dimanche 29 mai 2011

Un automne en Suède (08/05/2011)


4 de couv' :

Septembre 1994, l'inspecteur Wallander rentre de vacances et espère un automne calme. Mais il lui faut bientôt éclaircir une série de meurtres à donner froid dans le dos aux policiers les plus endurcis.
Un vieil ornithologue a été retrouvé empalé dans un fossé, un autre, passionné d'orchidées, ligoté à un arbre et étranglé, le dernier, chercheur à l'Université, noyé au fond d'un lac. Pourquoi tant de férocité à l'égard de citoyens apparemment paisibles ? Et pourquoi ces mises en scène sadiques ? Parce que - selon la devise de Wallander - les êtres sont rarement ce que l'on croit qu'ils sont.
Et si le crime était la vengeance d'une autre victime contre ses bourreaux ? Dans ce cas, l'inspecteur Wallander n'a plus qu'à se hâter pour empêcher un nouveau meurtre tout aussi barbare.



J'ai découvert avec ce livre les polars scandinaves dans lesquels j'hésitais jusqu'ici à me plonger, me méfiant des effets de mode de toutes sortes, y compris en littérature. Ce qui m'a décidée, c'est que devant passer quelques jours de vacances chez mes parents, il me fallait emporter un stock de livres. Ne voulant pas me surcharger, j'ai opté pour le fameux format dont je ne me lasse pas de vanter les mérites (et je vais peut-être arrêter je vais être lourdingue à force).

Et je ne regrette absolument pas cet achat. Je suis ravie de connaître cet auteur, dont je vais maintenant dévorer les autres opus tellement il m'a plu. C'est bien simple, Henning Mankell est maintenant mon auteur de polars préféré, avec Deon Meyer. Quand on sait à quel point j'adore ce dernier, c'est tout dire.

C'est un bon vrai polar comme je les aime.

J'ai beaucoup aimé la progression et la description de l'enquête de police, la description du personnage central (Kurt Wallander), de ce qui se passe dans sa vie et de ceux qui l'entourent, la découverte de ce pays, les analyses sociologiques, doutes et interrogations de Kurt sur son pays (et ma foi sur certains points, j'y retrouve mes propres interrogations sur la France et de façon plus générale, sur le monde occidental).

Les meurtres commis sont atroces, mais l'auteur n'insiste pas dessus. Ils sont décrits de façon objective, avec un regard de policier et donc professionnel. Comme quoi (mais on le sait déjà) écrire un bon polar ne signifie pas s'appesantir sur les détails sordides (et excusez-moi de cet apparté, comme c'est parfois un peu trop le cas dans les séries télévisées les plus en vogue en ce moment).
Où comment rendre intéressante une enquête qui piétine. Avec les rebondissements (dans l'enquête, dans la vie des protagonistes) qui vont bien et au bon moment. En soi, un découpage et une structure du roman intelligemment pensés et donc bien amenés.
Qui plus est, le lecteur en sait à peine plus que les enquêteurs et c'est ça qui marche. On sait tout de suite que le meurtrier est une femme et on a une vague idée de ses motivations.

Mais vague, et voilà là tout le génie de l'auteur : on en sait un peu plus que les enquêteurs mais ce sont eux qui, grâce à leur enquête minutieuse, nous éclairent. Leur découvertes apportent une nouvelle lumière sur ce que nous savons déjà (et pas eux), mais nous avançons à la même allure qu'eux.
En gros, on a un ou deux pas d'avance sur eux, on voit bien par moment qu'ils font fausse route, mais on est bien obligés de les suivre vu que ni eux ni nous ne savons réellement où nous allons. Ou plutôt vers qui ni comment. Et là, chapeau !

Tout est tellement bien amené que, allant de rebondissements en fausses pistes, on aboutit tout à fait logiquement (et là encore je parle de la construction du roman) vers le dénouement.

Vraiment, bravo. j'ai adoré.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire