4 de couv' :Décennie par décennie, Annie Ernaux revient sur les années qu'elle a vécues depuis sa naissance à Yvetot en 1940, parlant d'elle à la troisième personne pourmieux prendre de la distance. A travers cette "sorte d'autobiographie impersonnelle", le lecteur passe en revue l'évolution de la société française depuis la seconde guerre mondiale, tout en suivant les grandes périodes de la vie d'une femme, ses attentes, ses espoirs, ses déconvenues. Egrenant de très nombreux faits et phénomènes de tous ordres (rites familiaux, conventions sociales, modes, loisirs, films, chansons, slogans, etc.), Annie Ernaux tente ainsi de tout saisir, de ne rien laisser perdre de "cette durée qui constitue son passage sur la terre".
Je n'ai pas grand'chose à dire de plus que la description ci-dessus.
Si ce n'est que son enfance, adolescence et la manière dont elle a été éduquée ressemble assez à ce que j'ai vécu (en plus déluré) bien qu'elle soit née en 1940 et moi en 1971 (mon père étant né en 1926 et ma mère en 1934).
J'ai donc traversé ces décennies avec l'auteur avec une sorte de connivence. Evidemment, étant née au début des années 70, je bénéficie des résultat de la lutte de l'émancipation féminine sans avoir eu à y participer (et il y a encore du boulot, les filles !).
J'ai traversé avec amusement les années 70, 80 et 90 (ah, les picorettes !) relatées par l'auteur. Je dis avec amusement, car ses fils étant à peine plus âgés que moi, c'est comme si je me voyais avec les yeux de mes parents.
Car l'intérêt de ce roman, en fait un récit, c'est que l'auteur traverse chaque décennie en les ponctuant de souvenirs personnels certes, mais aussi de souvenirs de la société et du monde d'alors. Que l'on peut rapprocher avec les siens. On a l'impression quelque part de voir sa propre famille, sa propre vis, de lire ses propres réflexions à chques passage de la vie et je suis sure que toutes les générations ou presque pourront s'y retrouver.
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