dimanche 29 mai 2011

Ne jamais se fier au titre d'un livre (02/06/2007)

4 de couv' :
C'est avec une grande économie de moyens et une pudeur exemplaire, suivant à petits pas les personnages de son récit, que Georges Bonnet nous relate la rencontre d'Émile et Louise, septuagénaires jusqu'alors solitaires et confinés entre appartement, jardin public et cimetière, mais finalement sujets aux plus intenses débordements du coeur. C'est grâce à un art dénué de tout artifice, comme puisé à l'émotion même, qu'il sait rendre palpitante la plus partagée des banalités et tenir le lecteur en haleine. Car ces êtres - auxquels il ne doit, en principe, plus rien arriver - sont vulnérables à l'amour, à ses joies comme à ses peines, quand même il ne leur viendrait pas à l'esprit de nommer le sentiment qui les traverse et les rend à la vie.


Je n'étais pas emballée par le titre, mais au final je l’aime assez ce livre. D’aucuns le trouveront ennuyeux, mais je l’aime bien. Il faut prendre son temps pour le lire, comme le fait le narrateur de sa propre vie. Les heures, les jours passent, et l’évolution du personnage dans ce qu’il vit, ce qu’il ressent se note dans chaque détail décrit.


Chaque journée semble la même, mais est pourtant différente.


Les choses semblent immuables et pourtant, le monde bouge dehors et malgré lui, le narrateur change aussi.
Il donne l’impression de subir les choses, mais non finalement. Les choses sont juste dites avec la simplicité du quotidien.


C’est une écriture très poétique (l’auteur est d’ailleurs poète avant d’être romancier) et donc très agréable.


Le personnage central m’a beaucoup fait penser à mon père. C’est le même style de vie. Les jours passent, en apparence les mêmes, avec les mêmes petites habitudes quotidiennes ou hebdomadaires, et ça lui convient ainsi. Ca lui suffit. Un quotidien ponctué de petits imprévus qui sont de petits bonheurs (le voisin qui offre des tomates-cerises de son jardin, un ami d’enfance à moi qui vient leur rendre une petite visite, moi qui débarque pour mes vacances, la famille qui les invite à passer un week-end chez eux dans le Morbihan, etc.).


C’est donc peut-être aussi pour ça que j’ai aimé ce livre. Je me suis attachée au personnage. J’ai partagé avec lui un bout de sa vie. Et je suis repartie sur la pointe des pieds.

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