indiens ? Une catégorie d'êtres inférieurs qu'il faut soumettre et convertir ? Ou des hommes, libres et égaux ? Un légat envoyé par le pape doit en décider. Pour l'aider, deux religieux espagnols. Tout oppose Ginès de Sepulveda, fin lettré, rompu à l'art de la polémique, et Bartolomé de Las Casas, prêtre et homme de terrain ayant vécu de nombreuses années dans le Nouveau Monde. Le premier défend la guerre et son cortège d'atrocités au nom de Dieu. Le second lutte contre l'esclavage des Indiens. Un face-à-face dramatique dont l'écho retentit encore.



Cet être que je découvre est-il mon égal ? Bien que ne vivant pas comme moi et semblant si différent de moi, dois-je le considérer comme mon alter ego, et pourquoi le devrais-je ? A-t-il une âme, connaît-il l'art, connaît-il le rire et si oui, rit-il des mêmes choses que moi, est-il en capacité de comprendre les choses comme moi, souffre-t-il ? Et surtout qu'est-ce qui le distingue d'un animal ?

Deux orateurs, brillants, s'affrontent, raisonnent, donnent leurs arguments, livrent leurs conclusions, se répondent.

L'un défend son livre dont la publication aurait un impact déterminant sur le Nouveau Monde, l'autre défend un peuple. Qui aura gain de cause ?
Et, je vous le promets, je ne dévoile rien de ce qui va être finalement décidé en vous disant que cette décision va mener au drame de tout un peuple.
Il y a très largement de quoi s'interroger sur le "droit" à coloniser un pays ou un continent, de quelque façon que ce soit, sur la notion de "civilisé", sur la charité chrétienne.

Voilà pour le fond. Sur la forme, l'écriture est claire, limpide, se "boit comme du petit lait". Les explications sur le contexte historique, indispensable au début du livre et très facilement abordable même pour qui n'aime pas l'histoire.
A un moment donné, la façon qu'a l'auteur de décrire les gens, le cadre, les réactions, m'a un peu gênée parce que trop descriptif.

Sauf que nous ne sommes pas dans un roman ordinaire et nous ne sommes pas de simples lecteurs. Cette manière descriptive d'exposer les faits, les idées, facilite notre vision de la scène et du contexte. Et fait de nous des témoins, au même titre que les protagonistes.

Une lecture passionnante, effrayante car bien que ceci se passe en 155O, pouvons-nous dire aujourd'hui que nous valons mieux que les gens de cette époque...

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